Tant que je vivrai
233 pages
Français
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Description

Septembre 1939. Frania Eisenbach a 13 ans lorsque l'armée allemande envahit la Pologne. Son père et plus de soixante membres de sa famille ont disparu dans la tourmente nazie. Meurtrie à jamais par l'enfer du ghetto et de la vie concentrationnaire, c'est en France que Frania, réfugiée, choisit de s'installer. Elle attendra plus de cinquante ans avant de pouvoir témoigner. Elle participe à de nombreuses conférences, intervient sans relâche dans les collèges, les lycées et au sein de prisons. Sa force de conviction contribue à faire des jeunes, comme elle dit, des « passeurs de mémoire ». Un collège du Val d'Oise, à Ménucourt où elle se rend régulièrement, porte aujourd'hui son nom.

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Date de parution 23 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140141294
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frania EISENBACH HAVERLAND
TANT QUE JE VIVRAI TARNÓW, PLASZÓW, AUSCHWITZ-BIRKENAU ET AUTRES CAMPS
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© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-19529-2 EAN : 9782343195292
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À mon père, à ma mère et à mes deux frères assassinés par les nazis. En mémoire de mon mari qui aurait été heureux de voir paraître ce livre. À mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Frania
Un grand merci à tous ceux qui ont œuvré pour la réalisation de ce livre. Merci tout particulièrement à Christiane Joly pour son soutien et à Donatella Saulnier pour sa précieuse collaboration. Dany Boimare Dany Boimare, née en 1950, issue d'un milieu ouvrier, est vite confrontée aux réalités sociales, à l'injustice, qui font naître ses révoltes et son militantisme. C'est cette ouverture aux autres, cette écoute attentive qui la conduiront à prendre la plume pour écrire ce livre avecFrania Eisenbach Haverland.
PRÉFACE C’était une belle soirée de l’été 2009, à Houlgate. Nous allions, Bernadette et moi, à un spectacle où était mis en scèneLe journal d’Anne Franksa version intégrale dans (on sait que son père Otto, seul survivant, avait expurgé l’écrit de sa fille des fragments où elle évoquait la découverte de son corps adolescent et les conflits violents qui l’opposaient à sa mère). J’avais de la lecture duJournal, qui avait été offert par un oncle à 14 ans, un souvenir douloureux. Je n’avais pas pu le relire depuis. Ayant pris nos billets, j’entendis derrière moi une femme demander au régisseur s’il ne connaissait pas quelqu’un susceptible de la raccompagner après le spectacle. Je me retournai et proposai mon aide, qui fut acceptée. J’appris plus tard que Frania – au grand dam de ses enfants – fait a priori confiance à l’autre. Et ce n’est pas anodin quand on connaît son histoire! L’hiver suivant, après un long entretien téléphonique, nous convînmes d’un rendez-vous à Margency. Dans sa maison, je fus interloqué par cette étonnante composition picturale de Dany Boimare; ce fut la porte d’accès à son histoire. Il y eut très vite une profonde connivence que je ne sais expliquer : sa voix et son accent délicat, certes, mais aussi l’élégance, la pulsion de vie agrémentée d’humour? C’est, je crois, tout cela qui nous a profondément séduits et nous sommes repartis avec son livre offert et dédicacé. Le livre de Frania a une forte singularité : il ne s’agit pas, comme elle dit elle-même, de faire œuvre d’historien mais, par un témoignage sans pathos ni grandiloquence, de
donner à entendre un vécu subjectif qui constitue un complément indispensable aux exégèses historiques. Nous accompagnons Frania ainsi – j’aurais envie de dire physiquement – dans l’évocation du bonheur familial d’une famille juive intégrée à la société polonaise; les prémisses de l’antisémitisme, sa progression inexorable dans un contexte de pauvreté qui en tout temps amène les démagogues à rechercher un bouc émissaire, puis l’invasion allemande, avant l’instauration du ghetto à Tarnów, le transfert au camp de Plaszów avant l’infamie absolue d’Auschwitz. Elle évoque notamment sa sidération, lors des convois, en constatant, à travers les interstices du wagon à bestiaux, que « la vie insouciante continue ». Elle relate la nécessité psychique pour la survie, du rêve ou de la rêverie comme l’a bien explicité la psychanalyste Anne-Lise Stern, elle aussi rescapée d’Auschwitz, dans son livre,Le Savoir-déporté. À l’invitation de Normandie-Mémoire, à la veille du soixante-cinquième anniversaire de la libération des camps, ayant accompagné un groupe de collégiens et lycéens de Basse-Normandie, j’écrivais : « À quelques dizaines de kilomètres de Cracovie, une petite bourgade,Oświęcim, en allemand Auschwitz, ce mot imprononçable, le premier camp. Puis, non loin de là, dans une plaine immense, bordée d’un bois de bouleaux, blanche, sous un ciel bleu métal, balayé par un vent mordant, Auschwitz-Birkenau. Emmitouflés, les doigts gourds, après avoir longé la rampe de sélection, nous sommes dans ces baraquements préservés de l’effacement que voulaient les nazis, à leur déroute. Au fil du récit sobre, factuel, sans emphase, de Simon Igel, survivant qui nous accompagne, les têtes s’inclinent, le regard se tend vers le sol de terre battue. Il y

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