Valparaíso
149 pages
Français

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Description

Ce livre permet au lecteur de découvrir ce qui fait la richesse de cette ville, unique par sa situation géographique, l'activité historique de son port, le charme de ses maisons victoriennes, sa population cosmopolite, ses ascenseurs à flanc de colline. L'auteur consacre une place importante aux personnages historiques qui y ont vécu et également aux petits métiers typiques qui subsistent malgré le modernisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 159
EAN13 9782296246911
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Valpara í so

Chroniques d’un port mythique
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’EcoIe polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10905-6
EAN : 9782296109056

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Manuel Peña Muñoz


Valpara í so

Chroniques d’un port mythique


Traduit de l’espagnol (Chili)
par Janine Philipps et Renato Paveri


L’Harmattan
Horizons Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin

La collection Horizons Amériques latines publie des synthèses thématiques sur l’espace s’étendant du Mexique à la Terre de feu. Les meilleurs spécialistes mettent à la disposition d’un large public des connaissances jusqu’alors souvent réduites, sur ce sous-continent, à quelques stéréotypes.

Dernières parutions

R. CONTRERAS OSORIO, Les limites du libéralisme latino-américain , 2009.
J. MUÑOZ, Géopolitique de la frontière États-Unis – Mexique , 2009.
A. BERTAGNINI, J. FORTEZA, D. LÓPEZ, F. PEÑA, F. PINOT de VILLECHENON, C. QUENAN, J. WALTER, L ’ Argentine, terre d’investissement ? , 2008.
HOWLET-MARTIN Patrick, Le Brésil du Nord-Est. Richesses culturelles et disparités sociales , 2008.
CHASSIN J. et ROLLAND D. (coord.), Pour comprendre la Bolivie d’Evo Morales , 2007.
VIGNAL Robert, Lexique amoureux de S ã o Paulo , 2007.
DÍAS Esther, L’esprit de Buenos Aires. Une ville et ses démons , Traduction de Laure et Philippe Pigallet, 2007.
TREUILLER-SCHLACHTER Xavier, David Alfaro Siqueiros , 2006.
DURAND A. et PINET N. (éditeurs), L’Amérique latine en mouvement. Situations et enjeux , 2006.
GAY-SYLVESTRE D., Être femme à Cuba : des premières militantes féministes aux militantes révolutionnaires , 2006.
LAPOINTE M., Histoire du Yucatán. XIX e - XXI e s. , 2006.
DURAND A. et PINET N. (éditeurs), L’Amérique en perspective. Chroniques et Analyses , 2005.
CHASSIN J. et ROLLAND D. (coord.), Pour comprendre le Brésil de Lula , 2004.
DURAND A., éditeur et PINET N. (éditeurs), Amériques latines. Chroniques 2004 , 2004.
KONDER COMPARATO Bruno, L’action politique des Sans-Terre au Brésil , 2004.
Préface à la cinquième édition
C’est avec grand plaisir que je présente aux lecteurs la cinquième édition de Ayer so ñ é con Valpara í so , paru pour la première fois en 1999. La curiosité croissante suscitée par Valparaíso commença en 2003, lorsque la ville fut classée au Patrimoine culturel de l’Humanité par l’UNESCO. Pour la première édition, j’avais reçu l’apport de la Direction des Bibliothèques, des Archives et Musées et de RIL Editores.
Dès le début, le livre attira l’attention et il fut pendant plusieurs mois consécutifs sur la liste des dix ouvrages les plus vendus dans le pays. Ces souvenirs évoquaient chez les lecteurs des images et des situations vécues dans la ville.
Cet ouvrage m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes qui m’ont raconté leurs histoires personnelles dans la ville et ainsi, j’ai pu compléter les notes initiales. J’ai vu des photos, des lettres et même des ébauches de livres sur de nouveaux aspects de Valparaíso. Ensuite, après avoir rassemblé les documents, j’ai pu donner une conférence sur l’histoire de l’urbanisme de la ville et écrire pour la Fundación Valparaíso un guide détaillé pour « parcourir la ville magique ».
Avec le temps, Ayer so ñ é con Valparaiso a été réédité plusieurs fois et il se vend toujours. De nombreuses personnes qui viennent visiter les cerros de Valparaíso souhaitent emporter ce livre en souvenir, pour en savoir plus sur la ville et ses habitants. Certaines l’ont même envoyé à des personnes originaires de Valparaíso résidant à l’étranger, faisant naître en elles un sentiment de nostalgie. D’autre part, de nombreux étrangers et des habitants de Santiago ont acheté des maisons et se sont installés dans les cerros où ils ont appris à vivre différemment.
En 2006, ce livre fut traduit en anglais sous le titre Dreaming Valparaiso ( Rêver de Valpara í so ), pour que les nombreux touristes qui viennent, notamment lors de croisières, puissent repartir avec un souvenir de Valparaíso.
Voici maintenant la traduction française, qui propose une sélection de chroniques de cette édition, afin que les voyageurs français découvrent la magie de cette ville portuaire.
Les traducteurs et moi-même espérons que Valpara í so-Chroniques d’un port mythique permettra de mieux connaître l’histoire, l’atmosphère et la population de la ville.


