La lecture à portée de main
Description
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Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 octobre 2009 |
Nombre de lectures | 112 |
EAN13 | 9782296239272 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
À Yeshua
Remerciements
Ce livre est l’aboutissement d’un travail qui a vu l’apport
critique de plusieurs chercheurs. Ils m’ont apporté tout le soutien
nécessaire dans la réflexion pour traiter avec pertinence la problématique.
Un sujet d’autant plus délicat à aborder qu’il marque encore
énormément les consciences. Sincères remerciements à:Lazare
Kaptué (ProfesseurCameroun1, Yaoundé,, Université de Yaoundé),
Paulette Beat-Songué (Ph.D, World Vision, Dakar, Sénégal et
Université de Yaoundé 1, Yaoundé, Cameroun),Laurent Charles
Boyomo (Professeur, Université de Yaoundé 2, Soa, Cameroun),
François Simonet (Ph.D., Université de Pau, France),Marc
Epprecht (Professeur, Queen’s University, Kingston, Ontario,
Canada),Denis Jeffrey (Professeur, Université Laval, Québec,
Canada), Simon Scott(Professeur, Université d’Ottawa, Canada),
Mikhael de Souza (Ph.D,MSF, Genève, Suisse),Émile Boyogueno
(Doctorant,Sorbonne, Paris, France),Serge-Alain Godong
(Doctorant, EHESS, Paris, France),Bénédicte Fonteneau (Ph.D.,
Katholieke Universiteit Leuven, Louvain, Belgique),Fred Eboko
(Ph.D., IRD, UMR 912 SE4S, Marseille et Paris, France) et Charles
Becker (Dakar & Centre d’études africaines, EHESS, Paris).
J’exprime une reconnaissance particulière à Charles Becker
pour tout le travail d’édition, d’organisation et de préparation finale
du prêt-à-clicher. Ses conseils avisés et ses recommandations ont été
d’un apport significatif pour la version finale de cet ouvrage.
Préface
«Comprendre ou connaître mon époque aussi honnêtement que possible, sans
jamais perdre conscience des limites de mon savoir; me détacher de l’actuel
sans pourtant me contenter du rôle de spectateur»
Raymond Aron
Avec la prégnance de l’hypermédiatisation actuelle, nous sommes
totalement dans la logique de l’évènementiel, où le virtuel participe d’un
divertissement qui s’appuie sur la pulsion immédiate et où l’émotionnel
prime. Tout ce qui est annoncé est pris comme vérité, sans autre forme
de vérification. Face à la quantité prodigieuse d’informations, comment
et quoi vérifier? Chacun sélectionne ce qui lui plaît, entend ce qui lui
convient, croit ce qu’il veut. Avec les paradoxes que nous souhaitons
savoir, sans être dérangés dans nos conceptions; connaître, mais sans
bousculade dans nos croyances; découvrir, sans électrochoc dans nos
certitudes. Ce qui ne fait qu’engendrer un véritable mouvement de
standardisation des comportements, de mise en conformité des conduites, de
calibrage des pratiques et des productions sociales et culturelles.
Pour une liberté intellectuelle, quelle résistance opposer à un tel
système opprimant et sclérosant ? La connaissance réelle ne devient-elle pas
superfétatoire dans cet environnement ? Quelles fonctions ont les
sciences, et particulièrement celles de l’homme ? Quel sens pour la recherche
dans ce domaine, qui se doit d’être efficace et rentable ? Quelle place et
quel rôle pour le savant ? Enfin, quelle considération pour l’engagement
de celui-ci sur des sujets qui dérangent le collectif comme le politique ?
La patience, la pugnacité, le talent ne seront pas des qualités suffisantes
face à l’argument économique, arrogant subterfuge de ces temps
technocratiques. L’autorité préférant les discours qui maintiennent la tranquillité
des ignorances et la docilité des évidences, pour une meilleure
manipulation des consciences.
Larecherche scientifique, comme pratique ; l’«objet» d’études, en
tant que phénomène observé; lescientifique, acteur de l’activité
processuelle qu’est la démarche scientifique et auteur de la mise en forme de
laconnaissance, vont être mobilisés et s’organiser au sein et à partir
d’uncontextesocial, culturel, politique, technique et économique.
