Penser la Chine autrement
29 pages
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Penser la Chine autrement , livre ebook

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Description

Cet ouvrage est le fruit d’une réflexion personnelle sur le monde chinois d’aujourd’hui, tiraillée entre le désir d’entrevoir un rêve chinois annoncé et la nécessité de dénoncer les défaillances des forces occidentales face au devoir d’équilibre des pôles d’influence constitutifs de l’échiquier mondial.
Un récit teinté de clés philosophiques appelant notamment le lecteur à mieux cerner la structure de la pensée chinoise afin, pourquoi pas, d’imaginer l’orientation stratégique à venir de ce peuple historique.

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312050331
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Penser la Chine autrement
Xavier Loustaunau
Penser la Chine autrement
Autopsie d’un monde ordinaire
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05033-1
À propos de l’auteur
Diplômé en langue, littérature et civilisation chinoises, en sciences sociales et en management des organisations, l’auteur rencontre régulièrement l’Asie et la Chine depuis plus de vingt ans et a travaillé pour divers organismes de formation linguistique privés et publics, en France comme en Chine. Fort d’une approche humaniste et pragmatique, il s’engage activement au service de la promotion de la langue française et des cultures francophones.
Au contact du monde chinois, Xavier Loustaunau défend le principe de réciprocité dans les relations multilatérales, facteur de justice essentiel à la construction de destins partagés.
Avant -propos
Penser la Chine autrement est un plaidoyer en faveur de la rencontre sino-étrangère et sino-française en particulier. Par sa capacité à enraciner son existence au plus profond de son histoire ancienne, l’Empire du Milieu ne cesse d’intriguer.
Faut-il sans doute être en quête d’identité pour entreprendre la conquête d’une culture plusieurs fois millénaire, aujourd’hui sous perfusion tant ces dix dernières années de rugissement effréné n’ont eu de cesse de promouvoir le culte de la modernité. La Chine que j’ai tant idéalisée me glisse entre les doigts, mes pensées se projettent dans un passé mémorable partagé avec de nombreux compagnons de route. Parce qu’il en est ainsi. Au lieu de disparaître, la civilisation chinoise maintes fois bousculée se cherche un avenir au reflet semblable à celui de l’époque dynastique.
Partout, nous sommes les témoins d’une mutation rapide, surprenante, parfois inquiétante. Non pas de cette usine du monde qui, selon le regard porté, perturbe l’équilibre commercial du monde. Non pas non plus pour son acquisition effrénée d’un haut niveau de technicité qui en fera, dans les années à venir et au-delà de l’interprétation des indicateurs socio-économiques traditionnels, la première vraie puissance mondiale. Il s’agit-là de la propagande de masse engagée par le pouvoir en vue de bâtir un modèle de société unique au monde, ultra-conservateur, à la fois libéral et durable.
Pourtant , la Chine se trouve actuellement dans une impasse quant à son mode de gouvernance. Soit elle engage un processus de démocratisation en prenant « le risque » de basculer dans la sphère dangereuse des États de droit, soit elle fait le choix de se maintenir dans le statut confortable de la dictature, d’un État de lois dans lequel tout fonctionnaire peut aisément user et abuser de son pouvoir dictatorial. Tout est affaire de décisions et d’orientations politiques. Le peuple chinois en a conscience sans pour autant être en capacité de réagir, encore convalescent des années traumatisantes du dernier grand timonier. Ces quinze dernières années auront été le théâtre d’une course à la prospérité bien légitime pour un peuple qui a tant souffert des brimades idéologiques de ses anciens dirigeants. Aujourd’hui, il ne me paraît pas exagéré d’affirmer que deux Chines s’affrontent : une Chine intérieure dont le but ultime est plus que jamais de rivaliser face à une Chine côtière déjà presque essoufflée.
À force de normalisation dans nos relations bilatérales, le monde politique est devenu sourd aux questions des droits humains fondamentaux. Nos dirigeants, focalisés sur une croissance économique désormais utopique, ne sont plus capable ni d’envisager de nouveaux modèles de production industrielle ni de proposer une vision durable et équitable de ce monde en transition. À ce constat s’ajoute le refus d’abandon de privilèges indécents acquis par un petit nombre en des périodes glorieuses, aujourd’hui loin derrière nous.
