Quand l’école devient un fardeau
56 pages
Français

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Quand l’école devient un fardeau , livre ebook

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Description

L'école vue de l'intérieure par une ancienne professeure des écoles.

En France, la plupart des enfants prennent le chemin de l’école dès l’âge de trois ans. Ce passage obligé, dont la durée varie d’un élève à l’autre, impactera différemment chacun d’eux. Car, si cela semble naturel et source d’épanouissement pour bon nombre, on a trop souvent tendance à ignorer les écoliers pour lesquels la scolarité va devenir synonyme de souffrance. Et force est de constater que, ces dernières années, les cas d’élèves « malades d’école » se sont démultipliés. Qu’ils n’y trouvent pas leur place d’élève, qu’ils aient peur d’aller à l’école, qu’ils n’en aient plus la force ou qu’ils ne se reconnaissent pas dans le système scolaire actuel, le quotidien si banal de millions d’enfants peut se révéler être un véritable cauchemar.
Cet ouvrage présente des exemples d’élèves, pour lesquels, à un moment ou à un autre de leur scolarité, l’école est devenue un fardeau. Après la description de chacun de ces cas particuliers, une analyse globale de la situation vécue sera proposée.
Il sera aussi question des enseignants qui se sentent de plus en plus écrasés par les contraintes de leur métier, et ne sont donc pas épargnés par le sujet.
L’auteure nous propose également une petite immersion dans le milieu de l’enseignement spécialisé afin de découvrir la façon d’y enseigner.

Découvrez le témoignage poignant d'une ancienne professeure des écoles. Une immersion au cœur du système éducatif et de ses travers.

EXTRAIT

Alain avait huit ans. C’était un garçon relativement petit pour son âge. Il avait toujours l’air calme, voire timide et réservé. Mais une fois qu’on avait appris à le connaître, on comprenait que ces traits de caractère s’apparentaient davantage à une attitude effacée, répondant à sa volonté de rester en retrait par rapport aux autres. Son visage ne laissait transparaître que rarement une quelconque émotion. Tout cela faisait qu’il passait plutôt inaperçu au milieu des autres enfants, plus empreints de dynamisme et d’entrain. Pour Alain, chaque année scolaire depuis la maternelle s’était déroulée comme toutes les autres, sans grand enthousiasme, avec comme motivation principale celle de retrouver ses camarades. Il avait vécu chaque année assez péniblement, car rien ne semblait réellement l’intéresser. En classe, c’était un élève qu’il fallait solliciter, sinon il se laissait oublier – non sans un certain plaisir, parfois, il faut bien l’avouer. Il faisait partie de ceux qu’il fallait « porter », qui avaient besoin d’être maintenus rattachés au reste de la classe sans quoi ils se retrouvaient assez rapidement perdus. On pouvait le comparer à un wagon, dont l’assemblage au reste du train était tellement chancelant qu’à tout moment il pouvait se décrocher et rester sur place aussi longtemps qu’on n’allait pas l’y rechercher. Ou même dans certains cas, il pouvait changer complètement de trajectoire alors que le reste du train, resté soudé, continuait pour sa part d’avancer dans la même direction…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Françoise CABOCEL – VAN RIE a été professeure des écoles durant seize ans en milieu ordinaire puis deux ans au sein d’un Institut Médico-Educatif. Ce métier qu’elle a vécu comme une vocation est devenue source d’écœurement, la menant à démissionner de l’Éducation Nationale. Quand l’école devient un fardeau est son deuxième ouvrage. Depuis, elle a emprunté une toute autre voie, elle est à présent thérapeute énergéticienne, chez elle, en Alsace.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378777784
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Françoise Van Rie











Quand l’école devient un fardeau
Témoignage



















© Lys Bleu Éditions—Françoise Van Rie
ISBN : 978-2-37877-778-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.











À Chloé et Yohan,
mes enfants chéris











«  Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. » – Albert Einstein.





Préface


J’ai choisi de démissionner de l’Éducation nationale. Cette issue plutôt singulière à mes seize ans de carrière d’enseignante, relatée dans mon précédent ouvrage, m’a souvent valu de nombreuses questions à propos de mon parcours et de ma vision du métier.
À plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes aux profils différents qui m’ont interpellée pour me faire part de leur expérience particulière avec l’école.
Peut-être parce que j’ai osé quitter ce système, peut-être parce que ma vision de l’enseignement a considérablement changé au cours de ma carrière et depuis mon départ, élèves, parents et enseignants ont davantage osé se livrer à moi, me confiant tout ou partie de leur cheminement au sein de l’école, mais aussi leurs inquiétudes, ainsi que leur désarroi face à notre système éducatif. Certains ont même choisi de partager avec moi la souffrance créée par leur scolarité, qu’ils portent parfois depuis bien longtemps et dont ils gardent encore souvent à l’heure actuelle un souvenir bien amer.
Au cours de ces échanges, quelques-uns ont tout simplement eu l’occasion de se rendre compte qu’ils n’étaient pas seuls à porter un poids, tout comme j’ai pu pour ma part le découvrir également. Et même si le parcours et le vécu restent propres à chacun, la souffrance engendrée par l’école était bel et bien semblable. La sensation de réconfort qui a émané de nos rencontres et de nos discussions était à chaque fois bien palpable.
L’idée m’est alors venue de m’appuyer sur ces témoignages pour recenser quelques cas de figure dans lesquels l’école est devenue trop lourde à porter, en les agrémentant d’exemples concrets qui se sont déroulés au cours de ma carrière.
Que l’on évoque les élèves, les parents ou les enseignants, le but n’est clairement pas d’opposer les gentils et les méchants, les bons et les mauvais, mais de poser un regard honnête et réaliste sur la situation actuelle au sein de notre système éducatif et sur la place accordée à l’école dans notre société.
Que vous ayez porté l’école comme un fardeau ou que vous ayez côtoyé quelqu’un ayant vécu cette expérience, j’espère que les pages suivantes vont permettront de vous rendre compte que non, vous n’êtes pas seuls à être lestés de ce fardeau…
Prologue