L’auteur-décembre 2006, juin 2008
1 – Ascenseurs de soleil et de vent
Dans de nombreux domaines, Valparaíso est une ville absurde : des escaliers qui ne mènent nulle part, des palais de laiton et de carton construits sur le néant, un Christ de la Colonie qui n’a jamais voulu sortir de l’église de la Matriz.
À Noël, un lama de l’altiplano se promène avec un écriteau au cou où il est marqué « Le Père Noël s’appelle Chaín ». La Pharmacie du Docteur Knopp vend toujours des écailles de baleine, du thé à l’âne et de la fumée de poisson {1} . Dans la vieille boutique de don Nicolas Ross, inchangée depuis le XIX e siècle, on peut toujours trouver des éponges de mer grecques. Dans la rue Victoria circulent des géants sur des échasses et sous la marquise du théâtre Rívoli, autrefois reconverti en Marché persan avec des loges dorées à la feuille d’or, il y avait une devineresse habillée en fée, qui annonçait au mégaphone ce que vendaient les merceries turques. Hélas ! Ce bel endroit est aujourd’hui définitivement fermé. Après les pluies, les dames se penchent vers la baie, et si on aperçoit le mont Silla del Gobernador, elles sont démoralisées, « Il va encore pleuvoir ».
Dans les vitrines de la boutique La Rambla, se trouve une collection de miroirs où, parmi les popelines et les taffetas, les dames se voient amincies. Dans une autre, de la rue Yungay, il y a cent têtes de Noirs portant toutes des chapeaux différents. Óscar Kirby, l’Ocarina Humaine, au bras de sa femme, Fleur du Lac, les regardait toujours.
Un jour une tempête arracha le chapiteau d’un cirque dans l’avenue Argentina. Les rivières débordèrent. Le lendemain matin, apparut un lion noyé sur la plage d’el Barón. Une autre fois, suite à un tremblement de terre, plusieurs tombeaux s’ouvrirent dans le cimetière du Cerro Panteón. Pendant cette nuit terrible, il plut des os humains sur les toits de la Subida {2} Cumming. Le lendemain, une dame déclara avoir trouvé dans un massif de fuchsias, un squelette portant un uniforme de soldat de la Guerre du Pacifique.
L’histoire de Valparaíso est à la limite du « réel merveilleux », cher à García Marquez et quiconque voudra comprendre ou aimer cette ville devra le faire avec la logique des rêves. Il ne faut pas s’étonner de voir un bateau ancré au sommet d’une colline, au pied d’un eucalyptus ou si, en se promenant dans la vieille rue de la Tubildad, on tombe sur des ossements de taureau. Au numéro 45 du Pasaje Gálvez, se trouve un vieux couvent à plusieurs étages, avec des mansardes, des galeries et des corridors, dont la colonne vertébrale est un escalier en colimaçon victorien. De nos jours, c’est une belle villa privée peinte en vert, qui conserve les secrets et les soupirs d’une famille au nom anglais.
À Valparaíso tout est enveloppé de poésie, mais ce qu’on y trouve de plus énigmatique et de plus étonnant, ce sont les ascenseurs. « Je n’ai rien vu de plus absurde et de plus attirant », disait Benjamin Subercaseaux {3} .
Les femmes de Playa Ancha descendent au « plan » (le centre-ville) par l’ascenseur Artillería, puis elles vont à la Plaza Victoria en trolley . Valparaíso est la seule ville du Chili où il reste des trolleys. Là, elles font leurs achats. Des magasins comme La Joven Italia, El Palacio del Calzado, El Negro y el Globo, Las Dos Campanas n’existent plus. Si elles sont de l’Almendral, elles descendent par l’ascenseur Lecheros et vont acheter des aiguilles de la marque El Ahorro de Familia à la mercerie La Noria del Campo ou un vanity-case fantaisie à la fabrique de maroquinerie La Cha

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