Oncle maternel - neveu : une relation privilégiée chez les Ewondo
136 pages
Français

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Oncle maternel - neveu : une relation privilégiée chez les Ewondo , livre ebook

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Description

Vieux peuple bantou d'Afrique Centrale, les Ewondo caractérisent la relation oncle maternel - neveu utérin de "nfaan enyin", "la vraie vie". En effet, l'enfant de la sœur est l'enfant qu'on aime de tout son cœur, qu'on protège et qu'on éduque. L'oncle maternel fait confiance à son neveu utérin et celui-ci lui en sait gré. Bien vécue, la relation avunculaire chez les Ewondo est une vie de partage et de joie ; une vie marquée par une générosité soutenue et une confiance mutuelle avérée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 85
EAN13 9782296711426
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ONCLE MATERNEL – NEVEU :

une relation privilégiée chez les Éwondo
Marie-José Simone ONAMBÉLÉ


ONCLE MATERNEL – NEVEU :

une relation privilégiée chez les Éwondo
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13322-8
EAN : 9782296133228

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
(ngә) ònòón ó só wà ló ŋ dùmbá á mgbág dzàál, ngә ó s ə màán.kál, ó nә nd ó m-nyìá ŋ ,


« L’oiseau qui vient bâtir son nid près de chez toi, s’il n’est l’enfant de ta sœur, il est le frère de ta mère. » (Proverbe bëti).
DÉDICACE
À ma mère Odile et à toute sa famille,
À tante Cathérine et à son oncle maternel Zacharie Ondoa,
À mon oncle Raphaël Onambélé,
À mes oncles maternels Thomas, Pius, Edouard, Pierre et Henri et à leurs enfants Marcel, Anne, Aloys, Xavier et Patrice.
REMERCIEMENTS
Je remercie de tout cœur M. Yacob Fuda et mes autres informateurs pour leur maîtrise de la culture bëti et pour leur esprit de partage,
Mes parents et amis, mes frères et sœurs Jean Claude et Désiré Onambélé, Yolande Mballa, l’Abbé Michel Kouam, Séraphine Ngayihi, Salomé et Célestin Ngoura pour leur soutien et leurs conseils,
Mme Julienne Djeugkwé pour sa compétence, Mme Chantal Liliane Ondoa pour sa patience et, M. Messele m’Eboutou pour sa disponibilité.


