Sur le vif
374 pages
Français

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Description

Les jeunes officiers des Affaires musulmanes comme les diplomates fraîchement nommés il y a 40 ans étaient encouragés par leurs chefs à rédiger certaines dépêches d'ordre ethnographique, sociologique ou culturel pour mieux faire connaître le pays de leur résidence. Ce sont ces "dépêches oubliées" qui sont livrées ici, qui se rapportent d'abord à la région de Tindouf et de la Seguiet Al Hamra puis à la Mauritanie nouvellement indépendante pour passer au Soudan, en Egypte et enfin au Yémen.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 386
EAN13 9782336268354
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Là-bas
dirigée par Jérôme MARTIN
Déjà parus :
Bruno LECOQUIERRE, Parcourir la terre, 2007.
Eric DESCHAMPS, La cuisine des révoltés du Bounty, 2007.
J. A. MEIJN VAN SPANBROEK, Le voyage d’un gentilhomme d’ambassade d’Utrech à Constantinople. Texte présenté et annoté par C. VIGNE, 2007.
Louis GIGOUT, Syracuse, 2007.
Aline DUREL, L’imaginaire des épices, 2006.
Henri BOURDEREAU, Des hommes, des ports , des femmes , 2006.
Gérard PERRIER, Le pays des mille eaux, 2006.
Fabien LACOUDRE, Une saison en Bolivie, 2006.
Arnaud Nouï, Beijing Baby, 2005.
Sur le vif
Dépêches oubliées De la Mauritanie au Yémen

