L essentiel du Cameroun numéro 259
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L'essentiel du Cameroun numéro 259 , magazine presse

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Date de parution 02 septembre 2019
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

www.essentielcameroun.com -https://www.facebook.com/EssentielCameroun
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DU CAMEROUN
Directeur de la publication: Antoine WONGO AHANDA Bi hebdomadaire d’information et d’analyseN°259 lundi 02 septembre 2019 Recépissé de déclaration N° 083/RDPOP/JO5/SAAJP NORD-OUEST/SUD-OUEST Are Schools Open?
Les élèves du Nord-ouest et du Sud-ouest iront-ils à l’école semble des citoyens camerounais à l’intérieur du pays et dans aujourd’hui ? Des appels se sont fait entendre dans les la diaspora. Nous verrons aujourd’hui, jour de rentrée, si le régions anglophones. Ceux de l’élite, artistes, sportifs, minis- plaidoyer a porté les fruits. L’espoir d’une rentrée normale tres, leaders d’opinion, mères d’enfants ou élèves ont plaidé demeure pour les élèves du nord-ouest et du sud-ouest privés pour la reprise des classes. La ferveur patriotique portée par d’école par les séparatistes depuis trois ans. les initiateurs du mouvement «Back to School»a séduit l’en-Lire notre dossier Pp2-7 JEUX AFRICAINSOF VIEWÉDUCATION POINT La moissonLa grève desSecessionists camerounaise : enseignantsagainst their 28 médailles èmeown people n’aura pas lieu 11 rangP.11 P.8 P.7
RENTRÉE SCOLAIRE DANS LE NOSO : CRAINTES ET ESPOIRS
MOBILISATION CITOYENNE «Open school now»
La rentrée des déplacés L’ensemble de la communauté éducative nationale fait élèves, victimes de la crise anglophone reprennent le che-chorus depuis quelques semaines sur l’impératif de la min de l’école dès ce lundi 02 septembre 2019. Au cours reprise des classes dans les régions anglophones du pays, d’une conférence de presse conjointe tenue à Yaoundé, les en proie à des violences perpétrées par des combattants ministres de la communication, de l’Education de base, armés se revendiquant du mouvement sécessionniste des Enseignements secondaires et de l’Enseignement anglophone. Les acteurs en présence joignent les actes à supérieur ont rassuré parents, élèves et enseignants sur leur parole. Des élites sont mobilisées, les autorités admi- l’effectivité de la reprise des classes et de la nécessité pour nistratives et gouvernementales multiplient les appels et eux d’envoyer leurs enfants à l’école. De nombreuses voix les gestes de soutien à ce qui est désormais perçu comme se sont fait entendre au niveau international appelant les un mouvement national« Back to School »dans les sécessionnistes à cesser leurs attaques contre l’école et régions anglophones. Dans les zones où les déplacés ont ses acteurs. Tout semble donc réuni pour un« Back to trouvé refuge, des dispositions sont prises pour que lesSchool »dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Kumba, de 19 enseignants dans la localité de Shinga-Oku. Parmi les personnalités présentes dans ces campagnes, on retrouve les artistes Ama Pierrot, Koppo, les ministres Pierre Ismael Bidoung Mkpatt, Gaston Eloundou Essoma, les hommes de médias Charles Ndongo, les Lionnes indomp-tables de football et des dizaines d’autres Camerounais issus des dix régions du pays.
