Mort : notre destin
268 pages
Français

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Mort : notre destin , livre ebook

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Description

Doit-on reconnaître un droit à mourir aux personnes accablées par la maladie ou les handicaps ? La législation de l'euthanasie ne doit pas conduire à un permis de tuer. Peut-on prélever des organes sur le corps d'une personne qui n'y aurait pas consenti ? Les interrogations spirituelles, éthiques, sociétales et scientifiques soulevées par la réflexion sur la mort sont abordées dans cet essai du point de vue du législateur dans un langage compréhensible par tous. Š

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 23
EAN13 9782296483552
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA MORT : NOTRE DESTIN
Colette Saujot
LA MORT : NOTRE DESTIN
Essai
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96653-6
EAN : 9782296966536
« N’ayant pu guérir la mort, la misère,
l’ignorance, les hommes se sont
avisés, pour se rendre heureux,
de n’y point penser »

Blaise PASCAL
Principales abréviations
ADN = Acide désoxyribonucléique
AMP = Assistance médicale à la procréation
CCNE = Comité consultatif national d’éthique
CECOS = Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain
CEDH = Cour européenne des droits de l’homme
CGCT = Code général des collectivités territoriales
CGPPP = Code général de la propriété des personnes publiques
CHU = Centre hospitalier universitaire
Conv. EDH = Convention européenne des droits de l’homme
CNAP = Centre national des arts plastiques
C. patr. = Code du patrimoine
C. civ. = Code civil
C. pen. = Code pénal
C. s. p. = Code de la santé publique
EPCC = Établissement public de coopération culturelle
FNAC = Fonds national d’art contemporain
FRAC = Fonds régional d’art contemporain
DPN = Diagnostic prénatal réalisé pendant la grossesse
DPI = Diagnostic préimplantatoire
DPIHLA = Double diagnostic préimplantatoire sur l’enfant à naître en vue de soigner un enfant malade
HLA = Antigène d’histocompatibilité porté par les cellules des tissus responsables de la réaction de rejet des greffes
INRAP = Institut national de recherches archéologiques
IMG = Interruption médicale de grossesse
IPS = Cellules pluripotentes issues de la reprogrammation de cellules adultes
IVG = Interruption volontaire de grossesse
OPECST = Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques
ZAC = Zone d’aménagement concerté
Introduction
La mort est le destin naturel de tout organisme vivant, qu’il soit humain, animal ou végétal, mais l’homme est le seul qui en ait pris conscience et ait entouré la mort et le mort de rites qui ont varié au cours des millénaires et qui se modifient encore actuellement sous nos yeux.
Avant d’affronter notre propre mort nous sommes confrontés à celle des autres, qu’elle soit celle de nos proches, parents ou amis, mais aussi celle d’hommes qui restent pour nous anonymes plus ou moins éloignés dans l’espace, victimes de guerres, d’attentats, de famines, de catastrophes naturelles et qui nous sont chaque jour présentés par la presse ou les nouveaux moyens audiovisuels.
Face à cette épreuve inéluctable, l’attitude des individus mais aussi des sociétés et de leurs organismes publics a varié.
La mort soulève en effet des problèmes scientifiques, médicaux, sanitaires, sociaux, éthiques, juridiques et touche aussi au sacré.
Les recherches archéologiques nous permettent, mais combien imparfaitement, de reconstituer les premières pratiques funéraires des hommes éloignés de nous par des centaines ou des dizaines de millénaires mais ne nous donnent pas les moyens de discerner, même très sommairement, à partir de quel moment ils ont eu conscience d’un possible au-delà.
Il leur fallut dépasser leurs préoccupations purement matérielles liées à la recherche de nourriture et à leur sauvegarde contre tous les dangers environnants.
À partir de l’époque historique, grâce aux écrits, à l’étude des philosophies et des religions, nous avons une certaine connaissance qui s’est précisée au cours des siècles, des différentes eschatologies traitant des fins dernières de l’homme et du monde
Nous voyons l’attitude des hommes devant la mort se modifier, les rites funéraires changer en fonction des croyances, des conditions économiques, des modifications sociales.
Actuellement, alors que les pratiques religieuses, notamment en Occident, tendent à décroître, surgissent de nouvelles espérances fondées sur les avancées scientifiques.
