Une sociologie de la petite ville
260 pages
Français

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Une sociologie de la petite ville , livre ebook

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Description

La modernité et les phénomènes urbains exercent des pressions fortes sur la petite ville : économiques, politiques, culturelles, foncières, environnementales. Il n'existerait pour la petite ville que deux logiques possibles mais nettement opposées : soit elle s'engouffrerait dans la modernité, avec le risque de perdre son identité, soit elle résisterait à ces frasques, avec le risque de rester sur le bord du chemin. Une petite ville hybride jonglant entre l'appropriation d'éléments modernes et la mobilisation d'imaginaires collectifs archaïques n'émergerait-elle pas ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296478824
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une sociologie de la petite ville
Du même auteur : La petite ville et ses jeunes, Paris, L’Harmattan, 2004. L’eau comme fait social : Transparence et opacité dans la gestion locale de l’eau, Paris, L’Harmattan, 2005 (en collaboration avec Corinne Berger). Inclusion et exclusion dans les petites villes:Le rôle de la culture locale, de la mémoire et de l’école,Paris, L’Harmattan, 2007.La terre comme objet de convoitise:Appropriation, exploitation, dégradation, Paris, L’Harmattan, 2008 (en collaboration avec Corinne Berger). La fin des petites villes : Une modernité envahissante, Paris, L’Harmattan, 2009. © L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55947-9 EAN : 9782296559479
Jean-Luc ROQUES
Une sociologie de la petite ville
Préface de Rémi Hess
Villes et Entreprises Collection dirigée par Alain Bourdin et Jean Rémy  La ville peut être abordée selon des points de vue différents : milieu résidentiel, milieu de travail, milieu de culture. Ceux-ci peuvent être entremêlés ou séparés. Il en va de même des groupes sociaux qui communiquent à travers ces divers types d'enjeux. La dimension économique n'est jamais absente, mais elle entre en tension avec la dimension politique. Ainsi peut-on aborder la conception urbanistique ou architecturale, l'évaluation des politiques sociales ou socio-économiques et les formes d'appropriation par divers acteurs. Pour répondre à ces interrogations, la collection rassemble deux types de textes. Les premiers s'appuient sur des recherches de terrain pour dégager une problématique d'analyse et d'interprétation. Les seconds, plus théoriques, partent de ces problématiques ; ce qui permet de créer un espace de comparaison entre des situations et des contextes différents. La collection souhaite promouvoir des comparaisons entre des aires culturelles et économiques différentes. Dernières parutions Pierre-Yves LÉO et Jean PHILIPPE (dir.),Villes moyennes et services aux entreprises, 2011.Monique RICHTER,Pour une réhabilitation de l'habitat créole à Mayotte, 2010. Guillemette PINCENT,La réhabilitation des quartiers précoloniaux dans les villes d’Asie centrale, 2009. Alessia DE BIASE et Monica CORALLI,Espaces en commun. Nouvelles formes de penser et d’habiter la ville, 2009. Jean-Luc ROQUES,La fin des petites villes, 2009. Carlos COLLANTES DIEZ,: entre métissage etLa ville africaine protestation, 2008. Nicolas LEMAS,Eugène Hénard et le futur urbain : quelle politique pour l’utopie ?,2008. Maurice GUARNAY & David ALBRECHT,La Ville en négociation. Une approche stratégique du développement urbain, 2008.
SOMMAIRE Remerciements.................................................................................... 7 Préface.................................................................................................... 9 Introduction........................................................................................ 25 Première partie : Les approches de la petite ville .................35Chapitre I : La petite ville sous l’angle d’appréciations contradictoires.............................................391. Un monde épuisé ............................................................................. 40 2. Un monde reconsidéré.................................................................... 49 3. Quelques facteurs explicatifs relatifs à ces contradictions......... 61 Chapitre II : Quatre critères pour définir la petite ville .........................................................................69 1. Des critères administratifs et comptables .................................... 70 2. Des critères identitaires................................................................... 76 3. Des acteurs centraux ....................................................................... 86 4. Des codes locaux ............................................................................ 91 Deuxième partie : Les menaces sur la petite ville................... 99Chapitre III : Aspirations et risques ...................................105 1. Une petite ville : « massive »......................................................... 106 2. Une petite ville : « universelle » ................................................... 112 3. Une petite ville : « hypermobile » ................................................ 117 4. Une petite ville : « ouverte » ........................................................ 124 5. Des logiques d’aspiration à risque ............................................... 130 Chapitre IV : Répulsions et risques ....................................141 1. Une petite ville : « réduite » .......................................................... 142
