Rencontres avec des guérisseurs
157 pages
Français

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Rencontres avec des guérisseurs , livre ebook

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157 pages
Français

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Description

Pendant plusieurs semaine, l'auteur a parcouru les routes de son département pour aller à la rencontre de ceux que l'on nomme les guérisseurs. De ces rencontres, il reste un formidable échange restitué par l'auteur dans ce livre d'entretiens. Loin des idées reçues et des caricatures poussiéreuses colportées depuis le Moyen-Age, ce livre nous fait découvrir des personnes bien ancrées dans la modernité qui reviennent sur les différentes facettes de leur activité et leur parcours car on ne naît pas guérisseur, on le devient.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 561
EAN13 9782296694620
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rencontres avec des guérisseurs
Acteurs de la Science
Collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire
à l ’ Université de Paris XII
et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille


La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science.


Dernières parutions

Richard MOREAU, Pasteur et Besançon. Naissance d’un génie , 2009.
Jean Dominique BOURZAT, Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III , 2009.
Thomas de Vittori, Les notions d’espace en géométrie , 2009.
René Vallery-Radot, La Vie de Pasteur , 2009.
Roger Teyssou, Une histoire de l’ulcère gastro-duodénal , 2009.
Nausica Zaballos, Le système de santé navajo. Savoirs rituels et scientifiques de 1950 à nos jours , 2009.
Jérôme Janicki, Le drame de la thalidomide. Un médicament sans frontières, 1956-2009 , 2009.
Etienne Mollier, Mémoires d’un inventeur. De la photographie 35 mm au rétroprojecteur 1876-1962 , 2009.
Pierre de Félice, Histoire de l’optique , 2009.
Marie-Thérèse Pourprix, Des mathématiciens à la faculté des sciences de Lille, 1854-1971 , 2009.
Roger Teyssou, Dictionnaire biographique des médecins, chirurgiens et anatomistes de la Renaissance , 2009.
Alexis et Dominique Blanc, Les personnages célèbres des Côtes-d’Armor , 2008.
Jean-Pierre Renau, Eugène Woillez, le véritable inventeur du « poumon d’acier » , 2008.
Pierre Bayart, La méridienne de France ou L’aventure de sa prolongation jusqu’aux Baléares , 2007.
Claude Brezinski, Comment l’esprit vient aux savants , 2007.
Serge Boarini, Introduction à la casuistique , 2007.
Agnès Traverse, Le projet SOLEIL , 2007.
Shefqet Ndroqi, Une vie au service de la vie, mémoires d’un médecin albanais (1914-1997) , 2007.
David Hanni


Rencontres avec des guérisseurs

Magnétiseurs, radiesthésistes et rebouteux
en Champagne-Ardenne.


