Regards européens sur l accueil familial
290 pages
Français

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Regards européens sur l'accueil familial , livre ebook

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Description

Les journées d'études de l'ANPF ont interrogé la professionnalisation, son intérêt, mais aussi les écueils à éviter, afin de préserver la richesse de l'accueil familial, dans un dispositif de placement familial. En quoi la professionnalisation va-t-elle contribuer à la compréhension de ce qui se passe dans l'accueil d'un enfant partagé entre deux familles, en lien avec les équipes ? En quoi la formation des assistants familiaux réinterroge le sens même du projet de placement familial ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 48
EAN13 9782296468924
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Regards européens sur l’accueil familial
European views on foster care
Regards européens sur l’accueil familial
Affaire de famille(s) ? Enjeux institutionnels ?

European views on foster care
Family matters? Institutional ones?


Actes des 19 e journées d’étude
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56525-8
EAN : 9782296565258

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
ALLOCUTION D’OUVERTURE
Vincent Ramon
Président de l’ANPF


Mesdames et Messieurs,

J’ai le plaisir de vous accueillir dans le cadre de cet hémicycle du Conseil de l’Europe, ici à Strasbourg. Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue.
L’ANPF tient à remercier vivement Maud de Boer-Buquiccio, secrétaire générale adjointe du conseil de l’Europe, représentée aujourd’hui par Regina Jensdottir, de nous avoir accordé la possibilité de tenir nos 19 es journées d’étude dans cet hémicycle.

Pour nous, cet endroit est hautement symbolique ; symbolique de par son histoire, symbole de paix, de coopération, de droits de l’homme, d’utopie européenne. Traversant une histoire tourmentée par les guerres successives, Strasbourg aura payé un lourd tribu avec de terribles déchirements familiaux. Son statut de capitale européenne est venu inaugurer une volonté de dépasser les antagonismes des nations au profit d’une vision politique fondée sur l’idée de démocratie et de droits de l’homme.
Etre accueillis dans cet espace représente une opportunité assez exceptionnelle de partage, de découverte, d’échange avec nos collègues praticiens, chercheurs, formateurs venus d’Allemagne, de Belgique, du Royaume-Uni, d’Espagne, de Pologne, de Suisse, du Luxembourg, de Bulgarie. Bienvenue dans ce lieu où évoquer ensemble nos visions de l’accueil familial prend une valeur de rencontre, hautement symbolique elle aussi, pour aujourd’hui et aussi, nous le souhaitons, pour demain.

Je vous remercie d’avoir fait ce déplacement pour venir nous parler votre langue, non seulement maternelle (bien que certains d’entre vous pratiquent très bien le français ou l’anglais comme langue de communication) mais celle du placement familial. C’est une langue qui varie selon les contextes nationaux, culturels, législatifs, qui prend des formes et des accents divers mais qui s’inscrit dans une histoire commune. C’est une langue qu’il nous faut découvrir. Nous sommes convaincus que son apprentissage peut nous amener à tirer profit de la comparaison de nos modèles, à ouvrir des pistes de recherche, tant d’un point de vue pratique que théorique, que par le choc et la formation que procure toute démarche interculturelle.
Pour ne parler que de la France, le modèle français est marqué entre autres par « la dimension symbolique accordée au concept de la famille au regard de la dimension pratique, par un souci d’équilibre entre père et mère dans la parentalité, une différenciation peu marquée du statut de l’enfant et de l’adolescent, l’importance des politiques offensives en direction des familles, un quasi-monopole de l’Etat en matière de défense de l’intérêt général, un malaise dans l’appréhension des « différences » du fait des valeurs universalistes et républicaines, une faiblesse historique de la légitimité des collectivités locales ».
Je citerai pour exemple quelques différences pour vous faire sentir l’intérêt de la démarche comparative. L’intérêt de l’enfant n’a pas la même signification ici ou là. La théorie de l’attachement est centrale en termes de reconnaissance des besoins de l’enfant dans les pays anglo-saxons là où, en France, on exprime la notion d’attachement à travers une vision naturaliste des liens parents-enfant. En français, on dit qu’un enfant est « pris en charge », en anglais « Child In Care », littéralement un « enfant dont on prend soin ». Voilà quelques différences lexicales mais, derrière elles, on trouve des représentations culturelles, des attitudes vis-à-vis des plus vulnérables qui ne sont pas sans véhiculer des charges idéologiques. Qu’un enfant soit confié sans préoccupation d’un apparentement ethnoculturel vient choquer nos amis anglais.

