Sociocritique du roman gabonais
290 pages
Français

Sociocritique du roman gabonais , livre ebook

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290 pages
Français

Description

La sociocritique apparaît comme la perspective d'analyse qui cerne le mieux la question du social dans le texte littéraire : parce que plus élaborée et plus formalisée. L'originalité de l'étude présente, c'est qu'elle ouvre la voie à l'analyse d'une marque du social dans le texte qu'elle a su identifier : l' « oralité ». Elle s'appuie essentiellement sur la théorie sociocritique appliquée à six œuvres romanesques gabonaises : G'amàrakano (1983), Fureur et cris de Femmes (1989), La mouche et la glu (1984), Biboubouah : chroniques équatoriales (1985), Au bout du silence (1985), Les Matitis (1992).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2017
Nombre de lectures 83
EAN13 9782140027628
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hémery-Hervais SIMA EYI
Sociocritique du roman gabonais
De la méthode à l’analyse du texte
Préface de Marc Angenot
Sociocritique du roman gabonais
De la méthode à l’analyse du texte
Critiques littéraires Collection fondée par Maguy Albet Dernières parutions Jihad BAHSOUN,L’islam dans les littératures francophones du Maghreb, du Proche-Orient et du Moyen-Orient.Essais de réinterprétation, 2016.Dorothée CATOEN-COOCHE,Pierre Jean Jouve. Transtextualité biblique et religion dans l’œuvre romanesque, 2016.Alléby Serge Pacome MAMBO, Expériences du monde sensible dans la littérature. Description et procès de signification chez Claude Simon et Emmanuel Dongala, 2016. Ya WEN,Baudelaire et la nouvelle poésie chinoise, 2016. Christopher CAVALLO,Hervé Guibert : Formes du fantasme, 2016. Audrey OGES,: ÉtudeViolences coloniales et écriture de la transgression des œuvres de Déwé Görödé et Chantal Spitz, 2016. Jihad BAHSOUN,Réécriture et création dansLa Migration des cœurs de Maryse Condé, 2016. Khadija KHALIFE,Les autobiographies de Julien Green et de Michel Leiris. Approches thématique et générique,2015. Isabelle CHOL et Wafa GHORBEL,L’hétérogène dans les littératures de langue française, 2015. Amadou OUEDRAOGO,L’imaginaire dans l’esthétique romanesque de Jean-Marie Adiaffi, Une lecture de La carte d’identité, 2015. Irene IVANTCHEVA-MERJANSKA,Écrire dans la langue de l’autre. Assia Djebar et Julia Kristeva, 2015. Magali RENOUF,Surréalisme africain et surréalisme français, 2015. Hideki YOSHIZAWA,Pierre Drieu la Rochelle. Genèse de sa « voix » littéraire (1918-1927), 2015. Élodie Carine TANG,Le roman féminin francophone de la migration. Émergence et identité, 2015. Mamadou DAHMED,Le héros monstrueux. Une lecture psychanalytique du personnage romanesque de Stendhal, 2015.
Hémery-Hervais SIMAEYI
Sociocritique du roman gabonais
De la méthode à l’analyse du texte
Préface de Marc ANGENOT
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com ISBN : 978-2-343-11110-0 EAN :9782343111100
« Je propose de considérer les limites de l'analyse sociocritique qui considère le littéraire comme un "objet" afin d'établir un mouvement critique entre le texte et la société ».
PhilippeDESAN
PRÉFACE
C’est un grand plaisir que de faire précéder l’ouvrage d’Hémery-Hervais Sima Eyi de quelques mots de préface.C’est un honneur que je dois sans nul doute à ma qualité de théoricien, parmi plusieurs autres, de la sociocritique de langue française etde l’analyse du discours. Toutefois, ce que je souhaite mettre en lumière et souligner dans ces quelques lignes, ce n’est pas tant la filiation théorique dont se réclame l’auteur du livre qu’on va lire –filiation dont il fait du reste la synthèse de façon approfondie, limpide et exemplaire au début de son étude,c’est l’originalité perspicace de latranspositionqu’il opère des questionnements et des paradigmes sociocritiques à un objet neuf, celui d’une littérature émergente. L’étude de M. Sima Eyi sur le roman gabonais fait apparaître une rencontre pleine de potentiel entre une approche et un objet, et elle en tire tout le parti possible.
D’une part,nous avons une problématique complexe, développée naguère par une poignée de chercheurs de langue française, dispersés entre Paris, Montpellier, Liège, Mannheim, Varsovie, Tel-Aviv, Montréal, Québec et autres lieux, spécialistes pour la plupart de la prose littéraire moderne ou plutôt, devrais-je dire, nous avons un ensemble, plus ou moins convergent et plus ou moins divergent aussi, de démarches et de problématiques nouvelles qui n’avaient en commun qu’une profonde et double insatisfaction : insatisfaction à l’égard des approches formalistes alors prédominantes dans les études littéraires etinsatisfaction non moindre envers les “sociologies littéraires” spéculatives (non moins que dogmatiques), issues de Georg Lukàcs, particulièrement insensibles à la matérialité langagière des textes et à la circulation des discours.
Dans la perspective à contre-courant de ces chercheurs qui, isolés d’abord, ont fini par se connaître, par échanger leurs réflexions et s’apprécier,la théorie de l'intertextualité, développée dans les années 1970 à partir de la pensée bakhtinienne, a été décisive. Le développement de «lectures intertextuelles» est venu troubler toutes sortes de schémas vectoriels qui allaient de la classe où de l'époque à l'auteur, de l'auteur à l'œuvre, de la référence empirique à son «expression», de la source à l'influence, et elle a radicalement mis en question, pour les textes eux-mêmes, leur clôture et leur linéarité, d'une majuscule à un point final. Les analyses intertextuelles ont développé, à l'écoute de Bakhtine, des problématiques perspicaces de la multiplicité des voix et de l'hétérogène.
