Survivre
234 pages
Français

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Description

La question de l'Origine et celle de l'Identité sont particulièrement présentes de nos jours. Nous savons tout le parti que Freud a su tirer, à travers "le complexe d'OEdipe", de l'exploitation d'un fragment du mythe d'OEdipe. Dans cet ouvrage l'auteur se demande quels bénéfices l'art-thérapie, et plus particulièrement l'art transformationnel, peuvent espérer d'un questionnement et d'une mise en jeu de l'entièreté du mythe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2013
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336672526
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e_couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-67252-6
Collection Arts : thérapie
Dirigée par Henri Saigre
La collection veut contribuer au large débat qui traverse les différentes orientations de l’art-thérapie et de l’art transformationnel. Elle s’intéresse, sans dogmatisme, à leur histoire ainsi qu’à l’expression des fondamentaux de leurs différentes écoles de pensée, à l’écoute des pratiques singulières, à la relation des colloques et des congrès où se brassent les idées, à leur dimension sociopolitique. Elle souhaite également, en publiant des monographies, continuer à questionner les rapports entre l’art et la folie.
Déjà parus
Nicole Derda et Yves Lefebvre (ouvrage collectif), Art-thérapeute en écriture , 2013.
Bela Mitricova-Middelbos, Schizophrénie et création artistique , 2013.
Isabelle Schenkel, Le Clown thérapeute , 2013.
Jimi B.Vialaret, L’arthérapie d’un lien art et médecine : Manuel du futur étudiant (vol.1), Prolégomènes, références, typologies (vol.2), Ethique, esthétique, sollicitude (vol.3), Créativité, juridisme, épistémologie (vol.4), 2012.
Henri Saigre (ouvrage collectif), Manuel d’art transformationnel, Quelques fondamentaux et expériences cliniques du MAT , 2011.
André Fertier, Musicothérapie, Fantasmes et réalités , 2011. Claude Lorin, Guérir par le théâtre thérapeutique, Essai de psychodrame existentiel , 2010.
Henri Saigre, Deviens qui tu seras , 2009.
A paraître
Jean-Luc Sudres (ouvrage collectif), Les Bâtisseurs de la psychopathologie de l’expression et de l’art-thérapie .
Titre
Préambule
En guise d’avertissement nous souhaitons mettre en garde le lecteur : les propos qui vont suivre sont tributaires de notre angle de visée. Nous voulons dire qu’il ne faut pas les entendre dans une absolue vérité, laquelle en tant que telle n’existe pas.
Paul Veyne, dans Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? s’était proposé « d’étudier la pluralité des modalités de croyance : croire sur parole, croire d’expérience… »
Parler de croyances sous-entend parler de vérités. Or que sont nos vérités sinon le produit de nos imaginations ? Selon les préoccupations des époques les objets de la vérité changent.
Par ailleurs ne tenons-nous pas pour vrai ce que nous appelons des fictions ? Alice au pays des Merveilles n’est-elle pas vraie lorsque nous entrons nous-mêmes en ce pays ?
L’imagination est faculté de transcendance qui nous permet de donner forme à notre monde plutôt que d’en être les esclaves. « Les hommes ne trouvent pas la vérité : ils la font, comme ils font leur histoire… » (P. Veyne, op.cit. p.12).
À partir de quoi, libre à nous de tenir la mythologie pour contes à dormir debout, ou bien de nous demander ce que le mythe veut nous dire sous la tradition du discours. Si nous optons pour cette démarche, encore faudra-t-il vérifier si nous n’y voulons entendre qu’allégories ou toute autre chose.
Admettons que « vérité » peut dire bien des choses, de la vérité historique à la littérature fictionnelle.
Nous pouvons en effet considérer le temps de la mythologie comme daté, s’inscrivant alors dans l’évolution d’une pensée qui sortait progressivement de sa préhistoire et de l’obscurantisme. Nous introduisons ainsi la mythologie dans l’espace historique.
Nous pouvons tout aussi bien inscrire la mythologie dans un espace parallèle, différent de l’espace de la réalité historienne. Lorsque nous entrons dans L’Odyssée , nous ne « perdons pas le nord », comme on dit, nous changeons seulement de boussole. L’important est juste de le savoir. Les enfants croient au Père Noël sans en être dupes, et savent bien que les cadeaux proviennent des parents. Les « vérités » d’Homère, autant que celles d’Einstein, sont d’abord filles de leur imagination, et non des sciences exactes.
La littérature mythologique est, pour Thucydide, Pausanias ou Saint-Augustin, littérature généalogique, une historiographie, alors que nous allons l’interroger comme aitia , comme cherchant réponse à la question de notre origine, avec ce qui en découle, une mise en place de l’ordre du monde.
Nous poserons donc que « la foi dans les mythes est l’acceptation d’événements inauthentiques et inventés ». Or même ceux qui rejettent le merveilleux s’accordent pour reconnaître aux légendes un fond de vérité. Bergson pensait que la fabulation a une fonction vitale.
Mais peut-on parler de ce qui n’existe pas ? Cela équivaut à ranger Homère et les poètes au nombre des fous, à moins qu’à la suite de Parménide, de Platon et de Heidegger nous acceptions ce paradoxe : pour parler de ce qui n’est pas, il faut que ce qui n’est pas soit.
