Violence verbale et école
276 pages
Français

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Violence verbale et école , livre ebook

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Description

Insultes, silence, ironie, moquerie, harcèlement verbal, la violence à l'École s'exerce certainement avant tout dans et par le langage. Cet ouvrage regroupe des approches pluridisciplinaires (en linguistique, psychologie, sociologie et pédagogie) du phénomène de la violence verbale à l'École. Eviter la violence verbale permet d'améliorer le climat scolaire et de développer une sécurité linguistique propice aux apprentissages.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 80
EAN13 9782336370231
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
ENFANCE & LANGAGES
ENFANCE & LANGAGES
La collection Enfance et langages a pour but d’éditer des textes dont l’objet porte sur le « langage enfantin » de façon générale. Deux dominantes coexistent : Le développement langagier (du bébé à l’adolescent, en langue maternelle, étrangère ; en situation unilingue ou plurilingue…) L’enseignement des langues dans tout type de situations (Français Langue Maternelle, Français Langue Seconde, Français Langue Etrangère, didactique des langues étrangères…).
Un intérêt particulier est porté aux ouvrages faisant le lien entre développement langagier et enseignement des langues.
L’approche disciplinaire de ces sujets est variée : psychologie, sociologie, sciences du langage, sciences de l’éducation, didactique, anthropologie…
Les textes édités sont issus de travaux universitaires (doctorats, habilitation à diriger les recherches…) mais ils peuvent également constituer en un essai monographique, les actes d’un colloque, un ouvrage collectif sur un thème ou une approche scientifique particulière, un bilan de recherche intermédiaire ou final, etc. La ligne éditoriale générale peut donc se définir par « étude des rapports entre le(s) langage(s) et les enfants ».

Ouvrages parus Emmanuelle CANUT & Martine VERTALIER (éds.) 2009. L’Apprentissage du langage. Une approche interactionnelle. Réflexions théoriques et pratiques de terrain . Mélanges offert par ses collègues, ses élèves et ses amis en hommage à Laurence Lentin. 430 p. Claudine DAY 2009. Modalité et modalisation dans la langue . 132 p. Françoise DEMOUGIN, Claudie CANAT, Carole ROUSSEAU-ELBAZ 2009. Enjeux et réalités de l’école maternelle. Qui veut la peau du petit Chaperon Rouge ? 148 p. J.-M. Odéric DELEFOSSE (éds) 2009. Le Langage de l’enfant. Choix de textes : 1876-1962 . 410 p. Colette CORBLIN & Jérémi SAUVAGE (éds.) 2010. L’Enseignement des langues vivantes étrangères à l’école. Impacts sur le développement de la langue maternelle . 234 pages.
Titre
Nathalie AUGER
Christina ROMAIN
(sous la direction de)





Violence verbale et école
Collection créée et dirigée par Jérémi SAUVAGE
Les manuscrits reçus sont évalués par deux membres du comité scientifique.

Membre du comité scientifique de la collection :

Jérémi Sauvage (Université Montpellier 3 – responsable du comité) ; Nathalie Auger (Université Montpellier 3), Sophie Briquet-Duhazé (Université de Rouen) ; Jean-Paul Bronckart (Université de Genève) ; Emmanuelle Canut (Université Nancy 2) ; Damien Chabanal (Université Clermont-Ferrand 2) ; Jean-Louis Chiss (Université Sorbonne-Nouvelle) ; Françoise Demougin (Université Montpellier 2) ; Christelle Dodane (Université Montpellier 3) ; Christiane Préneron (Université Paris Ouest).

Cet ouvrage a été publié avec le concours
du laboratoire Dipralang et de l’IUF
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72034-0
SOMMAIRE Couverture 4e de couverture ENFANCE & LANGAGES Titre Collection créée et dirigée par Jérémi SAUVAGE Copyright Sommaire PRÉFACE PRÉSENTATION VIOLENCE VERBALE EN ZEP : ENJEUX DES LANGUES ET DES VARIATIONS INTERACTIONS LANGAGIÈRES ENTRE ENSEIGNANT ET ÉLÈVES AU COLLÈGE ESPACES DE TENSIONS INTERACTIONNELLES À L’ÉCOLE PRIMAIRE LA VIOLENCE COMME UN TOUT ? UNE ÉTUDE SUR LE HARCÈLEMENT À L’ÉCOLE MINORISATION À L’ÉCOLE EN BANLIEUE ET VIOLENCE VERBALE LA VIOLENCE D’ÉTAT DANS LES DISCOURS SUR LES ÉLÈVES ‘ISSUS DE L’IMMIGRATION’ VIOLENCE SCOLAIRE, LANGAGE ET RENVERSEMENT DE PRATIQUE POUR UNE SÉMIOTIQUE DU GESTE ÉDUCATIF CONVENTIONS DE TRANSCRIPTIONS BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE Liste des contributeurs par ordre des articles ÉDUCATION ET FORMATION AUX ÉDITIONS L’HARMATTAN Adresse
PRÉFACE
VERS UNE PRAGMATIQUE
DU LANGAGE EN CLASSE

