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Extrait de la publication Extrait de la publication Journal 1992-2010 Extrait de la publication Edgar Morin Journal 1992-2010 Éditions du Seuil e25, bd Romain-Rolland, Paris XIV reUne année Sisyphe : 1 édition Seuil, 1995 (isbn 2-02-021735-X). rePleurer, aimer, rire, comprendre : 1 édition Arléa, 1996 (isbn 2-86959-276-0). © Librairie Arthème Fayard, 2009, pour les journaux 2008 et 2009 (p. 1167-1283), précédemment publiés dans Edwige, l’inséparable. isbn 978-2-02-109535-7 © Éditions du Seuil, novembre 2012 Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. www.seuil.com Extrait de la publication Préface Après les journaux tenus de façon irrégulière et discontinue sur une période couvrant vingt-cinq ans de ma vie, il y eut interruption jusqu’en 1992 où, à l’occasion d’un voyage d’études que j’effectuai en Chine trois ans après le Printemps de Pékin, j’entrepris le « Journal de Chine », qui ouvre ce second tome. À la demande du Seuil, j’ai ensuite été amené à me réatteler, avec grand plaisir d’ailleurs, au journal quotidien en 1994.

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Extrait

Extrait de la publication
Extrait de la publication
Journal 1992-2010
Extrait de la publication
Edgar Morin
Journal 1992-2010
Éditions du Seuil e 25, bd Romain-Rolland, Paris XIV
re Une année Sisyphe: 1édition Seuil, 1995 (isbn2-02-021735-X). re Pleurer, aimer, rire, comprendreédition Arléa, 1996 (: 1isbn2-86959-276-0).
© Librairie Arthème Fayard, 2009, pour les journaux 2008 et 2009 (p. 1167-1283), précédemment publiés dansEdwige, l’inséparable.
isbn978-2-02-109535-7
© Éditions du Seuil, novembre 2012
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
www.seuil.com
Extrait de la publication
Préface
Après les journaux tenus de façon irrégulière et discontinue sur une période couvrant vingt-cinq ans de ma vie, il y eut interruption jusqu’en 1992 où, à l’occasion d’un voyage d’études que j’effectuai en Chine trois ans après le Printemps de Pékin, j’entrepris le «Journal de Chine», qui ouvre ce second tome. À la demande du Seuil, j’ai ensuite été amené à me réatteler, avec grand plaisir d’ailleurs, au journal quotidien en 1994. Ce futUne année Sisyphe, très mal reçu par la critique, qui me valut quelques calomnies (les méchants ne me l’ont jamais pardonné). Pour ne pas me décourager, j’ai voulu publier mon journal de l’année suivante,Pleurer, aimer, rire, comprendrequ’accueillirent les Éditions Arléa. Il ne bénéficia d’aucune critique. Je renonçai un temps à poursuivre l’exercice. Pourtant, j’avais aimé cette formule qui me permettait d’exprimer tous les aspects de ma personne et de mon esprit. Mais j’avais été découragé, non seulement par l’ignorance mais aussi par l’incompréhension. Puis, alors que la santé d’Edwige, mon épouse, était de plus en plus préoccupante, j’ai ressenti le besoin de reprendre un journal personnel, sans aucune intention de le publier, sans doute pour mieux résister à l’adversité. J’ai tenu celui-ci avec des discontinuités de 2001 à 2006, puis de manière plus intensive en 2007, année de l’aggravation de la santé d’Edwige, et en 2008, année de son décès le 29 février, et je l’ai continué dans le chagrin jusqu’au début de l’année 2010. Je publie ici sous le titre général d’«Années cruelles», ces journaux de la première décennie du siècle et de l’ultime décennie d’Edwige. Deux ans après son décès, ma vie a soudainement changé. Sans que rien ne soit effacé d’un amour inoublié, un nouvel amour, autre, est né, et m’a donné un nouveau printemps. C’est dans mes journaux que je suis pleinement moi-même, dans mes continuités et mes discontinuités, dans mes hauts et mes bas, dans le petit quotidien et dans les grands problèmes; c’est dans mes journaux que surgit le meilleur de moi-même, observations, réflexions, jugements, où je m’émerveille et où je me révolte, où mes qualités littéraires s’expriment et s’épanouissent. Après tout, il est normal que le meilleur soit méconnu, parce qu’il n’obéit pas à la norme. Alors qu’on me perçoit de façon rétrécie comme sociologue, parfois de façon plus ouverte mais toujours classificatrice et limitée comme «sociologue philosophe», je suis avant tout un être
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humain, qui aime ce qu’il y a de d’éblouissant dans la vie, et qui a horreur de ce qu’elle e e a de cruel, un être humain assez quelconque jeté dans lexxet lexxisiècle, qui en a vécu et subi tous les grands et petits problèmes. Et dans tout cela je suis écrivain: j’aime m’exprimer par des mots, jouer avec les mots, trouver des métaphores, jouir du plaisir de décrire, c’est-à-dire d’écrire.
Extrait de la publication
Edgar Morin Mai 2012
Journal de Chine 1992
Extrait de la publication
J’ai très souvent interrompu mon journal, et je l’ai parfois repris à la pensée que j’allais vivre une expérience nouvelle; ce fut le cas pour leJournal de Californiecomme pour leJournal de Chinequi l’un et l’autre commencent avant mon départ.
Avant-Chine 30août1992 Je pars en ignorant. De la plus vieille civilisation du monde, ma mémoire n’a presque rien gardé des lectures anciennes de Granet et Grousset. Ah oui, profitant d’un lumbago qui m’avait immobilisé quinze jours, j’ai lu avec volupté le romanAu bord de l’eau, me disant déjà « comme ils sont comme nous, comme ils sont différents de nous». De cette entité majeure de la planète, moi qui me dis et me veux d’esprit «planétaire »,je n’ai que des notions, informations éparses. Je me suis fixé pourtant sur la Chine, à l’époque du maoïsme triomphant et rayonnant, par obsession du problème communiste. Avec Fejtö, à l’époque du «Grand Bond en avant», on avait fait un numéro d’Argumentsintitulé « Du mythe chinois » comportant toutes les informations démythifiantes. Élucidation inutile : c’est ensuite, à l’époque de la Révolution culturelle là-bas, que le mythe s’est amplifié ici. Ce ne sont pas seulement les maolâtres d’alors, K. S. Karol, Simone de Beauvoir, Maria-Antonietta Macchiocchi, mais aussi les Peyrefitte, Malraux, Mendès France, qui revenaient nous attester l’enthousiasme unanime d’un milliard de Chinois pour leur Grand Timonier. Et quelle émotion, quelle joie pour moi, quand, après la démaoïsation, nous sont arrivés les témoignages chinois: «eux »aussi ils étouffent sous le totalitarisme, eux aussi, ils aspirent à la liberté. Le livre de Hua Linshan,Les Années rouges, m’avait transporté. C’était un livre d’initiation, où l’adolescent garde rouge découvre, dans et par l’expérience, la vérité sur sa société en même temps que sa propre vérité. Partout, la même expérience avait suscité d’abord l’enthousiasme naïf et fanatique, puis avait produit le désenchantement, la prise de conscience d’un formidable mensonge, la révolte.
Extrait de la publication
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