Les rites de naissance en Haïti
206 pages
Français

Les rites de naissance en Haïti , livre ebook

-

206 pages
Français

Description

En acceptant, en cas d'accouchement difficile, de composer avec la médecine biomédicale, les matrones montrent que leur pratique s'inscrit dans une perspective d'évolution. Les rites qui ponctuent le "pendant" et "l'après" de l'enfantement font de celui-ci un phénomène social et culturel porteur de sens pour la famille et la communauté. Ils représentent dans une certaine mesure une alternative face à l'hégémonie des méthodes d'accouchement moderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 84
EAN13 9782296485587
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les rites de naissance en Haïti
Obrillant DAMUS LES RITES DE NAISSANCE EN HAÏTI Préface 1 par Nicolas Vonarx, infirmier, anthropologue, professeur à l’Université de LavalPréface 2 par André Thibault, professeur de linguistique à l’Université de Paris-4 SorbonneL’Harmattan
DU MÊME AUTEUR Les pratiques médicales traditionnelles haïtiennes, les guérisseurs de la djok,2010, Editions l’Harmattan. © L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96804-2 EAN : 9782296968042
Avant-proposJe dédie ce livre d’abord à mes parents qui m’ont permis d’observer dès mon plus jeune âge le phénomène de l’accouchement, ensuite à mes sœurs, Nadia et Marlène , qui m’ont toujours marqué par leur « éthique du care », enfin à tous les amis et toutes les amies qui m’ont accordé des solidarités multiformes, dont mademoiselle Cherly Jean-Louis (qui a fait la table des matières), Lucie Hubert, Candat Dorcimil…
7
Préface 1
Compte tenu de la situation économique et politique en Haïti et en regard des événements qui viennent récemment de se dérouler à Port-au-Prince en janvier 2010, les sujets d’écriture et de réflexion que nous livrent les auteurs traitent bien souvent de la maladie, de la mort, de la misère, de la souffrance et des problèmes de développement qui hantent cette moitié d’île. Il y a tant à dire sur ces thèmes et sur d’éventuelles solutions et sorties de crise, qu’on oublie bien souvent qu’il y a aussi de la vie en Haïti, et que plusieurs Haïtiens et Haïtiennes se chargent de l’entretenir. Cet entretien passe notamment par l’arrivée de nouveaux-nés qu’il faut savoir accueillir et protéger, tout comme ces femmes enceintes qu’il faut savoir accompagner durant leur grossesse et au moment de l’accouchement. C’est là un sujet qui ne vient pas forcément à l’esprit tellement nous sommes envahis de mauvaises nouvelles et d’images douloureuses à propos d’Haïti. Le livre que nous avons là consiste alors en une bouffée d'air. Il nous écarte des chemins les plus empruntés de nos jours en livrant un essai sur la naissance en Haïti et certains rites qui l’accompagnent. Il nous détourne d’une Haïti construite trop souvent sous une forme misérabiliste qu’on se représente habituellement sur le déclin. Obrillant Damus a choisi d’entrer dans le détail de certaines pratiques qui sont réalisées par des accoucheurs et des accoucheuses dont on méconnait bien souvent le rôle. Il s'est proposé d'éclairer l'expression pratique et explicite de rites, comme de comprendre les raisons, les finalités et le sens des gestes et des ingrédients qui les
9
composent. Et de le faire "modestement" : en exploitant d’une part deux entretiens menés en Haïti auprès de deux matrones; et en mobilisant d’autre part des souvenirs inscrits en mémoire lors d'observations faites sur le terrain lorsqu'il vivait dans la commune haïtienne d'Arnoux. Avant de souligner quelques apports de cette analyse, il faut se rappeler que les accoucheurs, qu'on nomme en Haïti des matrones, sont des praticiens locaux qui jouent un rôle indispensable dans le champ de santé maternelle et infantile. Leur participation au bien-être de cette tranche de la population est d'autant plus évidente quand on connaît l'absence, la précarité ou le manque d'intégration des services de santé déployés dans les hôpitaux, les centres de santé et les dispensaires. En bref, la société haïtienne n'a pas attendu la présence de services déployés sur un mode occidental pour élaborer une médecine locale, pour reconnaître le rôle et la compétence de certains praticiens préoccupés par la santé, et pour modéliser, entre autres, des formes de savoirs et de pratiques relatives à la grossesse et à l'accouchement. Considérer ces savoirs et ces pratiques relèvent du bon sens dans une logique de promotion de la santé et d'amélioration des services à la population. On trouve d'ailleurs en Haïti quelques initiatives qui consistent à les reconnaitre et les bonifier pour rendre la pratique des matrones plus efficace et plus sécuritaire. On constate notamment qu'il se fait dans les campagnes haïtiennes un ensemble de formations qui leur sont destinées. Dans celles-là, on leur livre de nouvelles connaissances, les outille de matériel et leur demande de référer vers les institutions de santé des cas de grossesse et d'accouchement qui posent problèmes. Malheureusement, ce souci utilitariste pour la pratique des matrones ne s'accompagne pas vraiment d'une grande connaissance à leur sujet. En fait, on considère bien souvent que leur pratique se résume à une gestuelle, à
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents