Vivre la perte
216 pages
Français

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Vivre la perte , livre ebook

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Description

Après avoir parlé de la fin de vie et de la mort, dans le cadre des soins palliatifs, dans son précédent ouvrage Questions de vie et de mort, Florence Plon aborde ici le sujet par le biais du deuil et de sa traversée. Quel est-il, combien de temps dure-t-il, comment s'en emparer pour n'en être pas désemparé ? C'est aussi une réflexion sur la fin de vie : ne pas mourir avant l'heure, mourir à son heure.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 121
EAN13 9782336261133
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal
L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.

Déjà parus
Franca MADIONI, La psychanalyse interroge la phénoménologie. Recherches freudiennes à partir de Brentano, 2007.
Pascal HACHET, Promenades psychanalytiques, 2007.
Georges ZIMRA, Penser l’hétérogène. Figures juives de l’altérité, 2007.
Claude LORIN, Un nouveau regard sur l’anorexie. La danse comme solution possible, 2007.
Jean-Paul DESCOMBEY, La psychiatrie sinistrée, 2007.
Claude BRODEUR, L’inconscient collectif, 2007.
Violaine DUCHEMIN, Le dénouement d’un secret de famille, 2007.
Kéramat MOVALLALI, Contrtbution à la clinique du rêve, 2007.
Riadh BEN REJEB (sous la direction de), La dette à l’origine du symptôme, 2007.
Pierre BALLANS, L’écriture blanche. Un effet du démenti pervers, 2007.
Alain LEFEVRE, La blessure mélancolique kanak. Une psychanalyse de l’ombre mélancolique en Nouvelle-calédonie, 2007.
Fabienne FRÉMEAUX, Comment se faire arnaquer par son psy, 2007.
Pascal HACHET, Les toxicomanes et leurs secrets, 2007.
Telma Corrêa da Nôbrega Queiroz, Du sevrage au sujet, 2007.
Thierry DUBOIS, Effondrements psychiques et cognition onirique, 2007.
Jean Pierre RUMEN, Psisyphe, 2007.
Pascal HACHET, Un livre blanc pour la psychanalyse, 2006.
Vivre la perte
L'accompagnement du deuil

