Peut-on changer ?
202 pages
Français

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Peut-on changer ? , livre ebook

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Description

Peut-on changer ? Telle est bien la question à laquelle ne peut se soustraire aucune thérapie, quelle qu'elle soit. Tout dépend de ce que changer veut dire : il y a le changement utopique, le changement parcimonieux, le changement qu'on attend des autres. Et puis il y a le changement en profondeur, celui qui demande un effort, une vraie motivation, un apprentissage de soi et une longue préparation. En fait, la vraie question reste : jusqu'où veut-on changer ? Dans tous les cas, le changement n'est jamais simple, jamais facile, compte tenu de tous les liens qui nous retiennent…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2015
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336391120
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Michèle DECLERCK









Peut-on changer ?

Comment trouver sa route ?

Nouvelle édition
Copyright






















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-74123-9
Table des matières
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Table des matières
Introduction
PREMIÈRE PARTIE - Changer, pour quoi faire ?
Chapitre 1 : Soudain, comme une envie…
L’ennui au quotidien
L’heure des bilans
Dans la peau d’un autre
Chapitre 2 : Mais que veut-on changer ?
L’image de soi
Le poids des autres
Les contraintes de temps et de lieu
Chapitre 3 : Et que peut-on changer ?
L’emprise des habitudes
Les limites intérieures
L’idée même d’un destin
Deuxième Partie - Ce qui peut nous empêcher de changer
Chapitre 4 : Le butoir de la réalité
Jusqu’où « refaire sa vie » ?
Le syndrome de Peter Pan
Je n’en sortirai jamais
Chapitre 5 : Le poids des dépendances
Le fardeau familial
Le sens du devoir
Le couple sadomasochiste
La plainte, le « doudou » et le médicament
Chapitre 6 : Aux frontières de la pathologie
L’enfer paranoïaque : avis à celles ou ceux qui croient pouvoir « changer l’autre »
Le piège hystérique : avis à celui qui veut sauver l’autre
La malédiction obsessionnelle
Troisième partie - Des méthodes pour changer
Chapitre 7 : Quand un déclic suffit
Des rencontres qui sauvent
Des séparations salutaires
L’effet de choc
Chapitre 8 : Les thérapies réparatrices
L’approche cognitiviste : la boite noire de l’information
Les thérapies comportementales
Les thérapies corporelles
Chapitre 9 : Les changements « en profondeur »
Au-delà du symptôme : la psychanalyse
Du temps et des sacrifices
Une décision difficile
Les limites de la transformation
Quatrième partie - Changer pour être soi
Chapitre 10 : Qu’est-ce qu’« être soi »
Un patrimoine génétique : la part « non négociable »
Un moi illusoire qui se cherche dans le regard de l’autre
Celui qui dit « je »
Chapitre 11 : Ceux qui disent non au changement
La vie tranquille
La rage au ventre : « Ils doivent réparer »
Quand le changement vient d’ailleurs
Chapitre 12 : Change qui peut !
Peut-on changer tout seul ?
Pas de changement sans risque
Être ou agir ?
Conclusion
Bibliographie
Adresse
Introduction
Cet ouvrage est né de mon sentiment d’agacement devant les promesses mirifiques dont nous abreuvent livres et magazines : « Deux jours pour changer », « Découvrez votre potentiel illimité », « Transformez votre vie »… Citons encore cette brochure parmi tant d’autres, qui propose « les clefs du changement » :

« Ce stage intensif sur un week-end vous propose de découvrir les principales clefs psychologiques qui vous permettront d’amorcer tout processus de changement dans votre vie. En vous ouvrant ainsi à votre potentiel illimité, vous serez à même de surmonter les obstacles, de progresser à pas de géant et de satisfaire vos ambitions, quelles qu’elles soient. Vous transformerez votre vie. »

Que penser de cette poursuite effrénée du changement ? Cette quête moderne paraît relever à la fois d’un désir infantile d’omnipotence et de la conviction tout aussi délirante que le progrès technologique, tel que notre époque l’a magnifié, doit s’étendre aux plus intimes domaines de notre existence.

