Ombres et lumière (Tome III)
249 pages
Français

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Ombres et lumière (Tome III) , livre ebook

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Description

Dans ce troisième tome d'une série de trois, consacrée à la crise des élites en France, l'auteur puise dans l'expérience d'une longue carrière les éléments d'une analyse approfondie. Quelles sont, dans les dysfonctionnement de la société française, les responsabilités respectives des hommes et des structures ? L'égalitarisme républicain et l'omniprésence de l'Etat, responsable des archaïsmes de la fonction publique, sont interrogés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 266
EAN13 9782296257054
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

OMBRES ET LUMIÈRE
Du même auteur


La Méritocratie française. Les élites françaises. Essai critique. Tome I , Éditions L’Harmattan, 2010.

La marche vers le pouvoir. Les élites françaises. Essai critique. Tome III, Éditions L’Harmattan, 2010.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11925-3
EAN : 9782296119253

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Maurice B ERNARD


OMBRES ET LUMIÈRE

Les élites françaises

Essai critique


T OME III


Préface de Jacques Lesoume
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


Derniers ouvrages parus

Daniel LAGOT (dir.), Droit international humanitaire : Etats puissants et mouvements de résistance , 2010.
Pierre COMBARNOUS, Architecture et Altermondialisation , 2010.
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Alain PENVEN, Ville et coopération sociale , 2010.
Jean-Pierre GIRAN, La République impudique , 2010.
Santiago LOPEZ PETIT, Aimer et penser. La haine du vouloir vivre , 2009.
« Aucune nation n’aime à considérer ses malheurs
comme ses enfants légitimes. »

Paul Valéry
Préface
Sous le titre Ombres et Lumières , Maurice Bernard publie aujourd’hui le troisième tome de sa magnifique trilogie sur les élites françaises.

La question qu’il se pose est naturelle et stimulante : quel a été le rôle des élites dans les succès et les échecs de la société française depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mais la réponse est difficile même si l’on escamote les débats que peut susciter chacun des termes de sa formulation.

Maurice Bernard lui-même suggère de l’élargir en s’interrogeant sur la genèse historique de cette question, sur ses spécificités au cours de la seconde moitié du XX e siècle, sur son devenir au XXI e siècle.

Sur ces trois aspects, je présenterai quelques hypothèses dont je pense qu’elles devraient renforcer l’intérêt de nombreux lecteurs potentiels pour ce livre.

● Que nous apprend l’histoire ?

Que la Révolution française n’a pas été seulement l’octroi aux citoyens de la liberté et de l’égalité, mais l’écrasement des corps intermédiaires (qui d’ailleurs s’opposaient à la toute puissance royale). Le renforcement de l’État nécessitait alors la nomination d’élites administratives et militaires résultant non de la naissance, mais de concours anonymes. Ce mode de sélection satisfait le besoin d’égalité, les concours étant anonymes et donc leurs résultats jugés légitimes. Remarquons au passage que la IV e République a persévéré dans la même voie en créant l’École nationale d’administration.

Mais il est deux autres observations que suggère le passé :

● Les élites économiques sont absentes du processus et c’est contre elles que sont dirigées les attaques contre l’inégalité des revenus, alors que la hiérarchie des rémunérations publiques n’est guère un sujet de débats.

Le XIX e siècle et le XX e siècle apprennent aussi que le succès, ou l’échec, concerne rarement l’ensemble des élites quel que soit leur domaine.

En 1870, l’insuffisante formation des élites militaires contribue au désastre, alors que le Second Empire est une période de renforcement de la qualité des élites économiques.

Dans les années trente du XX e siècle, littérature et art français brillent de mille feux et la science française tient son rang tandis que les élites militaires sont sclérosées, la pensée économique défaillante, le parlementarisme des notables pitoyable…

● Quelles leçons pouvons-nous tirer du présent, de 1945 à nos jours ?

À la Libération, l’instauration d’un pouvoir politique faible et souvent divisé, l’élargissement du domaine de l’État, l’élimination d’une partie des élites d’avant-guerre, ouvre aux jeunes générations administratives un large champ pour leur permettre d’animer la reconstruction de la France. J’ai écrit, un jour, un peu par provocation, que la France de cette époque avait été une « URSS qui avait réussi ». On le doit largement aux élites qui se trouvaient entre l’État et une sphère économique très encadrée.

Dans les années 1970, une inversion se prépare. La conjonction d’un exécutif plus fort, d’une ouverture internationale et des valeurs – d’ailleurs contradictoires – de 1968 redonne au politique la première place tant au niveau national qu’au niveau local. À la notion de décision rationnelle inspirée par l’intérêt général se substitue celle de décision politique légitime, même si elle ne sert que les objectifs d’un lobby. Les élites administratives ne s’y trompent pas : les anciens de l’ENA s’engouffrent dans la vie politique et ceux de l’École Polytechnique quittent tôt la fonction publique pour les multinationales. Simultanément, l’évolution internationale de l’économie accroît l’inégalité des revenus privés au détriment des classes moyennes. Une inégalité qui, dans les plus hauts revenus tient beaucoup moins aux concours passés qu’à la réussite professionnelle mesurée par les résultats financiers des entreprises.

Simultanément, il semble que l’ascenseur social qui permettait en une ou deux générations la promotion dans l’élite des descendants d’ouvriers ou de paysans fonctionne moins bien. Pourquoi ? Élargissement des classes moyennes, la restriction des bases ouvrières ou paysannes, la prédominance de la culture générale à l’entrée à l’ENA, la diminution du prestige de l’État… Dans le même temps, insensiblement d’une manière peu visible pour le grand public, les modes de recrutement se sont diversifiés et ne se limitent plus aux filières traditionnelles.

● Maurice Bernard nous incite aussi à une réflexion sur l’avenir. Quelques pistes commencent à se dessiner :

– la mondialisation et l’européanisation tendent lentement à rapprocher le système français de ceux d’autres pays : l’introduction des trois étapes L, M et D en Europe, la généralisation de l’apprentissage des langues, les carrières hors de France de nombreux jeunes diplômés (les responsables de multinationales reconnaissent d’ailleurs que les jeunes cadres français réussissent plutôt mieux à l’étranger que leurs collègues d’autres nationalités).

– le glissement dans l’appareil économique des emplois industriels au sens ancien du terme vers des emplois de service à haute valeur ajoutée et souvent liés aux Tics,

– l’explosion du secteur m

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