Parce que c était toi... parce que c était nous
184 pages
Français

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Parce que c'était toi... parce que c'était nous , livre ebook

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184 pages
Français

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Description

Quatre années pour avoir un troisième enfant... Quatre années encore pour essayer d'apprivoiser le handicap... Et seulement quelques heures pour que tout s'écroule. Voici l'histoire d'Elio, petit garçon handicapé moteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296508415
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Christelle REMI






Parce que c’était toi…
… Parce que c’était nous

Le combat de mon enfant handicapé
Du même auteur
Bonjour de Mahana, des enfants différents,
Jeunesse L’Harmattan. 2010
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98669-5
EAN : 9782296986695
Dédicace

A Elio
Prologue
J’ai demandé à la vie de me donner la force : elle m’a donné des épreuves à traverser...

J’ai demandé à la vie de me donner la sagesse : elle m’a donné des problèmes à résoudre...

J’ai demandé à la vie de me donner la richesse : elle m’a donné un cerveau et 2 bras pour travailler...

J’ai demandé à la vie de me donner du courage : elle m’a donné des défis à relever...

J’ai demandé à la vie de me donner de l’amour : elle a mis sur mon chemin des gens difficiles à comprendre...

J’ai demandé à la vie de me faire des faveurs : elle m’a donné des opportunités...

Dans ma vie, je n’ai jamais reçu ce que j’ai demandé mais j’ai toujours obtenu la force de me relever de toutes épreuves !

Tiré du livre de Gurmukh, The 8 Human Talents
Première partie
Tout commence par l’apparition d’un trait bleu. Un tout petit trait bleu que je fixe avec émotion. Je suis assise sur la cuvette des toilettes de l’école où j’enseigne : je n’ai pas pu attendre de rentrer chez moi pour le faire ce test de grossesse.

Positif !!! J’ai du mal à y croire. Je sentais bien qu’il y avait quelques signes, j’ai déjà deux enfants. Mais voilà quatre ans qu’on essaie de l’avoir le petit troisième, alors des fausses nausées, des impressions d’être enceinte, j’en ai eu un paquet. J’en ai dépensé des euros en tests de grossesse ! Je crois que je les ai tous essayés ; j’aurais pu appartenir à un panel de consommateurs test.
Et puis, il y avait eu les analyses. De mon côté, tout allait bien. En revanche le spermogramme de mon mari était des plus navrants : 6 % de spermatozoïdes valides. Et ils vous les détaillent tous : ceux à une tête, à deux têtes, à trois têtes, avec flagelle, sans flagelle…
Toujours est-il que parmi ces 6 %, il y a eu un vainqueur puisque le trait bleu est bien visible dans sa petite lucarne.

Bon, je ne vais pas rester dans ces toilettes toute la journée, j’ai des élèves qui m’attendent. Mais avant je dois prévenir Pascal, mon mari.
Je l’appelle avant de reprendre la classe. Il me parle de choses et d’autres et pendant la conversation je lui glisse un « Je suis enceinte ! » Il ne fait pas vraiment attention sur le coup et continue à parler. Puis il s’arrête : « T’as dit quoi ? » Il est fou de joie !

Nous décidons de garder le secret jusqu’à la fin des trois premiers mois, nous voulons être sûrs que tout danger de fausse couche est écarté avant d’avertir nos filles et notre entourage de l’arrivée de ce bébé.
Ce qui n’est pas une mince affaire car, d’une part, je suis sur un petit nuage, et d’autre part, comme pour mes précédentes grossesses, j’ai tendance à prendre rapidement du poids et je commence à avoir du mal à cacher mes formes.

Fin décembre, visite chez le gynécologue. Je suis très angoissée, j’ai peur de la fausse couche encore, j’en ai déjà fait deux dernièrement. Au moment de l’échographie, j’ai le cœur qui bat à deux cents à l’heure. Mais il est bien là le petit point qui bouge, ce petit cœur qui bat à l’unisson avec le mien. Nous rentrons à la maison soulagés. Il est temps d’annoncer à nos filles la bonne nouvelle : dans six mois, elles auront un petit frère ou une petite sœur !

Elles nous regardent d’abord d’un air surpris.

