Ville et érosion ravinante intra-urbaine
85 pages
Français

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Ville et érosion ravinante intra-urbaine , livre ebook

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Description

Toute personne qui débarque pour la première fois à Kinshasa est impressionnée par l'ampleur du ravinement. Puis elle se demande comment les Kinois sont parvenus à s'installer sur les zones à fort risque d'érosion ravinante, et comment les pouvoirs publics les en ont autorisé. Ce livre contient des éléments de réponse. Il montre que l'urbanisation de ces zones à fort risque a été l'oeuvre de la classe modeste, faute de mieux, et que les techniques qu'elle a utilisées sont la cause du développement et de l'expansion spatiale des ravins. Ces derniers provoquent la destruction d'habitations et de nombreuses infrastructures et entraînent des pertes de fonds très importantes alors que la prise en charge des ravins reste ségrégationniste ; les ravins se développant dans les quartiers modestes sont abandonnés à la population locale, tandis que ceux qui menacent de détruire les quartiers aisés et les routes d'importance régionale sont traités par les pouvoirs publics.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336893792
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
La Région des Grands Lacs Africains – Passé et Présent

La Région des Grands Lacs Africains – Passé et Présent
Collection fondée par Bogumil Jewsiewicki (Univ. Laval, Québec – Canada)
Cette collection universitaire vise à analyser l’évolution contemporaine de certains pays d’Afrique centrale, notamment la République Démocratique du Congo (R.D. Congo), le Burundi, le Rwanda… tant au niveau des États et des systèmes politico-économiques qu’au niveau des populations et des individus, tant dans leur région géopolitique qu’au sein du Continent africain tout entier et dans le monde globalisé.
Co-direction
C Carbone (Univ. della Calabria – Italie) ; D. Dibwe dia Mwembu (Univ. de Lubumbashi – R.-D. Congo) ; R. Giordano – coordonnateur (Univ. della Calabria – Italie) ; A. Maindo (Univ. de Kisangani – R.-D. Congo).
Comité scientifique, présidé par Jan Vansina (Univ. of Wisconsin-Madison – USA) :
J. Bisanswa (Univ. Laval, Québec – Canada) ; F. De Boeck (Katholieke Univ. Leuven – Belgique) ; D. De Lame (MRAC – Tervuren – Belgique) ; N. Hunt (Univ. of Michigan – USA) ; B. Lututala (CODESRIA, Dakar – Sénegal) ; E. Mudimbe-Boyi (Stanford Univ. – California, USA) ; I. Ndaywel è Nziem (Univ. de Kinshasa – R.-D. Congo) ; N. Obotela Rachidi (Univ. de Kinshasa – R.-D. Congo) ; Sabakinu Kivilu (Univ. de Kinshasa – R.-D. Congo) ; J. Shaje (Institut des Musées Nationaux, R.-D. Congo) ; G. De Villers (MRAC – Tervuren – Belgique).
Déjà parus
Rosario Giordano, Edoardo Quaretta, Donatien Dibwe dia Mwembu, Dynamiques sociales et représentations congolaises (RD Congo). « L’expérience fait la différence ». Volume hommage à Bogumil Jewsiewicki , 2019.
Isidore Ndaywel E Nziem (dir.), Les années UNAZA (Université nationale du Zaïre). Tome 2 : Contribution à l’histoire de l’Université africaine , 2018.
Isidore Ndaywel E Nziem (dir.), Les années UNAZA (Université nationale du Zaïre). Tome 1 : Contribution à l’histoire de l’Université africaine , 2018.
Noël Obotela Rashidi (dir.), Les originaires et non-originaires en République démocratique du Congo, 2017.
Titre