quelques jours après le point de presse du gouvernement portant sur reprise la de l’ac-tivité scolaire et universitaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et où des villes mortes spéciales sont décrétées en ce jour de rentrée scolaire et ce jusqu’au au 6 septembre, puis du 9 au 13 septembre. Lors de cette rencontre avec les journalistes, René Emmanuel Sadi, porte-parole du gou-vernement avait alors dressé le bilan des actes terroristes orchestrés dans ces régions sur le personnel éducatif ainsi qu’élèves et étudiants. Des chiffres qui ont certainement fait naitre cette mobilisation qui ne cesse de prendre des proportions sur la toile. Parmi ces chiffres, on cite entre autres, 27 attaques terroristes dans les deux régions entre jan-vier et août 2019, 19 enseignants et 58 étu-diants kidnappés dans les universités de Bamenda et de Buea, des cas d’enlèvement des proviseurs des lycées de Mbiame, Bamenap, Bakingui, Bamenyam et Mudeka, du lycée bilingue de Ntamouloun, 18 élèves et 4 encadreurs du collège catholique de Jakiri ; 2 étudiants de l’ENSET de Kumba, des enseignants de la National Polytechnic School de Bambui, l’enlèvement 165 élèves du collège saint Augustin de Kumbo, de 2 élèves et de l’intendant du lycée technique de Bamenda, de 2 ensei-gnantes du Destiny bilingual school de Bonakama à
s’empare de la toile
NjAohg,meNdoAmbodoMuo-dAoz,izF,rRaoncdioslpNhgTuaénlgé,a,MMearctheideusNBaetlheahneakëal, ANnjnoegt,teNoOmliongMao,dBo,élFisraencHiisolN,gNuaétlhé,alNieathAahliaendAah,anNdaadège NRyeelmeecctkure: Lionel Owona ReWlebctmuarset:erLi:oJneealnO-Fwraoncais Ahanda CAMERMEDIAS S.A.R.LWebmaster: Jean-Francis Ahanda Commercial et Marketing: Roger Ngonda Yusi Directeur de la publication : Directeur de la publication : CSoomutmierncitaelcehtniMqaurek:etTihnogm:aRsoAgueréNligeonnNddaaYsusisbiou Antoine Wongo Ahanda Antoine Wongo AhandaSeotutBioerinstMeacnhdnaiqNukeod:oThomas Aurélien Ndassibou, Boris Coordonnateur de la Rédaction : Coordonnateur de la Rédaction :MSatnadgaiaNirkeosdo:etMeArlicceedeTshècBleleBhaellkaa, Alice Thècle Balla, IMMEUBLE SOCIETE GENERALE CAMEROUNChCrihsrtiostpohpeheMvMovnodnodoStDaégsiiariéreTsr:ésRoorseMBbeorutilnlée,MSbaamnigr,atAornuauHda Emvaindao,u,CaRmoilsle Carrefour des carreauxRdéadctaectueruerneCnhCehfeIfnfIonrfomramtiaotinosngségnénraélreasle:s :OBlievritaillAeyiMssbiang B.P : 1260 YaoundéAbArabrhahmamNdNjadjnanaMoMdodoCCoonncceepptitioonnGGrraapphhiiqquuee:: Contact : 655 76 80 94RdéadctaectueruerneCnhCehfeEfnEqnuqêutêetseestedtodsosisesiresr:s :LLaauurreennttAABBAAHH©©CCRREEAATTIIVVEETTHHIINNKK(+(+33377863019525327)5) essentielducameroun@yahoo.comBlaBilsaeisNenNanagngMiPcrhoedluMctbiilolan: Eric Azegue www.camermedias.comChCrhornoinqiuqeuerusr:s :PIrmopdruecstisosino:nE:riScOAPzEeCgAuMe AlpAlhpohnosnesAetAetbeabNadNoduomuomu,ouB,aBrtahrtohAomAumguguImpresssion: SOPECAM Tirage: 4000 exemplaires Rdéadcaticotinon::ChCahrlaerlsesNNwwanaoncohci,hi,ReRneénéNNolëlAtAatnangagnaan,a,Tirage: 4000 exemplaires Distribution: Eric AzegueArnAarnuadu Jdo JsoespehphEtEotuonudni,di,MaMracrcMoMuonugnag,a,AAbboouubbaakkararYYeerro,o,Distribution: Eric Azegue, Joseph Nkomedoht ps://www.facebook.com/EssentielCameroun Ahmed Abdou-Aziz, Rodolph Tanga, Mathieu Nathanaëlhttps://www.facebook.com/EssentielCameroun N°259 lundi 02 septembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
ls se comptent par dizaines, les personnalités ayant décidé de soutenir le mouvement « Open school now ». I Depuis quelques jours, artistes musiciens, sportifs, acteurs politiques, membres de la société civile, hommes de médias, ministres, directeurs généraux, membres de la dias-pora, Camerounais lamda et même enfants brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire :« Open school now edu-cation in North-west and South-west=LetUsbacktoschool ».Un vibrant appel au retour des classes dans ces régions où depuis deux années près de 4400 écoles ont été fermées pri-vant ainsi plus de 600 000 enfants d’éducation. Sur Facebook, WhatsApp, Twitter et Instagram c’est une mobi-lisation tous azimuts qui est observée depuis le 27 aout der-nier avec des messages divers à l’instar de :« Ne pas aller à l’école ou empêcher un autre de ne pas y aller est un crime contre la société »;« Nous disons non à division mais oui au droit à l’éducation »;« En aucun cas, pour aucune raison, nos propres enfants doivent être des cibles d’une bande d’égarés »;« L’école n’est pas un champ de bataille. L’école ne peut pas constituer une base de terroristes. Libérez les campus scolaires aux écoliers et aux enseignants »;« L’école comme instrument de paix et non divi-sion ». Cette campagne médiatique et citoyenne a pris corps
Mercedes Beleheka
Pour une rentrée effective dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, plusieurs personnalités soutiennent le mouvement lancé pour le retour à la paix et le droit à l’éducation.
