Violence envers les femmes : le non des femmes handicapées
230 pages
Français

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Violence envers les femmes : le non des femmes handicapées , livre ebook

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Description

La violence qui frappe les femmes handicapées a sans doute le même point de départ que toute violence. Et pourtant, le handicap oblige à franchir un pas de plus, celui d'une vulnérabilité plus grande. La violence, chez la femme handicapée, a une connotation bien particulière. Le handicap est cette blessure inscrite dans le corps qui autorise l'Autre à la domination, à la maltraitance. Le handicap engendre rejet, exclusion et condamnation. Le handicap est une monstruisité qui engendre peur, angoisse en violence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 57
EAN13 9782336265490
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de titre Page de Copyright Ouverture Avant-propos Introduction - La violence est-elle le destin des femmes ? Les suggestions de l’histoire. La violence regarde les femmes handicapées Violence sexuelle et handicap Ampleur des violences faites aux femmes : mécanismes de ces violences Les conséquences psycho-traumatiques des violences : mécanismes neurobiologiques Violences envers les femmes, à travers la BD La prostitution, une violence occultée Au nom du père L’homme violent : un risque pour la femme handicapée Du mépris à la violence La violence envers les femmes en situation de handicap : perspectives féministes Discussion (extraits) Conclusions Annexes LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES : LÀ OÙ L’AUTRE MONDE DOIT AGIR ANNEXE - REVENDICATIONS DE LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES CONSEIL DE L’EUROPE COMITE DES MINISTRES Violences envers les femmes - Textes de référence en législation française Les commissions contre les violences envers les femmes Pannel: Violence envers les femmes Problématique des violences envers les femmes en Afrique : défis et perspectives A consulter : Sans plus tarder - Téléphones utiles
Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir adhère à la Grande Cause Nationale 2010
Violence envers les femmes : le non des femmes handicapées