Florence Plon
Du même auteur
* Florence Plon
QUESTIONS DE VIE ET DE MORT, Champ social éditions, Montpellier, 2006 (première édition 2005)
* Sous le nom de Florence Vergnes
- LES CHEVAUX DE LA BALLE, Lamarre, Paris, 1991
- LES CHEVAUX DE LA GARDE, Lavauzelle, Paris 1992
© L’HARMATTAN, 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296050150
EAN : 9782296050150
Sommaire
Psychanalyse et Civilisations - Collection dirigée par Jean Nadal Page de titre Du même auteur Page de Copyright Dedicace CHAPITRE I : LA MORT EXCLUE DE LA VIE CHAPITRE II : LE FACE A FACE AVEC LA MORT CHAPITRE III : LE DEUIL CHAPITRE IV : L’AIDE CHAPITRE V : LA MORT ET LE SYMBOLIQUE Bibliographie : Filmographie Remerciements ANNEXES Le film : Exit réalisé par Fernand Melgar
A mes enfants A la mémoire de leur grand-mère
CHAPITRE I : LA MORT EXCLUE DE LA VIE
« Ne chantez pas la mort, c’est un sujet morbide. Le mot seul jette un froid aussitôt gu’il est dit. Les gens du show business vous prédiront le bide. C’est un sujet tabou pour poète maudit... »
FERRE ET CAUSSIMON.
La planète n’en finit plus de se convulser des soubresauts de la maladie que lui ont infligée les hommes. Le développement durable aura quelques beaux siècles devant lui, mais on doute qu’il puisse jamais réparer les dégâts déjà effectués, et dont le réchauffement climatique fait, entre autres, signe.
De séismes en raz de marées, de crashs en cyclones, et de famines en attentats terroristes, la multiplication des fléaux fait concurrence aux guerres et dévastations de nettoyages ethniques perpétrés par les générations humaines qui n’en finissent pas de se saborder.
Le monde ne cesse de souffrir et de payer les additions de ce qu’il a voulu ou cru s’économiser.
Les morts se comptent par milliers et ceux qui restent sont sur la touche, traumatisés, hébétés, désemparés devant ces catastrophes qui leur ont ôté leurs proches, leurs parents, leurs enfants, parfois leur autonomie et leur équilibre mental. A grande échelle, l’aide se fait humanitaire ; on y regarde de plus près ; on se penche sur les régions dévastées, surtout si elles sont investies par l’Occident sur les plans de l’économie ou du tourisme. On s’implique financièrement, médiatiquement, économiquement, psychologiquement ; c’est toujours intéressant de se positionner dans la perspective de la reconstruction. Les famines et les guérillas africaines mobilisent peu ; le sida encore moins ; et même dans nos contrées civilisées, le terrorisme routier de la vitesse et de l’alcoolisme ne recule que lentement à coups de menaces et de décrets qui ont tardé à venir, pour ne pas effrayer le citoyen consommateur que l’on n’informe pas des dangers qu’il encourt.
Mais tout bien considéré, qu’est-ce qu’il y a de nouveau sous le soleil ? Rien de bien original ! Chacun meurt quand même et toujours, plus ou moins vite, seul ou en groupe.
La mort individuelle et le deuil ne font pas recette et n’ont pas bonne presse dans nos sociétés dites de consommation ou tout s’achète et se jette en un rien de temps, où l’on ne répare, ni ne garde ce qui a vieilli.
Pourtant chacun devra, un jour ou l’autre, s’y confronter et lutter en marge de son chagrin, avec le non-dit et le rejet qui font les caractéristiques du discours bien pensant de la majorité, dans nos pays dits civilisés.
Seul débat à contrevenir à cette omerta, celui sur l’euthanasie dont on voit, s’il défraye la chronique médiatique, qu’il ne fait pas foule à la chambre des députés pour y être discuté. Les mentalités ont la vie dure et les avancées demandent de longs combats, depuis ces cas de conscience éthiques en passant par la plus large gestion de la douleur, pour arriver à une vraie implantation des soins palliatifs et à des prises en charges globales systématiques.
Echappant, quant à eux, au silence habituel, les cataclysmes de la planète émeuvent un temps et restent, pour quelques soirs, à la une des journaux télévisés. Sur fond d’images choc et de commentaires people et pathos, la compassion nous déleste alors de quelques euros et de notre sentiment de culpabilité, puis la page se tourne laissant lâchement l’affaire aux mains des ONG et des survivants...
La mort en grande envergure est mise en scène, récupérée, considérée... L’Occident se déculpabilise et paye : les survivants sont accompagnés, pris en charge, épaulés avant de retourner à l’oubli et à leur chagrin. Il faut faire vite : une catastrophe en chasse une autre : Baam, Charm el cheikh, la Malaisie et l’Indonésie...
Chez nous, au un par un, dans ce monde civilisé qui éradique la mort comme étant morbide, malpropre, politiquement incorrecte... on l’évite, on la tait, on en expulse toute trace : on meurt d’une « longue maladie », on n’est d’ailleurs pas mort mais « parti »...
Qu’est-ce que nos sociétés attendent pour regarder la mort en face?

1 Ici et ailleurs
Madame M. est l’épouse, encore très jeune, d’un homme de 75 ans. Celui-ci souffre d’un cancer des os qui se généralise. De multiples traitements sont mis en œuvre basculant franchement du côté de l’acharnement thérapeutique du fait de la position du malade qui est persuadé de pouvoir guérir et s’accroche à cette certitude.
Il évite avec soin toutes questions ou explications sur les résultats d’analyses qui pourraient l’éclairer.
Sa femme vit tout cela très mal et souffre de ne pouvoir échanger avec lui sachant qu’à la vitesse où la maladie évolue, la fin est très proche.
Elle pleure de se sentir impuissante à réduire leur décalage de perceptions et de manquer ce rendez-vous d’une fin de vie qu’ils ne peuvent partager puisqu’il ne veut rien en savoir. Leur fils fait une dépression, arrête des études brillantes, et s’enfonce à son tour dans un traitement allopathique antidépressif. Sa mère s’oppose expressément à tout suivi psychothérapeutique sous prétexte que chez eux, on n’a pas besoin de ça.
Voilà une famille qui allie

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