Poétique de la dot chez les Fang
225 pages
Français

Poétique de la dot chez les Fang , livre ebook

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225 pages
Français

Description

Malgré la loi du 31 mai 1963 qui l'interdit, la pratique de la dot persiste au Gabon et dans la société fang en particulier. L'auteur montre que le système de parenté fang et la structure sociale du groupe ethnique sont tributaires de la dot (Nsua). Parallèlement, il analyse les modes de régulation des activités sociales et montre comment, au niveau des prestations et des normes matrimoniales, l'ensemble des rapports sociaux appartient à la fois à la tradition, à la modernité et à la postmodernité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mai 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140149474
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Poétique de la dot chez les Fang
c’est le point de départ de la réflexion.
). En effet, c’est du versement ou non de la dot avant la naissance d’un individu, que vont se décliner son identité
matrimonial potentiel.
des activités sociales et montre comment, au niveau des
rapports sociaux appartient à la fois à la tradition, à la modernité et à la postmodernité.
Humaines (IRSH) du Centre National de la Recherche Scientifique
Etudes africaines
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Série Sociologie
Alfred A
ique de la dot chez les Fang
Mariage, parenté et famille
Préface du Pr Simon-Pierre MVONE-NDONG
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MARIAGE, PARENTÉ ET FAMILLE
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Alfred ASSO8MOU
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MARIAGE, PARENTÉ ET FAMILLE
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© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
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À Mon père,feu Dagobert ONDO MEZUI, pour ton attachement aux valeurs traditionnelles ; À Ma petite sœur, feueStella Patricia ZANG ONDO, pour ton sens élevé de la famille.
In Memoriam !
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Préface
Préfacer l’ouvrage du Dr A. ASSOUMOU est un honneur et un privilège; véritable invitation à visiter la source de la tradition Ekang. Parlerd’Ekang, n’est-ce pas en réalité parler d’une famille et évoquer la dot? La dot ne serait-elle pas cette mine, ce ciment pour le fondement des relations familiales qu’il faut valoriser si tant est que le mariage traditionnel a vocation de durer dans le temps et tout le temps tout en assurant et en engageant le respect, non seulement des époux, des familles, mais aussi des clans ? Il n’est que de rappeler que par principe, quand une femme quittait son père et sa mère, le clan de son père pour s’attacher à son homme, au clan de celui-ci, c’était sans espérance de retour. Le mariage traditionnel serait indissoluble en raison de la dot versée aux parents de la fille ? En fait, la femme intégrait la famille du mari et en devenait membre ; en un certain sens la famille fang traditionnelle ne connaissait pas de veuves et d’orphelins parce que tout le monde était intégré. Une femme qui perdait son mari ne connaissait pas la solitude ; elle avait ses droits dans la famille parce qu’elle avait été dotée. Sa fierté se fondait sur le fait qu’elle avait du prix aux yeux de son mari, parents, amis et connaissance: c’était même un point d’orgueil puisque l’union libre engendrait des bâtards. On rappelait aux concubins que leur union n’en était pas une tant qu’une dot n’avait pas été versée. D’où l’expression: « qui a mangé et qui a bu ? » Cettesociété était forte parce qu’il y avait des interdits qui canalisaient les conduites humaines en société. C’est le cas de l’interdit comportemental qui consistait à empêcher que les enfants ne voient la dépouille mortelle et n’assistent
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à l’enterrement des parents. Le sens de cet interdit consistait à éviter un traumatisme qui pouvait amener ces derniers à prendre conscience de la gravité du drame et à s’isoler en raison de la perte de leurs parents. La dot obligeait la famille à prendre la responsabilité de leur encadrement et à poursuivre leur formation et leur éducation jusqu’à la majorité. Ainsi la dot engage la solidarité de la communauté dans la pratique du mariage traditionnel : toute la famille était engagée en responsabilité pour la protection de la femme et desdits orphelins. En raison d’un arrière-plan culturel qui autorise l’intervention des Morts dans la vie des vivants, le Mort conserve juridiquement ses droits matrimoniaux de sorte qu’il assume la paternité des enfants qui naissent de son épouse, même après son décès. Il y a comme un déni de la mort puisque la veuve n’était jamais la veuve de Bekale, mais Mme Bekale au-delà de la mort. Elle avait conscience de sa responsabilité en tant que telle et se conduisait loyalement pour un jour rendre compte à son époux quand elle le rejoindra au village des Morts. C’était la foi des ancêtres. Toute personne qui venait vivre avec la veuve dans le village avait conscience d’être sur un terrain étranger et qu’il travaillait pour payer le droit de cuissage. Tout enfant qui naissait de sa relation– qui n’était pas une union –était fils ou fille du disparu-présent en raison de la dot qu’il avait versée. Le nom de l’enfant, même né dix ans après la mort du mari était adossé au patronyme du défunt en raison du principe selon lequel : «L’enfant n’est pas du géniteur; il appartient de droit à celui qui a versé la dot ». Ainsi tous les enfants avaient conscience d’être d’un même père bien qu’étant de géniteurs différents. En conséquence, la femme jouissait de son statut d’épouse dans la famille et ne le perdait que si la dot avait été remboursée et que la cérémonie de la séparation pour
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