Fraternité Matin n°16684 - du Lundi 3 août 2020
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Fraternité Matin n°16684 - du Lundi 3 août 2020 , magazine presse

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Date de parution 03 août 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

L’éditorial deVenance Konan
Qu’Houphouët-Boigny nous pardonne uelle histoire ! Il y a à se demander cequ’Houphouët-Boigny a mis dans son fau-teuil, celui du pouvoir, avant de nous quitter. d’ÉQtat. L’auteur de ce coup d’État a dû, à son tour, Voyez vous-mêmes. Celui qui lui a succédé a dû quitter le pouvoir à la suite d’un coup fuir devant la colère d’une foule de manifestants. Le troisième à lui succéder a lui aussi quitté le pouvoir contre son gré, dans le fracas des bombes. Lundi 3 août 2020 / N° 16 684 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € Suite page 5 PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Commémoration de la Tabaski L’appel unanime des Imams à des élections apaisées PP. 8 - 9
Nommé Premier ministre Hamed Bakayoko, un homme P. 3 de mission Présidentielle 2020 Le Fpi choisit Affi N’Guessan comme son candidat P. 6 Le Rhdp vide le Pdci-Rda et l’Udpci à Didiévi
Contentieux sur la liste électorale et parrainage
Émile Ébrotié sensibilise les populations de l’Iffou P. 2
Dossier /Grossesses en milieu scolaire Les dures réalités de la lutte
PP. sur le terrain 12 - 13
2
Politique
Coopération
Lundi 3 aout 2020
L’ambassadeur du Canada fait ses adieux au Président Ouattara
La cheffe de la diplomatie canadienne en Côte d’Ivoire a eu une audience avec le Chef de l’État ivoirien, avant de quitter la Côte d’Ivoire, où elle était en mission depuis trois ans.
e Président Alassane Ouattara a échangé avec l’ambassadeur du Canada, vendre-s’Lest tenue à la résidence di dernier. L’audience du Chef de l’Etat, à Coco-dy Riviera-Golf. En fin de mission, Julie Shouldice a déclaré, au terme de la rencontre avec le Chef de l’Etat, qu’elle est venue faire ses adieux au chef de l’exé-cutif ivoirien. Elle a indiqué, en outre, qu’elle a profité de l’occasion pour lui présenter ses condoléances suite au décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.«Nous avons parlé aussi de l’approfondissement des re-lations entre la Côte d’Ivoire et le Canada, au cours de ma mission. On a donc évo-
L’ambassadeur du Canada Julie Shouldice, a été reçue par le Président Alassane Ouattara.
Modernisation de l’administration publique
Adom Roger présente la Maison du Citoyen à la représentante de l’Unescoments administratifs comme l’acte de naissance, le casier judiciaire, le certificat de natio-nalité, etc. Au cours de la rencontre, Mme Lemaistre a expliqué que la question de l’accès à l’informa-tion publique tient à cœur à l’or-ganisation qu’elle représente en Côte d’Ivoire. Elle a donc proposé que soit organisée l’édition 2020 de la Journée internationale de l’information à Yamoussoukro autour de la Maison du citoyen, avec une forte contribution académique du ministère de la Modernisa-tion de l’Administration et de l’Innovation du service public. Le ministre a fortement appré-cié cette initiative. Il s’est, par ailleurs, dit favorable à l’idée Le ministre Adom Roger et son hôte, Anne Lemaistre. d’une séance de travail avec la Commission d’accès à l’infor-u cours d’une rencontre, en ligne trois cents procédures mation d’intérêt public et aux à son cabinet le 30 juil- administratives pour répondre documents publics (Caidp). Il let dernier, avec Anneaux besoins et attentes des sera question de«définir une Acelle de l’organisation d’un ate-Lemaistre, la repré- usagers-clients», indique une plateforme de collaboration et sentante de l’Unesco note officielle du ministère en Côte d’Ivoire, Roger Félix poursuit. En outre, elle dit que lier sur l’accès à l’information Adom, ministre de la Moderni- cette maison virtuelle va «hé-avec l’assistance technique sation de l’Administration et de berger toutes les procédures et financier de l’Unesco », in-l’Innovation du service