Vieillissement, vulnérabilité et animation sociale
152 pages
Français

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Vieillissement, vulnérabilité et animation sociale , livre ebook

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Description

Cet ouvrage collectif s'adresse principalement aux travailleurs sociaux, notamment aux animateurs sociaux et socioculturels, qui évoluent auprès de personnes âgées. Il traite du vieillissement normal et pathologique et plus particulièrement des personnes âgées en situation de perte d'autonomie ou de dépendance. Il vise à aider les acteurs de terrain, à ajuster leurs posture et pratique professionnelles, à interroger les limites de leur action dans un cadre institutionnel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2017
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336794501
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2017 5-7, rNe de l’Ecole-PolytechniqNe, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN EpuP : 978-2-336-79450-1
Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Maxence LAMOUREUX,s du filmLes cinéastes animaliers, Enquête dans les coulisse animalier en France,2017. Julien GARGANI,hercheCarnet de voyage à Chandigarh. Ethnologie d’une rec scientifique en Inde, 2017. Thomas SEGUIN,Politiques de la vie, La nature au prisme du social, 2017. Juan Carlos MURRUGARRA,La passion du soccer. Transmetteur de cohésion socioaffective,2017. Patricia DRAHI,es, Risques etEnseigner la Shoah et les questions socialement viv défis, 2017 Christiana CONSTANTOPOULOU,éRécits de la crise. Mythes et réalités de la sociét contemporaine, 2017. Isaac NIZIGAMAIntroduction à la sociologie de la religion de Pete r L. Berger, 2017 Roland GUILLON,Faire de la sociologie et militer. Regards croisés (1973-2006), 2017. e Didier CHRISTOPHE,Les agriculteurs à l’aube du XXIsiècle en Limousin et Berry. Approche sociologique et entretiens, 2017. Maria do Céu Alves,La « vision du monde » sexuée chez Augustina Bessa-Luis, 2017. Jacques COENEN-HUTHER,Le regard du sociologue, 2017. Sandrine GAYMARD et Teodor TIPLICA (dir.),Sécurité routière : un défi à l’aube du e XXIsiècle,2017. Baptiste PIZZINAT,Portrait d’un danseur en Exil, 2016. Frédérique JOLY,l. Une enquête deElève en école d’art, entre amateur et professionne terrain au cœur des écoles d’art françaises, 2016. Anja HESS,Les habitants des chambres de bonne à Paris.Étude filmique des usages de l’espace quotidien, 2016. Christophe CAMUS,Mais que fait vraiment l’architecte ?, Enquête sur les pratiques et modes d’existence de l’architecture, 2016. Roland GUILLON,Mes années 1950 et 1960 ou l’éveil d’une sensibilit é,2016. Louis DURRIVE,Compétence et activité de travail, 2016. Laurent AUCHER,e VierzonLe Tribunal des ouvriers, Enquête aux prud’hommes d , 2016.
Sous la direction de Nicolas Combalbert et Sophie Rothé Vieillissement, vulnérabilités et animation sociale
Couverture e 4 de couverture Copyright Logiques sociales
Titre Sommaire Introduction
SOMMAIRE
Chapitre 1. La ou ïes vieiïïesse(s) : définitions et représentations. Étude ïexicoïogique du substantif « vieiïïesse » Sophie Rothé, Docteur en lettres modernes, université de Tours
Chapitre 2- Le vieiïïissement de ïa popuïation en F rance métropoïitaine : réaïités démographiques et hétérogénéité de ïa popu ïation âgée Muriel Sajoux, Maître de conférences en économie, u niversité de Tours
Chapitre 3. Droit et vieiïïissement : ï’accompagnement juridique dans ïa perte d’autonomie Stéphanie Mauclair, Maître de conférences en droit privé, université d’Orléans
Chapitre 4. Vieiïïissement et poïitiques pubïiques Luc Mahaut, Directeur d’établissements Médico-socia ux (directeur adjoint CCAS Tours)
Chapitre 5. Être ou ne pas être catégorisé comme « personne âgée » : infïuence des stéréotypes Anne Taillandier-Schmitt, Maître de conférences en psychologie sociale, université de Tours Chapitre 6. Vieiïïissement et raisonnement : entre décïins et adaptations Valérie Pennequin, Professeur de psychologie du dév eloppement cognitif, université de Tours Célia Maintenant, Maître de conférences en psycholo gie du développement, université de Tours Chapitre 7. L’animation de ïa vieiïïesse en institu tion Patrick Legros, Maître de conférences HDR en sociologie, université de Tours
Chapitre 8. L’animation auprès des personnes âgées souffrant de ïa maïadie d’Aïzheimer : ï’exempïe de ï’ateïier biographique Nicolas Combalbert, Professeur de psychopathologie clinique, université de Tours Alexis Bauvineau, Animateur socioculturel spécialis é en gérontologie
Chapitre 9. L’expression casanovienne du vieiïïir a u service des professionneïs du travaiï sociaï : entre terreur de ïa fixation et renouveïïement des charmes du ïibertin Sophie Rothé, Docteur en lettres modernes, université de Tours Chapitre 10. L’animation auprès des personnes âgées : au-deïà des méthodes, une vision humaniste Amélie Debacker, Animatrice socioculturelle en géro ntologie, formatrice
Conclusion Sociologie et questions de société aux éditions L’H armattan Adresse
INTRODUCTION