Voilà à présent presque trois ans que j’ai démissionné de l’Éducation Nationale…
Peu avant ma dix-septième rentrée, où j’aurais retrouvé des élèves du CE2 au CM2, j’ai pris la décision radicale de tout quitter. Parce que je n’en pouvais plus, parce que je cherchais juste à voir autre chose et que personne ne me le permettait, parce qu’on m’a dit que je n’étais pas assez malade pour que l’on puisse m’aider à me « reclasser ».
Quasiment trois ans que j’ai quitté ce système oppressant dans lequel je ne me reconnaissais plus et dont les principes s’éloignaient de plus en plus des miens…
Est-ce que j’ai regretté d’avoir pris une telle décision ? On m’a souvent posé cette question, mais la réponse a toujours été la même : non, pas la moindre seconde de regrets. Jamais. Bien au contraire ! Je ne peux dire où j’en serais aujourd’hui, mais rien que l’idée d’une cour d’école ou d’une salle de classe m’apporte encore un sentiment de malaise. J’admire les collègues qui affrontent encore nouveaux programmes, nouvelles circulaires, nouveaux formulaires, nouvelles directives, et j’en passe !

Les réactions vis-à-vis de ma décision ont été très différentes (en dehors de ma famille proche qui, elle, m’a apporté un soutien sans faille). Certains ont cru un instant que je sombrais dans la folie, car je n’avais absolument aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir entreprendre une fois que ma démission serait entérinée par l’Inspection académique. D’autres y ont entrevu une certaine forme de paresse, pensant que je voulais tout simplement ne plus travailler.
À mon grand étonnement, beaucoup m’enviaient car eux aussi souffraient dans leur travail, mais restaient toutefois persuadés qu’il fallait bien trop de courage pour oser le quitter. À ceux qui me disaient ou qui me disent encore à l’heure actuelle que j’ai beaucoup de chance d’avoir pu faire cela, je réponds que ce n’est pas de la chance que de réagir face à une situation qui ne nous convient plus. Il y a peut-être une part de courage, beaucoup de détermination, mais comme le dit le Dalaï-Lama : « Chacun est le maître de son destin. C’est à nous de créer les causes du bonheur »… en s’éloignant des causes du malheur, aurais-je envie de rajouter.
Certains étaient très surpris de constater qu’une enseignante pouvait démissionner : un travail idyllique, avec des horaires réduits, beaucoup de vacances, au milieu de petits chérubins qui ne demandent qu’à apprendre… un travail comme ça, ça ne s’abandonne pas ! Bref, eux n’avaient rien compris au système et ne se rendaient visiblement pas compte des réalités du métier…
D’autres m’assuraient aussi qu’en prenant quelques petites pilules magiques, j’aurais pu tenir le coup : non merci ! Aller travailler sous antidépresseurs n’aurait pas résolu le problème et cela ne correspondait absolument pas à ma vision des choses.
Au final, certains ont compris mon choix ; d’autres pas. Peu m’importait, personne n’avait réellement à me comprendre.


Pourtant, après avoir démissionné, étant donné que rien n’était planifié, il était difficile de me reconvertir en un claquement de doigts. Mes diplômes ne me permettaient dorénavant aucun changement de carrière. Alors que faire ? Laisser venir… Fureter à droite à gauche, en espérant tomber sur une offre d’emploi qui m’interpellerait et à laquelle mon profil pourrait correspondre. C’est de cette manière que cela s’est déroulé. Un dimanche, dans la presse locale, une petite annonce a attiré mon attention : « IME* recherche enseignant(e) ». Bon, il s’agissait certes encore d’enseigner… mais l’univers de l’IME m’attirait, j’avais par le passé déjà envisagé de travailler dans un tel établissement, sans jamais oser franchir le pas. Après tout, je pouvais toujours me renseigner, postuler pour me faire une idée du poste et voir ensuite… De toute façon, cela ne me coûtait rien d’essayer. Se sont par conséquent enchaînés rédaction de curriculum vitae et de lettre de motivation (ce que je n’avais jusqu’alors jamais fait), dépôt de ma candidature à l’établissement, appel de la secrétaire pour fixer un rendez-vous, car le directeur souhaitait me rencontrer pour un entretien.


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* Les Instituts Médico-Educatifs (IME) ont pour mission d’accueillir des enfants et adolescents handicapés atteints de déficience intellectuelle, quel que soit le degré de leur déficience.
L’objectif des IME est de dispenser une éducation et un enseignement spécialisés prenant en compte les aspects psychologiques et psychopathologiques et recourant à des techniques de rééducation. Il est important de préciser que tous les enfan

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