public, dématérialisées pour donner dique le communiqué du mi-a présenté, «la Maison du ci- la possibilité aux citoyens de nistère. toyen » dans sa structuration faire des demandes d’actes en Au cours de la rencontre, le mi-et son mode de fonctionne- ligne». nistre Adom Roger a réitéré la ment. Il a révélé que cette Mai- En ce qui touche l’aspect phy-volonté de l’État de Côte d’Ivoire son présente un double aspect sique, le ministre Adom a sou-de moderniser l’administration virtuel et physique. ligné que la Maison du citoyenpublique ivoirienne via les tech-La Maison du citoyen, du point regroupera des représentants nologies de l’information et de la de vue virtuel, est un outil des services publics les plus communication. consultable sur le site websollicités pour aider les usa-M. APPENA www.servicepublic.gouv.ci. gers à obtenir en «un seul et «Sur ce portail, sont déjà mis même endroit » des docu-
qué les investissements ca-nadiens ici en Côte d’Ivoire,
ainsi que des échanges et de l’apprentissage partagés entre nos deux pays»,a par ailleurs expliqué la diplo-mate canadienne. La veille, le 29 juillet, le gouvernement ivoirien avait organisé un dîner d’adieu en l’honneur de Julie Shoul-dice. La cérémonie s’est dé-roulée dans le hall de la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères, en présence de nombreux membres du corps diploma-tique, dont le Nonce aposto-lique, Paolo Borgia, doyen de ce corps, ainsi que de hautes autorités ivoiriennes, avec à leur tête, le ministre des Affaires étrangères Ally Coulibaly. Qui a mis à profit cette occasion pour dresser le bilan de la coopération entre la Côte d’Ivoire et le Canada, avec en point de mire l’apport significatif de
l’ambassadeur. A ce sujet, Ally Coulibaly a indiqué que depuis l’établis-sement de leurs relations diplomatiques le 26 sep-tembre 1962, la Côte d’Ivoire et le Canada ont toujours entretenu d’excellentes coo-pérations. Mieux, durant la mission de l’ambassadeur Shouldice, la qualité de cette coopération a «franchi un palier supplémentaire», a-t-il précisé. Notamment, « en allant à la rencontre des populations de l’intérieur du pays», a expliqué Ally Cou-libaly. En conséquence, le chef de la diplomatie ivoi-rienne l’a remerciée et lui a traduit, par la même oc-casion, la gratitude et la re-connaissance du Chef de l’Etat, du gouvernement et du peuple ivoiriens.
MARCEL APPENA
Contentieux sur la liste électorale Émile Ebrotié sensibilise les populations de l’Iffou e porte-parole de la Com-mission électorale indé-pendante (Cei ), Émile l’IfLfou, du Moronou, du N’Zi et Ebrotié, également su-perviseur des régions de de l’Indenié-Djuablin, était face aux populations de l’Iffou, hier, à la préfecture de Daoukro. En présence du corps préfectoral de la région conduit par le pré-fet de région, préfet du dépar-tement de Daoukro, Aka Julie. Sa présence dans cette localité avait pour objectif d’évoquer les question, le porte-parole de la veau commissaire central issu contentieux sur la liste électo-Cei a été très clair : « La Cei du Pdci-Rda. Pour terminer, le rale et le parrainage des can-n’extirpe pas d’individus de la superviseur de l’Iffou a remer-didats. liste. Nous appliquons la loi is- cié le corps préfectoral pour sa Aux leaders communautaires, sue du code électoral». Et de collaboration ainsi que toutes élus, guides religieux et forces rassurer tout un chacun que le les forces vives de Daoukro qui de défense, Émile Ebrotié a in-contentieux existe pour rétablir contribuent à la réussite de la diqué que depuis le 1er août, sur la liste ceux qui en ont été mission de la Cei. Il a donné le la liste électorale provisoire qui extirpés par erreur, à condition programme des échéances à doit déboucher sur la liste dé-d’apporter des preuves. En ce venir, à savoir la fin du conten-finitive est affichée. Avant l’af-qui concerne le parrainage, il tieux le 04 août; ensuite du 05 fichage de la liste définitive, il s’adresse, selon lui, aux partis au 10 août, le traitement fait par y a l’étape des contentieux qui politiques