er Au 1 janvier 2016, la France compte 66,6 millions d’hab itants et la part des personnes âgées de 65 ans et plus représente 18,8 % de la population (Insee, 2017). Un habitant sur dix est âgé de 75 ans et plus. On o bserve dans les pays industrialisés une augmentation constante du nombre de personnes â gées, c’est-à-dire de 65 ans et plus. Ce phénomène est dû à l’augmentation de l’esp érance de vie ainsi qu’à la baisse des taux de fécondité dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé (2016) indique dans son rapport mondial sur le vieillissem ent et la santé que « le vieillissement est en train de devenir un enjeu pol itique majeur » dans la mesure où « la proportion et le nombre absolu de personnes âg ées dans les populations à travers le monde connaissent un accroissement spectaculaire ». Cette évolution démographique pose de maints défis aux pouvoirs publics, notamment en termes de santé et de prise en charge globale des personnes âgées. En effet, l’allongement de la durée de la vie amène de nombreuses personnes à développer des troubles physiques et/ou psychiques à l’origine d’une perte d’autonomie ou d’une dépendance. Ainsi, on distingu e généralement le vieillissement normal du vieillissement pathologique. Le vieilliss ement normal (ou sénescence) correspond à l’affaiblissement naturel et progressi f des capacités physiques et psychiques dû à l’âge. Il se caractérise par une di minution des capacités fonctionnelles, par une moindre résistance ou une b aisse de l’efficacité, par un risque plus élevé de développer certaines pathologies phys iques ou psychiques, etc. Par exemple, on peut observer dans le vieillissement no rmal une baisse des capacités cognitives (pertes de mémoire, diminution de l’atte ntion, etc.), mais le sujet âgé reste en capacité d’assurer les actes de la vie quotidien ne. Il ne perd ni sa liberté ni sa capacité à juger. En ce sens, il demeure autonome. En revanche, le vieillissement pathologique est marqué par une altération signific ative de l’état de santé physique et/ou psychique de la personne âgée. Par exemple, s ur le plan cognitif, il peut se traduire par une altération importante des capacité s intellectuelles. Dès lors, la personne risque de perdre son autonomie et de ne pl us pouvoir accomplir les actes de la vie quotidienne. Elle se retrouve alors dans une situation de dépendance qui nécessite la mise en place de dispositifs d’accompa gnement adaptés. La dépendance correspond à l’impossibilité partiell e ou totale d’effectuer sans aide les actes de la vie quotidienne dans son environnem ent habituel. La dépendance des personnes âgées marque clairement leur vulnérabilit é. Les personnes vulnérables sont 1 celles dont l’autonomie, la dignité et l’intégrité sont menacées . On considère que les principaux facteurs de vulnérabilité au cours du vi eillissement sont la dépendance fonctionnelle, la perte d’autonomie, la précarité s ociale ou encore la limitation à l’accès 2 aux soins . Les personnes vulnérables sont susceptibles de ne p lus être en capacité de protéger leurs propres intérêts. Sur le plan psycho logique, la vulnérabilité est souvent entendue comme l’altération des capacités de résist ance d’un individu face à un risque spécifique ou une situation de danger. Ainsi, une p ersonne vulnérable présente une probabilité plus élevée de développer des troubles psychopathologiques lorsqu’elle est exposée à des événements traumatogènes, à des press ions sociales, etc. La perte d’autonomie est fréquemment à l’origine d’ une demande de prise en charge institutionnelle de la personne âgée. Cette demande émane le plus souvent de la
famille. La personne âgée peut vivre douloureusemen t le fait de quitter son logement et de changer de lieu de vie. Dans les institutions accueillant des personnes âgé es dépendantes telles que les maisons de retraite ou les EHPAD (Etablissement d’H ébergement pour Personnes Agées Dépendantes), l’accompagnement se focalise es sentiellement sur le soin et le soutien dans les activités du quotidien (aide pour les repas et pour la toilette, etc.). Toutefois, il est courant que les usagers de ces ét ablissements souffrent d’un sentiment d’isolement ou de solitude, d’ennui ou de dépression. Les professionnels qui travaillent dans ces institutions apportent général ement une réponse aux besoins élémentaires et fondamentaux des personnes âgées dé pendantes (se nourrir, être en sécurité, être soigné), mais ils ont rarement le te mps ou les moyens de satisfaire les besoins sociaux, culturels, relationnels et affecti fs des résidents. L’animation sociale et socioculturelle qui s’est développée ces dernières décennies au sein de ces institutions constitue un véritable levier dans la prise en charge globale (médicopsychosociale) des usagers. En effet, elle p eut aider les personnes âgées à maintenir une certaine qualité de vie en institutio n en luttant contre le sentiment d’inutilité ou contre l’angoisse de mort. Elle peut également aider les personnes à retisser du lien social, à travers des rencontres i ntergénérationnelles par exemple, à améliorer l’image et l’estime de soi ou tout simple ment à prendre du plaisir dans des activités récréatives. Cet ouvrage collectif, auquel ont contribué des che rcheurs et des professionnels de terrain, s’inscrit dans une dynamique pluridiscipli naire. Il a pour objectif d’aider les travailleurs sociaux en général et les animateurs s ocioculturels en particulier à identifier les enjeux socio-économiques et juridiqu es liés au vieillissement, mais aussi à analyser l’évolution des politiques publiques dan s le champ de la gérontologie. Il s’agit par ailleurs de repérer les différents types de vulnérabilités dont souffrent les personnes âgées, tant sur le plan de la santé physi que et mentale qu’au niveau social et familial. Enfin, plusieurs témoignages de travai lleurs sociaux permettront aux lecteurs de mieux comprendre l’intérêt que revêt l’ animation sociale et socioculturelle auprès des personnes âgées dépendantes en instituti on.