L’auditoire de ces journées, composé de 620 participants – 60 n’ayant pu venir du fait des grèves des transports – représente la diversité de nos services : un tiers d’assistants familiaux, 21 % d’éducateurs et d’assistants sociaux, 6,5 % de psychologues, de médecins et de psychiatres, 2 % de secrétaires, 10 % de formateurs et 15 % de cadres de direction, d’administrateurs. Nous comptons également parmi nous quelques universitaires. Le pourcentage restant – 12,5 % – n’a pas pu être identifié par manque de données.

Ces journées ne sont que la partie visible d’un long travail d’élaboration de plus d’un an mené par la région Est de l’ANPF. Chaque année, une région différente s’engage à élaborer une thématique avec les acteurs du placement familial. C’est ce qui constitue la marque de fabrique de l’ANPF. Un comité de pilotage s’est donc formé, regroupant des professionnels du conseil général du Bas-Rhin et du secteur associatif, auxquels il faut rendre un hommage appuyé. Un grand merci à ce comité pour sa détermination, son enthousiasme, sans oublier son humour, sa créativité et son souci de mettre en évidence « les petits riens » qui constituent le quotidien des accueillants.
Sous la conduite infatigable d’Hervé Jochum, administrateur de la région Est, et d’Annette Carel, coordinatrice régionale, le comité s’est mobilisé sur plus de douze jours pour préparer ces journées, bâtir, par ses réflexions, la thématique de la professionnalisation et organiser les contacts avec nos homologues européens.

Questionner la professionnalisation des accueillants familiaux, (appelés comme tels en France depuis la loi de 2005), c’était requestionner la base même sur laquelle repose le placement familial, l’accueil par une famille, et non par le (la) seul(e) professionnel(e), c’était s’interroger sur la dynamique de « travail » et donc de reconnaissance des fonctions au sein d’une institution qui relie les uns et les autres, professionnels ou non, dans un projet à partager, dans un travail d’équipe à agencer. S’interroger sur la dynamique de travail débouche alors sur la question des représentations de ce qui fait « travail » et ce qui est mis au travail en termes de visibilité et d’invisibilité, entre espace privé et public, de partage possible des émotions, de travail en équipe, où l’on peut évoquer ce qui résonne des situations en chacun, de modalités de coopération et d’articulation des fonctions. Et puisque la professionnalisation passe par une formation, il nous a semblé incontournable de reformuler l’essence même du métier, d’avant la professionnalisation, le cœur de métier basé sur l’engagement dans une dimension affective au quotidien propice à l’identification aux besoins de l’enfant, un enfant accueilli par toute une famille.
La notion de travail, la compétence, la formation, la pédagogie adaptée à la formation des assistants familiaux, l’engagement affectif, la parentalité, la suppléance, le travail en équipe, le tiers, voilà quelques-uns des mots clés qu’il fallait éclairer selon des angles différents pour problématiser ces journées. Pour tous ces éclairages, nous remercions chaleureusement tous les intervenants pour la simplicité avec laquelle ils ont répondu à notre sollicitation, pour les réflexions et les analyses qu’ils vont nous proposer.

L’Association nationale des placements familiaux est engagée depuis sa création dans une réflexion exigeante sur les pratiques et leurs évolutions. Elle a aussi vocation à formuler des orientations politiques portées par ses adhérents et de les soumettre au débat. Sa place et son rôle doivent être entendus et reconnus pour la pertinence de ses analyses et de ses propositions. L’ANPF est adhérente et membre fondateur de la Convention nationale des associations de protection de l’enfant. A l’intérieur de la CNAPE, et fort de sa capacité d’expertise du secteur du placement fa

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