et aux futurs candi- la Cei locale; puis du10 au 13 prend fin le 04 août. dats. C’est une pièce supplé- août, la validation du supervi-Le porte-parole de la Cei a rap-mentaire à fournir aux dossiers seur. Enfin, au delà de cette pelé que 1 700 000 personnes de candidature. A ce sujet, ildate, si le requérant n’est pas se sont fait enrôler dont 60 000 soulignera qu’il est demandé satisfait, il pourra saisir un juge. requérants déboutés. Il en a de fournir une liste de 1% des Le préfet de région, préfet du donné les raisons: à savoir l’uti-électeurs d’une région. Et qu’un département de Daoukro, Aka lisation de faux papiers, l’enrô-parrain ne peut donner signa- Julie, a apprécié les échanges lement dans plusieurs endroits, ture à 2 candidats. Face aux francs et courtois entre le super-l’utilisation de documents pas interrogations des populations viseur et les populations. Elle a adéquats. Il a aussi souligné sur cette nouvelle pièce à ajou- demandé à ces dernières de se que sur la liste, se trouvent 300 ter aux dossiers, Émile Ebrotié conformer aux programme et 000 personnes présumées dé-dira que cette décision ne vient principes de la Cei, afin que le cédées. Émile Ebrotié a précisé pas de la Cei, mais des partis processus électoral se déroule que 23 000 personnes ont été politiques. dans la paix dans la région de retirées de la liste, car ayant Il a également indiqué que la l’Iffou. perdu leurs droits civiques et Cei s’est enrichie d’un nou-EDGAR YEBOUE politique. Sur cette dernière
Lundi 3 aout 2020
Politique
3
Nommé Premier ministre / Hamed Bakayoko Un homme de missions en mission Le Président de la République l’a confirmé au poste de Premier ministre, jeudi dernier. Parcours du nouveau chef du gouvernement.
n confirmant, jeudi der-nier, Hamed Bakayoko au poste de Premier saEne Ouattara mettait ainsi ministre, le Président de la République Alas-fin aux supputations de tous ordres. La Côte d’Ivoire a, de nouveau, un Premier ministre ! Amadou Gon, de regretté mémoire, « le fils, le fidèle des fidèles » dont la mort af-ige le « père », le Chef de l’État, revient sous une autre forme, en quelque sorte : un autre fidèle des fidèles, en remplacement d’un premier, si tôt parti. On ne nomme à ce poste que ceux en qui l’on a confiance, qui ont su mériter la confiance placée en eux ; et qui ont aussi su montrer, par leurs capacités à traduire en actions concrètes, ce qu’on attend d’eux : savoir marquer les esprits dans l’ef-ficacité de leurs méthodes. C’est ce qui s’appelle savoir laisser des traces.
Star de la presseEt ce Premier ministre dont la nomination n’étonne per-sonne, a su laisser des traces ; là où le hasard de la vie l’a placé. Enfant du multipar-tisme, Hamed Bakayoko s’était signalé très tôt dans le paysage politique de la Côte d’Ivoire qui se reconfigurait, à l’ombre du Président Félix Houphouët-Boigny vieillis-sant, comme un élément in-contournable du puzzle. Á 26 ans, tout juste. En dirigeant, au temps béni du printemps de la presse, avec toutes ses dérives, un journal, Le Patriote, qui avait servi à at-ténuer, défendant dans l’in-solence de leurs jeunes âges le parti de leurs pères, les attaques surtout de toutes natures, des oppositions ivoi-riennes contre le pouvoir de l’époque, le Pdci-Rda. A l’époque déjà, s’arrachait ce journal qui établissait, chaque jour, l’équilibre de la désinformation contre les Bol-kotch d’une presse, celle des oppositions déchaînées de l’époque. HamBak, comme l’appellent ses intimes, tissait, chaque jour, n’étant sorti nulle part d’une école de journa-lisme, son chemin de patron de presse dans ce pays de Félix Houphouët-Boigny qui comptait au nombre de ses journalistes des noms cé-lèbres et non des moindres, sortis des écoles de journa-lisme du Serti d’Abidjan, du Cesti de Dakar, des écoles de Lille, du Canada, de Bor-deaux, etc. Il était, déjà, une star de la presse, journa-
liste, Directeur de publica-tion du journal Le Patriote, et Président, en 2001, du Conseil national des patrons de presse de Côte d’Ivoire (CNPPCI).
