Violences de genre : retours sur un problème féministe
147 pages
Français

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Violences de genre : retours sur un problème féministe , livre ebook

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Français

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Description

Dès les années 1970, les manifestations féministes tout comme les travaux universitaires ont mis en évidence l'articulation entre genre et violences interpersonnelles, mais une telle perspective rencontre une nouvelle actualité, avec l'institutionnalisation de la question qui se voit confrontée à des résistances antiféministes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juin 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336875989
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Cahiers du Genre
66 / 2019




Violences de genre : retours sur un problème féministe


Coordonné par Pauline Delage,
Marylène Lieber et Natacha Chetcuti-Osorovitz




Revue soutenue par :
• l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS
• le Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA), équipe Genre, travail, mobilités (GTM, CNRS – universités Paris 8 et Paris 10)
• le Centre national du livre
Copyright
Directrice de publication
Pascale Molinier
Secrétaire de rédaction
Sophie Gudin
Comité de lecture
Hourya Bentouhami, Sandra Boehringer, Maxime Cervulle,
Isabelle Clair, Mehdi Derfoufi, Virginie Descoutures, Blandine Destremau,
Jules Falquet, Dominique Fougeyrollas-Schwebel, Fanny Gallot,
Nacira Guénif-Souilamas, Jacqueline Heinen, Caroline Ibos,
Amélie Le Renard, Éléonore Lépinard, Marylène Lieber,
Hélène Yvonne Meynaud, Gwenaëlle Perrier, Roland Pfefferkorn,
Wilfried Rault, Mathilde Rossigneux-Méheust, Fatiha Talahite,
Priscille Touraille, Eleni Varikas
Bureau du comité de lecture
Virginie Descoutures, Fanny Gallot, Sophie Gudin,
Helena Hirata, Caroline Ibos, Pascale Molinier,
Responsables des notes de lecture
Virginie Descoutures et Fanny Gallot
Comité scientifique
Christian Baudelot, Alain Bihr, Danielle Chabaud-Rychter,
Christophe Dejours, Estelle Ferrarese, Annie Fouquet,
Geneviève Fraisse, Maurice Godelier, Monique Haicault,
Jean-Claude Kaufmann, Danièle Kergoat, Christiane Klapisch-Zuber,
Ilana Löwy, Delphine Naudier, Michelle Perrot,
Josette Trat, Pierre Tripier, Serge Volkoff
Correspondant.e.s à l’étranger
Laura Oso Casas (Espagne),
Nadya Araujo Guimarães (Brésil),
Massimo Prearo (Italie),
Jane Jenson (Canada),
Diane Lamoureux (Canada),
Sara Lara (Mexique),
Bérangère Marques-Pereira (Belgique),
Angelo Soares (Canada),
Natacha Borgeaud Garciandίa (Argentine),
Mara Viveros Vigoya (Colombie),
Camille Robcis (Etats-Unis)
Abonnements et ventes
Voir conditions à la rubrique « Abonnements » en fin de volume
© L’Harmattan, 2019 – 5, rue de l’École Polytechnique, 75005 Paris
EAN Epub : 978-2-336-87598-9
ISSN : 1298-6046
Photographie de couverture :
© 2019 iStockphoto/Azuzl
http://cahiersdugenre.cnrs.fr
http://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre.htm
Sommaire
Dossier Violences de genre : retours sur un problème féministe
Pauline Delage, Marylène Lieber, Natacha Chetcuti-Osorovitz
Lutter contre les violences de genre. Des mouvements féministes à leur institutionnalisation (Introduction)
Liz Kelly (traduction Marion Tillous)
Le continuum de la violence sexuelle
Elizabeth Brown, Alice Debauche et Magali Mazuy
L’enquête VIRAGE (VIolences et RApports de GEnre) (entretien réalisé par Pauline Delage et Marylène Lieber)
Stéphanie Pache
L’histoire féministe de la « psychologisation des violences »
Faten Khazaei
Les violences conjugales à la marge : le cas des femmes migrantes en Suisse
Véronique Ducret
Violences sexuelles à l’encontre des femmes. De la dénonciation à la prise en charge institutionnelle à Genève (entretien réalisé par Pauline Delage et Marylène Lieber)
Coline Briquet
De la banalisation des violences de genre en école d’ingénieur∙e∙
Line Chamberland
Enquêtes nord-américaines sur les violences homophobes et transphobes en contexte scolaire : l’invisibilisation du sexisme
Hors-champ
Caroline Ibos
Mierle Laderman Ukeles et l’art comme laboratoire du care. « Lundi matin, après la révolution qui s’occupera des poubelles ? »
Sophie Vignon
Les manadières et les gardianes dans la tauromachie camarguaise
Sophie Andreetta
Le « Code des femmes » ? Conflits d’héritage, dynamiques de genre et usages du droit à Cotonou
Hommage
Marie-Hélène Zylberberg-Hocquard : une pionnière
