Notes et impressions à travers le féminisme
101 pages
Français

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Notes et impressions à travers le féminisme , livre ebook

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Description

Nous entreprenons une excursion dans Paris, une exploration de longue haleine, au gré de la fantaisie du moment, à travers rues, places et faubourgs, afin de voir, d’entendre et de rassembler les idées qui constituent tout un monde. A quelle heure partirons-nous ? Ah ! si nous étions dans le voisinage des grandes Alpes, au pied du roi des montagnes, et que nous voulussions gravir les sentiers escarpés, escalader les rochers, nous en aller haut, bien haut pour contempler les neiges éternelles s’éveillant aux premières clartés de l’aurore, alors nous nous mettrions en route de nuit, à trois heures du matin. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346048816
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Marie-C. Terrisse
Notes et impressions à travers le féminisme
INTRODUCTION EXPLICATIVE
L’auteur présente ici le résumé de ses observations faites pendant de nombreux séjours à Paris et entouré de circonstances particulièrement favorables à l’étude de la grande ville.
Ce qui suit constitue un ouvrage à la fois descriptif, philosophique et religieux.
Qui dit : « Notes et impressions », dit croquis, descriptions à bâtons rompus du monde extérieur, ou bien études rapidement esquissées du monde de la pensée, états d’âme variés selon les circonstances, et impressionnistes, pour se servir d’un mot consacré par l’usage.
Cependant, il existe ici une idée maîtresse, dominante, qui s’appelle le « féminisme » !
L’on dira :
 — Qu’est-ce que le féminisme ? Une invention des temps modernes, quoi ?
En effet, cherchez dans le dictionnaire de l’Académie française, cherchez le mot : « féminisme », vous ne le trouverez pas.
Puisque le mot n’existait pas, c’est que l’idée non plus n’avait pas encore germé dans la pensée.
Le féminisme est donc quelque chose de nouveau, d’inédit, jusqu’à ces dernières années, et qui, né d’hier, a cependant conquis droit de cité dans nombre de pays. Il s’impose à la conscience de quiconque a dans l’âme quelque notion de justice humaine et impartiale.
Le féminisme est une chose morale qui marche, qui pousse en avant, et qui doit finalement triompher de tous les obstacles.
 — Qu’est-ce donc que le féminisme ?
 — Le féminisme signifie : « Revendication des droits de la femme comme personne humaine et responsable de ses actes ».
On tient la femme sous tutelle toute sa vie, elle est traitée comme une enfant, comme une mineure et presque assimilée aux aliénés.
Le féminisme demande à faire cesser cet état de choses, et cela sur toute la ligne.
 — Cela m’étonne beaucoup ! s’écrie une dame.
 — Naturellement !
Toute femme qui vit dans le bien-être matériel, a passé de père en fils, entourée de personnes des plus comme il faut, ne se doute pas des misères, des souffrances, des hontes de tous genres, que crée à ses pauvres sœurs, lancées au milieu des diverses batailles de la vie, la situation déprimée de la femme en général.
Mais, que cette même femme, aimée, respectée, s’en aille visiter les malheureuses qui peuplent les hôpitaux, qu’elle franchisse le seuil des noires prisons, qu’elle aille enfin partout où la pauvre humanité va cacher sa souffrance, qu’elle cherche le ménage du pauvre ou qu’elle veuille porter remède à la corruption qui l’entoure, alors elle en apprendra long sur la servitude de son sexe.
Dès lors, pour elle, le sujet ne sera plus, ne pourra plus être indifférent et la femme comprendra que : dire son mot, quand l’on a un mot à dire, est un devoir. Ce devoir, de dire son mot, est le stimulant qui a inspiré l’auteur de cet écrit.
Et que l’on ne suppose pas que, ici, il y ait de l’exagération ; au contraire, cet ouvrage n’est que de l’eau sucrée, à côté des réalités de la vie, telles qu’elle se présentent dans la plupart des milieux parisiens.
Et encore, ce n’est pas une question qui concerne l’histoire ancienne, le féminisme est un fait absolument actuel, vivant, une question pressante aux yeux de quiconque a l’esprit quelque peu ouvert à l’état actuel de la société.