Le Golden Boy Mission en marche, une autre lui sera donnée. Celle de diri-ger une Radio. Ce sera Nos-talgie. En tant que PDG de Radio Nostalgie Côte d’Ivoire, en 1993, et PDG de Radio Nostalgie Afrique, quatre ans plus tard, en 1997. Avec une équipe, s’entourant toujours d’hommes et de femmes ca-pables de le suivre, jusqu’au bout de la mission à lui don-née, il réussit le pari de faire de Radio Nostalgie une fré-quence à l’audience intacte. De là, sans aucun doute, ce sobriquet qui le suit comme son double : Golden Boy de la presse en Côte d’Ivoire.C’est un peu un Obélix qui avait goûté très tôt à la potion magique, puisqu’à 13 ans, déjà, en 1978, il dirigeait, en tant que rédacteur en chef, le Journal du Collège moderne d’Adjamé.
Je le revois encore, en 1991, à l’avenue 1, à 26 ans tout juste, dirigeant d’une main de maître, en patron, au rez-de-chaussée d’une aile de la Ré-sidence De Gaulle, la mission à lui confiée : être un répon-deur automatique efficace, sans gants, aux écrits sans gants des journaux de l’oppo-sition des époques de toutes les dérives qui avaient mis aux vestiaires les règles de déontologie les plus élémen-taires. Aujourd’hui, ce journal si précieux de l’époque, avec les mutations du paysage politique, et ses mutations éditoriales, tient toujours sa place dans le paysage mé-diatique ivoirien, en défen-seur patenté du pouvoir en place. Devait-on s’en étonner ? Que non !
Serviteur loyal et patient Hamed Bakayoko grandit à l’ombre protecteur du pre-mier Premier ministre de l’histoire de la Côte d’Ivoire, et évolue dans le sillage de la trajectoire politique de cet homme devenu, après moult péripéties, Président de la
République de Côte d’Ivoire, depuis bientôt dix ans : Alas-sane Ouattara. Il a choisi de le servir. Nommé jeudi, di-sons confirmé dans ses fonc-tions de Premier ministre, non par intérim assumé avec loyauté et efficacité, il as-sume désormais pleinement ce haut poste de l’État, cumu-lativement à celui de ministre d’Etat, chargé de la Défense.
En serviteur loyal. On peut tout dire de lui ; qu’il ne sort guère d’une grande école ; qu’il n’a pas fait le cursus qui amène à ce poste – comme s’il en existait bien un- ; on peut tout dire de lui, dis-je, mais on ne peut pas nier ce fait important : il sort d’une école, qui forme aux choses pratiques, et per-met de tracer son chemin et de boutonner son histoire : l’école de la vie, la meilleure sans aucun doute, quand on sait en tirer les opportunités qu’elle offre, les parts d’expé-riences pratiques à capitaliser. Cette école, lui a aussi appris deux choses essentielles: la fidélité et la patience. En tout. Un principe de vie guidé par son éducation spirituelle de laquelle ne saurait se départir l’ex-Président de l’Associa-tion des élèves et étudiants musulmans de Côte d’Ivoire, section du Collège moderne d’Adjamé. Á qui sait attendre et poser ses pas …
Un fidèle en remplace un autre Goethe a raison dans ses Conversations avec Ecker-mann : « Ce n’est pas assez de faire des pas qui doivent un jour conduire au but, chaque pas doit être lui-même un but en même temps qu’il nous porte en avant ». On peut donc écrire : un fidèle part, un autre arrive. Cette main d’autorité qui le confirme à son poste, non seulement de ministre de la Défense de la Côte d’Ivoire, mais surtout de premier des ministres de la République, ne se trompait pas. C’était dans la logique d’une continuité. Porter en avant un homme qui avait as-sumé l’intérim avec efficaci-té. Croire au contraire, aurait étonné plus d’un. Félicité par le défunt, sous les applaudis-sements de ses homologues, le jour du retour en Côte d’Ivoire du Premier ministre, il aurait même été impensable que ce ne fût pas lui.