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DOSSIER POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/SOCIAL
DOSSIER
POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/SOCIAL
RENTRÉE SCOLAIRE DANS LE NOSO : CRAINTES ET ESPOIRS
RENTRÉE DES DÉPLACÉS
L’afflux des élèves anglophones Ils ont migré en grappes successives vers les zones plus sécurisées pouvant leur assurer une éducation adéquate.
Marc Mounga
u Cameroun, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance A (UNICEF), de nombreux enfants n'ont pas été dans une salle de classe depuis trois ans à cause de la violence et de l'activisme exercés sur les populations par le nombre de groupes armés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Dans ces circonstances de troubles per-manents et d’instabilité ambiante, l'inter-diction de l'éducation par des groupes armés a mis près de 80 % des écoles hors d’état de fonctionnement, touchant ainsi plus de 600 000 enfants, selon d’autres précisions fournies par l'UNICEF. « Au moins 74 écoles ont été détruites, tandis que les élèves, les enseignants et le personnel scolaire ont été exposés à la violence, aux enlè-vements et à l'intimidation »,a déploré récemment pour sa part le porte-parole de l’agence onusienne, Toby Fricker. Bien plus, depuis 2018, plus de 300 élèves et enseignants ont été enlevés, puis relâchés, après des éprouvants traumatismes. Au total, l’insécurité dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun a forcé plus de 4 400 écoles à fermer les portes. Les agences et organisations onusiennes évaluent à 1,3 million dont environ 650 000 enfants, le nombre de personnes ayant aujourd'hui besoin d'une certaine forme d'aide humanitaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, la situation sécuritaire et les conditions de vie ne cessant de se détériorer, indique l'ONU, ajoutant
qu'environ 450 000 de ces personnes, dont la moitié sont des enfants, sont déplacées à l'intérieur du pays D’une année à une autre, cette situation délétère dans les zones anglophones et même dans le Septentrion englué dans les excursions de Boko Haram, a occa-sionné un exode sans précédent de la population scolaire à la recherche d’une sécurité à l’école. Des villes environ-nantes des zones anglophones comme Dschang, Bafoussam, Douala et plus éloi-gnées comme Yaoundé, Bafia, Mbalmayo et Obala. Il s’en est suivi une forte affluence dans les écoles dans ces diffé-rentes villes avec les exigences que cela suppose. Et dans la mouvance de la rentrée scolaire et dans un élan de solidarité agissante, le
Dr Ashéri Kilo, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education de base a fait des dons scolaires le 10 août dernier aux 200 enfants déplacés du département du Bui vivant à Yaoundé. Une action simi-laire a été faite à Obala en direction des enfants déplacés du Nord-ouest dans cette ville par un sénateur originaire de cette région. Les kits scolaires remis aux élèves sont généralement constitués de sacs à dos, gourdes, stylos, crayons, règles et ardoises. Pendant ce temps, les sécessionnistes annoncent sept jours de ville morte à compter du 2 septembre. Mais du côté du gouvernement, toutes les assurances sont faites à l’endroit de la communauté éducative pour une rentrée scolaire effective et sécurisée.
