Penser et écrire la société soninké aujourd hui
139 pages
Français

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Penser et écrire la société soninké aujourd'hui , livre ebook

139 pages
Français

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Description

L'histoire des populations soninké a connu plusieurs mouvements migratoires, périodes de fortunes et d'infortunes, des crises politiques, climatiques et sociales, des famines et dispersions à travers le temps et l'espace. Aujourd'hui, les populations et la société soninké connaissent des transformations sur tous les plans. Cet ouvrage se propose donc aux travers de différentes contributions, de réfléchir sur leur évolution, avec un regard critique et constructif.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336895895
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4ème de couverture
Titre
Sous la direction de Zakaria Soumaré, Cheikhna Wagué, Sidi N’Diaye







Penser et écrire la société soninké aujourd’hui
Copyright


























© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
EAN Epub : 978-2-336-89589-5
Sommaire
Introduction Générale
WAGUÉ Cheikhna
Chapitre 1 Pourquoi et comment se marie-t-on chez les Soninké ?
SOUMARÉ Zakaria
Chapitre 2 Quand la réticence féminine devient un fait social : La discrétion est d’intégrité, la parole est déshonneur au sein de la structure sociale soninké
DIAGANA Fatoumata Nonissiré
Chapitre 3 L’organisation sociopolitique en milieu soninké
SOUMARE Mahamadou Kodo
Chapitre 4 Histoire de la pratique de la politique au Gadiaga : essai d’explication des fondements d’une marginalisation économique
TANDJIGORA Abdou Karim
Chapitre 5 Chants traditionnels en pays soninké ou la restauration des antiquités d’un peuple
KÉBÉ Hassane
Chapitre 6 Enquêter en pays soninké : la ruse du Renard contre le piège du Loup
WAGUÉ Ousmane
Chapitre 7 Évolution et révolution de communication en milieu soninké : l’avènement des réseaux sociaux sooninke et communication
TANDIA Thierno Mohamadou
Chapitre 8 Les cultures africaines et la mondialisation : « cas des Soninké »
Chapitre 9 Les Soninkés : courts éléments de réflexion sur la vitalité et les promesses d’une société en mutation
NDIAYE Sidi
Chapitre 10 Cohérences et contours d’une auto-gouvernance intégrée de la société sooninké, dans sa dimension autochtone et expatriée.
SOUMARÉ Outouma
Chapitre 11 L’éducation islamique traditionnelle en pays soninké. L’Islam sur les aires des Foodiye
DIAGANA Tidiane Tocka
Chapitre 12 L’hétérogénéité des réalités historiques et sociologiques de l’esclavage (komaaxu) et de ses séquelles en pays soninké (Mauritanie, Mali, Sénégal, Gambie…)
WAGUÉ Cheikhna
Chapitre 13 Islam et esclavage coutumier en milieu soninké
DIALLO Djibril Cheikh Bouye
Introduction Générale
WAGUÉ Cheikhna
L’histoire des populations soninkées, dont les meilleures périodes connues remontent à l’empire du Ghana ou Wagadu selon les traditions orales, a été traversée par plusieurs mouvements migratoires, périodes de fortunes et d’infortunes, des crises politiques, climatiques et sociales, des famines, des disettes et des dispersions à travers le temps et l’espace. Comme toute histoire, elle a connu des hauts et des bas, quand bien même la conscience collective magnifierait souvent les phases prépondérantes et tairait les moments moins glorieux pour assurer la cohésion et la fierté du groupe ou pour « la production d’une idéologie unificatrice » 1 . C’est en ce sens que l’anthropologue Jean Bazin écrit : « Lorsqu’un peuple existe en tant qu’acteur historique collectif, il se reconnaît nécessairement un nom, quel qu’il soit – symbole parmi d’autres de son unité » 2 .
Aujourd’hui, de nombreuses et louables initiatives associatives ou activités collectives en faveur de la culture et de la langue soninkées, mais également de l’amélioration des conditions de vie dans les villes et les villages ont vu le jour (forage des puits, financements des écoles, dispensaires et mosquées, etc.). Des événements socioculturels collectifs et des radios et des sites communautaires, crées pour le besoin de la cause, sont également mis à contribution aussi bien par les gens de la diaspora que par ceux qui sont restés au pays. Il est aujourd’hui rare de voir une communauté soninkée qui n’a pas sa radio et son site internet. Ces outils ont considérablement réduit la distance et permis la création de ce qu’il est convenu d’appeler un « village planétaire soninké », un deuxième Wagadu-Ghana.