Du sérail et populaire C’est un politique qui a pu asseoir sa notoriété auprès de tous les partis politiques,
avec des atouts énormes : - Sa jeunesse. Ce n’est guère un critère suffisant, certes, mais il est jeune et il sait par-ler le langage de cette jeu-nesse ; danser ses danses, porter ses habits ; sachant, à l’occasion, pour ses fonc-tions, s’habiller comme il faut, en costumes de son rang ; -Homme de contact, ouvert et solidaire, avec un sens élevé de la générosité, il a su se construire une image de l’homme près des uns et des autres, sans distinctions ; - Sa popularité. Aimé de son parti d’origine, le RDR, il fait figure aujourd’hui de disque dur du Rassemblement, le RHDP et de Premier ministre des défis à relever. Notam-ment, celui de renouer le dialogue avec l’opposition et faire baisser la température politique qui s’élève à trois mois de l’élection présiden-tielle. Et son audience va même au-delà de son parti, parce qu’il sait entretenir ses relations, ayant très tôt aussi, milité au sein des regroupe-ments associatifs : président, en 1986, entre autres, de l’Amicale des élèves et étu-diants ivoiriens au Burkina Faso ; président en 1990 de la Jeunesse estudiantine et scolaire du PDCI (JESPDCI) ; - Un homme de missions en mission, qui a gagné bien des défis, en s’entourant, chaque fois, d’une bonne équipe composée d’hommes et femmes de toutes les com-pétences, sans distinctions ; le propre de ceux qui savent ce que les différences, à la différence des sectarismes, font gagner…
Á chacun son étoile « Chaque pas doit être un but ». Le voici à 55 ans, à un carrefour important de sa vie. Nul doute que sa longue ex-périence politique, à l’ombre de son mentor, lui sera un adjuvant pour relever les dé-fis à venir, devenu aujourd’hui Premier ministre, Chef du gouvernement, ministre de la Défense. Et ce, après 17 ans de postes ministériels, depuis mars 2003 : ministre des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Com-munication ; 2011: Ministre de l`Intérieur et de la Sécurité ; 2018- ministre d’Etat, ministre de la Défense. Á toutes ses fonctions, pa-tient, à l’école de la vie, il a su se constituer une carapace d’homme d’État, gravissant, étape par étape, les marches rouges des allées du pouvoir, cultivant sans cesse la réus-
site dans ses missions, la fidélité en un homme, le pré-sident de la République. Jeu-di dernier, veille de la Tabaski, l’heure d’une autre mission sonna. Á qui sait attendre… Premier de tous les ministres Premier ministre de son pays, une autre mission commence pour lui. Pour cet homme de mission, toujours prêt pour les missions, celle-ci est la plus gratifiante, sans doute, mais aussi la plus éprou-vante, stressante, en tant que premier de tous les ministres. Le chantier est vaste, et les échéances courts. Parmi eux ? Comment rétablir le fil du dialogue fécond avec l’oppo-sition et créer un climat moins lourd pour les échéances à venir qui cristallisent toutes les passions ? Á des jeunes, le ministre d’État, ministre de la Défense, maire d’Abobo, l’une des plus grandes commune du pays avait tenu ce message : Le plus important, c’est de faire son travail, sans « ambitions démesurées. L’ambition, c’est bien, mais il ne faut pas en faire une fixation... Chaque fois que j’avance, je le fais par rapport à ma position… Si tu travailles (bien), ce sont les résultats de ton travail qui vont porter ton ambition ». Comme beaucoup de militants de son parti, il a eu aussi ses parts de grâces, mais aussi de souffrances endurées. On sort de ses épreuves, aguerri, et prèt sans aucun doute pour un autre challenge. Une autre mission.