Ils rament à contre courant
Liste de médecins, avocats, professeurs, etc. Ils auraient mobilisé des fonds pour que les écoles restent fermées dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun. Pendant ce temps leurs enfants sont envoyés dans des écoles à l'étranger:
1. Dr Samuel SAKO 2. Dr. Hariscine ABONGWA 3. Dr. Kizito ELAD 4. Leo CHEM 5. Robert FONDI 6. Dr. ouis MBUA 7. Dr. Ekomenzoge METUGE 8. Richard TANGU 9. Elvis MBAK 10. James BRADOCK 11. John EGYAWAN 12. Blasius Awonsang 13. Dr. Emmanuel TITA 14. Dr. Fidelis ATIANJOH 15. Dr. Thomas NDULA 16. Prof Martin AYIM
N°259 lundi 02 septembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
17. Dr. Toyang NGEH 18. Sylvester ZAMA 19. Christopher ANU 20. Emma LARRY 21. Emmanuel OBEN 22. Ambrose ETENJEH 23. Dr Anderson EBAI 24. Bar. David NDEH 25. Denis ATEMKENG 26. Dr. Patience ABIEDU 27. Rev. Christensia ASONG 28. Francis SHEY 29. Dorothy NGWA 30. Goddy NTI 31. Daniel TEKOH 32. Micheal AYONG
33. Divine AKERE 34. Peter WOLE 35. Donatus MUMA 36. Divine NGANTCHA 37. Comfort KONFOR 38. Dr. C AISHA 49. Bar. Timothy MBESEAH 40. Peekay MOKUBE 41. Eric ATEH 42. Walter FONDOH 43. Prof. J. J. ASUNGU 44. Allen KOHILA 45. Augustin BABILA 46. Stephen NEBA 47. Nelly VIEVE
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DOSSIER POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/SOCIAL RENTRÉE SCOLAIRE DANS LE NOSO : CRAINTES ET ESPOIRS MINDEF SOUTIEN Concertation sécuritaire sur SCOLAIRE L’inscription la rentrée scolaire sans frais pour Les hauts responsables militaires et sécuritaires du pays ont assisté à une réunion stratégique vendredi dernier autour du ministre délégué à la présidence chargé de les déplacés la Défense Joseph Beti Assomo. Marc Moungacabinet ministériel. territoire national, il reste que la situation dansdu NoSo Le ministre de l’Administration territoriale les régions du Nord-ouest, du Sud-ouest et de Atanga Nji Paul, le délégué général à la Sûreté l’Extrême-nord demeure particulièrement préoc-Bartho Amugu nationale Martin Mbarga Nguele, le directeur cupante. général de la Recherche extérieure, Maxime Eko Les menaces persistantes des obscurantistes u Cameroun, le retour des jeunes élèves Eko, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la séparatistes, visant à empêcher le retour deses instructions ont donc été don-et étudiants dans les établissements sco-nées dans les établissements des Défense chargé de la Gendarmerie nationale élèves dans les établissements scolaires, contrai-taireAdispositif sécuritaire. De ce fait, les pouvoirshiérarchie militaire, ont participé à cette impor- s, se fera cette année dans un contexte sécu- D laires primaires, secondaires et universi-huit autres régions. Il s’agit de Galax Etoga et une forte présence de la haute gnent les autorités compétentes à renforcer le l’inscription sans frais des élèves ayant quitté leur région d’origine à cause des ritaire précaire dans certaines parties du terri-tante assise autour du MINDEF. Tous ces hauts publics vont prendre toutes les mesures adé-troubles sociaux et des actes terroristes toire national. Compte tenu de la situation sécu-responsables de la hiérarchie militaire et sécuri- quates pour prévenir, et le cas échéant, contenir qui s’y passent et qui les prennent pour ritaire en vigueur dans le Septentrion et surtout taire du pays ont planché et arrêté les mesures à d’éventuelles exactions venant des ennemis de cible. La priorité sera donc accordée aux dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, prendre pour garantir la sécurité en cette période l’école. déplacés de l’Education. Il faut d’ail-le président de la République, chef des Forces fatidique de l’année. Ce 2 septembre 2019, dans toutes les parties du leurs envisager un programme spécial armées a prescrit la tenue de la concertation Les responsables de chaque région militaire et de Cameroun, toutes les conditions sont réunies pour ces derniers car les crises identi-intersectorielle. Conduite par le ministre délégué la gendarmerie nationale ont exposé tour à tour pour que la communauté éducative assiste à taires ne se résolvent pas en quelques à la Présidence chargé de la Défense, Beti sur le bilan sécuritaire, chacun dans son territoire une rentrée scolaire effective, dans le calme et la mois en y associant l’UNICEF, Assomo Joseph, elle s’est tenue le vendredi 30 de commandement. Si l’on reconnait qu’il existe sérénité. C’est la résolution forte et ferme qui l’UNESCO et le PAM (programme ali-août 2019, dans la salle