Les plus mauvaises mères de l Histoire
141 pages
Français

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Les plus mauvaises mères de l'Histoire , livre ebook

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Description

Elles sont nombreuses ces mères sans scrupules et sans coeur, ces mères abusives :
 De l’ambiguë Agrippine, mère haineuse de Néron à Ma Barker, qui dans les années 20, mit sur pied un gang avec ses fils; de la flamboyante Aliénor d’Aquitaine qui dressa Richard Coeur de Lion et ses frères contre leur père Henri II d’Angleterre, à la médiocre Athanaïse Claudel qui condamna sa fille Camille, artiste trop libre à son goût, à une atroce et mortelle réclusion dans un asile d’aliénés, les exemples ne manquent pas.

Leurs histoires s’écrivent dans le sang et les larmes :
- le sang du massacre de la Saint-Barthélemy qui souilla Charles IX, sous la coupe de sa mère, Catherine de Médicis ;
- les larmes de Marie-Antoinette, comme celles de ses soeurs, mariées contre leur gré, pour assouvir les ambitions européennes de leur mère Marie-Thérèse d’Autriche ;
- les larmes refoulées de Louis XIII, le timide, bafoué en public par une Marie de Médicis castratrice.

2000 ans d’histoires incroyables, celles de mères qui firent passer leur propre intérêt avant l’amour qu’elles auraient dû porter à leurs enfants.

A PROPOS DE L'AUTEUR :
Louise-Marie Libert est spécialisée dans l’histoire de l’art et des religions. Grande voyageuse, journaliste de tourisme, elle est l’auteur de nombreux articles dans le domaine du tourisme culturel.
EXTRAIT : 
Les mères abusives de la mythologie classique
Les mythologies souvent complexes constituent des réservoirs de conscience et de mémoire collectives. Les « cas » de mères terribles et abusives y sont nombreux. Souvent, les légendes liées à leurs personnages se révèlent très spectaculaires. Ces déesses, nées de l’imaginaire grec ancien, devinrent au fil des temps des archétypes, relayés par les auteurs latins. Ces histoires restent sous-jacentes dans les légendes européennes et l’art occidental depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.

Les récits des actes cruels de ces mères mythiques interpellent plus que d’autres, car la destinée de ces femmes, même imaginaires, est lourde de sens et de symbolique. Plus que d’autres fables sacrées, elles frappent les esprits par leur caractère à la fois réaliste et excessif. Dans ces affabulations se discernent des réalités qui choquent sur le plan affectif. Déjà au IVe siècle avant notre ère, le mythographe Évhémère affirmait que les récits fantastiques de la mythologie n’étaient rien d’autre que la déformation et l’amplification d’histoires humaines réelles. Ces vérités archaïques qui semblaient intemporelles resurgissent parfois dans toute l’horreur de l’actualité quand les colonnes des faits divers nous rapportent le comportement de mères odieuses jusqu’au crime.

Informations

Publié par
Date de parution 20 novembre 2014
Nombre de lectures 17
EAN13 9782390090175
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0040€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Pierre et Carole, mes Soleils
PRÉFACE