S’impose à nous tous, d’où que nous soyons, de réfléchir à ce monde en mutation dont les questions essentielles à l’humanité se révèlent par l’observation de la seule puissance majeure en devenir, la Chine, dont la force destructrice autant que bienfaitrice semble là être la clé de notre vaste mutation. De ce nouvel ordre mondial en gestation doit découler une juste répartition des richesses produites ainsi qu’une refonte de nos systèmes démocratiques. Ainsi, revient-il à chacun d’entre nous la responsabilité de nourrir le débat sociétal et faire grandir démocratiquement nos sociétés humaines dans le respect de ce qui nous constitue en tout premier lieu : une âme et une conscience incarnées sur une planète vivante dont les ressources limitées se concentrent aujourd’hui entre les mains de quelques-uns. Par un niveau de conscience encore trop peu mâture, nos sociétés semblent avoir capitulé au profit d’un monde matérialiste à l’excès.
Et la Chine dans tout cela ? Le mal dont elle souffre est un virus par lequel toute société en processus de développement passe. Le fait que le pouvoir central craigne l’idéal d’une même justice pour tous indique que celui-ci est possible dès lors que le peuple aura une voix au chapitre. Face à cette transition d’envergure, rendre le peuple responsable, c’est mettre en place le cadre nécessaire à l’accompagnement des masses vers la démocratisation des institutions. L’éducation par le discernement, l’équité et la transparence comme base du contrat moral doivent en être les piliers fondamentaux. Bien-sûr, ce long processus de maturation suppose d’éradiquer la corruption et, sur le modèle de certains pays résolument volontaristes, d’adopter une totale transparence financière de la vie publique, essentielle à la mise en responsabilité individuelle et collective. Le système ne peut être mis en responsabilité, seuls les hommes le sont. Tout à la fois garants de la justice pour le peuple et responsables face à leurs propres défaillances humaines.
Alors , oui, cela suppose de faire preuve de courage et cette grande qualité humaine est certainement décalée au regard des us et coutumes de trop nombreux politiques. Il est du devoir de chacun de nourrir le sens de l’évolution de l’Homme , de relier sa petite existence à l’Autre , une fois les besoins matériels de base satisfaits. Pour un pragmatisme de rigueur, il s’agit ici de prendre conscience de la nécessité d’explorer collectivement et avec audace un nouveau modèle économique, de production et de consommation durable de sorte que nous garantissions, à notre échelle, le potentiel de vie sur la Terre .
En vis-à-vis, il y a l’individu, l’expérience de chacun, ce petit quelque chose qui nous fait grandir un peu plus chaque jour, cette maturation de l’être. Rien de plus rassurant que de bien vieillir et de se préparer à bien mourir.
Les réalités de la vie laissant parfois la marque d’une certaine désillusion, j’opte résolument pour un récit aux thématiques bien distinctes et néanmoins bien reliées. Que chacune ancre sa réalité par les idées qu’elle véhicule.
Lecteur, lectrice, que mon chemin trouve un écho en votre propre histoire.
Voyage au cœur du monde chinois : de Taiwan à la Chine continentale
À LA DÉCOUVERTE DE SOI - MÊME
Août 1995. Je prends mon envol pour Ma Chine. Celle qui me fait rêver, celle qui incarne à mes yeux la sauvegarde de tant de sagesse extrême-orientale. L’exode des philosophes et des lettrés face à l’écrasante suprématie communiste représente ce que j’ai toujours souhaité : percer le mystère de cette culture millénaire aux contours heurtés par les guerres intestines que chaque dynastie a dû affronter. C’est excitant car je pars vivre une expérience unique à Taizhong, au centre de Taïwan, en rejoignant une université de faible renommée certes, mais qui me promet les clés de la connaissance. Départ déchirant, je quitte mon cocon pour vivre mon aventure intérieure.
Imaginez , un jeune Français de vingt ans débarquant à Taipei valise en main, accueilli par les parents d’une amie taiwanaise faisant ses études à Bordeaux . L’été à Taiwan est suffocant, irrespirable tant l’écart d’humidité et de densité de population au mètre carré est important en comparaison avec la France . Mes hôtes sont charmants, peu loquaces mais très accueillants. Ils m’ont préparé une petite chambre dans laquelle je vais pouvoir me ressourcer en attendant le grand voyage vers Taizhong . Trois jours durant, je vais découvrir la vie locale, difficile. J’accompagne tous les jours mes hôtes sur leur lieu de travail, une cahute plantée au milieu d’un centre commercial bondé qui ne désemplit pas. Comme pour beaucoup, cuisiner des plats typiques est un moyen de gagner sa vie au milieu de cette compétition acharn&#

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