En soutenant que la vérité est fille de l’imagination nous disons que nous fabriquons les vérités auxquelles nous croyons, et que ce n’est pas la réalité qui nous fait croire. Le mythe, en tant que fiction, est faux, mais l’imagination qui lui a donné vie est vraie. Le mythe n’en est qu’une production. Ni Nietzsche ni Foucault ne nous contrediraient lorsque nous rappelons que « la vérité est que la vérité varie ». Aussi bien nous espérons que nos propos ne choqueront ni ne blesseront les uns ou les autres sur leurs chemins de vérités. Nous ne proposons qu’un éclairage. Il ne tend pas à instaurer un programme plus vrai que d’autres. Chacun sur ce sujet se conduit comme bon lui semble. Et ce que nous avançons, sans être faux, n’est pas davantage vrai.
Nous nous proposons de définir ce que nous entendons par mythologie ; puis, à partir du Mythe d’Œdipe, dont Freud n’a retenu que l’accessoire, bien qu’il ouvre sur la question fondamentale de l’origine, nous chercherons pourquoi, alors que les monothéismes semblaient avoir répondu à la question, de nouvelles mythologies ont vu le jour.
Enfin nous questionnerons l’art-thérapie, dans sa dimension transformationnelle, afin de vérifier dans quelle mesure elle peut s’appuyer sur les mythes d’origine pour offrir de nouvelles perspectives à nos âmes en souffrance.
Définitions
Nous pouvons nous demander pour quelles raisons l’homme a eu, et a encore besoin, de s’inventer des mythes et des mythologies. L’émotion suscitée par la mort de personnes telles que Michael Jackson en témoigne amplement.
Pour répondre à cette question il convient d’abord de définir ce que nous comprenons sous les termes de mythe et de mythologie.
Le mot mythe provient du grec μύθος, dont le dictionnaire d’A. Bailly donne les définitions suivantes : parole, discours, sujet du discours. Ce discours pouvant être un discours public, un récit, une rumeur, une nouvelle, un message, un dialogue, une conversation, un entretien, un conseil, un ordre, une prescription, une résolution, une décision, un projet.
Notons qu’après Homère μύθος devient fable, légende, récit non historique, mythe, puis récit fabuleux, conte, apologue.
Au passage nous pouvons être surpris lorsque nous remarquons que le sens premier de μύθος est parole, de même que nous allons pouvoir constater que le sens premier de λόγος est également parole.
La mythologie serait-elle donc une parole concernant la parole ?
La langue grecque ancienne est une pensée qui va son chemin. Observons combien la définition donnée par A. Bailly est évolutive : elle paraît juxtaposer le réel et l’irréel… Ainsi une rumeur est un bruit qui court, dont le caractère de fiabilité reste à prouver.
Nous pouvons parfaitement supposer l’existence d’une parole historique qui relaterait la réalité des faits, et celle d’une parole poétique qui imaginerait, et qui serait alors, par nature, créatrice de surréalité.
Or c’est à partir d’Homère que μύθος devient parole fertile, que le μύθος devient mythe.
Lors d’un entretien, Jean Giono confie à Pierre Citron l’importance qu’avait pour lui L’Odyssée . Il était alors employé de banque et, de ce fait, tributaire d’un monde clos bien réel, voire trop. « C’est cette Odyssée bleue et verte, toute mouillée des bavures de l’eau, que j’allais lire en colline pour me calmer le cœur » (J. Giono, Préface à l’édition originale de Naissance de l’Odyssée, 1930). C’est ainsi que, pour se calmer le cœur , pour respirer et s’échapper de l’emmurement qu’il éprouvait, Giono entre dans l’univers du mythe, et va construire, tel Homère, et tout en s’y référant, une autre histoire, une parole ouvrante .
Quant au mot grec λόγος n’est-il pas la parole par excellence ? A. Bailly, qui en énumère les sens, propose une subdivision en parole et raison.
Pour ce qui est de la parole il s’agit d’abord des mots, d’où le langage dans ses applications diverses : ce qu’on dit, la sentence, l’exemple… mais aussi la décision, la condition, la promesse, le prétexte, l’argument, l’ordre… Le logos s’applique également à la mention, à la renommée, à la réputation, au bruit qui court… et encore à l’entretien, à la conversation, au récit, au discours… sans oublier pour autant la révélation divine…
Pour ce qui est de la raison le logos qui est faculté de raisonner s’apparente à l’intelligence et au bon sens, au fondement, au jugement, à l’estime… de même à la proportion et à l’analogie, à l’explication, au compte-rendu…
Nous voyons que, si mythe et logos sont paroles, celles-ci semblent se différencier progressivement, laissant le soin au logos de rendre compte et d’expliquer, et demandant au mythe d’imaginer. Dans cette double rencontre pourra s’opérer une conjointure existentielle. Songeons à Heidegger parlant de la parole comme « au-dessus de ce qu’on en pourrait dire. »
Il en découle que la mythologie semble bien être une parole sur les mythes, autrement dit une tentative d’explication du récit fabuleux, un discours sur la parole d’imagination.
À partir de quoi nous voyons que les mythologues orientent différemment leurs recherches, selon qu’ils étudient la mythologie comme discours sur un ensemble de mythes, ou qu’ils la considèrent comme étude du contenu de ces mythes.
Ava

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