Face à son destin La politique a « bouffé » sa jeunesse, mais il ne se laisse pas « bouffer » par elle. On dit de lui qu’il aime le « show », mais c’est aus-si l’autre manière de faire la politique, dans le « show des ambiances décontractantes», tout en ne perdant pas, dans ses récréations, les lourdes responsabilités qui pèsent sur ses frêles épaules de 55 ans, entré si tôt dans le chaudron de la politique. On ne confie pas la sécurité d’un pays à un individu incapable de surveil-ler une basse-cour. Demain, s’il parvenait au pou-voir suprême par la grâce de son destin, on ne dira pas qu’il n’a pas fait ses preuves ; ayant toujours su rester serein, imperturbable, face aux montées fangeuses des attaques personnelles. Qu’il réussisse, pour le bien de la Côte d’Ivoire. Ce challenge n’a pas de prix. MICHEL KOFFI
4
Politique
Lundi 3 août 2020
Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du Rhdp “ Bédie se met la pression et mélange tout ”
Le porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) réagit à l’entretien accordé récemment
par le président du Pdci-Rda à un média international et y voit un procès en sorcellerie contre le Président de la République.
pparu sur les an-tennes de France 24, le mercredi 29 mièAre sortie médiatique en juillet 2020 dans le cadre de sa pre-tant que candidat investi du PDCI à l’élection présiden-tielle, le Président Bédié a servi aux téléspectateurs un mélange de contrevéri-tés, d’attaques gratuites et d’appels à peine voilés au soulèvement populaire. Faisant en effet une lec-ture à l’envers de la Constitution, le candidat du PDCI joint sa voix à la polémique en tentant de remettre en cause l’éligibi-lité du Président Ouattara. Àl’entendre, lui, Bédié est parfaitement éligible avec la caution de la nouvelle Constitution qui a fait sau-ter le verrou de la limite d’âge de 75 ans, Laurent Gbagbo qui fait l’objet d’une condamnation en Côte d’Ivoire et qui est tou-jours en procès à la CPI le serait également. Il en va de même pour son protégé SORO Guillaume. Mais le Président Alassane OUAT-TARA, lui, serait simple-ment frappé d’inéligibilité parce que n’étant plus en alliance avec lui. A cause de son obsession pour le pouvoir, le candi-dat du PDCI a donc sorti l’épée de guerre contre le Président Ouattara qui, il est bon de le souligner, est en deuil et s’est imposé par respect, pour la mé-moire de son fils Amadou Gon Coulibaly, un temps de recueillement et de ré-cupération. M. Bédié qui avait brillé par son absence très remar-quée lors des obsèques du Premier Ministre Ama-dou Gon voudrait montrer son manque de solidarité et son mépris pour le deuil qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Il ne serait pas inutile de rappeler à la mémoire de M. Bédié, le débat qui l’a opposé au groupe par-lementaire PDCI, lors de l’adoption de l’avant-projet
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du Rhdp, outré par les déclarations du leader du vieux parti.
de Constitution en 2016. A l’époque, des députés avaient exigé une refor-mulation de l’intitulé de la réforme. Pour ces der-niers, il fallait parler de « Révision de la Constitution » plutôt que de « nouvelle Constitution ». Parce que dans leur entendement, une nouvelle Constitution engendrerait une nouvelle République et ouvrirait la voie à un ou deux nou-veaux mandats du Pré-sident Ouattara. Monsieur Bédié a défen-du et imposé à ses dépu-tés d’adopter « la nouvelle Constitution » pour d’une part, effacer toutes traces de la Constitution de 2000 qu’il assimilait à la « Constitution du coup d’Etat », obtenir la condamnation sans réserve des coups d’Etat et d’autre part la suppression de la limite d’âge de 75 ans. Il a même ajouté que cette nouvelle Constitution était le fruit d’un large compromis et qu’il fallait l’accepter en l’état. Malgré tout cela, des dé-putés ont voulu qu’on y in-sère une clause qui exclut une probable candidature
du Président sortant. Mon-sieur Bédié et Guikahué ont dit « non », car pour eux il ne fallait pas person-naliser le débat. Au regard de ce qui précède, nous sommes fort surpris d’en-tendre tout ce que mon-sieur Bédié raconte sur France 24. Comment comprendre que lui qui a 86 ans puisse bé-néficier des avantages de la nouvelle Constitution et dénier au Président Alas-sane OUATTARA de se prévaloir le droit de béné-ficier des privilèges induits par l’avènement de la 3è République. Qu’est-ce qui justifie ce procès en sorcellerie contre le Président de la République ? C’est vrai que M. Bédié sait que si le Président Ouattara est candidat, ses chances de triompher en octobre sont aussi minces que celles qu’il a d’accéder à la magistrature suprême. Au cours de cet entretien, nous avons vu un Bédié qui se livrait avec peine à une sorte de séance de lecture suivie tant il était hésitant, balbutiant, son propos saccadé, avec un
regard qui avait du mal à se détacher du texte qu’on lui avait préparé, les pages du discours violant régu-lièrement le champ de la camera. De quoi arracher quelques sourires mas-qués au journaliste qui le questionnait. Personnellement, je me demande parfois ce qui arrive à monsieur Bédié. Que gagne monsieur Gui-kahué en exposant Bédié à pareille torture ? Pour-quoi lui faire subir tant de railleries devant les camé-ras, au point de se mettre la pression et de tout mé-langer ? Peut-on demander au peuple de se soulever parce qu’on applique tout simplement la constitution ? M. Bédié pourra-t-il assu-mer les conséquences des actes qu’il pose actuelle-ment ? Est-ce le même Bédié qui en 1999 déclarait sur les antennes de TV5 que qui-conque s’amuserait à trou-bler l’ordre public serait châtié ? Est-ce le même qui dénon-çait au parlement, lors d’un discours solennel en 1999, peu avant le coup d’Etat,
les « alliances de circons-tance ou contre nature ? Il faut croire que l’eau a vrai-ment coulé sous le pont. Le premier rôle d’un Pré-sident de la République c’est de défendre la Consti-tution. D’ailleurs, lors de sa prestation de serment, le tout nouveau Président élu doit jurer de défendre cette Constitution. Or, le candidat du PDCI semble méconnaitre la loi fondamentale de son propre pays puisqu’il cite un article imaginaire, en l’occurrence l’article 185 de la Constitution, alors que la Constitution Ivoirienne du 8 novembre 2016 ne compte que 184 articles. Quelle méprise ! Au lieu de se battre donc pour gagner les élections en proposant une offre po-litique digne d’intérêt aux populations, M. Bédié pré-fère se battre pour élimi-ner des candidats gênants comme il l’a fait au niveau du PDCI pour s’imposer comme candidat unique à l’investiture du parti. Ou-bliant même que c’est la nouvelle Constitution qui a ressuscité sa candidature et réveillé ses appétits pré-sidentiels.
Hier avec son concept de l’ivoirité, il déniait au pré-sident Alassane OUATTA-RA son éligibilité à la pré-sidence de la République et même sa nationalité ivoirienne. Nous savons ce que cette dérive a causé comme tort au pays. Aujourd’hui, M. Bédié tente de réveiller les vieux démons en remettant le couvert de l’inéligibilité du Président OUATTARA sur la table. Afin ? Veut-il en- quelle core précipiter notre pays dans une autre ère de tur-bulence politique, comme il l’a fait quand il était au pouvoir dans les années 90 ? Si c’est dans la rue que le Président Bédié et ses alliés pensent trouver leur salut alors qu’ils sachent que cette période est ré-volue. Le peuple ivoirien qui as-pire à la paix, n’est pas prêt à les suivre dans leur dé-rive. Que cela soit entendu de tous.
LE MINISTRE KOBENAN KOUASSI ADJOUMANI PORTE-PAROLE PRINCIPAL DU RHDP
Case des mots La Par BENOIT HILI La puissance du silence e silence ensemence la transcendance. La trans-cendance prend naissance dans une exigence de silence, loin des danses et de ses transes, à conLnivence dense et intense avec sa propre conscience. bonne distance de l’effervescence des nuisances sonores à outrance. L’ascendance nait de cette L’intelligence commence là, dans la coïncidence entre si-lence et conscience. La connaissance s’ensemence ainsi dans l’absence de toute arrogance ou suffisance, quand la bienveillance prend de l’ascendance dans la conscience et que l’intelligence commence à dominer nos sens. La déli-vrance s’opère dans ce silence des sens, dans l’union des sens et du silence. Et la clairvoyance éclot dans cette pé-nitence du silence où la providence a de l’inuence sur la conscience. Le silence amène ainsi à la transcendance. La transcendance conduit à la puissance. Et la puissance sortie du silence surpasse toute puissance. L’accoutumance à la malfaisance et la tendance à la violence sont liés à l’excrois-sance des turbulences.
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