Mosaïque africaine
128 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Mosaïque africaine , livre ebook

-

128 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Quatorze portraits. Issus de toutes les régions d'Afrique, ces hommes et ces femmes viennent raconter leur quotidien. A travers leurs récits, c'est l'ensemble du continent qui révèle ses ombres et ses lumières : la famine, les migrations, le sida, le maldéveloppement, les guerres, mais aussi le formidable potentiel de ses habitants, leur volonté de vivre, leurs luttes, leurs espoirs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 305
EAN13 9782336250779
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture 1. Egypte, le souk du Caire - aquarelle d’Aloys Perregaux , 2004, 35 × 25 cm.
Couverture 2. Mauritanie, le grand marché d’Atar - aquarelle d’Aloys Perregaux , 2000, 22 × 30 cm.
Aloys Perregaux a accompagne l’auteur dans plusieurs de ses voyages africains. Docteur ès lettres, peintre, il est né en 1938. Une de ses récentes publications, Aquarelles nord-africaines (Ed. Gilles Attinger, Hauterive, 2000). Un livre vient de sortir sur l’ensemble de son oeuvre, Aloys Perregaux . L’espace de la couleur (Editions Vie Art Cité, Lausanne, 2003).
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com harmattanl@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296047150
EAN : 9782296047150
Sommaire
Page de Copyright Page de titre - L’auteur Dedicace La victoire des vaincus Moktar ne reconnaît plus sa ville Les coassements ont repris de plus belle Les grandes idées se perdent L’aube s’annonce calme Un lac tranquille, des collines verdoyantes Le client s’est vite rhabillé Le petit garçon lève la tête Le soleil tape fort Des statuettes, des masques, des colliers La foule s’active déjà L’avion vient de décoller Toutes les lumières se sont éteintes Paris, capitale de tous les rêves Une femme résolument moderne
Mosaïque africaine
Portraits

Nicolas rousseau
- L’auteur
Né en 1951 à Versailles, professeur, Nicolas Rousseau vit et travaille actuellement près de Neuchâtel, en Suisse. Très jeune déjà, il s’intéresse à la littérature et à la philosophie, ainsi qu’à l’histoire des civilisations. Titulaire d’un doctorat ès lettres, il a étudié les idées sur le langage que développent des auteurs des Lumières tels Condillac et Diderot. Il pratique lui-même diverses formes d’écriture puisqu’il a notamment publié deux recueils de textes poétiques, D’un mot d’amour la mort (Paris, Editions Saint-Germain-des-Prés,1990) et Ce beau désert du monde (Genève, Slatkine, 1998). Il puise une large part de son inspiration dans les divers déplacements qu’il entreprend, et qui l’ont déjà conduit à visiter plusieurs régions d’Afrique ; en témoignent ses récents livres De l’Adrar au Tagant . Itinéraires mauritaniens (Paris, L’Harmattan, 2002) et Au soleil du Mali (Paris, L’Harmattan, 2006), ouvrages tous deux illustrés par le peintre suisse Aloys Perregaux. Entre-temps, cela toujours en collaboration avec le même peintre, il a encore publié un récit de voyage consacré à l’Iran, Petits tableaux persans . Je t’écris d’Iran (Paris, L’Harmattan, 2005).
A la mémoire de mon ami Jean-Pierre Boillod, qui toute sa vie s’est passionné pour l’Afrique.
Quand bien même ils portent des noms d’emprunt, la plupart des personnages décrits dans ce livre ont existé ou existent encore. Les faits qu’il évoque correspondent à la réalité, en tout cas dans les grandes lignes, voire jusque dans les plus petits détails.
La victoire des vaincus
Préface de Jean Ziegler

L’Afrique subsaharienne est la seule région du monde où la production d’aliments par tête d’habitant est en baisse constante. 200 millions d’Africains noirs - soit un bon tiers de la région subsaharienne - sont en permanence gravement sous-alimentés. Des milliers, chaque mois, tentent, sur des barques et des rafiots, de traverser l’Atlantique ou la Méditerranée pour chercher refuge et survie en Europe. Des centaines, chaque mois, meurent, disparaissent dans les flots.

Quasiment les trois quarts des sols au sud du Sahara sont cultivés sans apport d’engrais et de semences adéquates. Ces sols sont parmi les moins productifs, les plus pauvres de la planète.