1P., Rendtorff, J.D., & Mattsson, N. (2000). Bioethics and biolaw Vols 1 and 2. Kemp, Copenhague : Rhodos 2 Monod, S., & Sautebin, A. (2009). Vieillir et devenir vulnérable. Revue Médicale Suisse, 5 (226), 2353-2357
Chapitre 1. La ou les vieillesse(s) : définitions et représentations. Étude lexicologique du substantif « vieillesse »
Sophie Rothé
« C’est chose étrange que tous les hommes désirent de devenir vieux, et quasi tous quand ils sont parvenus à la v ieillesse l’accusent e 3 et s’en plaignent » (Anonyme,Traité de la vieillessesiècle) ., XVI
D’après Alain Rey, l’adjectif « vulnérable », apparu en 1676 et emprunté au bas latin vulnerabilismême dérivé dequi peut être blessé » et « qui blesse »), lui-  (« vulnus, vulneris, « blessure, plaie », « s’applique à une personne qui peut être blessée, 4 frappée » . Si nous filons la métaphore martiale, dans quelle mesure peut-on alors considérer la vieillesse comme une période de vulné rabilité ? Qui la blesse ? Qu’est-ce qui la blesse ? Quels sont ses blessures, ses armes , ses modes de défense, ses ennemis ? Comment poursuivre le combat de l’existen ce tout en échappant à la vulnérabilité constitutive de la « dernière vieille sse » ? Pour proposer des éléments de réponse, nous nous at tacherons à étudier les définitions du substantif « vieillesse », en tenant compte de son paradigme morphologique (vieil, vieux, vieillard) et sémantiq ue (ancien, antique, …). En effet, le support du dictionnaire est non seulement supposé d onner des repères explicatifs et informatifs mais constitue encore le reflet des val eurs contemporaines aux lecteurs de l’ouvrage. Selon Bernard Quemada, « plus socialisé que tout autre recueil de données, le dictionnaire représente, pour le public, un guid e, un maître détenteur du code de l’usage légitime, à la fois image et mémoire de la langue, tous domaines d’expérience et toutes époques confondus […] L’autorité de cette référence tient à un accord consensuel très profondément partagé : ce que dit l e dictionnaire est légitime et vrai. Il exerce de ce fait une forte action normative, en de hors de toute visée prescriptive 5 propre » . L’ouvrage est destiné certes à expliquer, à défin ir un terme, mais aussi à indiquer une norme et des valeurs communes. Plus pa rticulièrement, l’étude lexicologique du substantif « vieillesse » doit per mettre non seulement de donner une définition à la notion mais surtout d’en mesurer le s représentations communes, tout du moins institutionnelles. On perçoit alors une double dimension de la notion, à la fois biologique et culturelle, et surtout des orientations voire des prescriptions . D’une édition à l’autre, nous mesurerons la complexité de l’identification du phé nomène de vieillissement et de ses représentations. En effet, répondre aux questions s uivantes relève finalement et étonnamment de la gageure : Qu’est-ce que la vieill esse ? Considérant, dans la lignée de Georges Minois, que « biologiquement, les hommes commencent à vieillir dès leur 6 naissance, mais à des vitesses très différentes » , et que tout individu est par définition « âgé » dès l’instant où il naît, à quel âge commen ce-t-on à être « vieux » ? Comment (bien ou mal) vieillir, selon un discours individue l ou généralisant ? Est-ce le regard d’autrui et/ou de la société qui fait de nous un « vieillard » ? Les représentations sociales de la vieillesse changent-elles au fil des siècles ? Pour aborder ces questions, nous tenterons d’indiquer dans quelle mesure les dé finitions étudiées demeurent tout d’abord relatives, ensuite ambiguës puisqu’elles dé pendent de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et historiques.
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