Travaux du laboratoire de psychologie physiologique à la Sorbonne (1892-1893)
220 pages
Français

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Travaux du laboratoire de psychologie physiologique à la Sorbonne (1892-1893) , livre ebook

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Description

Le résumé des recherches effectuées au sein du laboratoire de la Sorbonne pour les années 1892 et 1893 et publiées par Henry Beaunis et Alfred Binet dans un nouveau recueil périodique est ici présenté. Plusieurs thèmes dominent : l'audition colorée, la psychologie des calculateurs mentaux, la psychologie des joueurs d'échecs, la mesure des temps de réaction et la mesure de la mémoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 86
EAN13 9782296465114
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Travaux du laboratoire
de psychologie physiologique
à la Sorbonne
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55154-1
EAN : 9782296551541

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Henry BEAUNIS & Alfred BINET


Travaux du laboratoire
de psychologie physiologique
à la Sorbonne

(1892-1893)


Introduction de Serge NICOLAS


L’Harmattan
Collection Encyclopédie Psychologique
dirigée par Serge Nicolas

La psychologie est aujourd’hui la science fondamentale de l’homme moral. Son histoire a réellement commencé à être écrite au cours du XIX e siècle par des pionniers dont les œuvres sont encore souvent citées mais bien trop rarement lues et étudiées. L’objectif de cette encyclopédie est de rendre accessible au plus grand nombre ces écrits d’un autre siècle qui ont contribué à l’autonomie de la psychologie en tant que discipline scientifique. Cette collection, rassemblant les textes majeurs des plus grands psychologues, est orientée vers la réédition des ouvrages classiques de psychologie qu’il est difficile de se procurer aujourd’hui.

Du même auteur
A. BINET, Psychologie de la mémoire (Œuvres choisies I), 2003.
A. BINET, & Th. SIMON, Le premier test d’intelligence (O.C. II, 1905).
A. BINET, L’étude expérimentale de l’intelligence (1903), 2004.
A. BINET, & Th. SIMON, Le développement de l’intelligence (O.C. III, 1908).
A. BINET, La graphologie : Les révélations de l’écriture (1906), 2004.
A. BINET, La suggestibilité (1900), 2004.
A. BINET, & V. HENRI, La fatigue intellectuelle (1898), 2005.
A. BINET, Psychologie des grands calculateurs et joueurs d’échecs (1894)
A. BINET, La psychologie du raisonnement (1886), 2005.
A. BINET, L’âme et le corps (1905), 2005.
A. BINET, & Ch. FÉRÉ, Le magnétisme animal (1887), 2006.
A. BINET, Introduction à la psychologie expérimentale (1894), 2006.
A. BINET, & Th. SIMON, La mesure de développement de l’intelligence (1917).
A. BINET, Psychologie de la création littéraire (Œuvres Choisies IV), 2007.
A. BINET, & Th. SIMON, Les enfants anormaux (1907), 2008.
A. BINET, Etudes de psychologie expérimentale (1888), 2009.
A. BINET, Les idées modernes chez les enfants (1909), 2010.
A. BINET, La psychologie individuelle (Œuvres Choisies V), 2010.

Dernières parutions
J.-M. CHARCOT, Leçons sur les maladies du système nerveux (1872)
H. HELMHOLTZ, Optique physiologique (1856-1866) (3 vol.), 2009.
A. COMTE, Cours de philosophie positive (1830-1842) (3 vol.), 2009.
A. M. J. PUYSEGUR, Suite des mémoires… (1785), 2009.
V. COUSIN, De la méthode en psychologie (1826-1833), 2010.
W. JAMES, Habitude et mémoire (Œuvres choisies II), 2010.
W. JAMES, L’intelligence (Œuvres choisies III), 2010.
H. EBBINGHAUS, La mémoire (1885), 2010.
Le laboratoire de "Psychologie Physiologique" :
Les premières recherches expérimentales (1892-1893)
de psychologie à la Sorbonne


Fondation du laboratoire de psychologie de la Sorbonne (1889)

La nomination officielle de Théodule Ribot (1839-1916) à la Chaire de "Psychologie expérimentale et comparée" au Collège de France le 18 février 1888 a été le premier acte officiel dans la reconnaissance de la nouvelle psychologie en France {1} . Cependant aucun laboratoire n’avait été annexé à cette chaire et Ribot était un théoricien de la psychologie et non pas un expérimentaliste. Si officiellement la France n’avait pas encore à l’époque un laboratoire de psychologie, elle possédait des hommes qui, par leurs efforts, s’occupaient assidûment de cette question. Lors de la création en 1885 de la Société de Psychologie Physiologique , sous les auspices de Jean-Martin Charcot (1825-1893), on trouvait de nombreux personnages intéressés par la reconnaissance institutionnelle d’une nouvelle psychologie dégagée des questions métaphysiques. Parmi eux, il y avait le professeur de physiologie Henry Beaunis {2} (1830-1921), membre du fameux groupe de ’l’école de Nancy’ {3} . Dès 1876, ce dernier avait souligné dans un ouvrage sur la physiologie humaine {4} , et ce pour la première fois en France, l’importance de la psychologie scientifique :