de conférence de son des foyers de tensions sur certaines parties du ressort des concertations du 30 août dernier. mentaire mondial). Les chiffres en notre possession sont DOUALA ceux de l’année dernière et se répartis-sent comme suit : Adamaoua 774, Extreme-nord 3000, Littoral 10000, Les déplacés entrainent des Ouest 4000. Au niveau du Centre, cer-tains lycées de la ville ont communiqué des chiffres qui parlent par eux-mêmes : Mendong 463, lycée bilingue d’applica-effectifs pléthoriqueslycée d’Etoug Ebe. Le rapport de tion 345, lycée bilingue d’Essos 308, l’UNICEF éducation en péril en Afrique centrale et de l’ouest révèle que dans les Avec l’ampleur que prend la crise dite anglophone, depuis la rentrée scolaire 2017, la régions anglophones 4400 écoles ont été migration des élèves des régions du Sud-ouest et Nord-ouest vers les régions franco-fermées et 609000 enfants privés de sco-phones du Cameroun ne cesse de décupler. larité durant la récente année scolaire. Ces déplacés de l’Education sont bien accueillis partout où ils se rendent et Mathieu Nathanaël Njogsystématique ont amélioré cette ceci traduit donc le vivre-ensemble. situation. Surtout que lors des Dans le Nord-ouest, sur 5000 écoles il y années scolaires précédentes, les a trois ans seules 895 fonctionnent et élèves venant des régions anglo-3009 ont fermé. Dans le Sud-ouest, 73 n cette rentrée scolaire 2019-2020, la phones allaient s’installer dans ont été détruites et 45 sont occupées par région du Littoral est l’une des régions les salles de classe des lycées Eenseignants, dans le Nord-ouest, sur les sécessionnistes. Au niveau des qui accueille le plus gros contingent des bilingues avec la complicité de populations déplacées des régions anglo- certains enseignants. Au point 10000 enseignants, il y a 3 ans, 4000 en phones en proie à une crise sécuritaire. Outre la que des proviseurs, lors des poste et 2000 enseignent. Dans le Sud-promiscuité et la prostitution rampante que ce rondes classiques, étaient surpris ouest, on dénombre 6000 déserteurs et flux des populations entraine, il y a sur le plan de découvrir cette situation. Sans 2000 sont sur le site. scolaire des conséquences dévastatrices. ménagement, ils décidaient de Ces déplacés fuient donc l’insécurité et Plusieurs familles des régions anglophones ont les exclure, en dépit du fait qu’ils la prise d’otages, les mots d’ordre de ainsi décidé de transférer leur progéniture dans venaient des régions anglo-villes mortes et surtout la prise en otage d’autres villes du pays. Les plus nantis cher- phones pour sauver leur scola-de l’école par les sécessionnistes. Ces chent des établissements scolaires privés ou rité. Cela ne va pour autant pas déplacés anglophones de l’Education confessionnels bilingues ou anglophones sans conséquence. Les effectifs sont à la recherche des conditions de répondant à certains standards. A l’instar des généralement en sureffectif (pas-classe en sureffectif en nombre raisonnable. Lesécurité idoines pour se consacrer aux établissements de référence avec internat. Les sant de 60 élèves comme le prescrit la régle-lycée bilingue de New-Bell, le lycée bilingue deétudes sans des menaces ourdies et pro-moins nantis ont décidé d’envoyer leurs mentation en vigueur à 120 élèves) sont de plus Déido, le lycée bilingue du Génie militaire et leférées par les ambazoniens. Ils sont enfants dans des écoles publiques bilingues et en plus pléthoriques avec 180 élèves dans les lycée bilingue de Bonaberi sont les établisse-donc obligés, en fonction de leurs des lycées bilingues. Face à la réticence de cer- salles. ments d’enseignement secondaire les plus sol-moyens, de se réfugier dans d’autres tains chefs d’établissements, les familles d’ac- Une situation qui n’offre pas les meilleures licités. Les établissements privés et confession-régions emmenant avec eux leurs cueil choisissaient de garder les élèves déplacés conditions d’enseignement et de réception nels ne sont pas en reste. Plusieurs promoteursfamilles. On assiste donc à un boom des à la maison. pour les élèves.