Rites et traditions Lébou et Sérère du Sénégal

Pierre-Georges Despierre, Omar Ndoye, Mamadou Habib Thiam

Description

Dans le cadre d'une ethnopsychiatrie, ce n°4 de Psychopathologie en Afrique présente des rites et traditions lébous et sérères qui ont conduit l'équipe de l'Hôpital Fann de Dakar à étudier l'usage de la calebasse en tradithérapie, celui du pagne et de son tissage, ainsi que les rituels lébous autour de la mort.

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Psychiatrie
• Civilisation
• Ethnologie
• Psychanalyse
• Psychologie
• Anthropologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 07 mai 2019
• Nombre de lectures: 13
• EAN13: 9782140120916
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 14 Mo

Extrait

Rites et traditions Lébou et Sérère du Sénégal

Psychopathologie en Afrique/4

C OLLECTION P SYCHANALYSE ET C ULTURES Mamadou Habib Thiam et Omar NDoye Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal

Sous la direction de Pr. Mamadou Habib thiam Pr. Omar Ndoye  Pierre-Georges Despierre

Rites et traditions Lébou et Sérère du Sénégal

Psychopathologie en Afrique/4

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-17008-4 EAN : 9782343170084

Sous l'égide de l'IREP Institut de Recherches et d’Enseignement de Psychopathologie Université Cheikh Anta Diop Dakar, Sénégal. Pr Mamadou Habib THIAM Psychiatre et Médecin Légiste des Hôpitaux Universitaires Président du Comité de Gestion du CEPIAD (Centre de Prise en charge Intégrée des Addictions de Dakar). Président de la Société de Psychopathologie et d'Hygiène Mentale de Dakar Directeur de l'Institut de Recherches et d'Enseignement de Psychopathologie Chef de Service de Psychiatrie et de Psychologie médicale Centre Hospitalier National Universitaire de Fann, Dakar-Fann, Dakar, Sénégal B.P.: 5406 -10700, Dakar-Fann, Sénégal Pr. Omar NDOYE Omar Ndoye Professeur de psychologie, Institut de Recherche et d'enseignement de Psychopathologie Psychologue, service de psychiatrie, hôpital national universitaire de Fann/Dakar Ancien Député, Président de la Commission. Santé Ancien Directeur, Direction de la Santé et de l'action Sociale de la ville de Dakar Pierre-Georges DESPIERRE Psychanalyste. Membre de l’Envers de Paris Ancien attaché d'enseignement à la Faculté de médecine de Paris XII au Département d'enseignement et de recherche en psychologie médicale. Membre de la cellule d'urgence médico-psychologique de SAMU de Paris 75. Ecrivain et photographe. Photos Couverture :Protection en pays sérère, Sud du Sénégal.P‐G. Despierre

5

En souvenir des pionniers du GRAPPAF et de " Psychanalyse & Traditions"

*

La rédaction Pierre-Georges Despierre, Psychanalyste et enseignant

Secrétariat de rédaction Anne Djamdjian

Tél : [phone]

N°4 Rites et traditions Lébou et Sérère du Sénégal La calebasse renversée Omar Ndoye, Pr. de psychopathologie IREP/Ucad Psychologue service de psychiatrie CHU Fann, Dakar. . Usages, croyances Sérères autour du pagne tissé Edouard Sene psychiatre, ancien interne des Hopitaux, Mamadou Habib Thiam Pr. titulaire de la chaire de Psychiatrie, médecin chef service de psychiatrie CHU Fann, Dakar. Pierre-Georges Despierre, Psychanalyste, attaché d'enseignement Faculté de médecine Paris XII. Pr. Marie-Laure Dioh, Université du Québec en Outaouais. . La mort, rites et croyances chez les Lébous du Sénégal Franck William Kouka Diplôme - Initiation/Psychopathologie Infirmier au Service de psychiatrie Centre hospitalier universitaire de Brazzaville République du Congo.

7

LA CALEBASSE RENVERSEE

8

LA CALEBASSE RENVERSEE 1 Omar Ndoye

L es thérapeutes trad itionnels du Sénégal utilisent souvent la calebasse pour leurs rituels de soins. La calebasse peut contenir des liquides, des graines, des racines, des vêtements, du sable, des fruits, des légumes, des aliments préparés (au Sénégal, principalement de la bouillie de mil). Pourquoi la renverse-t-on ? Afin de l’expliquer, nous pouvons convoquer un aspect de la fête de l’Ashurâ (dixième jour de l’année musul- mane), communément appeléetamharit’ au Sénégal, se déroulant la nuit. Un couscous à la viande débute la soirée et suit une série de prières afin de faire partie des élus qui vivront au moins un an de plus. Le bol qui avait contenu le couscous est retourné sur un tas de sable par le chef de famille qui le pose sept fois avec grand bruit, accompagné de prières. Une boule de l’aliment est disposée au-dessus du récipient renversé. Nous nous souvenons qu’enfants, dès notre réveil, aux premières lueurs de l’aube, nous nous précipitions vers la cour de la maison pour constater, stupéfaits, la disparition de la boule. Maman retournait le bol, cette fois « dans le bon sens » et y mettait de l’eau. Tous les membres de la famille devaient y laver leurs visages afin de ne pas être aveugles durant cette année- là. La vertu thérapeutique de renversement du récipient a toujours occupé une place importante dans nos

9