Françoise Lorcerie

En parlant, l’enseignant agit : il organise sa séquence avec les élèves, vérifie leurs connaissances, leur communique du savoir, dirige les échanges et interpelle les perturbateurs, il annonce éventuellement des sanctions, etc. Bien que le rôle de l’enseignant en classe ne se laisse pas réduire à l’usage qu’il fait de sa voix, néanmoins cet usage est structurant dans la classe. Plus largement, il colore la tonalité de la communication dans la classe et concrétise l’espace d’apprentissage que la classe doit constituer par destination. Que peut-on en dire ? Et plus précisément, quand et comment la violence vient-elle s’y inscrire ? Le livre dirigé par Nathalie Auger et Christina Romain s’empare de cette question. C’est une question d’actualité, qui soulève des passions. La réponse de sens commun est que la violence en classe vient des élèves. Ceux-ci s’attaquent aujourd’hui de plus en plus facilement à l’autorité du maître, ils sont indociles, insolents, notamment (mais pas seulement) ceux (les garçons) qui viennent de milieux difficiles, dont la culture n’est pas celle de l’école... Les auteures, toutes deux linguistes au départ, ont souhaité aller y voir de plus près. Elles ont décrit dans des travaux antérieurs les phases par lesquelles passe la montée de la tension en classe, jusqu’à l’interruption de la communication pédagogique.

Ce nouveau livre déplace la focale en direction du système d’action que constitue la classe, et au-delà l’école ou l’établissement. L’approche linguistique s’élargit à une approche pragmatique de la communication verbale dans la classe. L’opération est délicate, les auteures ne s’en cachent pas. Il est extrêmement compliqué d’objectiver les fonctionnements de la communication en classe et d’en rendre compte, le langage verbal n’y est pas le seul medium, les échanges langagiers ne sont pas homogènes, la segmentation de la chaîne temporelle en unités de description implique des choix qu’il n’est pas facile d’arrêter. Deux des chapitres du livre traitent des problèmes techniques rencontrés pour ce faire. Il est clair en tout cas, à travers l’étude, que la clé du problème n’est pas directement dans les cultures des élèves, dans leurs pratiques et leur vécu de la violence physique et verbale, dans ce qu’ils vivent à l’extérieur de l’école, ou encore dans le dénigrement dont les « banlieues » ou les « immigrés » sont l’objet dans la société. Cette violence-là investit l’espace scolaire. Elèves et enseignants transportent bel et bien leur expérience sociale au sein de l’espace scolaire. Reste à comprendre si et comment ils la traduisent dans les rapports scolaires. Or cette traduction n’est pas donnée à l’avance, montrent les auteures. Elle n’est pas strictement déterminée par ce que les acteurs sociaux vivent à l’extérieur, mais elle découle en premier lieu de la façon dont la relation verbale entre enseignants et élèves est orientée et régulée au sein de la classe. Et là-dessus, les enseignants ont la main, par position. Reste à savoir ce qu’ils en font.

Ainsi posée, la question pourrait passer pour provocante. Ce n’est pas le cas. De fait, il s’avère que les enseignants font un usage plus ou moins « heureux » de leur parole pour établir et maintenir le régime de la communication dans la classe. Tous ne s’y prennent pas de la même façon pour contrôler la montée des tensions violentes et pacifier les échanges. Christina Romain montre que cela tient pour beaucoup à l’usage qu’ils font de leur avantage de position dans l’espace scolaire. Statutairement, ils sont dotés d’une position dominante par rapport aux élèves dans l’espace scolaire. Or cette inégalité des statuts scolaires rencontre dans la classe l’inégalité des positions sociales dont tous les membres de la classe ont par ailleurs l’expérience. Les observations réalisées débouchent sur le constat que, selon les contextes sociaux, l’inégalité statutaire des acteurs scolaires est consensuelle ou ne l’est pas. Elle l’est quand les élèves viennent de milieux sociaux avantagés. Dans ce contexte, les professeurs peuvent souligner dans la classe leur avanta

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