« C’est sûr cette fois, il va tenir le bébé ? »

C’est vrai qu’en février de l’année dernière, nous leur avions annoncé la venue d’un bébé et elles l’attendaient avec impatience. Sauf que deux mois après, nous avons dû leur dire que malheureusement le bébé n’avait pas « tenu ». Ça a été une grosse déception.
Cette fois, nous les rassurons en leur disant qu’a priori, tout danger est écarté et qu’il n’y a aucune raison pour qu’il ne "tienne" pas. Elles sont très heureuses et se mettent rapidement à faire des projets. Nous nageons dans le bonheur.
Ma grossesse se déroule relativement bien si ce n’est le fait que je suis obligée d’interrompre mon activité assez tôt. Et oui, des contractions précoces, conjuguées au fait d’être debout en permanence pendant mon travail, le médecin préfère m’arrêter ! Après une petite vérification à l’hôpital, tout va bien mais je dois suivre un léger traitement d’Utrogestan et me ménager.

Cela me laisse du temps pour préparer l’arrivée du bébé. Je dis le bébé car nous n’avons pas voulu connaître le sexe à l’avance. Je peins sa chambre en turquoise, framboise et chocolat, comme ça, fille ou garçon, ça passera. Je meurs d’envie d’acheter plein de petites tenues, mais des vêtements mixtes, il n’y en a pas tant que ça ! J’attendrai la naissance, ce sera presque les soldes d’été, et j’aurai certainement des vêtements en cadeau. Je passe un temps fou sur Internet à trouver des accessoires pour sa chambre, assortis aux couleurs des murs. Ça m’occupe car les journées sont de plus en plus longues. Je passe aussi pas mal de temps sur les forums dédiés aux futures mamans et je m’y fais quelques copines que je retrouve tous les jours.

Le mois de juin s’éternise. Je m’étais dit que le troisième arriverait en avance, mais il ne semble pas décidé à sortir. Il doit se trouver bien au chaud dans mon ventre. Il est très dynamique, il en fait des galipettes ! Parfois je vois une bosse se former sur mon ventre, un pied ou une main. Il me fait un mal de chien en venant s’appuyer sur mes côtes et je dois le repousser en permanence. Le soir, impossible de trouver le sommeil, bébé est souvent bien énervé et me le fait savoir.
Il est grand temps de lui trouver un prénom à cet enfant. Nous nous mettons autour d’une table, Elisa, Margaux, Pascal et moi pour en décider ensemble. Sur le Velléda de la cuisine, deux colonnes : une pour les prénoms féminins encore en course, l’autre pour les prénoms masculins.

Au bout de quelques minutes et après quelques fous rires, nous tombons d’accord : ce sera Lou pour une fille et Elio pour un garçon.

Je confectionne les faire-parts de naissance dans une couleur neutre, en laissant juste un espace pour le prénom et la date.

Ça y est, tout est prêt désormais.

Mais qu’est-ce qu’il attend ce bébé pour montrer le bout de son nez ?
Un petit coup de pouce peut-être ? Que pourrais-je bien faire pour accélérer les choses ? J’ai déjà poncé les tables et chaises de jardin, repeint une partie du séjour... Et si je tondais le gazon du jardin ? 1600 m², ça devrait me fatiguer un peu ! Je ne sais pas lequel est le plus lourd, mon ventre ou la tondeuse, toujours est-il qu’au bout de trois heures, je suis vannée. Je vais me coucher tôt, épuisée par tous ces efforts.

Dès le lendemain matin, je ressens les premières contractions.
Yes, ça a marché !!!

Je passe la journée sur le canapé à chronométrer le laps de temps entre chaque contraction.
Toutes les heures, toutes les quarante-cinq minutes, toutes les trente minutes, toutes les vingt minutes...
À dix-neuf heures, j’appelle maman pour qu’elle vienne s’occuper des filles, il est temps d’aller à la maternité. J’embrasse fort mes filles et leur dit à demain.

Mais pourquoi ai-je ce sentiment de malaise lorsque je quitte la maison ? Je regarde mes petites qui me font signe par la fenêtre du séjour, déjà prêtes à aller voir leur petit frère ou leur petite sœur dès le lendemain. J’ai peur, j’appréhende. Ce n’est pas grave, ça va passer. Oui mais pour les filles mes accouchemen

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