Se libérer d une addiction sans drogue
200 pages
Français

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Se libérer d'une addiction sans drogue , livre ebook

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Français

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Description

Ce livre retrace l'itinéraire d'une "toxico de la bouffe", aidée dans son combat par le baclofène, molécule efficace pour supprimer l'envie irrésistible menant à la bouteille et qui semble aussi à même d'aider les boulimiques à éradiquer leurs pulsions alimentaires. Ce médicament a la particularité d'être prescrit essentiellement à la demande des patients, informés par le témoignage d'Olivier Ameisen, médecin alcoolo-dépendant qui a testé le traitement sur lui, depuis relayé par de nombreux autres patients guéris. Les milieux autorisés restent quant à eux encore frileux quant à sa généralisation. Voici le témoignage d'une ancienne boulimique, volontaire au traitement, et dont la réussite permettra sans doute à d'autres d'oser le pari de la guérison.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336388175
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4ème de couverture
Titre

Claude G OFFART







Se libérer d’une addiction
sans drogue
Baclofène et boulimie : une expérience
Copyright

























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73828-4
R EMERCIEMENTS
Aux autres… et surtout avec eux. Les gens normaux, désormais « indifférents », libres d’aller vers ce qui leur semble bon. Les gens dont je fais partie.
À mes amis alcoolos avec ma totale empathie, sympathie, et reconnaissance pour avoir ouvert la voie.
À toutes les personnes, associations, médecins, engagés dans ce traitement.
À ma famille et mes amis qui contribuent à conforter la destination de mon « aller simple »
T ABLE DES MATIÈRES
Couverture
4 ème de couverture
Titre
Copyright
Remerciements
Table des matières
Première partie : le récit
Vous connaissez le questionnaire de Marcel Proust ?
Alcoolique de la bouffe ? Comparaisons et similitudes
Quelques vérités sur un divan
Ma famille ?
L’amour de ma famille sous forme humoristique
Les parades : la cure, la thérapie, le travail, et autres tentatives…
Le bout du tunnel ?
Le traitement
Le seuil
Deuxième partie : réflexions
S’engager dans un traitement au risque de guérir
L’engagement du chercheur, la force des associations des malades
L’engagement du malade : un cas, le seuil, la descente
L’étape du seuil et de la descente. Après le traitement…
Le déni, le mensonge et le deuil.
Le cadre, « objet décoratif destiné à être suspendu » ?
Qu’est-ce qu’un bon thérapeute ? Une bonne thérapie ?
Je pense, donc je suis. Mais est-ce que ça suffit pour être ?
L’indifférence, remède à nos angoisses
Et maintenant, que vais-je faire ?
Conclusion différenciation et optimisme
Les associations
L’Association Baclofène
Le RESAB (Réseau Addiction Baclofène)
L’Association Olivier Ameisen
L’Association AUBES
Bibliographie.
Témoignages aux éditions L’Harmattan
Adresse
P REMIÈRE PARTIE : LE RÉCIT
Du pays sans faim à la bonne distance avec la bouffe : histoire d’une toxicomanie sans drogue.
Avant de commencer ce traitement, je me sentais moche… à l’intérieur.
Aujourd’hui, je m’expose… Je me présente ?
Vous connaissez le questionnaire de Marcel Proust ?
1.
Le principal trait de mon caractère.
2.
La qualité que je désire chez un homme.
3.
La qualité que je préfère chez une femme.
4.
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis.
5.
Mon principal défaut.
6.
Mon occupation préférée.
7.
Mon rêve de bonheur.
8.
Quel serait mon plus grand malheur.
9.
Ce que voudrait être.
10.
Le pays où je désirerais vivre.
11.
La couleur que je préfère.
12.
Mes auteurs favoris en prose.
13.
Mes poètes préférés.
14.
Mes héros favoris dans la fiction.
15.
Mes héroïnes favorites dans la fiction.
16.
Mes compositeurs préférés.
17.
Mes peintres favoris.
18.
Mes héros dans la vie réelle.
19.
Mes noms favoris.
20.
Ce que je déteste par-dessus tout.
21.
Caractères que je méprise le plus.
22.
Le fait militaire que j’estime le plus.
23.
La réforme que j’admire le plus.
24.
Le don de la nature que je voudrais avoir.
25.
Comment j’aimerai mourir.
26.
État présent de mon esprit.
27.
Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence.
28.
Ma devise.
Il serait fastidieux pour le lecteur, et narcissique de ma part de vous infliger les réponses d’un trait d’un seul. Il faudrait peut-être même, pour bien faire (que n’ai-je entendu cette phrase dans mon enfance) présenter un avant et un après. Un avant mon traitement, et un après. Car on ne s’engage pas futilement dans ce traitement dont on ressort, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre…