Avec un cynisme abyssal, l’Union européenne déverse sur le continent ses surplus agricoles. Les Etats industriels ont payé en 2006 à leurs paysans quelque 349 milliards de dollars, sous forme de subventions diverses à la production et à l’exportation. Résultat : à Dakar, à Bamako, à Kampala, à Yaoundé, le consommateur peut acheter (cela varie selon les saisons) des fruits et légumes portugais, français, italiens, etc. à la moitié ou au tiers du prix des produits équivalents africains.

Malgré un travail quotidien effroyablement dur et accompli en famille, les paysans wolof, bambara, bashi ou djerma n’ont pas la moindre chance d’en arriver à un minimum vital décent. Or, des 53 Etats du continent africain, 37 sont des Etats presque purement agricoles.

Afrique martyre - mais Aurique triomphante . Le beau livre de Nicolas Rousseau, dans une langue limpide et élégante, dresse quatorze portraits écrits - sept hommes, sept femmes - tous attachants, parfois émouvants, d’habitants de l’Afrique, Onalenna, Fenûki, Moktar, Carlos, l’étonnant Cubain vivant son grand amour avec une Somalienne - d’autres encore ; autant de témoins de cette vitalité africaine qui fait que les plus grandes et les plus belles cultures de la terre se trouvent aujourd’hui en Afrique.

Roger Bastide, le premier, a mis en lumière cette évidence : aujourd’hui l’Afrique est un formidable réservoir de cultures, de sens. Cette Mosaïque africaine confirme la thèse de Bastide d’une façon splendide.

La rationalité marchande ravage l’Occident.

Privés d’une claire conscience de notre finitude, dépourvus d’un projet collectifintelligible, ignorants du sens de notre vie et coupés de notre histoire, nous devenons lentement des naufragés. Tels des aveugles dans la nuit, nous cherchons désespérément une épave, une coque, une rame où nous raccrocher. La lumière, une aide nous viennent du Tiers monde. Dans les sociétés démunies d’Afrique soustraites à la logique de l’accumulation, la vie s’éprouve sans le support de l’argent et des biens, au contact des autres et de la nature. Les valeurs de la vie prédominent. Les objectifs de profit et de conquête sont, par la force des choses, limités. Le sens de la vie communautaire, la solidarité entre les hommes, la joie de l’instant vécu, la dignité constituent les véritables trésors de ces communautés. Aujourd’hui, nombre de sociétés africaines constituent de formidables réservoirs de significations. Les hommes au ventre creux qui, depuis des siècles, nourrissent l’Occident de leurs matières premières et de leur travail conservent au fond de leur dénuement un trésor de symboles propres à expliquer et à commander la vie.

Le magnifique livre de Nicolas Rousseau en témoigne.

Les pauvres sont l’avenir des riches. Le Tiers monde sauvera l’Occident. Pour tous les Occidentaux aliénés, privés de projets, le réservoir de valeurs des sociétés de l’hémisphère sud prend ainsi la dimension d’un salut et d’un recours.
Jean ZIEGLER *
* Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation ; entre autres ouvrages, auteur du livre L’Empire de la honte (Ed. Livre de Poche).
Moktar ne reconnaît plus sa ville
Moktar ne reconnaît plus sa ville. Elle a changé, mais il ne saurait dire quand ces changements se sont produits. Ils sont d’ailleurs survenus lentement, et il ne les remarque qu’à de petits détails : davantage de grosses voitures dans les rues, de cabanes en tôle dans les faubourgs, des femmes qui sortent tête nue, des adolescents qui errent en bandes.
Quand il s’était installé ici, il avait déjà subi bien des chocs. Lui qui n’avait jamais vécu que sous tente, il avait dû s’habituer à une maison en dur. Ses regards ne pouvaient plus se perdre dans les dunes, ils butaient maintenant contre des murs. Ses enfants n’habitaient plus avec lui, ils logeaient dans d’autres quartiers, certains parlaient même d’émigrer ; comble de malheur, il devait parfois se passer de son lait de chamelle quotidien, boisson peu prisée des citadins.
Mais il avait fini par s’y faire, à cette nouvelle vie. Il aimait traîner dans les souks, où il croisait parfois d’anciens compagnons de chasse, où il retrouvait des odeurs familières, de thé vert, de cuir, de laine. Il y achetait souvent des épices, des dattes fraîches, même du henné, qui lui rappelait le temps où sa femme se dessinait des arabesques sur les chevilles.
En fin de journée, assis sur une chaise qu’il tirait sur le pas de sa porte, il guettait les premiers souffles du soir, il échangeait quelques mots avec les voisins, il suivait la course des chiens errants. Depuis sa terrasse, il apercevait parfois quelques chameaux déambu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents