Fraternité Matin n°16600 - Vendredi 17 avril 2020 , magazine presse

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17 avril 2020

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5 Mo

Fraternité Matin n°16600 - Vendredi 17 avril 2020

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17 avril 2020

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5 Mo

Vendredi 17 avril 2020 / N° 16 600 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Gon Coulibaly:‘‘ Notre personnel de santé est mobilisé pour nousP.6 permettre de contenir la pandémie’’ Isolement d’AbidjanLe ministre Aka Aouélé P.8 explique tout aux députés Vagondo Diomandé:P.9 Sotra :pas plus de 45 P.2 ‘‘ Les contrevenants seront passagers par véhicule et le port du masque obligatoire traduits devant les tribunaux’’ Lutte contre le coronavirus Le roi du Sanwi apporte son soutien au Premier ministre P.3

Nation

Isolement d’Abidjan

Vendredi 17 avril 2020

Vagondo Diomandé:‘‘Les contrevenants seront traduits devant les tribunaux’’

Du respect du couvre-feu, de la fermeture des établissements recevant du public et de l’interdiction de circulation entre le Grand Abidjan et l’intérieur du pays sont autant de sujets abordés dans l’interview que nous avons réalisée avec le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.

Monsieur le ministre, quel est aujourd’hui, d’un point de vue sécuritaire, l’état des lieux au niveau du respect des mesures arrêtées par le gouver-nement et le Conseil national de sécurité ? Je voudrais d’abord signi-ﬁer que les mesures qui re-lèvent de mon département sont au nombre de trois. Il s’agit de l’application du couvre-feu, de la ferme-ture provisoire de certains établissements recevant du public et de l’interdic-tion de circulation entre le Grand Abidjan et l’intérieur du pays. En ce qui concerne l’ap-plication du couvre-feu, la tendance est bonne, vu la baisse du nombre d’inter-pellés aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Pour preuve, dans la nuit du 24 au 25 mars, première nuit sous couvre-feu, nous avons interpellé 51 contre-venants à Abidjan alors que le lundi dernier, la police n’a enregistré aucune interpel-lation. A l’intérieur du pays, nous avons interpellé 24 per-sonnes ce même jour. La mesure de fermeture provisoire de certains éta-blissements recevant du public est globalement res-pectée. Toutefois, pendant le week-end pascal, nous avons constaté la violation de cette prescription à travers l’ouverture clandestine de plusieurs «maquis» et bars… Nous remarquons aussi que de plus en plus d’Ivoiriens transforment leurs domiciles en maquis. C’est le lieu ici d’interpeller nos compatriotes au res-pect des mesures édictées par le gouvernement.

L’interdiction de sortir d’Abidjan a été aussi bravée ... Pour ce qui est de l’inter-diction de circulation entre le Grand Abidjan et l’inté-rieur du pays, on assiste au non-respect de cette me-sure avec l’utilisation des voies de contournement qui a abouti à l’interpellation de plusieurs centaines de contrevenants. Je voudrais rappeler que

tout manquement aux me-sures prises par le gou-vernement est constitutif d’infraction à la loi pénale. Les contrevenants seront

De façon générale, la tendance est-elle à un meilleur respect ou les Ivoiriens deviennent de plus en plus réfractaires ?

mieux respectées ? On constate avec désola-tion que les mesures bar-rières ne sont pas respec-tées par une importante

« Je rassure la population, nous entreprenons des opérations de sécurisation importantes pour enrayer les vols sous le couvre-feu»

traduits devant les tribu-naux, à l’image des 77 in-terpellés pour non-respect du couvre-feu et qui avaient été condamnés à des peines privatives de liberté et à des peines d’amende. En outre, la police redou-blera ses efforts et fera preuve d’innovations en multipliant les patrouilles à moto et les patrouilles pé-destres pour aller encore plus loin dans les quartiers et intensiﬁer la surveillance des voies détournées. Elle vient d’être dotée d’une cinquantaine de motos pour ces missions. D’autres équipements seront livrés dans ces jours.

Dans l’ensemble, la ten-dance est à un meilleur respect des mesures édic-tées par le gouvernement. Au-delà des trois mesures spéciﬁques à mon dépar-tement, nous remarquons une attitude de plus en plus responsable de nos conci-toyens. Même si, hélas, il y a encore des gens qui ne perçoivent pas l’intérêt de respecter les consignes du gouver-nement. Pourtant, il y va de leur vie et de la vie de tous les habitants de notre pays.

Pensez-vous donc, Mon-sieur le ministre, que les mesures barrières sont

frange de la population. Les services de Police et de Protection civile pour-suivent partout la sensibi-lisation sur la nécessité de respecter la distanciation sociale et de limiter au strict minimum nos déplace-ments. L’heure est encore à la pédagogie mais le temps viendra où nous seront obli-gés de sévir pour le bien-être des Ivoiriens. Nous de-vons tous comprendre que la dangerosité de la mala-die à coronavirus doit nous amener à modiﬁer profon-dément nos habitudes et à agir avec responsabilité.

Dans cette période parti-culière, on a vu la police régulièrement secourir des personnes malades ou des femmes en tra-vail… La Police a pour mission de secourir et de protéger les personnes et leurs biens. Il est donc normal pour elle d’apporter assistance de tout genre à des personnes dans le besoin sans aucune distinction. C’est notre devoir et nous le remplirons pour bénéﬁcier du soutien de nos compa-triotes. Il est vital pour nous d’avoir la conﬁance de la population, c’est le principal

sens. Permettez-moi de rappeler qu’en ajoutant la Protection civile au nom de ce département ministériel, le Président de la Répu-blique Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly ont montré son importance pour notre pays. Dans cette situation délicate, nos pompiers ci-vils sont au front pour sen-sibiliser les populations et surtout pour les secourir. Le 13 avril par exemple, dans le contexte délicat que nous savons, ce sont 52 interventions allant des accidents de circulation aux incendies, en passant par

« Dans cette situation délicate, nos pompiers civils sont au front pour sensibiliser et sécourir les populations»

axe de ma vision à la tête de ce département.

Il y a eu aussi, en plein couvre-feu, des vols, des attaques de domiciles ou de bureaux. Y a -t-il des dispositions particulières ? Effectivement, des cas d’agressions ont été signa-lés. C’est le lieu de rappeler que les populations doivent impérativement respecter le couvre-feu, ce qui per-mettra aux forces de l’ordre de se concentrer sur la lutte contre le banditisme et non poursuivre les réfractaires aux consignes. Je proﬁte aussi de l’occa-sion pour rassurer la po-pulation que nous entre-prenons des opérations de sécurisation importantes et vous pouvez constater avec moi la chute des vols sous le couvre-feu.

Monsieur le ministre, la notion de protection civile n’a-t-elle pas dis-paru dans ces moments difﬁciles ? Bien au contraire, la Pro-tection civile trouve tout son

le secours à personne pour affection médicale qui ont été menées par nos pom-piers civils.

Dernière question Mon-sieur le ministre! Dans son dernier communi-qué, le Conseil National de Sécurité a rendu obli-gatoire le conﬁnement des personnes fragiles, notamment les per-sonnes âgées. La police interviendra-t-elle dans la mise en application de cette mesure ? Oui, en collaboration avec le ministère en charge de la Protection sociale et le ministère de la Santé, la police apportera un appui aux équipes déployées sur le terrain. Il est important de noter que le taux de décès est le plus élevé dans cette catégorie de personnes, au regard des statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé. Elle doit donc bénéﬁcier d’une protection particulière, d’où la mesure de conﬁnement

INTERVIEW RÉALISÉE PARBLEDSON MATHIEU

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