Alors, ici et maintenant, en commençant à écrire, je vais répondre à quelques une de ces propositions, dans des phrases plus courtes que celles de notre ami Proust, qui n’est pas mon auteur favori en prose.
Je suis entière de caractère, et parfois excessive. Un brin paranoïaque. Toujours sur le qui-vive.
Mon principal défaut est le plus joli de tous : la curiosité.
Mon plus grand malheur aurait été de ne pas trouver comment exprimer mon plus grand malheur : « Docteur, comment vous dire ? Je suis une alcoolique de la bouffe ! » Et de ne pas avoir fait le lien.
Au fond, la qualité que je désire chez un homme, et c’est sûrement aussi la mienne : j’ai beaucoup d’imagination, je suis la folle du logis.
Mon occupation préférée, au moment où je vous parle, c’est de vous écrire. Je sais faire deux choses à la fois, c’est terrible, parce que parfois c’est 3 et 4 et 5, je ne m’arrête pas. Je souffre de trop d’envies d’activités, d’expériences, de preuves, de réalisations, de démonstrations. Du coup, j’oublie souvent de me poser, car on dit bien « oisiveté, mère de tous les vices », et un vice, j’en a déjà un : je bouffe. À outrance. C’est un péché capital. Je dirais mieux : un esclavage quotidien. Je ne fais pas ce que je veux, je suis prisonnière d’une obsession : l’obsession de me remplir.
Voilà 1,2 et 5,6 et 8 et 12. Maintenant je sais et je vais m’arrêter. Je pense que c’est assez. Avant, ce n’était pas si simple.
On souffle…
Une cigarette ? Ah non. Pas bien.
Alcoolique de la bouffe ? Comparaisons et similitudes
J’y pense tout le temps. Quand je me lève, c’est plutôt joyeusement. Car je suis une optimiste, j’aime la vie, et je vais vers mon petit déjeuner avec la pensée qu’entamer une journée sans le prendre est inimaginable : pas besoin de me faire la leçon comme pour les fruits et légumes !
C’est pour fêter la journée, le plus souvent. En fait, trois occasions sont bonnes : fêter, célébrer, se récompenser, est la première. Me réfugier, me réconforter, me consoler, est la deuxième. Déstresser, compenser, me détendre, la troisième. On voit là les innombrables occasions de la vie pour craquer. Et entre les trois, tout le temps, résister… Plus ou moins bien, mais toujours avec cette idée en tête, la pensée que ce n’est « pas bien, mais bon… ». Comment faire autrement ?
J’ai bien pensé aux trucs donnés de-ci, de-là. Quand « ça » arrive, prendre un bon bain parfumé. À condition d’avoir toujours une baignoire à proximité. Partir faire un tour. Oui mais le soir, ou même la nuit, quand il fait froid, c’est assez peu jouissif. J’ai pensé prendre un chien… Au travail je sors fumer une cigarette : pas bon non plus. Boire du thé, de l’eau une infusion ? J’en abuse déjà. M’occuper les mains ? Elles sont commandées par mon cerveau qui lui pense à autre chose. Préparer mes repas à l’avance et m’en tenir là ? Je suis capable alors de les ingurgiter à la suite, car quand je commence, j’ai du mal à arrêter, surtout quand je sens que la machine s’emballe, je tombe dans la casserole. C’est comme une petite voix qui me dit en accéléré « encore une bouchée pour papa, encore une bouchée pour maman, encore une bouchée pour la route », jusqu’à la petite bouchée pour finir, car on ne va quand même pas laisser un aussi petit reste, et il ne faut pas gâcher la nourriture, rapport aux petits chinois qui ont bien faim. Habitudes éducatives ?
Je trouve un dérivatif dans le sport. Citadin, le sport : de longues marches avant de rentrer chez moi sans prendre le métro, bicyclette, salle de sport (je tiens 4 à 6 mois un abonnement d’un an) et de la piscine une ou deux fois par semaine. C’est encore ce qui fonctionne le mieux. Mais sans plaisir : sauf celui de maintenir une bonne musculature. Il faut…
À partir de 11 heures, l’idée fixe revient en force. Déjeuner avec qui et de quoi ? Le coup de la « formule » me va bien, une invention parisienne pour contrer la hausse des prix : entrée et plat ou plat dessert. Je me passe de dessert, je suis plutôt palais salé. Mais rien ne me met plus en rogne qu’un service qui tarde. Je pourrais aller jusqu’à mordre la cuisse du serveur pour me mettre un morceau sous la dent. Comme ça relève du pénal, je me venge sur la corbeille de pain pour calmer mon envie impatiente. Et ça me met d’un

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