Dans la sphère médicale, les antidépresseurs sont devenus des « pilules du bonheur » (tandis que l’endémie du sida nous rappelait que « tous les hommes sont mortels »). Le goût pour l’automanipulation a mené aux modifications de l’image corporelle, se manifestant par l’extension de la chirurgie esthétique et de ses applications. N’a-t-on pas vu récemment des Japonaises se livrer à des interventions aussi douloureuses que problématiques afin d’augmenter de 15 cm à 20 cm la longueur de leurs jambes ?

Désormais, c’est le tour de transformations apparemment plus faciles, mais autrement subtiles. Il s’agit de modifier le caractère de l’individu et sa façon d’appréhender ses rapports avec l’entourage, voire sa conception de la vie. Cette évolution explique le succès de recettes souvent étranges qui prolifèrent comme des champignons après la pluie et à travers lesquelles le candidat au changement a bien du mal à se repérer.

Une première difficulté, et non la moindre, vient de ce que cette quête du changement correspond à une exigence apparemment contradictoire. Il faut « être soi-même », ou encore, parodiant la formule de Nietzsche, « devenir ce que l’on est ». Mais, par ailleurs, on laisse supposer l’existence d’un certain modèle auquel il conviendrait de ressembler pour être aussi proche que possible de la perfection.

En effet, « s’épanouir », « être heureux », « réussir sa vie » suppose nécessairement un étalon permettant de mesurer cet épanouissement. Il s’agit de se donner les moyens d’accéder au statut d’homme ou de femme épanoui(e) dans une société donnée. Dans la nôtre, pour s’en tenir à la version normative, ce sera un bon job, un compagnon ou une compagne (malheur à l’homme seul !), une progéniture ou, à défaut, un statut social qui en tienne lieu.

« Être soi-même », « devenir soi », « trouver son authenticité » relève d’une quête autrement compliquée, puisqu’il faut définir ce que peut être ce « soi ». Le risque est grand de confondre deux notions qui ne sont proches qu’en apparence : le « moi idéal » et 1’« idéal du moi ».

Le « moi idéal » est hérité de la petite enfance. Tout y est permis parce qu’on est le plus beau, le plus doué. Toute contrainte est ressentie comme une barrière illégitime aux ambitions. 1’« idéal du moi » est la référence à un monde de valeurs auquel on aspire, tout en sachant que la route sera longue et semée d’embûches. Ces deux notions, empruntées à la terminologie freudienne, ne sont peut-être pas familières à tous, mais nous aurons abondamment l’occasion de les illustrer.

Une deuxième difficulté vient de ce que – tout le monde vous le dira – l’homme n’aime pas changer. Nous sommes bien placés, dans notre pays singulièrement, pour constater que tout changement, même bénéfique, est vécu comme douloureux et engendre des résistances farouches, collectives ou individuelles.

La résistance au changement est devenue un des thèmes majeurs des théories du management, qu’il soit question de mobilité géographique ou fonctionnelle. Des salariés préfèrent perdre leur emploi plutôt que de passer d’une banlieue parisienne à une autre, ou s’insurgent contre une méthode destinée à leur faciliter le travail, mais dont ils craignent qu’elle ne remette en cause des compétences bien rodées.

On peut arguer qu’il s’agit dans ces deux cas de changement imposé. Mais on sait que le simple fait de déménager figure en deuxième position sur l’échelle du stress – juste derrière la perte du conjoint –, alors même que le déménagement a été voulu, souhaité, programmé.

La troisième difficulté se réfère à une observation courante pour les médecins et les thérapeutes : au moment précisément où le patient va mieux, où il s’apprête à reprendre une vie « normale », se produit une régression, un refus de guérir, de nature à remettre en cause tous les progrès patiemment accumulés jusque-là.

En effet la guérison, quel que soit le sens qu’on lui donne, implique un changement de comportement, de la part de soi et des autres, ou en tout cas une nouvelle prise de risque qu’on ne se sent pas nécessairement pr

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