«L’air est compact et pollué, la cha-ont ouvert la section anglophone dans leursétablissements anglophones dans les Si au cours des deux années scolaires précé-leur est étouffante, toute chose qui expose les élèves établissements et plusieurs nouveaux établis-huit autres régions à cause de l’exode dentes, la scolarité des enfants déplacés étaitaux maladies, au phénomène des transes, et même à sements bilingues ont ouvert dans quasimentmassif de ces populations obligées de très perturbée parce que les chefs d’établisse-la désertion», souligne Atemkem, enseignant de tous les quartiers de Douala et même dans lafuir les régions anglophones en crise. ments ne se montraient pas très favorables au sciences en section anglophone. Pour juguler périphérie. Une offre qui aurait pu entrainer laOn note d’ailleurs des résultats encou-recrutement de ces élèves venant des régions cette situation, certains enseignants proposent baisse des frais de scolarité. Mais c’est tout lerageants obtenus par les élèves dépla-anglophones, les instructions du gouverne- que la section anglophone fréquente dans le contraire.cés lors de la dernière session du GCE . ment faisant obligation de leur recrutement système à mi-temps afin d’éclater les salles de
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N°259 lundi 02 septembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
DOSSIER POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/SOCIAL RENTRÉE SCOLAIRE DANS LE NOSO : CRAINTES ET ESPOIRS
ACCUEIL DES DÉPLACÉS Le vivre ensemble qui dément le génocide allégué
Malgré la crise anglophone qui secoue le pays, francophones et anglophones fuyant les persécussions des séparatistes vivent en totale harmonie. Seuls les leaders séparatistes voient un génocide qui ne saurait leur servir d’appui.
Christophe Mvondo
endant de longs mois, au plus fort de la crise anglophone, et de la guerre fraPnces atroces à ceux dont ils disent défen-qu’elle a imposée. Infligeant des souf-dre les intérêts, les leaders sécessionnistes ont vendu à la communauté internationale, la fausse idée d’un génocide anglophone au Cameroun. A l’épreuve des faits, on constate que anglo-phones et francophones vivent en harmonie depuis des décennies dans ce pays. Les frustrations nées de quelques choix poli-tiques et soulevées par les syndicats ont été résolues ou sont en cours de résolution : l’in-suffisance des enseignants d’expression anglaise, la traduction des Actes OHADA en anglais, la création d’une section Common Law à l’ENAM, le recrutement des auxi-
liaires de justice d’expression anglaise à l’ENAM, etc ont tenté d’aplanir les points de revendication des leaders sécessionnistes. Face aux tueuries perpétrées sur des popu-lations civiles innocentes, les saccages et incendies des bâtiments abritant les services publics, l’Etat s’est vu obligé de déployer les forces de défense et sécurité en vue de pro-téger les populations. Les élements de ces forces ont également été pris pour cible par les combattants armés. On ne compte plus le nombre de militaires, policiers et gendarmes tués dans l’exercice de leur fonction dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Contrairement à l’idée d’une guerre franco-phones-anglophones, on a vu des ressortis-sants du Nord-ouest et du Sud-ouest qui se déplacent en masse en zone francophone et qui sont accuillis sur l’ensemble du territoire national. Les régions de l’Ouest et du Littoral sont plus sollicitées à cause notam-
ment de leur proximité avec le Nord-ouest et le Sud-ouest. Mais l’exode qu’imposent les séparatistes armés à conduit les anglo-phones dans tout le pays et de plus en plus dans le villages où ils sont bien accuiellis par les populations locales qui leur offre leur hospitalité. Les familles les plus nanties ont scolarisé leurs enfants en zone francophone où les écoles bilingues ont connu un boom et explosent les effectifs dans certains éta-blissements scolaires. En pleine tournée de remise des dons et aides aux familles des déplacés de cette crise, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a recommandé aux chefs d’établissements scolaires de donner une priorité aux élèves déplacés dans le cadre des recrutements des élèves dans les lycées et collèges. L’attitude des frères et sœurs francophone
constitue de ce point de vue, un démenti cinglant d’un génocide anglophone dont parlait, sans raison, des séparatistes qui vou-laient par-là même justifier l’insurrection armée qu’ils ont engagée contre les institu-tions de la République et les tueuries en masse des enseignants, des élèves, des enlè-vements contre rançon qu’ils ont érigés en règle. Au moment où le dialogue et la médiation proposés par quelques pays amis et des ins-titutions internationales dont les Cameroun est membre, il faudrait chercher ailleurs les raisons de la violence que des compatriotes, au Cameroun ou à l’étranger, ont élaboré et mis en exécution pour balkaniser et détruire l’unité nationale si chèrement acquise.