Marcel G. Laugel
© L’HARMATTAN, 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296068827
EAN : 9782296068827
Sommaire
Collection Là-bas Page de titre Page de Copyright Préface Tindouf et sa région Droit coutumier à Tindouf Histoires de chameaux Monographie de Tindouf De l’autorité spirituelle des Rois du Maroc en Mauritanie L’Islam en Mauritanie Voyage en Adrar Boutilimit Controverse autour de la dépouille du Mahdi Du 75ème anniversaire de la bataille d’Omdurman Voyage à Kassala, L’art personnel Nouba Le Christianisme au Soudan Hadendawah ou « Fuzzi Wuzzi » Les principales tribus nilotiques Baïram au Caire Note sur la ville de Khartoum Mort d’Oum Kalsoum, ou le monde arabe en deuil Géographie de l’Egypte Al Azhar Le sucre en Egypte Les soucis du citoyen « Abdel Tawab » Les soucis d’« Oum Mohamed » L’usine de filature et tissage « Misr » de Mehallah el Koubra La vie d’un petit ouvrier du Caire La vie d’un petit possédant agricole Centenaire d’« Al Ahram » Siwa De la nouvelle vallée Les réflexions d’un combattant de deuxième classe Yasser Arafat ou Abou Ammar Le corps de Saint Jean-Baptiste retrouvé ? Les couvents coptes de Wadi Natroun Suakin Géographie et peuples du Soudan Allocution prononcée à l’occasion de l’inauguration de l’exposition rétrospective sur le Général De Gaulle La route de l’exode Kawa, le Chef Kurdes, nos frères Un peuple sans sourires Le retour La route Hamilton Jalal, Hero Qalaat-Dizeh Les tribus au Yémen Réflexions sur le Yémen Thula - (45 km de Sanaa, 2700 m d’altitude) Les paysages en terrasse du fief des Bani Mattar et des Hay Mattayn Le Musée National de Sanaa Le Palais Présidentiel Le Palais Républicain Le Palais des Hôtes Kadi Dahr
A Carmen mon épouse A mes enfants, Anne, François, Marie-Christine, Michèle À Violette
Préface
D’un vieux carton poussiéreux, résidu d’un des multiples déménagements d’une carrière passée à l’étranger, comme une vieille relique oubliée dans un coin de grenier, je retire notes et dépêches qui me paraissent d’un autre âge. Leur lecture me replonge, avec quelle émotion, dans une période qui s’étale sur 40 ans, puisque le premier texte date de 1953 et le dernier de 1993. Le style, souvent naïf, essentiellement descriptif, se veut simple. Le récit a pour but d’informer l’administration. Ce sont des sujets d’ordre ethnographique, sociologique ou culturel. Rien de politique dans ces lignes.
Avec le recul, je me pose la question : qui a pu bien lire ces « dépêches », genre qu’on ne rédige plus à l’heure des télégrammes d’analyse de situations sensibles ? Peut-être des « ambassadeurs employeurs » parce qu’à l’époque, ils étaient chargés de les signer. Elles leur étaient soumises la veille de la « valise » : on pouvait savoir si elles étaient lues quand, les renvoyant à leurs auteurs, des mots et des phrases avaient été changés. Il faut reconnaître, cependant, que rares étaient les corrections de style puisqu’il ne s’agissait pas d’analyses politiques, mais simplement d’anecdotes intéressantes que l’Ambassadeur lisait sans doute avec un sourire amusé et qu’il rendait à son rédacteur sans aucun commentaire. La dépêche partait par la valise au Quai d’Orsay où, en principe, à l’arrivée, elle était lue par l’agent du Service auquel elle s’adressait. C’était pour moi, soit le Service Afrique quand elle provenait par exemple du Soudan, soit Afrique du Nord — Moyen Orient, quant elle arrivait d’un pays arabe de cette zone. Mais, en 48 ans de services, je n’en ai jamais entendu parler.
Si, cependant, une fois. J’assurais l’intérim de Chef de Poste de Mascat (Oman), l’Ambassadeur en titre ayant dû être rapatrié sanitaire. J’étais alors Premier Secrétaire au Caire. Après quarante jours, un autre agent du Département vint me remplacer. Je ne citerai pas son nom : c’était un arabisant extraordinaire qui, non content d’utiliser l’arabe moderne et classique de la télévision et de la presse qu’il connaissait parfaitement, pratiquait tous les dialectes d’Afrique du Nord et de la péninsule arabe qu’il parlait avec une aisance stupéfiante ! J’étais devant lui en constante admiration, et nos conversations étaient savoureuses. Un jour nous étions venus à nous interroger si le Quai, c’est-à-dire notre Direction générale, nous connaissait. Mon ami ne se faisait guère d’illusion sur son cas. Certes, il était connu des arabisants, étant donné sa science en matière linguistique, mais les arabophones à l’époque étaient peu nombreux ! En revanche, me dit-il : « toi tu es connu ». Étonnement non feint de ma part : « pourquoi » ? « Pour la qualité de tes dépêches, mais surtout à cause d’un texte que je te laisse deviner ». Je lui citais alors tous les rapports à caractère politique que j’avais rédigés à partir du Soudan et du Caire, mes deux derniers postes. Il me répondit chaque fois par la négative pour, en fin de compte, m’avouer que c’était la dépêche sur « La mort d’Oum Kalsoum ».
Dans l’énumération que je venais de lui faire, j’avais évidemment oublié de lui parler d’un texte qui, pour moi, ne représentait aucun intérêt majeur. Certes, cela tenait du hasard. La dépêche s’était trouvée sur la pile des documents arrivés du Caire par la valise. Le directeur d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, Ambassadeur respectable spécialiste des pays arabes et notamment de la Syrie, était très au courant de sa zone. Sans doute, en jetant un premier coup d’oeil sur ce texte, il n’aurait pas continué à le lire, si précisément, il n’avait pas été d’actualité. Il le lut, et ne trouvant personne autour de lui, sortit de son bureau pour aller demander à ses adjoints qui était le rédacteur du papier signé par l’Ambassadeur, mais dont on pouvait deviner qu’il n’en était pas le rédacteur. Mes initiales en tête de page auraient pu le mettre sur la piste, mais cela ne lui disait rien. Tombant sur mon ami, il comprit qui j’étais et ajouta : « Voilà le type même de dépêche que je souhaiterais lire tout le temps ! ». En racontant cette histoire très anecdotique, j’ai une pensée émue pour Oum Kalsoum, cette grande dame de la chanson arabe à la voix inimitable.
Une question m’obsède cependant. Pourquoi publier des textes aussi vieux dans le temps, alors que le monde a beaucoup évolué ? ‘? Dans quelle mesure, par exemple, les Réguibat suivent encore leur droit coutumier ? Sont-ils restés ces grands nomades, dont la vie consistait à parcourir mille kilomètres par an avec leurs familles à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux ? La sécheresse n’a-t-elle pas décimé leur cheptel ? Ne se sont-ils pas sédentarisés autour des agglomérations algériennes ou mauritaniennes ? Leurs coutumes ancestrales n’ont-elles pas évolué à la suite d’une mondialisation plus subie que désirée et de l’arrivée de transistors et de moyens de communications de notre siècle. Dans ce même ordre d’idées quid de l’évolution des tribus nilotiques, Nuer, Dinka, Chilouk, des populations des monts Nuba que l’Islam a dû « habiller » ? Les Fuzzi Wuzi ou Hadendawah ont-ils gardé leur magnifique chevelure ? Et El-Azhar, cette université prestigieuse, n’a-t-elle pas évolué en 40 ans ? Certainement, sur tous ces sujets, ces dépêches vont apparaître obsolètes, mais elles représentent un témoignage véc

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