Chacun de ces éléments est enraciné dans le social, porteur d’un habitus,
traversé par les valeurs caractéristiques dont le contexte est composé.
Chacun est une production de ce contexte auquel ni le savant, ni les objets de
sa pratique, ni le sujet étudié n’échappent. Mieux que de vouloir s’en
affranchir radicalement en arguant d’une objectivité, qui se veut être une
position la moins subjective possible, l’explicitation de la démarche, qui
participe de la production de la connaissance, comme sociologie de la
connaissance, donnera au scientifique cette honnêteté intellectuelle
indispensable.
Les valeurs caractéristiques du contexte, cadre de référence,
structurent la société, mobilisant et organisant les individus dans l’action. Ces
valeurs sont les croyances, les conceptions, les idéologies, les
représentations ; les lois, les règles, les normes et les usages ; les langages ; le choix
des objets techniques et de leur utilisation ; les relations hiérarchisées ; les
manières de faire et de penser. Autant de critères qui correspondent à
des systèmes de signification et de structuration des comportements
particuliers d’une société – dont la construction et la définition de son
identité dépendent de son propre système d’interprétation.
De telles valeurs génératrices répondent à une conception de
l’organisation sociale et, à travers elle, nous pensons lire et saisir le
monde – tel que nous pensons qu’il est et voulons qu’il soit. Elles entrent
dans la « logique » de la société qui les fabrique à son tour.
L’étude développée dans l’ouvrage de Charles Gueboguo met en
tension le sida et la sexualité – une sexualité conjuguée au pluriel. En la
traitant par une approche socio-sémiotique des communications de
prévention à partir de 1987 jusqu’à nos jours, il nous rappelle la présence de
deux contextes : celui de l’Afrique en général et du Cameroun en
particulier d’une part –qui comporte des spécificités sur le plan géographique,
écologique, historique, sociologique, culturel et esthétique – et celui de la
science d’autre part, avec les principes qui en gouvernent le
fonctionnement :les manières de procéder, les moyens et outils mobilisés,
l’ensemble des procédures ordonnées et finalisées.
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C’est par cette mise en tension des aspects développés et dans le
déroulement de son étude au sein de ces contextes que l’auteur a su
aborder un tel sujet dans sa complexité: non pas sous l’angle d’une vision
linéaire, séquentielle, parcellaire, mais par une vision
multidimensionnelle, tenant compte du maillage d’un ensemble d’éléments,
intrinsèquement liés : les différentes réalités, les aspects contradictoires, les logiques
spécifiques, les incertitudes, les antagonismes, les ambiguïtés.
Charles Gueboguo traite de manière remarquable un sujet aux
facettes multiples ; un sujet délicat à cause des tabous qui l’enveloppent. Il a le
mérite de l’aborder avec rigueur et pertinence, pour une praxis sociale,
rendant lisible et intelligible cette complexité évoquée. Nous n’ignorons
pas combien le sida est une réelle préoccupation sanitaire et sociale en
Afrique, et nécessite la mise en place de politiques publiques, de manière
urgente, sans relever de préjugés.
Un tel travail, courageux de la part d’un jeune chercheur et fait avec
une réelle honnêteté intellectuelle, ne peut qu’être salué.
François Simonet
Docteur en Sciences humaines
Université de Pau (France)
Membre du GREFED
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Avant-propos
Pour mieux saisir l’objet “communications
de prévention” : variations autour
du concept de “publicité”
Bien que les chercheurs soient parvenus à rendre le virus du sida
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inactif dans le corps à travers les antirétroviraux, il n’existe toujours
pas de vaccin. Faute de thérapie adéquate et vu qu’il continue de
décimer les populations, surtout dans les pays en développement, le seul
moyen efficace reste la prévention pour lutter contre la pandémie.
L’option la plus récurrente observée estla prévention àtraversles
médiasparle biaisde la publicité. Nouslasynthétisonspar