D’une manière générale, la première partie de cet ouvrage dépeint les influences désastreuses exercées sur la jeune fille par l’abandon de celui qui, au moyen de promesses trompeuses, a obtenu d’elle ce qu’il voulait.
La seconde partie transporte le lecteur dans un autre milieu, celui de la femme corrompue et corruptrice.
Enfin la troisième partie indique le but que la femme doit proposer à son activité, à savoir : le rétablissement des droits de la conscience, du libre-arbitre et de la liberté bien comprise et bien entendue !
Tout cela, étant à l’état d’esquisse, laisse un vaste champ à l’étude du philanthrope, du chrétien et du légiste !
PREMIÈRE PARTIE
EXCURSION DANS PARIS
I
Nous entreprenons une excursion dans Paris, une exploration de longue haleine, au gré de la fantaisie du moment, à travers rues, places et faubourgs, afin de voir, d’entendre et de rassembler les idées qui constituent tout un monde.
A quelle heure partirons-nous ?
Ah ! si nous étions dans le voisinage des grandes Alpes, au pied du roi des montagnes, et que nous voulussions gravir les sentiers escarpés, escalader les rochers, nous en aller haut, bien haut pour contempler les neiges éternelles s’éveillant aux premières clartés de l’aurore, alors nous nous mettrions en route de nuit, à trois heures du matin.
Mais à Paris, ce Paris endormi, somnolent aux heures matinales, tout est différent.
Sans donc nous hâter beaucoup, nous voici promptement en route, mais Paris, Paris, Paris, quelle heure trop indue encore pour essayer de parcourir tes rues, heure inquiétante même quand l’on se voit errant sur le pavé presque désert, enveloppé de solitude, et d’une atmosphère de vapeur enfumée, marchant dans une boue glacée qui vous fait glisser le talon et tomber.
Tout parait morne alors, les magasins sont fermés, les habitations silencieuses, et l’on n’aperçoit dans la rue que les nettoyeurs de triste apparence.
A peine jour, ils sont là tous à travailler, balayeurs et balayeuses, armés de longs balais, autour des tas d’ordures et de chiffons, de débris et de détritus de tous genres, tant bien que mal emmaillottés pour se garantir du froid matinal.
Puis viennent les chiffonniers et les chiffonnières qui trient dans le monceau ce qui peut faire l’objet d’un commerce quelconque.
En observant avec intérêt ces femmes qui, pour un travail fatigant, peu rétribué sans doute, mais honnête, affrontent la rigueur des premières heures du jour en toute saison, l’on se dit involontairement :
 — En voilà des vaillantes !
Arrivent les laitiers conduisant fiévreusement leur attelage et des camions de toute catégorie, énormes chars d’approvisionnements, échafaudages de paniers de toute denrée, paille, etc., qui risquent de vous choir sur la tête ; ils encombrent la chaussée et marchent lourdement, paraissant dormir encore.
En un mot, dans la grande ville, rien au premier abord ne nous attire et nous accueille ; tout, au contraire, nous repousse et nous décourage ; les magasins sont fermés, les habitations silencieuses et l’on se demande si c’est bien là Paris, ce Paris tant vanté, brillant, élégant, cette ville lumière ?
Non, la belle capitale nous apparaît plutôt comme une cité des morts.
Mais, à mesure que les heures s’écoulent, que la journée avance, Paris a l’air de sortir d’un mauvais rêve, la circulation s’anime et devient fiévreuse ; l’on entend de tous côtés la rumeur d’une populace affairée, le mouvement, l’animation, le tumulte, le tourbillon même augmente de moment en moment, et Paris vit, Paris grouille bruyamment.
Alors, les véhicules de tous genres, les omnibus chargés de monde, les voitures de maître semblent exécuter de véritables danses au galop, ne se laissant arrêter par rien. et les piétons de courir, de valser comme ils peuvent pour éviter la roue et le cheval que le cocher lance à bride abattue, sans s’inquiéter qui tombe ou qui se heurte : la rue lui appartient, parait-il, il a droit de vie ou de mort sur le passant !
Grande bousculade, danger de chaque instant pour ce

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