Neuf petits lits sur le trottoir
214 pages
Français

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Neuf petits lits sur le trottoir , livre ebook

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Description

Depuis le mois de juin, parents et soignants ne cessent de se battre afin que l'unité d'oncologie pédiatrique de Garches puisse continuer à exister. Le combat se poursuit désormais avec ce livre, cri d'alerte, de rage et d'urgence de Nicole Delépine qui, au nom des enfants oubliés de l'hôpital public, livre ici sa version des faits. Ce livre est un livre de combat. Puissent citoyens et soignants s'unir pour qu'à nouveau liberté et respect des droits fondamentaux de l'Homme riment avec médecine libérée du poids des lobbies.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 novembre 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9791030200010
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Neuf petits lits sur le trottoir ?
On tue la liberté de soigner !
6 juillet 2014, jour de honte pour l’hôpital public : seize cars de CRS, des journalistes derrière des grilles de l’hôpital interdits d’entrée et de l’autre côté, les grévistes de la faim évacués à l’aube de la chapelle, lieu de leur grève pour défendre leurs enfants. De dangereux terroristes pour ce déploiement policier ? Non, des parents et une grand-mère qui ont tenté d’alerter l’opinion publique sur le sort réservé aux enfants cancéreux de Garches ! Hôpital-silence...
Pourquoi une telle violence ? Pourquoi interdire de visite familles, dames en rose et autres bénévoles ? Pourquoi harceler les familles, les praticiens, le personnel et suspendre les médecins ? Pourquoi cette haine et exiger qu’ils acceptent de quitter ce lieu, dans lequel le ministère de la Santé a reconnu en 2004 la liberté de choix thérapeutique et le droit d’échapper aux essais et traitements standardisés ? Pourquoi l’actuelle ministre de la Santé a-t-elle décidé de détruire ce qui marche au mépris du serment d’Hippocrate et des lois éthiques établies depuis Nuremberg ? La bombe à fragmentation lancée sur l’unité de Garches en toute illégalité est symbolique de la perte de la liberté de soigner et d’être soigné en France, sous le régime autoritaire en place qui détruit au karcher notre système de santé. Ce livre est un livre de combat. Puissent citoyens et soignants s’unir pour qu’à nouveau liberté et respect des droits fondamentaux de l’Homme riment avec médecine libérée du poids des lobbies.
Médecin en oncologie pédiatrique, Nicole Delépine se bat depuis trente ans pour améliorer les prises en charge des malades atteints de cancer. Elle a publié aux éditions Michalon Neuf petits lits au fond du couloir (2000), Ma liberté de soigner (2006), La face cachée des médicaments (2011) et Le cancer, un fléau qui rapporte (2013).
Du même auteur


Du même auteur

Le cancer, un fléau qui rapporte
Michalon, 2013

La face cachée des médicaments
Michalon, 2011

Ma liberté de soigner : pour la médecine, contre la pensée unique
Michalon, 2006

Neuf petits lits au fond du couloir ou le combat d’un médecin hospitalier,
Michalon, 2000
Titre


Nicole Delépine








Neuf petits lits sur le trottoir

du châtiment des lanceurs d’alerte
Copyright
























© 2014, Fauves Éditions
9, rue de l’École-Polytechnique – 75005 Paris
EAN Epub : 979-1-03020-002-7
Dédicaces


Aux petits et grands patients de Garches « sidérés » par la fermeture de notre espace de liberté.

Aux nombreuses victimes, malades, patients, personnels paramédicaux et médecins de cette guerre lâche, incompréhensible, intolérable en démocratie.

À tous les lanceurs d’alerte qui se battent contre la montée de la dictature et les ravages de la pensée unique et totalitaire.

En hommage à tous les combattants pour la liberté de soigner et en particulier aux valeureux grévistes de la faim, aux familles, aux associations Amétist et Regarde la vie et les nombreuses autres, aux médecins de l’UFML et autres soutiens des professionnels de santé, et à tous ceux qui anonymes ou non, connus ou inconnus, relaient les messages par leur blog ( www.enfants-cancer-garches.fr et leurs pages FB, Twitter, leurs mails, leurs pétitions, etc.)…

La chaîne de solidarité ne lâchera rien tant qu’il y aura des malades à soigner, anciens ou futurs sur notre planète. Merci à tous.
Liberté


Liberté
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable, sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre, sang, papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids, sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer, sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
P AUL É LUARD , Au rendez-vous allemand ,
Les Éditions de Minuit, 1945.
Prologue
Hippocrate menacé par les marchands du temple
Gravée dans le marbre en 2004, l’unité indépendante de cancérologie pédiatrique de Garches, cible hautement symbolique des effaceurs de la médecine d’Hippocrate est en péril en cette année 2014.
Hector, quatre ans, tout sourire, enfin détendu, a mis un certain temps à être apprivoisé après son arrivée dans l’unité en mai 2013. En août 2014, il sera le dernier avec trois autres patients à être sommé de sortir de l’hôpital pour fermeture sauvage à la hussarde un soir d’août, pendant que la population indifférente croit pouvoir se reposer les pieds dans l’eau… Le cancer n’arrive qu’aux autres.
Son père aura dû être entendu préalablement par le commissariat de Saint-Cloud à la demande de l’administration qui a organisé la disparition de cette unité avec l’agressivité des temps de guerre. Pourquoi cette convocation deux heures avant la sortie imposée ?
Suite à un signalement au procureur de la République par celui même qui achève l’assassinat de l’unité ! Pourquoi cette ultime humiliation avant le départ si ce n’est pour mettre en condition les familles contre une dernière velléité de résistance ?
Ce sera la dernière sortie de l’unité, imposée sous peine de voir arriver les CRS 1 , sortie permettant de mettre une croix de bois sur la porte du service déjà vidé de l’essentiel dans la journée : lits des chambres évacuées par pression sur les familles les jours précédents et immédiatement verrouillées pour éviter une « occupation » ! Croix de bois, croix de fer, qui ira en enfer ?
Ils imaginaient les parents en colère, voulant sauver leur unité chèrement gagnée en 2004 et fermée sans raison « médicale » en cette triste période où la démocratie et la liberté de penser et de respecter les accords, les règles, la loi semblent avoir déserté notre pays.
Les scopes, les pieds de perfusion, les pompes à perfusion, tout aura été emporté dans l’après-midi et distribué dans d’autres services. Les appareils appelés « plasmairs » avaient été obtenus de haute lutte pour stériliser l’air des chambres dans lesquelles étaient hospitalisés les petits en grande aplasie médullaire su

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