Matthieu Kayembe Wa Kayembe






V ILLE ET EROSION RAVINANTE INTRA-URBAINE

Kinshasa : facteurs, conséquences et interventions



Préface de Jan Bogaert
Copyright























© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89379-2
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont d’abord à Marie Kanyale, à Eulalie Kalimira, à Kayembe Moscou, à Marie-José Bitshilualua, à Nabintu Juslie et à tous mes enfants pour leur immense patience durant ma formation de master (DEA) et la préparation de ma thèse de doctorat à l’Université Libre de Bruxelles, puis durant la rédaction du présent ouvrage. Je voudrais également remercier Christian Vandemotten, professeur émérite à l’Université Libre de Bruxelles, pour le temps qu’il m’a consacré afin de m’expliquer comment on écrit un livre scientifique.
Mes remerciements s’adressent également aux professeurs qui m’ont suivi durant ma formation doctorale et, en particulier, à Eléonore Wolff, dont l’infaillible soutien m’a rappelé, non sans nostalgie, le temps de mon mémoire d’Etudes Approfondies cinq années auparavant.
Je dois également avouer que ma recherche n’aurait jamais pu aboutir sans le soutien du professeur Donatien Dibwe dia Mwembu, qui n’a cessé de m’encourager jusqu’à la phase finale de la rédaction du présent ouvrage.
Toute ma gratitude va également aux nombreuses personnes qui m’ont fourni autant d’informations durant cette recherche et, singulièrement, aux bourgmestres de Kisenso, Selembao, Mont Ngafula et Makala ainsi qu’aux membres dévoués de nombreuses administrations publiques qui ont répondu à mes nombreuses questions. Que les chefs de ménage qui m’ont renseigné sur les conditions qui ont prévalu à l’occupation des terrains marginaux ne se sentent pas oubliés.
Merci également aux divers lecteurs attentifs de ce livre, en particulier Emilie Hanson et Alix Sotiaux, chercheures à l’IGEAT de l’Université Libre de Bruxelles, Kasongo Pauni, le Secrétaire général administratif de l’Institut Supérieur de commerce et professeur à la Faculté des Lettres de l’Université de Lubumbashi et Amuri Mpala, le Directeur de l’unilu-print et professeur à la Faculté des Lettres de l’Université de Lubumbashi.
Matthieu Kayembe Wa Kayembe
PRÉFACE
À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo et l’une des villes principales de la Francophonie au niveau mondial en termes démographiques, l’on est impressionné par l’ampleur du phénomène de ravinement et des dégâts matériels et humains provoqués. L’on se demande par conséquent comment les Kinois sont arrivés à habiter sur de tels terrains et pourquoi le pouvoir politique avait permis cette installation sur des sites propices au ravinement. Le livre " Érosion ravinante intra-urbaine à Kinshasa. Facteurs, conséquences et prise en charge " tente de proposer des réponses claires à ce questionnement en utilisant une approche sociale d’un phénomène qui est à l’origine purement physique.
En combinant des relevés de terrain, des enquêtes, de la cartographie participative et des analyses d’images satellitaires, le professeur Matthieu KAYEMBE WA KAYEMBE, enseignant à l’Université de Lubumbashi, construit une connaissance approfondie de l’urbanisation des zones marginales et de l’érosion ravinante à Kinshasa. Il décortique la relation entre la croissance démographique urbaine et le processus de ravinement et conclut que ce sont les pouvoirs publics qui ont créé une ségrégation socio-spatiale en autorisant la population modeste à investir les terrains non équipés en réseau d’assainissement où le risque d’érosion ravinante est le plus aigu, et ce, sans aucune assistance technique.
L’auteur applique une démarche qui associe l’évolution historique de la création des communes de Kinshasa et la cartographie pour montrer que la ville de Kinshasa s’était essentiellement développée dans la plaine pendant toute la période coloniale. L’auteur confirme que l’urbanisation des zones marginales avait effectivement commencé après l’indépendance du Congo en 1960 à la faveur de la politique du laisser-aller. En effet, les nouvelles autorités du pays avaient fait venir une masse importante des ruraux dans le but de se constituer un électorat en vue des premières élections. Grâce aux témoignages oraux et à la cartographie, il est démontré que ces néo-citadins ne pouvaient pas s’installer partout à la suite des mécanismes de protection des terrains à moindre risque, situés le long des routes principales mis en place par les pouvoirs publics. La seule option pour les néo-citadins était alors d’investir dans les terrains marginaux. Cette situation s’est encore aggravée avec la crise urbaine des années 1980 et l’aspiration populaire à la propriété individuelle. Pour illustrer l’ampleur de l’urbanisation de ces terres marginales, l’auteur recourt aux données de télédétection et aux enquêtes in situ . Il note qu’entre 1995 et 2005, plus de 30 % de la croissance urbaine à Kinshasa ont eu lieu sur des terrains dont les pentes excèdent 15 %. Ces terrains sont accessibles financièrement pour la classe modeste, bien qu’ils soient connus comme des zones de manifestation des glissements de terrain et d’érosion ravinante. Afin de caractériser cette population vivant sur les terrains marginaux, l’auteur prend la commune de Selembao comme une étude de cas. Cette démarche confirme que ces populations appartiennent principalement aux catégories socialement plus modestes. L’auteur parvient également à caractériser la dynamique spatio-temporelle de ce phénomène à travers un reportage photographique afin d’identifier les facteurs humains accélérant l’érosion ravinante dans cette ville.
Les conséquences socio-économiques du ravinement sont également traitées ; le ravin est aussi à considérer comme une catastrophe financière parce que détournant des ressources financi

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