EXTRÊME-NORD Des aménagements pour les déplacés Salles de classe réhabilitées, des nouvelles construites dans les zones jadis affectées par le conflit BokoHaram pour une rentrée scolaire effective. et retournés de reprendre le chemin de Ahmed Abdou-Aziz l’école comme tous les autres jeunes camerounais.« Le haut commandement a décidé, qu’en cette phase de stabilisation que la paix revienne définitivement, donc il faut utorités administratives, militaires et humanitaires renforcer l’accalmie en permettant à la vie de sont à pied d’œuvre dans la région de l’Extrême-nord Ament des écoles rentre dans cette dynamique reprendre son cours normal et le fonctionne-pour assurer une rentrée scolaire effective ce jour. Bien avant le 02 septembre 2019, des descentes sur le terrain voilà pourquoi nous avons opté pour la réha-se sont multipliées çà et là à l’effet de s’assurer que les infra-bilitation de ces infrastructures », explique structures sont à même d’accueillir non seulement les élèves le soldat. dans leur ensemble, mais particulièrement les déplacés et En plus de la réhabilitation des infra-réfugiés qui constituent une couche sociale vulnérable. A structures scolaires, dans l’arrondisse-Gossi et Tourou dans le Mayo-Tsanaga, tout comme à ment du Mayo-Moskota, un recense-Ashigashia, Gakara et Yegoua dans le Mayo-Tsanaga ce sont ment des déplacés a été organisé par les des bâtiments flambant neufs équipés de tables-bancs, des autorités traditionnelles et administra-tableaux repeints et des forages qui affichent fière allure. Il tives dans le but d’organiser une répar-s’agit des infrastructures scolaires qui avaient été détruites tition adéquate des élèves déplacés en par les terroristes lors du conflit Boko Haram. Certaines ont fonction des salles de classe disponibles été réhabilitées et d’autres construites par le Bataillon d’in-dans l’arrondissement.« Nous verrons aussi la possibilité d’aug-Toutefois, il est important de noter que le retour à l’accalmie tervention rapide (BIR) de la zone sud de l’opération Apha menter les salles de classe pour permettre à tout le monde d’aller àdans la région de l’Extrême-nord a considérablement baissé qui couvre les départements du Mayo-Sava et du Mayo-l’école »,indique le sous-préfet du Mayo-Moskota, Julien le nombre des déplacés qui pour la plupart sont retournés Tsanaga dans la région de l’Extrême-nord. Elles ont été rétro-Martial Asse. Dans le même sillage, lundi 19 août dernier, chez eux. Le délégué régional des Enseignements secon-cédées la semaine dernière à la communauté éducative à tra-Allegra Maria Del Pilar Baiocchi, coordonnateur résident du daires, Pierre Wangboussoum, dit qu’aujourd’hui on parle vers les autorités administratives compétentes de chaque système des Nations Unies au Cameroun et de Jacques Boyer, des élèves déplacés uniquement dans les localités de localité. représentant de l’UNICEF au Cameroun, ont fait le déplace- Ashigashia dans le Mayo-Sava, où le CES reste toujours délo-« Cette action de l’armée camerounaise est une forte contribution ment de l’école primaire de Moskota localité située à une calisé au Lycée bilingue de Mokolo et de Zhelevet dans le pour le développement local car on ne le dira jamais assez, l’école est vingtaine de kilomètre du Nigeria pour rencontrer les dépla- Mayo-Tsanaga où le CES est délocalisé au Lycée d’Ouzal la base de tout développement », va souligner Hervé Botognel, le cés de cette localité. L’objectif était certes de dialoguer avec dans le même département. Pour le moment en ce qui ème 2 adjoint préfectoral du Mayo-Tsanaga.Pour le lieutenant-eux pour recenser leurs besoins, mais il est surtout question concerne ces deux établissements secondaires la situation ne colonel NdikumAzieh, commandant de la zone Sud de l’opé-de recaser ces déplacés qui occupent les salles de classe afin changera pas cette année, le temps pour les autorités de s’as-ration Alpha, ces actions rentrent dans le cadre des prépara-de les libérer pour permettre à la rentrée scolaire d’avoir lieu surer du retour total de la sécurité dans ces poches de résis-tifs de la rentrée scolaire pour permettre aux élèves déplacés ce 02 septembre 2019. tance où les terroristes se sont retranchés. 5 N°259 lundi 02 septembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