"L’auteur n’a pas cru non plus que la physiologie dût laisser de côté, pour l’abandonner aux philosophes, la partie psychologique de la physiologie cérébrale ; pour lui, en effet, à l’exemple de l’école anglaise, la psychologie trouve dans la physiologie sa base la plus sûre et la plus solide ; aussi n’a-t-il pas craint de traiter, en s’appuyant sur les données physiologiques, les questions des sensations, des idées, du langage, de la conscience, de la volonté, etc., et si les limites de ce livre lui ont interdit de s’étendre sur ces sujets, il espère en avoir assez dit pour en préciser nettement les points essentiels. " (p.VII).

Ce médecin de formation n’avait pas depuis cette date abandonné l’idée de participer au développement de la psychologie scientifique. Intéressé à cette époque par la question de l’hypnose et de la suggestion, mais aussi brillant psycho-physiologiste, il avait aussi constaté, comme il l’écrit dans ses Mémoires inédits {5} , que la France était très en retard dans le domaine de la psychologie physiologique en comparaison de pays comme l’Allemagne ou les Etats-Unis. Il écrit ainsi :

"Si j’avais le malheur de parler à quelques-uns de mes camarades d’un laboratoire de psychologie, je constatais chez un certain nombre d’entre eux un véritable ahurissement comme si deux mots, psychologie et laboratoire , hurlaient d’être accouplés. J’étais honteux pour mon pays de le voir ainsi en retard sur les autres". (Beaunis, Mémoire inédits , p. 487).

Après avoir mûrement réfléchi à ce sujet, il se décida à en parler à Ribot en lui demandant s’il croyait que Louis Liard (1846-1917), alors Directeur de l’enseignement supérieur et défenseur avec l’administrateur du Collège de France Ernest Renan (1823-1892) de la psychologie scientifique, serait hostile à la création d’un laboratoire de psychologie physiologique, et s’il voulait se charger de l’interroger sur ce point. Ribot adopta tout de suite son idée et lui promit d’en parler à Liard dès qu’il en trouverait l’occasion.
La réponse de Ribot lui parvint le 21 juin 1888 avec une réponse favorable de Liard. Voici en substance un extrait de la lettre de Ribot adressée à Beaunis :

"Il a accueilli le projet de laboratoire de la manière la plus favorable, et m’a déclaré « que cela lui allait beaucoup ». Il serait certainement flatté que, lui, Directeur, le premier laboratoire de psychologie a été fondé. Mais « il n’a pas le sou ». Il croit, comme moi, qu’il faut le placer dans l’École des Hautes Etudes… Je vous engage à aller le voir quand vous serez à Paris (tous les jeudis de 2 heures à 4 heures). Il a besoin de causer avec vous de beaucoup de détails que je n’ai pu qu’effleurer. Mon impression finale, c’est que cela se fera, mais il faut un peu de patience… P.S. : J’oubliai de vous dire qu’il est très favorable, non seulement au projet, mais à vous. " (Beaunis, Mémoires inédits , p. 488).

Dans la démarche de Beaunis auprès de Ribot il y avait non seulement un intérêt scientifique et patriotique mais aussi une arrière pensée personnelle qu’il n’a pas cachée. En effet, il espérait bien un peu que, si le laboratoire se fondait, il aurait quelque chance d’en être nommé directeur. A son premier voyage à Paris, il alla trouver Liard, lui expliquant les raisons à l’appui de cette création. Liard, favorable au projet mais ne s’engageant pas formellement, lui demanda de lui apporter un mémoire succinct et un devis approximatif qui fut rédigé en quelques jours. L’espoir vint quand Ribot lui écrit ces quelques lignes le 8 juillet 1888 :

"Je suis très heureux d’apprendre que cette affaire marche sur des roulettes. Je crois que le mieux est de commencer le plus tôt possible et, puisque le laboratoire dépendra directement du ministère, tout sera très simple. " (Beaunis, Mémoires inédits , p. 489).

Cette création suscitait néanmoins des résistances, comme cela avait été le cas avec la chaire de Ribot au Collège de France, et il fallut garder l’affaire secrète le plus longtemps possible. Mais, malgré les précautions, la nouvelle se répandit. Il restait aussi la question épineuse du local ; le 6 août 1

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