Il ne s’agit plus d’espérer une survie révélée ou imaginée dans des mondes inconnus mais d’une perpétuation de nousmêmes, soit après un temps de latence en ayant recours à la cryogénisation de notre cadavre, soit à travers une vie nouvelle dans un ou plusieurs êtres biologiquement semblables à nous grâce au clonage.
Vouloir traiter de la mort dans ses différents aspects mériterait des volumes mais exigerait surtout, de la part de celui ou de ceux qui s’y consacreraient, des connaissances encyclopédiques : scientifiques, médicales, sociologiques, historiques, philosophiques et religieuses.
Nous ne sommes qu’archéologue et juriste, notre dessein est donc beaucoup plus modeste.
Dans un chapitre préliminaire nous essaierons, grâce à l’examen des vestiges archéologiques révélés par les fouilles, en y ajoutant au cours des temps l’étude des sépultures et des sites, celle des sanctuaires, celle des arts et enfin à la période historique celle des données scripturales, de déceler chez les hommes les premières puis les différentes apparitions de concepts d’éternité.
Nous traiterons ensuite dans une première partie de la mort, naturelle, choisie ou incertaine et de sa preuve.
Un chapitre particulier sera consacré à la mort de l’embryon et du fœtus. Le développement de l’assistance médicale à la procréation conduisit à la création d’embryons in vitro en dehors du processus naturel, et à la disparition de certains d’entre eux après leur étude ou à la suite de l’écoulement d’un certain temps, leur conservation ne pouvant être indéfinie. Le législateur a dû également prendre en compte le désir des femmes de mettre fin à leur grossesse pour des raisons sociales ou médicales.
Une loi bioéthique très récente, du 7 juillet 2011, vient de profondément modifier certains articles du Code général de la santé publique, certaines de ces dispositions nouvelles touchent à la mort.
La deuxième partie sera consacrée au mort. Le défunt perd sa personnalité juridique mais il a pu prendre, avant son décès, certaines décisions ou engager certaines démarches qui pourront plus ou moins complètement être prises en compte par la norme.
Pour des raisons de décence et d’hygiène, chacun a droit à des funérailles dont il peut choisir le mode dans un cadre légal.
Enfin le législateur doit veiller au respect dû aux dépouilles mortelles qui sont « des souvenirs d’hommes ». Ce sentiment, devant tout disparu, doit, s’il n’est pas ressenti, être imposé même en ayant recours à des dispositions pénales.
Enfin doit être analysée la place qu’il convient de réserver dans nos musées aux restes humains témoins de notre histoire et objets d’études. Pour répondre à des réclamations d’ethnies qui désirent récupérer des restes de leurs ancêtres, une loi du 18 mai 2010 a modifié certaines dispositions du Code du patrimoine et d’une façon plus générale a essayé de faciliter le déclassement de certains biens culturels.
Nous essaierons d’aborder ces différents sujets dans un langage qui ne soit pas uniquement compréhensible par des spécialistes de ces questions ou par des juristes mais par toute personne intéressée par la mort.
CHAPITRE PRÉLIMINAIRE - La mort au fil du temps
La mort a toujours été présente, mais à partir de quel moment l’homme moins accaparé par les occupations matérielles indispensables à sa survie a til porté un regard sur ses morts ?
Les fouilles ne nous permettent de discerner, dans les temps très anciens, que les traces matérielles assurant au défunt une certaine protection contre les phénomènes naturels et les dents des prédateurs grâce à une inhumation dans une fosse avec ou sans apport de pierres, dans des abris sous roche ou dans des grottes.
Ces seuls indices, combien fragiles, encore visibles dans la mesure où le temps n’a pas trop détérioré les terrains, ne nous permettent pas d’aller jusqu’à une connaissance, même imparfaite, des pensées de l’homme fossile.
Les découvertes de plus en plus fréquentes d’offrandes de natures variées auprès des corps proposent d’autres pistes de réflexion mais encore combien incertaines…
Les démarches des vivants autour des morts étaient elles motivées par un respect général porté aux défunts ou seulement à certains d’entre eux en raison de leur rang social, de leur sexe ou de leur âge ?
Craignaiton un retour des disparus venant troubler la paix des vivants, existait-il déjà et à pa

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