DOSSIER POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/SOCIAL RENTRÉE SCOLAIRE DANS LE NOSO : CRAINTES ET ESPOIRS OUEST Rentrée en toute sérénité pour les déplacés C’est l’esprit qui anime la communauté éducative qui a bien accueilli les élèves déplacés des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest pour cette nouvelle année scolaire. Jean Azele et au-delà des habituels matériels, il y avait des fournitures scolaires, des habits et des couvertures pour les élèves qui prennent le train de l'année scolaire 2019/2020. n communion avec les millions d'autres jeunes came-Les élites ont aussi joué leur partition dans rounais du territoire national, les élèves déplacés des Esecrétaire général adjoint des services du cette solidarité. Le Pr Pascal Nguihe Kante, régions du Nord-ouest et du Sud-ouest qui vivent dans la région de l'Ouest prennent le chemin de l'école ce lundi 02 Premier ministre, à l'occasion de la 4ème septembre dans la sérénité et la quiétude. édition de la journée de l'excellence scolaire Frontalière des régions en crise du Nord-ouest et du Sud-et académique de la Mifi qu'il organise, a ouest en crise, la région de l'Ouest connaît une explosion remis aux élèves qui se sont illustrés positi-démographique depuis trois ans. Les citoyens qui fuient les vement dont des déplacés internes des exactions des séparatistes ont trouvé refuge dans plusieurs régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, des localités de l'Ouest, principalement dans trois départements : kits scolaires. La même attention a été remar-le Mbouda, les Bamboutos et le Noun. Cette année, le dépar-quée de la part du Pr Joseph Kankeu, tement de la Mifi dont le chef-lieu est Bafoussam a été asso-député à l'Assemblée nationale et Célestine cié à cette liste. Ici, ce sont un peu plus de 3000 individus qui formés en écoles bilingues. Il s’agit de s'assurer que toutes les Soh, fondatrice de l’Ong OCALEP qui ont manifesté leur soli-ont été recensés par les structures compétentes en la matière. directives sont respectées et que les enfants, dont ceux des darité envers ces jeunes Camerounais en difficulté. La préparation de la rentrée scolaire qui intervient ce lundi 02 déplacés des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, sont bel L'insertion de tous ces enfants dans les écoles et collègues a septembre se fait depuis plusieurs semaines par les pouvoirs et bien dans les salles de classe, le gouverneur de la région été facilitée par les mesures prises par les pouvoirs publics et publics et les élites de la région. On a noté ainsi la descente Awa Fonka Augustine sera ce jour de rentrée dans les villes notamment les instructions données aux chefs des établisse-sur le terrain du ministre de l'Administration territoriale Paul de Mbouda, Babadjou et Galim dans le département des ments relevant de l'Education de base et des Enseignements Atanga Nji. Il a été au chevet des déplacés des régions du Bamboutos qui accueillent le plus grand nombre de dépla-secondaires d'ouvrir en priorité les portes à ces cas sociaux. Nord-ouest et du Sud-ouest notamment dans les villes de cés. Le gouvernement ne s'est pas arrêté là. En effet, plusieurs Dschang, Bafoussam et Foumbot. Dans les bagages du Plan établissements primaires de la région de l'Ouest ont été trans-d'urgence humanitaire décidé par le chef de l'Etat Paul Biya,
VU SUR LE NET Des voix s’élèvent pour les enfants du NOSO
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Ce sont de jeunes camerounais à part entière qui ont fui avec leurs parents ou seuls, des persécutions des bandes armées sécessionnistes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, ou encore
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les exactions de la secte terroriste Boko Haram. Ils bénéficient des actions humanitaires des organisa-tions internationales et des appuis gouvernemen-taux divers.
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