Cette dynamique qui consiste à mettre en relief le caractère homogène de la société soninkée est telle que, depuis quelques années, les Soninkés se rencontrent tous les deux ans dans le cadre du FISO (Festival International Soninké) pour célébrer leurs spécificités sociolinguistiques et faire connaître par la même occasion la culture et la langue soninkées. Cet événement biennal mobilise du monde et des moyens. Des politiques, des religieux, des journalistes, des intellectuels, des artistes du Sénégal, du Mali, de la Mauritanie, de la Gambie et de la diaspora y sont associés. Mais compte tenu de l’ampleur de la manifestation, on ne peut que regretter qu’il n’y ait pas d’instances visibles à même de produire une approche critique et argumentée sur les questions et les problématiques récurrentes que traverse la société soninkée dans son ensemble, instances et initiatives en rupture avec cette idée qui consiste à rendre visible la cohésion du groupe tout en ignorant les éléments hétérogènes et conflictuels en cours dans la société en question. C’est dire que cette démarche, nonobstant son intérêt incontestable consistant à mettre en lumière les spécificités socioculturelles des Soninkés dans une ère de globalisation et d’uniformisation, où les minorités sociolinguistiques sont confrontées à des problématiques existentielles et exposées à des menaces pour leur survie, semble lisse, ce qui ne participe pas à moyen et long terme à la paix sociale.
C’est donc partant de ce constat que le projet collectif : Penser et écrire la société soninké aujourd’hui est né. Son objectif, loin de taire les hétérogénéités, les différences, les crises, les injustices sociales et politiques, est de contribuer à la réflexion et à la mise en place des matériaux permettant d’apporter des réponses critiques et argumentées aux nombreuses problématiques auxquelles la société en question est aujourd’hui confrontée, et à la nouvelle dynamique dans laquelle elle se trouve cahin-caha. Le présent ouvrage répond donc à une demande et s’attaque à des questions taboues, aux crises multiformes en cours dans la société soninkée, à l’impact de nouveaux outils technologiques, à la remise en question de certains aspects de la culture soninkée… Il permet par la même occasion de combattre nombre d’idées reçues et de corriger certaines approximations ou exagérations… En un mot, cet ouvrage se veut neutre, scientifique et critique. Autant que faire se pouvait, il a été question d’être au plus près de la vérité, quand bien même une différence d’approche entre certaines contributions pourrait être constatée. Nous avons souhaité laisser s’exprimer toutes les sensibilités, chacun étant scientifiquement le seul comptable de son argumentaire.
Riche de treize contributions produites par des individualités issues de disciplines et milieux scientifiques divers, ce travail est pluridisciplinaire, démarche scientifique devenue désormais légitime dans les sciences humaines et sociales, entre autres disciplines. La complexité et la nature des problématiques abordées par les uns et les autres sont telles que seule une approche pluridisciplinaire est à même d’apporter un début de réponse aux interrogations, problèmes, doutes, mais aussi et surtout à la dynamique d’une communauté en butte à ses propres contradictions et aux injonctions des éléments exogènes : nouvelles technologies, l’immigration, la monétarisation des rapports sociaux… Au total, les thèmes abordés dans cet ouvrage sont nombreux et se recoupent dans la majorité des cas. Ils vont du mariage à la question de l’esclavage et de ses séquelles, source des crises sociales actuelles, en passant par les effets de nouvelles technologies, l’évolution de la gestion traditionnelle des pouvoirs politiques, économiques et religieux, la question du genre et la place de la femme dans la société, les enjeux de la recherche menée par un fils du pays, les étapes et la méthodologie de l’éducation dans les institutions religieuses traditionnelles…
1 Claude Hélène Perrot, « L’appropriation de l’espace : un jeu politique. Pour une histoire du peuplement », Annales ESC, 1985

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