Notes de lecture
— Isabelle Clair et Elsa Dorlin (coord.). Eleni Varikas : pour une théorie féministe du politique (Aurélie Knüfer) — Maria Do Mar Pereira. Power, Knowledge and Feminist Scholarship. An ethnography of Academia (Marie Perrin) — Ester Gallo et Francesca Scrinzi. Migration, Masculinities and Reproductive Labour. Men of the Home (Asuncion Fresnoza-Flot) — Sara R. Farris. In the name of women’s rights: the rise of femonationalism (Marlyse Debergh) — Séverine Sofio. Artistes Femmes. La parenthèse enchantée, XVIII e -XIX e siècles & Charlotte Foucher-Zarmanian. Créatrices en 1900. Femmes artistes en France dans les milieux symbolistes (Cléliat Barbut) — Jean-François Laé. Une fille en correction. Lettres à son assistante sociale 1952-1965 (Véronique Blanchard)
Abstracts
Resúmenes
Auteures
Dossier : Violences de genre : retours sur un problème féministe
Lutter contre les violences de genre Des mouvements féministes à leur institutionnalisation Introduction
Unifiées par le #metoo, qui dès 2017 a permis une prise de conscience inédite du phénomène, les mobilisations contre les violences faites aux femmes se sont multipliées, et l’on a pu entendre des voix de femmes, qu’elles soient connues ou anonymes, qui dénonçaient les abus subis dans toutes les strates de la société. Par ce hashtag transformé en slogan, l’expérience que les femmes font de la violence a été largement diffusée sur les réseaux sociaux, impulsant également des manifestations et des actions de rue d’une ampleur sans précédent. Au-delà de ces mobilisations récentes, la légitimité renouvelée de la lutte contre les violences s’enracine dans une histoire plus longue de revendications féministes et de recherches de sciences sociales.
Une question (toujours) féministe
Depuis les mobilisations des années 1970, la question des relations entre rapports sociaux de genre et violences interpersonnelles a été établie dans les travaux féministes anglo-saxons et francophones 1 , concernant les violences faites aux femmes (Brownmiller, 1975 ; Russell, 1975 ; Hanmer, 1977 ; Kelly, 1988 ; Bordeaux et al ., 1990 ; Fougeyrollas et Jaspard, 2003 ; Crenshaw, 2005). De fait, les violences dont les femmes sont victimes étant principalement exercées par des hommes ; elles ont été analysées comme un levier pour produire et reproduire la domination. C’est la raison pour laquelle, Jalna Hanmer insiste, dès les années 1970, sur le fait que la violence, et son corollaire la menace de la violence, contribuent à renforcer des modalités de contrôle social exercé sur les femmes par les hommes (Hanmer, 1977). Ce texte sera traduit très vite dans la revue Questions féministes et deviendra une référence dans le monde francophone. Ainsi, c’est en termes de rapports sociaux que les féministes ont contribué à définir ces violences, pour rendre visible des expériences trop souvent passées sous silence, mais également pour dénoncer les hiérarchies et les inégalités genrées qui les sous-tendent.
Avec le développement d’une action publique spécifique, tant au niveau des Etats qu’au niveau international, les catégories pour désigner les violences masculines faites aux femmes se sont multipliées (Htun et Weldon, 2012). On assiste depuis à une fragmentation du problème qui rend son traitement plus complexe (Lieber et Roca i Escoda, 2015). Violences conjugales, domestiques, parfois sexuelles, harcèlement de rue, mutilations génitales, violences obstétricales etc., autant de termes qui qualifient des réalités multiples et qui ont fait parfois l’objet de qualifications juridiques, comme par exemple, en 2018 avec la création d’une nouvelle catégorie pénale d’« outrage sexiste ». Les débats tournent alors autour de la question de savoir si cette multiplication des termes favorise une meilleure prise en charge, ou si au contraire, elle ne contribue pas encore une fois à diluer le problème des violences (Baldeck, 2019) ?
Face à cette multiplication de terminologies et de catégories d’actions publiques, et même si elle n’est pas toujours privilégiée dans les politiques publiques ou les mouvements militants, la catégorie « violences fondées sur le genre » ou « violences de genre » nous paraît heuristique du point de vue analytique et politique. Elle a, en effet, le grand intérêt de replacer la focale sur le genre, comme rapport social, tout en permettant d’inclure dans l’analyse l’expérience de groupes sociaux, aux r

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