Vivre du patrimoine

André Fazi, Jean-Marie Furt

Description

Les sociétés instrumentalisent le patrimoine, notion multiforme qui oscille entre monuments et savoir-faire, édifices religieux et bâtiments insdustriels, nature et culture.... Ces contributions interrogent le rôle du patrimoine en tant que vecteur de développement, en tâchant de dépasser les oppositions classiques entre patrimoine et capital, pour s'attacher à définir l'opportunité et les limites de la protection dans une société qui pousse la marchandisation jusqu'à l'excès.

Sujets

• Esthétique
• ARts

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2012
• Nombre de lectures: 29
• EAN13: 9782296479111
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 16 Mo

Extrait

Vivre du patrimoine























Textes réunis par
Jean-Marie Furt et André Fazi






Vivre du patrimoine
Un nouveau modèle de développement ?
























































© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-54964-7
EAN : 9782296549647
Remerciements






Les textes réunis dans cet ouvrage sont issus des communications
présentées les 29 et 30 janvier 2009 à l’Université de Corse, lors du colloque
1« Vivre du patrimoine », organisé sous l’égide de l’UMR LISA .

L’ensemble des participants garde, croyons-nous, un excellent souvenir
de ces journées dont la convivialité n’a pas empêché la tenue de discussions
animées qui ont fait, nous pouvons l’espérer, progresser la connaissance
scientifique sur le sujet.

Ces échanges n’auraient pu avoir lieu sans le soutien de l’UMR, le travail
de toute l’équipe d’organisation, et l’investissement du comité scientifique.

Cette publication doit beaucoup à la patience et aux grandes qualités de
l’ensemble des membres du comité de lecture et plus particulièrement à
l’abnégation et la vigilance de notre collègue Franck Michel.

Que tous soient ici remerciés.


Jean-Marie Furt
André Fazi



1 Unité Mixte de recherche, Lieux, Identité, eSpaces, Activités.





Vivre du patrimoine : une utopie ?





En choisissant de s’intéresser à la possibilité de vivre du patrimoine, les
organisateurs du colloque, avaient un double objectif :
- tout d’abord, rassembler dans une opération commune les deux
2projets qui animent l’UMR et donc travailler avec l’ensemble des participants à
éclairer une notion, celle de patrimoine, qui devient de plus en plus prégnante
dans le secteur des sciences humaines et sociales.
- ensuite, engager une réflexion pluridisciplinaire pour « servir » une
société civile qui au travers de ses revendications identitaires, de son souci d’une
production respectueuse des hommes et de leurs traditions ou de sa défense de
la nature, instrumentalise souvent une notion multiforme qui oscille entre
monument et savoir faire, édifice religieux et bâtiment industriel, nature et
culture…

L’orientation restait néanmoins volontairement provocatrice. Elle
n’occultait pas, bien sûr, l’habituelle présentation du patrimoine, comme
élément fondateur ou réunificateur d’une communauté. Mais elle désirait avant
tout s’interroger sur son rôle en tant que vecteur de développement. Les futurs
communicants étaient donc invités à dépasser les oppositions classiques entre
patrimoine et capital, pour s’attacher à définir l’opportunité et les limites de la
protection dans une société qui pousse la marchandisation jusqu’à l’excès.

La première partie de l’ouvrage traduit la diversité de ces opérations de
résistance au travers d’exemples illustrant toute la richesse et l’étendue des
opérations de patrimonialisation. Si « tout est patrimoine », si ces processus
touchent les éléments immatériels les plus variés (sainteté, savoirs naturalistes,
savoirs traditionnels….) si l’on s’interroge sur la patrimonialisation de la langue,
de paysages, de sentiers, de festivals ou de forêts… c’est bien que le souci de
conservation d’abord, de transmission ensuite, devient aujourd’hui une angoisse
permanente. Cette volonté de réunir une communauté autour des traces de son
passé, pour préparer un avenir différent, que l’on espère toujours meilleur, est
un acte politique fort. Il peut pourtant se heurter à la dure réalité des nécessités
économiques ou plus simplement à l’absence de tout consensus social.


2 « Dynamiques des territoires et développement durable », et « Identités et culture : les processus
de patrimonialisation ».


7
La deuxième partie de ces actes s’attache à examiner la diversité des
usages du patrimoine. Prenant le parti d’un large balayage géographique
(France, Maroc, Liban, Italie) et disciplinaire (gestion, économie, linguistique,
sociologie, géographie), les auteurs démontrent que malgré la diversité des
objets (nature, métiers d’art, forêt, course, ville, langue…) l’utilisation
économique du patrimoine reste marginale au regard de ses usages sociaux.

La construction de l’utopie est donc en marche. Il reste alors à définir le
contrat social permettant à chacun de s’épanouir, à inventer ce que sera la vie
dans une société suffisamment mûre pour s’entendre sur ce qu’elle peut
modifier ou détruire et ce qu’elle doit transmettre sous peine de perdre toute
humanité.

Jean-Marie Furt





8

Sommaire



Pages


Remerciements 5

Présentation : Vivre du patrimoine : une utopie ? 7


Première partie : La mise en patrimoine 13


J.-P. Plez, La fabrication de la sainteté : un processus de patrimonialisation au service
de la reproduction sociale. L’exemple de l’Église de France à l’époque contemporaine 15

M.-A. Franchi-Querci, Les savoirs traditionnels relatifs aux plantes sauvages en Corse :
inventaire, caractérisation, mode de fonctionnement et contexte socioculturel
de leur évolution. Intérêt de leur conservation et de leur valorisation 33

A. Kabouche, M. Kabouche, La médina : un art de bâtir entre représentation et vécu.
Le cas de la ville de Constantine 51

M. Duval, À la recherche du Karst slovène : logiques patrimoniales, dynamiques
touristiques et enjeux territoriaux 65

R. Colonna, De la notion de patrimoine aux langues minoritaires : itinéraires croisés.
L’exemple corse 87

F. Bourdier, Tergiversations autour de la mise en patrimonialisation d’un
village indigène dans la province de Ratanakiri au Cambodge 101

D. Benedetti, Le patrimoine immatériel en Corse entre bariolisation
et globalisation du monde. Étude du quadrille 117

T. Zanetti, La patrimonialisation des lieux hérités de l’industrie : un révélateur
des ruptures et des mutations territoriales récentes ? 135

P. Desmichel, La patrimonialisation du « transcorrézien ». Histoire et formes de
mise en mémoire d’un chemin de fer d’intérêt local en Limousin 149


9

J.-L. Moretti, Les « sentiers du patrimoine » de Corse :
mémoire de pierre sèche d’une identité Méditerranéenne 165

C. Taillibert, Les festivals de cinéma et audiovisuel : acteurs de la patrimonialisation 185

P. Bertoncini, Patrimonialisation, déterritorialisation et conflit de mémoire.
Le cas de la Castagniccia 195

J. Boustingorry, Destins croisés de cités ouvrières en Gironde : entre patrimonialisation
et gentrification, l’appropriation en question 211

M. Rosas García, Nationalisme au visage d’ange. Le monument
à l’Indépendance Mexicaine 231

M. Gravari-Barbas, S. Jacquot, Les impacts de l’inscription au Patrimoine
Mondial de l’Humanité. Discours et motivations des acteurs 253

E. Caroli, Une identité bonne pour vivre et pour vendre. La « Renaissance »
du Salento et la patri