2. Une petite ville : « relative ».........................................................147 3. Une petite ville : « enracinée »...................................................... 152 4. Une petite ville : « fermée » ......................................................... 158 5. Des logiques de répulsion à risque.............................................. 163 Troisième partie : La petite ville hybride............................175Chapitre V : Rationalisations et symboliques.....................179 1. Un phénomène de réappropriation............................................. 180 2. Dynamiques rationnelles et imaginaires ..................................... 186 3. Une réorganisation locale composite.......................................... 196Chapitre VI : Inclusion et exclusion ...................................2071. Un vecteur de sélection et de ségrégation.................................. 208 2. Le royaume et l’exil........................................................................ 218 Conclusion ....................................................................................... 239 Bibliographie ......................................................................243
Remerciements Ce livre est une synthèse de travaux que j’ai pu réaliser sur les petites villes depuis plus de dix ans. Pour cela, je dois beaucoup à Franck Chignier-Riboulon, François Dubet, Claude Dubar, Gilles Ferréol, Salvador Juan, Mohand Khellil, Jean Rémy et bien d’autres. Qu’ils reçoivent ici toute ma gratitude. Je tiens à remercier Rémi Hess qui a si aimablement accepté de rédiger la préface de ce manuscrit et Anne Dellenbach-Pesqué pour avoir lu et corrigé ce texte. Mais ce travail n’aurait pas pu être réalisé sans la complicité de Corinne Berger. C’est grâce aux diverses recherches que nous avons menées ensemble et à nos innombrables discussions depuis plusieurs années que j’ai pu construire l’armature de ce travail.
PRÉFACE
Le moment de la petite ville Dans la manière d’habiter le monde, l’homme d’aujourd’hui, assez souvent, a une part de lui qui s’inscrit dans le moment de la petite ville, et cela à un moment ou à un autre de sa vie. La petite ville semble nécessaire, même si elle n’est pas suffisante dans une revendication de « droit à la ville ». Le livre de Jean-Luc Roques est un ouvrage important, pour penser ce moment de la petite ville. Il sera utile à toute personne qui vit dans une telle ville à titre principal ou à titre secondaire, à titre définitif ou provisoire. Il intéressera aussi les élus de ces cités qui jouent un rôle de médiation entre la grande ville et la campagne. Avant d’expliciter cette idée du « moment de la petite ville », je voudrais explorer mon entrée dans la vie et mon expérience concrète de l’urbain. UnedérivedelavillemoyenneverslapetitevilleNé à Reims, ville moyenne, ma famille affirmait fortement son ancrage dans cette ville pour y avoir vécu trois guerres (1870, 1914, 1945). Ces moments destructeurs furent pour les membres de la famille l’occasion d’un engagement physique et intellectuel (notamment par l’écriture de mémoires, journaux, correspondances de guerre entre membres de la famille
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dispersés par l’exode, que nous avons conservés). Je dus monter à Nanterre pour y faire mes études de sociologie, tout en manifestant un certain attachement intellectuel à ma ville natale : j’y fis cinq années de droit. Devenu professeur de lycée, ma carrière me fit passer cinq ans à Charleville, deux ans à Aix et Marseille, cinq ans dans la banlieue parisienne, deux ans à Lille, puis j’eus un poste de maître de conférences à Saint-Denis. En 1990, je devins professeur des universités à Reims, mais, après quatre années, je fus élu à nouveau à Paris 8 (Saint-Denis), où j’exerce encore. N’ayant pas d’héritage personnel, cette errance géographique fit de moi, durant plus de vingt ans, un locataire. Je vivais au départ ma dérive dans un projet d’ethnographie du système éducatif, comme j’ai pu le raconter dans une autobiographie déjà ancienne (Chemin faisant, en 1996). Jusqu’à ma nomination à Reims en 1990, je n’étais pas vraiment installé. Quand on est de « passage », le rapport à la ville que l’on se construit n’est pas inintéressant pour un sociologue. Il y a toujours quelque chose à tirer d’un séjour ethnographique. Est-ce suffisant pour se sentir habiter un lieu ? SétablirauvillagedansunrapportàlapetitevilleEn 1990, à 43 ans, je pensais qu’il était temps de m’établir et, n’ayant rien trouvé à Reims, compte tenu de mon faible budget, j’achetai une vieille ferme champenoise délabrée, à Sainte-Gemme, un village de 138 habitants, à 7 kilomètres d’une petite ville : Dormans. Il s’agit vraiment d’une petite ville : selon les critères français que nous donne à découvrir Jean-Luc Roques, elle entre dans le cadre, puisqu’elle dépasse tout juste les 2 000 habitants. Elle a d’ailleurs une longue histoire qui remonte au Moyen Âge. Je me décidai donc, même après ma nomination parisienne, àhabiter Sainte-Gemme, même si j’étais locataire d’un petit appartement à Paris, où je logeais durant la semaine. Au village, je fais mon jardin, je loge mes livres (12 000), je pense. C’est un endroit calme où je puis lire, écrire mon journal, accueillir des étudiants, activités constitutives de mon métier d’enseignant-chercheur. Comme
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