« L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère. »
Napoléon Bonaparte
La plupart des femmes furent et sont des mères aimantes et attentives, même si la définition de ces adjectifs varie selon les époques et les cultures. De condition modeste ou d’origine princière, beaucoup eurent à cœur de bâtir le bonheur de leurs enfants. Cependant, certaines mères ne voient dans leur progéniture que le moyen d’assurer leur propre bien-être, de réaliser à n’importe quelle condition leurs ambitions personnelles.
Au travers de plusieurs vies de mères célèbres, se dessinent les portraits de femmes qui ont usé, souvent abusé, de leur maternité. Monstrueusement égoïstes, mues par des considérations inavouables, elles ne souhaitaient que leur propre accession aux hautes sphères de l’État, aux couronnes qui n’étaient réservées qu’à un homme. Le fils devenait la marionnette dont elles tiraient les ficelles, agissant en coulisse. Ainsi la valse-hésitation de Catherine de Médicis entre catholiques et protestants et ses intrigues ont mené au massacre de la Saint-Barthélemy, et pourtant la tradition veut que la responsabilité de ce forfait incombe à son fils, le débile Charles IX.
Les filles de ces mères en mal de puissance devenaient des « pouliches », des pions sur l’échiquier matrimonial, censées par leurs unions arrangées sceller un traité, conforter une alliance politique ou stratégique. Fiancées parfois à peine nées, éduquées depuis leur plus jeune âge dans ce sens, leurs mères attendaient d’elles un comportement d’épouses et mères loyales dans leur nouveau foyer. Paradoxalement, les malheureuses épousées étaient sommées de favoriser par leur influence le rayonnement et la grandeur de leur famille d’origine, voire jouer carrément les espionnes. À cet égard, Marie-Thérèse d’Autriche se place au premier rang des mères « tentaculaires » avec ses seize enfants, tous voués à donner aux Habsbourg une assise solide dans l’Europe entière.
D’autres mères, convaincues à tort de leur bonne foi, ont agi toute leur vie pour que leurs enfants accèdent aux cimes du pouvoir, quitte à passer outre leurs désirs, quitte à sacrifier la personnalité des autres enfants à l’ascension de l’élu, soutenu par la volonté maternelle. Anne d’Autriche, qui voua toute sa vie à son fils aîné Louis XIV, crut bon, pour éviter toute fronde, de brimer son cadet Philippe, Monsieur, frère du Roi.
Le sort des brus et des gendres de ces « mères » parfois intraitables n’a rien à envier à celui de leur conjoint. Mariés eux aussi malgré eux, ils doivent souvent affronter (surtout les brus), la jalousie de leur belle-mère. Le cas de Marguerite de Provence, dont l’intimité avec son époux (saint) Louis IX était épiée et contrôlée par Blanche de Castille, est devenu l’objet d’une histoire caricaturale.
Certaines de ces « femmes de pouvoir », telle la reine Aliénor d’Aquitaine, n’hésitent pas à dresser leurs enfants les uns contre les autres ou à en user pour se venger de leur père, lorsqu’elles jugent celui-ci devenu trop peu malléable à leur gré, dangereux pour leur position.
Mais parfois, le fils se rebelle, la fille se rebiffe. Le conflit avec la mère, dès lors inévitable, trouve son issue dans l’éviction de l’un ou de l’autre. Les rapports « amour-haine » de Néron et d’Agrippine connaissent leur conclusion dans le meurtre. Le mépris de Marie de Médicis pour son fils Louis XIII la condamnera finalement à un minable exil.
Que dire aussi de ces bourgeoises castratrices, étouffoir de talents en vertu de leur conception étriquée de la bienséance comme Louise Athanaïse Claudel, la mère de Camille et de Paul ?
Qui sont ces femmes terribles, ces mères manipulatrices ? Parfois des monstres, parfois des êtres humains avec leurs défauts mais aussi leurs qualités car, pour abusives qu’elles soient, certaines de ces mères souhaitaient sincèrement la réussite de leur descendance. L’ambition, la recherche de leur propre bonheur, les rendaient malheureusement trop souvent aveugles au réel épanouissement de leurs enfants.
Quand l’éducation attentive des enfants devient-elle le désir de déterminer impérativement leurs choix futurs, de façonner leurs personnalités afin de les couler dans le moule de sa propre vision des choses ?
Quand l’amour qui se veut protecteur se transforme-t-il en étau broyant le caractère des fils et des filles ?
Quelles excuses trouver aux marâtres dont certaines méritent largement le qualificatif d’indignes ?
Sans doute leurs aspirations retorses plongent-elles leurs racines dans leur propre enfance. Elles se vengeaient du sort subi dans leur jeunesse ou leur vie de femme. Ces frustrées n’avaient pas reçu l’amour en partage, elles ne pouvaient pas en donner.
Au travers de chaque portrait de mère abusive et manipulatrice se dessinent des vies de femmes. Il faut suivre le cours de chacune de leurs existences depuis leur naissance et au fil de leur enfance souvent difficile, de leurs espoirs d’adolescente maintes fois déçus, de leur sort incertain d’épouse génitrice afin de comprendre « la mère » qu’un jour elles sont devenues.
« La mère est l’origine des origines » affirme François Emmanuel.
Rien n’est plus vrai !
Chapitre 1
Les mères abusives de la mythologie classique

Les mythologies souvent complexes constituent des réservoirs de conscience et de mémoire collectives. Les « cas » de mères terribles et abusives y sont nombreux. Souvent, les légendes liées à leurs personnages se révèlent très spectaculaires. Ces déesses, nées de l’imaginaire grec ancien, devinrent au fil des temps des archétypes, relayés par les auteurs latins. Ces histoires restent sous-jacentes dans les légendes européennes et l’art occidental depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours. Les récits des actes cruels de ces mères mythiques interpellent plus que d’autres, car la destinée de ces femmes, même imaginaires, est lourde de sens et de symbolique. Plus que d’autres fables sacrées, elles frappent les esprits par leur caractère à la fois réaliste et excessif. Dans ces affabulations se discernent des réalités qui choquent sur le plan affectif. Déjà au IV e siècle avant notre ère, le mythographe Évhémère affirmait que les récits fantastiques de la mythologie n’étaient rien d’autre que la déformation et l’amplification d’histoires humaines réelles. Ces vérités archaïques qui semblaient intemporelles ressurgissent parfois dans toute l’horreur de l’actualité quand les colonnes des faits divers nous rapportent le comportement de mères odieuses jusqu’au crime.
Valery Larbaud écrivit un jour « Et si le mythe était la vérité ? » .

Thétis

Mère d'Achille
« Seule entre les déesses de la mer, Zeus m’a soumise À un mortel, l’Eacide Pelée, et fait entrer Malgré moi, au lit d’un mortel, qui traîne en son palais Une vieillesse amère. »
Homère Iliade (XVIII, 432-435)
Telle est la plainte de Thétis, une Néréide, l’une des cinquante filles de Nérée, le vieil homme de la mer, et de Doris, fille d’Océan. Son mariage imposé avec Pelée, un simple mortel, sera lourd de conséquences. Thétis n’acceptera pas de devoir engendrer des enfants qui ne seront pas totalement divins comme elle. Dès lors, la belle Néréide usera des méthodes les plus dangereuses pour essayer de rendre sa descendance immortelle. Même si une certaine tendresse l’anime, elle ne reculera devant aucun stratagème.
L’histoire de Thétis, comme beaucoup de légendes mythologiques, connaît plusieurs versions selon les sources, mais toutes convergent vers la description d’une déesse déterminée à plier son(ses) enfant(s) à sa volonté et à ses ambitions, même si une certaine tendresse ne lui fait pas défaut.
Les principaux auteurs à s’intéresser à l’histoire tragique de la belle et ambiguë Néréide comptent parmi les plus grands de l’Antiquité classique : Homère, Apollodore, Hésiode, Ovide et même Catulle dans ses « Poèmes ». C’est dire que le personnage impressionne.
Un mariage humiliant
Chacun dans l’Olympe vantait la beauté de Thétis et bien des dieux la regardaient avec amour ou con

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