Lettre à M. Villemain sur la liberté d enseignement
96 pages
Français

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Lettre à M. Villemain sur la liberté d'enseignement , livre ebook

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Description

Vous n’aurez point de vacances cette année, Monsieur le Ministre, ni votre successeur l’année prochaine, s’il plaît à Dieu, car les catholiques ne veulent plus interrompre la guerre qu’ils livrent à l’enseignement de l’État. Cet enseignement, dont vous êtes le chef, fait courir à leur religion de tels dangers, lui impose des chaînes si intolérables, lui prépare des poisons si subtils, qu’ils s’imputeraient à crime de se taire un instant.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346084623
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Louis Veuillot
Lettre à M. Villemain sur la liberté d'enseignement
(EXTRAITS DU MONITEUR DES 4 ET 10 AOUT 1850.)
Ouverture de la session, 3 août 1830.
 
Discours de monseigneur le duc d’Orléans, lieutenant-général du royaume.
 
« TOUS LES DROITS DOIVENT ÊTRE SOLIDEMENT GARANTIS ; toutes les institutions nécessaires à leur plein et libre exercice doivent recevoir les DÉVELOPPEMENTS dont elles ont besoin »
 
Article 69 de la Charte : « Il sera pourvu successivement, par des lois séparées et DANS LE PLUS BREF « DÉLAI POSSIBLE, aux objets qui suivent : § 8. L’INSTRUCTION PUBLIQUE ET LA LIBERTÉ D’ENSEIGNEMENT. »
 
Séance du Serment. 9 août 1830.
 
Serment de monseigneur le duc d’Orléans, lieutenant-général du royaume.
 
« En présence de Dieu, je jure d’observer fidèlement la Charte constitutionnelle, AVEC LES MODIFICATIONS EXPRIMÉES DANS LA DÉCLARATION »

Après avoir prononcé ce serment, Mgr le duc d’Orléans, lieutenant-genéral du royaume, est proclamé Roi, monte sur son trône, et LOUIS-PHILIPPE 1 er , roi des Français, prononce le discours suivant :
« Messieurs les Pairs et Messieurs les Députés,
 