Préface de Richard Moreau


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11216-2
EAN : 9782296112162

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Remerciements à Rudy, Rémy Martinot-Leroy, au Syndicat national des radiesthésistes, au Groupement national pour l’organisation des médecines alternatives et aux magnétiseurs qui ont participé à ce projet.
Préface
Depuis toujours, l’homme a été confronté à la maladie, à la douleur et à la mort, et plus généralement aux malheurs des temps. Les uns et les autres furent longtemps considérés comme des punitions envoyées par les dieux. Depuis toujours aussi, l’homme a cherché à s’en prémunir en s’adressant aux prêtres, aux sorciers, aux devins, aux marabouts, et à travers eux à des pratiques le plus souvent magiques. Mais, petit à petit, on s’aperçut que certaines méthodes empiriques apportaient des soulagements. On se mit à les codifier et c’est ainsi que naquit un corpus de pratiques médicales en Mésopotamie et en Egypte, trois millénaires avant Jésus-Christ : Pose ta main sur la douleur et dis que la douleur s’en aille , peut-on lire sur un papyrus égyptien ancien. À partir du sixième siècle avant J.C., avec les philosophes naturalistes grecs, avec Hippocrate (460-356 avant J.C.), considéré comme le père de la médecine moderne, et bien d’autres ensuite, la médecine se dégagea de la magie. Il ne me paraît avoir rien de plus divin ni de plus sacré que les autres, mais la nature et la source en sont les mêmes que pour les autres maladies , écrivait Hippocrate du mal caduc {1} .
Des Grecs aux Romains et aux Arabes, la médecine progressa au fil des millénaires, mais, jusqu’au seizième siècle et même encore longtemps après, elle resta peu différente de celle des Anciens : au dix-huitième siècle, les médecins récitaient toujours les aphorismes d’Hippocrate, qu’ils avaient appris par cœur. On comprend les sarcasmes de Molière au Grand Siècle. Jusqu’à cette époque, la médecine était restée plus un art de guérisseurs qu’autre chose et en tout cas pas une science. Il fallut attendre les Lumières et surtout le dix-neuvième siècle, le développement des sciences naturelles et chimiques et les travaux de plus en plus précis des physiologistes, pour qu’elle commence à faire des progrès. Le premier grand virage fut opéré avec la découverte par Pelletier et Caventou des alcaloïdes en 1818-1819 et, en 1820, de la quinine du Quinquina. Grâce aux innombrables recherches qui suivirent, puis aux synthèses chimiques, la médecine procéda de moins en moins par tâtonnements et, progressivement, elle devint de plus en plus rigoureuse.
La seconde moitié du dix-neuvième siècle est symbolisée par les noms de Louis Pasteur et de Robert Koch et par la lutte contre l’infection, l’introduction de l’asepsie, la vaccination qui, cependant, ne furent pas acceptées sans résistance par la « vieille médecine » : à la fin de ce même siècle en effet, un médecin reconnu comme le docteur Michel Peter, professeur à la Faculté de Médecine de Paris, osait qualifier encore les résultats des études de Pasteur et de ses élèves de « curiosités d’histoire naturelle » sans intérêt pratique. L’introduction des méthodes pasteuriennes marqua pourtant le second grand virage en ce siècle des merveilles de la science. Enfin, il fallut attendre le milieu du vingtième pour qu’un bond décisif soit fait avec l’arrivée des antibiotiques et le développement de la chimiothérapie, c’est-à-dire le traitement des maladies par des substances chimiques de synthèse {2} , remplaçant massivement les drogues issues du milieu naturel. D’art, la médecine devenait une science, pour une part au moins. Depuis, l’évolution des techniques a eu pour effet de transformer la médecine et les médecins du XXIème siècle qui n’y prennent pas garde, en ingénieurs de la médecine , a écrit le professeur Francis Weill dans la préface d’un livre récent {3} : ils sont les acteurs de prouesses médicales extraordinaires, mais beaucoup d’entre eux ne connaissent plus l’homme, seulement ses organes, que le raisonnement diagnostique et la thérapeutique abordent isolés. C’est le gros problème de notre époque individualiste, où l’homme en tant que tel compte de moins en moins.
Cependant, des pratiques empiriques séculaires subsistèrent. En même temps, des méthodes nouvelles apparurent au XIXème siècle, non fondées sur la médecine expérimentale celles-ci, l’homéopathie, par exemple, mais aussi des médecines parallèles et des « médecines douces ». Les « guérisseurs » qui se prévalent d’un « don » appartiennent à cet ensemble. Là où la densité médicale était très faible (après une période heureuse, elle le redevient actuellement), on avait couramment recours autrefois au « rebouteux », qui savait remettre une cheville en place ou poser la main sur la douleur pour qu’elle s’en aille , comme disait le papyrus égyptien, ce dont il pouvait arriver qu’un médecin soit incapable, j’en ai été témoin, comme j’ai rencontré d’autres médecins qui, outre leurs réelles capacités, à proprement parler scientifiques, avaient aussi une forte expérience traditionnelle, dirons-nous.
En devenant savante, la médecine ou plutôt certains de ceux qui l’exercent, ont oublié la leçon de Pasteur. Dans les années 1860, s’adressant à un avocat d’Arbois {4} qu’il jugeait par trop condescendant à l’égard des vignerons, le savant écrivait : L’expérience des gens de métier est presque toujours le fruit d’observations justes ; il arrive bien parfois que leur vérité soit celle de la légende, mêlée de merveilleux ; mais si cette pointe de miracle ne vous rebute pas,

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