À vous tous, merci.
PRÉFACE
L’ouvrage que Marie-José Simone Onambélé, anthropologue et historienne de formation, met à la disposition du public, s’intitule : Oncle Maternel – Neveu avec un sous-titre explicite et éclairant : Essai sur la Relation Privilégiée Oncle Maternel / Neveu Utérin chez Les Éwondo du Cameroun Central.
Une analyse des définitions scientifiques confrontée aux réalités observées a amené notre auteur (2010 : 9) à entendre par avunculat « la relation privilégiée et socialement entretenue entre l’oncle maternel et le fils de la sœur ; elle implique des droits et des devoirs réciproques aussi bien, dans les sociétés à filiation matrilinéaire que dans les sociétés à filiation patrilinéaire ».
L’avunculat, faut-il le rappeler, constitue un sujet abordé de longue date et amplement étudié par les spécialistes des Sciences sociales dans diverses sociétés nord-américaines, océaniennes, asiatiques et africaines. L’auteur note que, dans toutes ces sociétés, les anthropologues ont constaté avec pertinence la fréquence de ce fait social total et en ont fourni la description et l’interprétation.
Si tel est donc le cas, pourquoi et de quel droit Marie-José Onambélé peut-elle se permettre de rouvrir le dossier de l’avunculat, de revisiter un champ d’études si investi et fouillé par les spécialistes ? N’est-ce pas là vouloir enfoncer candidement une porte largement et grandement ouverte ?
Á ces objections, l’auteur oppose les arguments suivants pour justifier sa démarche heuristique :
la relation avunculaire ne serait pas assez connue du grand public camerounais et africain. Il convient, en conséquence, de l’envisager sous un angle nouveau, pour la rendre attrayante et séduisante au grand nombre des gens ;
cette recherche entreprise sur l’avunculat chez les Ewondo revêt une valeur propédeutique, mieux, une portée initiatique permettant à Marie-José Onambélé d’approfondir la connaissance scientifique de l’univers culturel bëti, où l’avunculat existe et où il semble être la relation la plus forte, la plus riche et la plus belle du système de parenté bëti ;
enfin, par la consignation par écrit des résultats de sa recherche et par la publication de cet essai, Marie-José Onambélé entend commencer à combler fermement le manque criard d’ouvrages de portée scientifique sur l’avunculat dans les librairies et les bibliothèques de la place.
En profondeur, la recherche documentaire et/ou bibliographique effectuée par Marie-José Onambélé a mis en évidence l’existence des différences considérables entre la conception originale de la relation avunculaire telle qu’elle est vécue par les Bëti et particulièrement par les Éwondo et ce que dévoilent les anthropologues dans leurs multiples écrits sur les autres peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique ou d’Océanie. Ainsi, par exemple, la possibilité de mariage entre cousins croisés matrilatéraux, c’est-à-dire entre les enfants des sœurs et ceux de leurs frères, ce qui n’est pas le cas chez les Bëti et particulièrement chez les Éwondo du Cameroun Central.
En définitive, l’essai sur l’Oncle Maternel et le neveu chez les Éwondo, est à la fois : une description ethnographique de la relation parentale éwondo ndóm nyiá, « le frère de la mère », et màán kál , « l’enfant de la sœur », une description ethnographique détaillée des privilèges et des devoirs de la dyade oncle maternel / neveu / nièce utérin (e) dans l’univers culturel ewondo, et une tentative « d’interprétation de la parenté utérine ». C’est-à-dire que l’auteur entend systématiser les données ethnographiques collectées, en vue d’en proposer une lecture anthropologique approfondie qui donne un sens et une unité significatifs à ces faits qui pouvaient apparaître disparates à plus d’un. Enfin, dans la « synthèse », l’auteur tente d’établir sans concession le bilan critique de cet essai anthropologique sur l’avunculat chez les Éwondo qui entendait être à la fois diachronique et synchronique.
Voilà, brossée à grands traits, la démarche heuristique de l’auteur.
Oncle Maternel – Neveu recèle incontestablement des richesses, mieux, des agapes spirituelles diverses et variées. Ainsi par exemple, il constitue une somme impressionnante de données ethnographiques originales, inédites, sur la relation avunculaire dans l’univers culturel bëti. Généralement, les faits y sont présentés et dépeints dans un style très imagé et savoureux. La clarté du texte rend la lecture aisée, captivante. Page après page, les lecteurs apprennent, sans s’ennuyer, une foule d’informations sur la culture bëti en général. L’illustration d’une pédagogie originale, n’est-ce pas ? La pédagogie originale distrayante !
De toutes ces richesses foisonnantes, je veux retenir, ici, deux aspects importants qui ont singulièrement impressionné mon esprit : la clarté du texte de l’essai et ce que Charles-Henri Pradelles de Latour a appelé « les étrangers du dedans et ceux du dehors » et son implication fondamentale.
D’abord la clarté du texte de l’essai : le grand mérite de Marie-José Onambélé consiste à savoir exprimer des idées compliquées, complexes, en des termes simples, clairs, nets. De sorte que le lecteur puisse appréhender facilement le message que notre auteur a voulu transmettre. Or, les spécialistes des Sciences sociales savent très bien que la parenté constitue l’un des chapitres difficiles, très difficiles en anthropologie. Et il convient de rappeler que ladite difficulté se situe au niveau de la discipline même à cerner et à comprendre.
Ensuite, l’implication fondamentale des « étrangers du dedans et de ceux du dehors ».
Mais qui est donc « l’étranger du dedans » ?
Par cette expression apparemment énigmatique, C.-H. Pradelles de Latour, en anthropologue et psychologue de renom, désigne, dans un système de parenté où se pratique l’avunculat, Ego. En effet, dans cette structure, Ego est l’autre, l’étranger qui est proche. Il est proche, mais en même temps, c’est un alter, un « étranger du dedans ». Le neveu utérin est à la fois un proche et un alter. Et en tant qu’« étranger du dedans », il est à l’écart des conflits, des haines et des jalousies du patriclan de sa mère. En conséquence, Ego n’a pas le droit de s’immiscer dans les questions politiques et domaniales du patriclan de son oncle maternel. En d’autres termes, les intérêts d’Ego se jouent uniquement là où il est fils de clan, c’est-à-dire dans le clan de son père et de ses ascendants paternels. En définitive, Ego est à la fois externe au patriclan de sa mère et il en est très proche.
Du constat et de l’analyse de ces faits anthropologiquement dignes d’intérêt, C.-H. Pradelles de Latour aboutit à la conclusion très importante suivante :
Les sociétés patrilinéaires, comme les Bëti, « restent des sociétés ouvertes non seulement aux 

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