Je viens de consommer un grand acte ; je sens profondément toute l’étendue des devoirs qu’il m’impose ; j’ai la conscience que je les remplirai... LES SAGES MODIFICATIONS que nous venons de faire à la Charte GARANTISSENT LA SÉCURITÉ DE L’AVENIR. »
I
Vous n’aurez point de vacances cette année, Monsieur le Ministre, ni votre successeur l’année prochaine, s’il plaît à Dieu, car les catholiques ne veulent plus interrompre la guerre qu’ils livrent à l’enseignement de l’État . Cet enseignement, dont vous êtes le chef, fait courir à leur religion de tels dangers, lui impose des chaînes si intolérables, lui prépare des poisons si subtils, qu’ils s’imputeraient à crime de se taire un instant. Vous ne les réduirez au silence que par la justice ou par la force ; vous leur permettrez d’ouvrir des écoles ou vous leur ouvrirez la prison. Comment admettraient-ils un système qui, d’une part, insulte sans cesse à leur foi ; de l’autre, leur interdit d’affermir cette foi au moins dans l’âme de leurs enfants ? Ils ne le pourraient sans, forfaire à l’honneur humain et à la conscience chrétienne. Qu’ils aient en cela raison ou tort, ils attendent un jugement terrible, où chacun, sur le seuil des punitions éternelles, répondra du mal qu’il aura fait, du mal qu’il aura laissé faire, du bien même qu’il aura négligé d’accomplir, ou qu’il n’aura que négligemment accompli. Croyance anti-universitaire peut-être, mais jusqu’à présent légale, daignez le remarquer, beaucoup plus légale que l’Université, sa principale ennemie. Or, toute action qui tend à détruire cette croyance est un mal qu’elle nous oblige de combattre, comme toute action qui peut la propager dignement est un bien qu’elle nous enjoint d’opérer. Ainsi ont agi depuis dix-huit siècles nos pères, avec les armes et selon les nécessités du temps où ils ont vécu : martyrs sous les païens, soldats contre les infidèles, docteurs en présence des hérétiques, jamais ils n’ont été dispensés de souffrir, de lutter, de parler, d’écrire pour l’honneur, la liberté, la diffusion de la foi. La loi de l’État nous autorise à remplir le même devoir, mais elle nous l’interdirait qu’il nous faudrait le remplir encore. Nous avons toujours et partout transgressé les lois qui nous ont défendu de prier et de transmettre la prière. Nous ne devons point nous révolter, mais aussi nous ne devons point pécher. C’est pécher que d’être lâche dans les périls de l’Église de Dieu. Le chrétien qui n’aura pas, suivant l’inspiration de sa conscience, de laquelle seule il relève en ces occasions, travaillé de tout son zèle à rétablir la vérité méconnue, à délivrer la vérité captive, celui-là, j’en ai la conviction, sera jugé avec l’infidèle et avec l’adultère. Vœ mihi, quia tacui, s’écriait le prophète ; malheur à moi, parce que je n’ai pas parlé ! Vous voyez, Monsieur le Ministre, qu’il ne s’agit donc pas de si peu de chose, et que le débat sort des ternies où quelques-uns de vos journaux veulent bien dire que nous le renfermons.
Il y a de ces esprits supérieurs qui prononcent que c’est une affaire de spéculation, et que le clergé veut seulement prendre à l’Université une part des gros bénéfices qu’elle fait. Je pense, Monsieur le Ministre, que vous en jugez d’un peu plus haut, et dans tous les cas, ce n’est pas l’outrage d’une basse interprétation qui peut nous arrêter. Que l’Université gagne de l’argent ou qu’elle en perde, notre enjeu est d’âmes immortelles ; voilà ce qui nous intéresse à la partie, prêtres. et fidèles, pasteurs et pères, frères, tuteurs, citoyens, chargés des obligations terribles de la religion, de la famille, de la société. On ne nous empêchera pas d’aller au devoir, en criant que nous allons au gain. Toutefois, nous serions sensibles à l’avantage de payer moins cher une instruction plus, morale et plus solide que le monopole ne la vend où serait le mal ? Mais cette question sera traitée ailleurs avec le développement qu’elle exige.
II
Je ne veux aujourd’hui que résumer, pour le public et pour vous, Monsieur le Ministre, la longue polémique qui vient de s’agiter entre l’Université et le principal organe des catholiques dans la presse parisienne. Beaucoup de pères de famille ayant désiré ce travail, mes collaborateurs m’ont chargé de le faire, et j’ai résolu de vous l’adresser comme à l’un des hommes qu’il intéresse le plus. Je crains de ne vous être pas agréable, mais j’espère vous être utile. Votre Excellence nous a paru maintes fois se méprendre étrangement et sur la question même, et sur les faits ; Elle en a donné à la tribune parlementaire des appréciations plus inexactes qu’il ne convenait à la dignité d’un ministre et à l’impartialité d’un homme de bien. Ce court écrit, si vous daignez le parcourir, vous fera connaître au vrai nos droits, nos vœux et quelques-unes de vos fautes. Tout galant homme peut offrir et recevoir le présent que je vous fais.
Nous n’en sommes plus aux compliments, et souvent même nous avons échangé des paroles assez dures. Avant d’aller plus loin, j’ai besoin de m’expliquer là-dessus, car je ne veux point vous outrager, mais seulement vous parler en toute liberté.
Au milieu d’un débat parlementaire, un ministre, prenant part aux plus vives passions d’une polémique emportée, monte à la tribune, et, s’attaquant à un journal que chacun nomme, il dit, sans le prouver, que ce journal calomnie le Gouvernement et ru niversité. Ce journal c’est l’ Univers, dont les rédacteurs, à défaut d’autre mérite, ont celui de pratiquer une religion qui déclare abominables le mensonge et la calomnie ; ce ministre, c’est vous-même, Monsieur, et nous aurions souhaité que vous n’allassiez pas jusqu’à cet excès. Quand un journal calomnie, on le livre aux juges, on le l’ait punir, on ne s’en occupe pas autrement. Si ce journal a réclamé des choses justes, et qu’on soit assez malheureux pour ne pouvoir les accorder, on avise en silence aux moyens de les accorder un jour ; on ne se débarrasse pas de sa requête importune en le diffamant. Pour moi, je ne suis qu’un pauvre écrivain, je cède aisément à mon indignation, et comme je la sens loyale, je n’ai pas de scrupule à la laisser parler : j’écris, l’on imprime, le public lit ; en quelques heures tout est fait, en quelques heures tout est oublié ; dépouillée de sa forme éphémère et maladroite, l’idée seule reste, lorsqu’elle est vraie. Nous sommes cent dans Paris qui fesons cela tous les jours ; fussions-nous dix à le faire avec la même sincérité ! la France y gagnerait beaucoup. Cependant, si j’avais l’honneur d’être homme public, je veillerais à ces promptitudes, j’aurais enc

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