Les Peuls WoDaaBé du Niger
226 pages
Français

Les Peuls WoDaaBé du Niger , livre ebook

-

226 pages
Français

Description

Voici un regard très personnel sur la vie des WoDaaBé, nomades du Niger qui tentent de vivre entre la brousse et la ville. Les observations scientifiques sont entrecoupées par les réflexions plus personnelles et les analyses issues de l'expérience de l'auteur, jeune femme blanche immergée dans la vie quotidienne des WoDaaBé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 26
EAN13 9782296487260
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Peuls WoDaaBé du NigerTitre original : The Bush Is Sweet: Globalization, Identity and Power among
WoDaaBe Fulani in Niger, Nordic Africa Institute, décembre 2008.
©L’Harmattan,2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.f
ISBN : 978-2-296-96941- 4
EAN : 9782296969414KristínLoftsdóttir
Les Peuls WoDaaBé du Niger
Douce brousse
Traduitdel’anglais par
Marie-Françoise De MunckSommaire
Préface par Marie-FrançoiseDe Munck 9
Remerciements 23
Introduction 25
Les WoDaaBé 27
L’ethnographe 29
Le travail sur le terrain 30
Influences théoriques 32
Organisation du livre 36
Chapitre 1 : Un monde toujours en mutation 39
Créer un monde en développement 41
Peuples d’éleveurs et développement 43
Niger et développement 46
L’importance des terres 49
Conclusion 52
Chapitre 2 : Puissance des images dans un monde globalisé53
Organiserlemonde 53
Représentations des peuplesindigènes 56
Reprons desPeuls 58
Conclusion 63
Chapitre 3 : La vie en brousse 65
Le cycle des saisons 66
Lamaisondes WoDaaBé 67
Ma place dans le campement (Wuro) 69
Chapitre 4 : Le bétail dans lavie économique et sociale des
WoDaaBé 73
Djelgul,lamarque de propriété 74
Valeurs affectives et économiques des vaches 76
Vie sociale et élevage 76
Chapitre 5 : La saison chaude et la saison froide 79
Une lettre adressée au loin 88
5Chapitre 6 : L’identité ethnique des WoDaaBé 91
Mbodangansi 92
Hier et aujourd’hui :LeConseil desAnciens 97
Chapitre 7 :Genre et pouvoir 99
Construction de l’identité sexuelle 99
Les relations entre hommes et femmes 101
Le mariage teegal et le lignage 103
La boofiido 104
Manœuvres de résistance 106
Chapitre 8 : La pluie commence à tomber 109
La vie quotidienne 113
Mouvements migratoires 116
Près du marigot 118
Chapitre 9 : Une ville à lafrontière 121
Chapitre 10 : Travailler en ville 127
Le travail émigré dans le passé 130
Le travail émigré aujourd’hui 132
Les rapports avec la brousse 135
Chapitre 11 : Les artisans 137
Honte et survie 140
Les relations interethniques àNiamey 141
Chapitre 12 : L’accident de Jumare 145
Chapitre 13 : Vies de femmes 151
Le travail en ville 153
Chapitre 14 : Les danses à Niamey 161
Aller danser 162
Fonctions des exhibitions de danses pour les WoDaaBé 165
Diversité et factions dans l’unité 166
Chapitre 15 :Désir et identité 171
Les danses 172
Chapitre 16 : Relations vécues 177
Côté WoDaaBé 178
Les WoDaaBé et le développement 179
Le travail artisanal 183
6Relations de pouvoir 184
Désirs et pouvoir 187
Chapitre 17 :Développement et identité : la production
d’identifications 189
La création de l’identité WoDaaBé 190
a) Un peuple d’éleveurs 190
b) Un peuple indigène 192
Remarquesconclusives 197
Annexe 1 :Faire le récit de l’expérience 203
Annexe 2 : Intersubjectivité 207
Annexe 3 : Précédentes recherches sur les WoDaaBé 209
Bibliographie 211
7Préface
Lorsque j’ai découvert le livre deKrist 4nLoftsdóttir, j’ai aussitôt eu l’envie de le
traduire.En effet, j’ai trouvé dans son expérience et dans ses réflexions un écho à
ma propre aventure avec les WoDaaBé du Niger, et particulièrement avec ces
mêmes personnes du lignage des Gojanko’en chez qui elle a séjourné plusieurs
mois.Ma rencontre avec ce clan familial est postérieure à sa recherche qui se situe
dans les années 1995 à 1998. J’ai rencontré l’un de ses membres en avril 2001. Il
était gardien de maison àNiamey, vivant avec sa famille dans la cour de la maison
dont il avait la charge et où moi-même j’étais accueillie pour un bref séjour. Il
faisait vivre de cette façon sa famille àNiamey tout en essayant d’apporter de l’aide
à sa mère et son frère restés en brousse. Nous avons sympathisé et il a souhaité