Coordonné par Maudy Piot avec Michelle Perrot
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296138377
EAN : 9782296138377
Ouverture
Maudy Piot
Un grand bonjour à toutes les personnes présentes ici. Je suis très heureuse de vous accueillir avec notre équipe qui a préparé ce colloque : Les Violences envers les femmes , le NON des femmes handicapées.
Je pense que çe sera une journée dense et très riche. Quand on parle de violences, c’est douloureux, difficile, et ça nous concerne tous.
Je suis Maudy Piot, présidente et fondatrice de l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir . Nous allons dire des choses aujourd’hui, et nous poursuivrons ce colloque en agissant.
Notre association a été créée en 2003, et agit contre toutes les discriminations, notamment celles qui s’exercent contre des femmes ayant un handicap. Notre association lutte contre toutes formes de discrimination.
Notre deuxième objectif, qui commence à être entendu maintenant, c’est que nous disons haut et fort que nous sommes des citoyennes à part entière, que notre handicap n’est pas notre identité. Le handicap est dû aux hasards de la vie. Les choses commencent à changer un peu.
Nous nous sommes aperçus que la violence qui touche les femmes handicapées est vraiment terrible. C’est intolérable, la violence est beaucoup plus fréquente chez les femmes handicapées que chez les autres. C’est une violence que nous voulons dénoncer, que nous voulons essayer de diminuer et même de faire disparaître.
Cette année est celle de la grande Cause Nationale contre les violences faites aux femmes. Si je ne m’étais pas battue avec l’association, nous en serions les grandes oubliées. Aujourd’hui, nous voulons que les femmes en situation de handicap deviennent visibles. On veut nous rendre invisibles car le handicap dérange.
Des personnes sont venues nous faire partager leur expérience.
Nous commencerons la journée avec Michelle Perrot, qui est une amie, qui a beaucoup travaillé pour les femmes en écrivant l’histoire des femmes.
Je ferai ensuite un exposé sur la violence et les femmes handicapées. Il n’y a quasiment rien d’écrit à ce sujet. J’ai eu beaucoup de difficultés à trouver des références, des personnes qui avaient réfléchi à cette question. Ma conférence, ce seront mes réflexions propres, ce sera ce que m’ont apporté mes patients, puisque je suis psychanalyste.
Henri-Jacques Sticker, anthropologue, animera cette journée.
Je souhaite que cette journée soit solidaire, sous le signe de l’amitié, et que ce soir, vous puissiez vous dire : la violence, nous ne l’accepterons plus jamais, nous ne cautionnerons plus aucun geste de violence, notamment envers la femme.
Merci.
Véronique Dubarry
Je suis adjointe au Maire de Paris en charge des personnes en situation de handicap.
Je le dis chaque fois que j’assiste à un colloque organisé par l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir , je suis ravie d’être là. Chaque fois, les thèmes abordés et les sujets débattus sont des sujets importants. Maudy est partie du plus petit dénominateur commun : handicap, elle a ajouté « femmes », et a terminé par ce qui devrait être le seul dénominateur « citoyennes ».
On a tendance à tenir les gens enfermés dans des petites boîtes.
Le projet de FDFA, c’est justement d’ouvrir ces boîtes. Il y a plein de liens communs entre les discriminations. Lorsque Maudy m’a présenté le sujet d’aujourd’hui, j’ai cherché effectivement moi aussi ce que je pourrais trouver en matière de violences faites aux femmes, de violences et de handicap. Et effectivement, il n’y a pas de données, pas d’études. C’est souvent un paragraphe quelque part, mais c’est très difficile à trouver.
Il est important d’en faire un volume conséquent, de ne pas se contenter de quelques lignes dans certaines études, et de montrer qu’il y a une spécificité d’être en situation de handicap, d’être femme et victime de violences.
Cette réflexion collective doit amener à quelque chose. Au travers des interventions qui seront faites aujourd’hui, et par vos témoignages, nous allons construire quelque chose. Mais ça ne doit pas rester juste un colloque. Il faut effectivement à un moment donné aussi agir. Il y a de la part des pouvoirs publics des prises de conscience. Il y a énormément de paroles qui sont prononcées, de débats, de colloques qui sont organisés. Mais il faut être aussi capables de passer ce cap pour être dans l’action, et trouver des réponses partenariales, collectives, qui nous permettront d’accompagner les femmes victimes de violences. Malgré tous les efforts que fait la ville en matière d’information, de mise en place de structures, de travail auprès des associations, il n’en reste pas moins que cette spécificité n’est pas forcément prise en compte. C’est aussi cette traduction-là que nous devons trouver en fin de journée.
Je serai impolie car je dois partir, pour assister au baptême d’une petite fille de deux ans. Il y aura sa mère, ses grand-mères, ses tantes, etc. J’aimerais que cette petite fille ne soit pas obligée d’ici 20 ou 30 ans de participer à un colloque de ce type, qu’elle ne soit pas victime elle-même de violences, dans son couple ou dans la société.
Nous devons agir pour que nos filles ne soient pas confrontées à ce type de choses.
Notre société est violente, discriminante, très égoïste, individualiste, mais il y a des moments où l’on va au-delà, et où l’on est dans la proposition d’un autre type de société, de solidarités qui sont des solidarités actives. J’espère que cette journée, très dense et riche, et que les intervenants qui présenteront leurs réflexions, nous permettront d’aller au-delà et d’être vraiment dans l’action.
Je vous remercie.
Avant-propos
Marie-France Hirigoyen 1
Nous savons tous que la violence humaine n’est pas si exceptionnelle, et que, d’une façon générale, la société fait avant tout violence aux plus vulnérables. Même si la violence conjugale a toujours existé, on aurait pu croire qu’avec la montée du féminisme les choses évolueraient et que plus d’égalité homme/femme entraînerait moins de violence. Il n’en est rien. Partout dans le monde les violences conjugales restent un phénomène très sous-estimé. Le couple, loin d’être l’espace protégé qu’il devrait être, est paradoxalement le lieu où s’observent les violences les plus fréquentes pour une femme.
Toute femme, quelle que soit sa personnalité ou sa position sociale peut être amenée à subir de la violence dans son couple, mais certains facteurs de vulnérabilité peuvent faciliter l’accrochage avec un conjoint potentiellement violent et aggraver la difficulté qu’il y a à se défendre de ce type d’agressions. On sait que la désocialisation et l’insuffisante autonomie financière constituent des facteurs de fragilité qui accroissent la fréquence et la gravité de la violence conjugale. C’est le cas de

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