D’une autre part, nous avons le fait même du roman gabonais, l’émergence, éminemment problématique, d’une littérature narrative, toute récente qui devait tout à la fois s’inventer ses techniques, trouver sa voix non moins que sa voie, mais aussi et du même coup se trouver des lecteurs, se donner une légitimité, affirmer un mandat de dire son monde propre et de
transcrire la rumeur du discours social. Une littérature qui devaits’affronterà sa société et se mettre en devoir de faire ce que le roman a toujours fait, depuis les temps de Balzac et de Stendhal, regarder et écouter le monde et le “refléter” dans des textes. Le roman gabonais, œuvre de quelques romanciers isolés et dispersés d’abord, d’“amateurs” pour tout dire, par la nature des choses, écrivains pour la plupart issus du monde de l’enseignement, avait tout à faire: d’abord à se bricoler une esthétique, une mécanique propre d’écoute du discours social, mais il lui fallait aussi bien se créer un lectorat et se trouver un statut dans une société où les journaux ne parlent pas de vous, où les pouvoirs officiels ne semblent guère d’abord intéressés et où, notamment, l’institution académique demeurait parfaitement indifférente.
C’est de cette rencontre créative entre une approche théorique, développée dans le vieux monde, et un objet nouveau et hautement problématique que résulte le livre passionnant de Sima Eyi. L’auteur est particulièrement qualifié pour assurer la fusion entre eux ; quelques mots sur son parcours pourront intéresser le lecteur.
Fils d’un inspecteur de l’éducation nationale qui a d’abord enseigné les lettres classiques, “excellent élève” produit de l’école protestante (le Presbyterian Church Baraka Station), diplômé de l’Université Omar-Bongo, Sima Eyi se retrouve, un peu par hasard, admet-il, à l’Université Laval de Québec en 1992 où Fernando Lambert lui fait découvrir la sociocritique et, du même mouvement, l’invite à s’intéresser à cette littérature naissante de son pays, à ce roman gabonais dont Sima Eyi soupçonnait à peine l’existence –ou de l’intérêt de laquelle il n’était en tout cas pas a prioriconvaincu. Quelques études thématiques, il est vrai, avaient touché quelques mots de cette production locale, mais tout était à faire.
Un heureux hasard suivi d’un travail rigoureux, d’une réflexion personnelle féconde va faire de Sima Eyi le pionnier de ce champ nouveau et lui mettre en main la méthodologie dont il se réclame et qui me semble s’y appliquer avec bonheur. Sans doute, les études savantes des littératures africaines de langue française sont-elles plus avancées dans quelques pays voisins, Sénégal, Cameroun, Côte-d’Ivoire. Néanmoins, c’est toute la production afro-francophone qui appelle une problématique propre, adaptée, problématique qui rende justice à son potentiel et qui rende raison de sa fidélité d’«écoute sociale». C’est ici qu’apparemment la sociocritique, telle que transposée et adaptée par l’auteur, démontre sa pertinence heuristique.
À l’été de 1993, Sima Eyi se met à acheter tout ce qu’il peut trouver de romans gabonais et il se met à l’œuvre. En 1994, nous nous rencontrons dans un colloque fameux à Québec où débattent avec chaleur Claude Duchet, le pionnier de la sociocritique, Isabelle Tournier, Régine Robin, Jacques Dubois, Józef Kwaterko, Denis Saint-Jacques, Alain Viala et j’en passe, –fut ce d’ailleurs une des rares circonstances où le plus grand nombre des tenants de la sociocritique se sont trouvé réunis. Un stage ultérieur à Paris VIII sous la
direction de Claude Duchet permet à notre auteur d’approfondir les questions théoriques. Nommé assistant, à l’Université Laval, du professeur Alonzo LeBlanc, notre auteur soutient en 1997 la thèse dont le présent ouvrage est issu.
Parcours exemplaire et circonstances favorables qui permettent à Sima Eyi d’aller de l’avant. Il a mis au point un enseignement de sociocritique, théorie et pratique, à Libreville. Il a convaincu les autorités académiques de créer le CELIG, le Centre d’études en littérature gabonaise et d’analyse du discours, entreprise d’observation et de réflexion savantes sur la littérature nationale qui n’a pas de modèle dans les pays voisins et qui semble prometteuse. Les romanciers gabonais eux-mêmes ne sont pas les derniers à apprécier la reconnaissance que cette mise sur pied comporte et à se trouver stimulés par les analyses que les étudiants développent sur leurs œuvres.On lira les chapitres successifs, les analysessi diverses de ce livre, qu’elles portent sur l’inscription de l’oralité, sur la transposition en français des mots des langues du terroir gabonais, sur la transcription des proverbes, de la chanson, sur l’image de la femme et ses rôles traditionnels, sur l’école, les confessions religieuses, sur le sociogramme du pays... Je pense que ces analyses abondantes sont perspicaces autant que convaincantes, et enfin, didactiquement claires et précises, qu’elles vont stimuler d’autres recherches ultérieures. Je souhaite à cette étude pionnière tout le succès qu’elle mérite.Marc ANGENOT Montréalavril 2007
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