venir enBelgique pour tenter de trouver des créneaux pour la vente d’artisanat en
Europe, exactement selon les pratiques que décritKrist 4nLoftsdóttir.Depuis cette
date, il vient régulièrement enEurope et m’a invitée à voyager auNiger à plusieurs
reprises. Au fil des rencontres, j’ai appris à connaître cette ethnie au-delà des
clichés habituels qui sont diffusés dans une certaine presse. J’ai séjourné presque
annuellement chez eux durant de brèves périodes en brousse et en ville. Petit à
petit, j’ai occupé une place dans leur vie en apportant lors de chaque voyage des
vêtements pour les enfants de la brousse, des médicaments et, plus encore, à partir
de 2007, lorsque j’ai mis sur pied un projet d’internat dans la ville de Tchin
Tabaraden pour permettre à une première génération d’enfants ayant bouclé le
cycle des études primaires de continuer leur scolarité au collège de la ville. Ma
position n’est pas neutre.Bien au contraire, pour les membres de ce clan familial, je
suis fortement impliquée dans ce moment de transition. Le livre de Krist 4n
Loftsdóttir développe une série d’observations dont j’ai moi-même fait
l’expérience, sans avoir eu le projet de mener une recherche aussi rigoureuse que la
sienne.Dès lors, j’ai eu l’envie de faire partager son travail à un public francophone
et d’y apporter quelques-unes de mes réflexions.
Krist 4nLoftsdóttir a passé du temps en brousse et en ville avec les WoDaaBé
pour nous rendre compte avec beaucoup d’honnêteté et de justesse de la
dynamique en jeu à ce moment tournant de leur histoire. La société traditionnelle
des WoDaaBé a bien sûr déjà traversé des épreuves qui l’ont mise en péril en
menaçant la survie des troupeaux.Elle a déjà assimilé des apports prélevés sur des
cultures voisines, mais elle n’a sans doute jamais connu un bouleversement tel celui
qui la secoue aujourd’hui, au même titre que d’autres cultures traditionnelles. La
mondialisation économique, politique et la diffusion de valeurs culturelles
nouvelles bouleversent profondément ce qui reste de toutes les sociétés
traditionnelles. Les WoDaaBé y font face d’une manière originale qui, jusqu’à
9aujourd’hui, leur permet de confirmer leur identité et d’affirmer encore le poids de
leur « tradition ».
La tradition, par définition, trace le sillon dans lequel chaque existence
individuelle doit s’inscrire. Elle exclut le choix. Selon la définition que les
WoDaaBé donnent de leur existence, leur voie est tracée dès la naissance. Les
WoDaaBé ont reçu en partage les vaches et leur destin est d’être éleveurs,
perpétuellement en quête de pâturages pour ces animaux dont ils tirent l’essentiel
de leur alimentation, le lait. Un mariage kobgal est arrangé entre les familles, traçant
ainsi le destin conjugal de chacun dès l’enfance, même si d’autres mariages peuvent
se tisser. Leur conduite morale, prescrite par le mbodangansi, leur est transmise en
même temps que la langue qu’ils parlent.Par la tradition, chacun connaît sa place,
son avenir et la façon de se comporter en toutes circonstances. Historiquement,
fiers de leur héritage et de leur particularité, ils ont longtemps tenté d’échapper aux
emprises extérieures. Aujourd’hui, la mondialisation, les bouleversements
climatiques et les lois du marché ne leur laissent plus la possibilité d’une vie quasi
autarcique. Les rencontres liées à la circulation généralisée des biens et des
personnes imposent progressivement des choix. Krist 4n Loftsdóttir a saisi ce
moment où, se partageant entre la brousse et la ville, les WoDaaBé sont amenés à
trouver leur place dans cette grande marche du monde. Elle nous relate la façon
dont ils s’orientent dans cette transition en conservant les plus importantes de leurs
valeurs : la relation au troupeau et à la vie en brousse comme point d’attache, la
participation aux danses et aux fêtes qui consolident les liens sociaux, le
nomadisme qui leur permet de circuler en restant fidèles à la représentation qu’ils
ont d’eux-mêmes.Alors que pour la survie des familles, ils sont poussés à chercher
du travail dans les villes, les ho

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