Sorcières Sorcières - Le Mystère du jeteur de sorts
210 pages
Français

Sorcières Sorcières - Le Mystère du jeteur de sorts , bd

210 pages
Français

Description

Attention, il y a de la magie dans l'air!Pamprelune est un petit village où tous les habitants sont des sorciers et des sorcières et où magie et sortilèges font partie du quotidien. Quand trois fillettes sont victimes d'un mystérieux jeteur de sorts, tous les regards se tournent vers Harmonie, une de leurs condisciples qui a de bonnes raisons de leur en vouloir. Elle aura sans doute voulu venger sa petite sour Miette, souffre-douleur des trois premières.Du haut de ses dix ans, Harmonie n'entend pas se laisser faire. Mais comment faire croire à son innocence quand on passe pour une menteuse même aux yeux de ses parents?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 novembre 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782875801258
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Kennes Éditions, 2014
Rue de la Blanche Borne 15
6280 Gerpinnes (Loverval) – Belgique
www .kenneseditions.com
ISBN : 978-2-8758-0125-8
T ous dr oits réservés
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Un r écit de J oris Chamblain
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CHAPITRE 1
GRAINES
D'EXPLORATRICES

INI ? Niniiii ! Réveille-toi, murmura
Miette à l’or eille de sa grande sœur en
lui car essant délicatement la joue.
Harmonie ouvrit les yeux et sourit en r ecevant un
baiser mouillé. Elle entoura Miette de ses bras et la
serra contr e elle.
— Bonjour , Miette ! T u as bien dormi ?
— Oui ! Et j’ai même pas fait de cauchemar !
Le soleil se levait à peine sur le village de
Pampr elune. Les rayons qui filtraient entre les lattes
des volets clos teintaient de r eflets r oses et or les
murs de la chambr e d’Harmonie. Les deux petites
sor cièr es s’amusaient à observer les ombres colorées
des arbr es qui dansaient au plafond et à imaginer des
tas de formes cachées dans les silhouettes en mouve-
ment. Les lueurs du matin étaient magiques.
Puis Miette descendit du lit de sa grande sœur et
se dirigea vers la porte.
— T u viens, Nini ? On va prépar er le petit déjeu-
ner pour fair e une surprise à papa et maman !
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— Bonne idée ! Je m’habille et j’arrive ! lui répon-
dit Harmonie avec enthousiasme.
Elle ouvrit doucement ses volets et inspira un
grand coup, pr ofitant du parfum sucré des parterr es
de fleurs et des arbr es fruitiers qui entouraient la
maison. Puis elle laissa son r egar d se per dr e dans les
couleurs de l’aube.
Le village avait été construit bien des années plus
tôt, au cœur d’une vallée, non loin d’une épaisse
forêt. Il bénéficiait ainsi d’une pr otection naturelle
contr e les vents glacés du nor d qui soufflaient durant
les longs matins d’hiver . Au printemps, les flancs des
montagnes qui entouraient le village r eflétaient les
rayons du soleil et nappaient les rues et les maisons
d’un voile de chaleur agréable. À cette heur e-là, les
tuiles en ar doise recouvrant les toits des maisons bril-
laient encor e de la r osée matinale.
Dans un savant bruissement de feuillages, les
arbr es-sor ciers aux abor ds des chemins déployaient
leurs branches comme on ouvr e la main, pour capter
toute la lumièr e de l’astre du jour encor e timide.
C’était un très beau dimanche qui s’annonçait.
Harmonie adorait commencer la jour née avec les
câlins de sa petite sœur . Parfois, alors qu’elle était déjà
réveillée et occupée à lir e un r oman d’aventures ou à
dessiner dans son grimoir e, il lui arrivait de se préci-
piter sous sa couette et de fair e semblant de dormir
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en entendant Miette dévaler l’escalier . Ainsi, elle était
tout à fait sûr e qu’elle aurait dr oit à son bisou du
matin. C’était leur petit rituel secr et qui leur réchauf-
fait le cœur pour la jour née.
Harmonie avait à peine quatr e ans quand sa
maman lui annonça qu’elle attendait un bébé.
Durant la gr ossesse d’Artémissia, Harmonie
s’impatientait de voir arriver son petit frèr e ou sa
petite sœur . Le soir , elle s’allongeait souvent contr e
sa maman et inventait des chansons pour l’enfant à
venir . Artémissia guidait alors les mains de sa fille sur
son ventr e r ond afin qu’elle puisse sentir les petits
coups de pied que lui donnait le bébé au r ythme des
r efrains.
Après plusieurs mois, Miette montra enfin le bout
de son nez et Harmonie sut immédiatement qu’elle
l’aimerait pour toute la vie. Elle adorait lui raconter
des histoir es, jouer aux poupées vaudous avec elle et
construir e des cabanes dans leur grande maison avec
des coussins et des couvertur es.
Harmonie était une petite fille calme et préve-
nante, toujours d’une grande douceur , dans la voix
comme dans les gestes. Elle empêchait Miette de
fair e des bêtises, mais il lui arrivait quand même
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de la gr onder gentiment quand Miette était un peu
tr op entrepr enante. Cette der nière la r egar dait alors
avec ses grands yeux humides et Harmonie craquait
à chaque fois, finissant par lui fair e un gr os câlin
réconfortant.
Miette grandit. Alors qu’elle savait à peine mar -
cher , elle suivait Harmonie partout où elle allait.
Elle lui vouait une admiration sans faille et gar dait
les yeux grands ouverts pour capter chaque mouve-
ment, chaque ondulation de ses cheveux. Elle devint
une petite fille assez discrète et solitair e, préférant
jouer avec sa grande sœur plutôt qu’avec les autr es
enfants de son âge.
T ibor et Artémissia, leurs parents, avaient été
admiratifs de voir l’intense complicité qui s’était
nouée entr e leurs filles depuis la naissance de Miette.
Chacune était la confidente de l’autr e, sa meilleure
amie, l’épaule sur laquelle se r eposer en cas de dif-
ficulté. Elles s’aimaient comme seules deux sœurs
peuvent s’aimer .
Elles avaient hérité de leur papa le goût de la
découverte et de leur maman une vraie for ce de carac-
tèr e et une chevelure quasi transpar ente, aux reflets
bleutés pour Harmonie et mauves pour Miette. Une
couleur de cheveux bien singulièr e, même dans un
monde de sor ciers et de sor cières. Mais cela faisait
leur particularité et les r endait uniques.
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Harmonie quitta sa rêverie et r ejoignit sa petite
sœur qui s’af fairait déjà dans la cuisine. Elle sortit sa
baguette magique pour lancer quelques sorts afin de
prépar er le petit déjeuner .
Dans le village de Pampr elune, comme dans tous
les autr es villages de ce lointain pays, chaque habi-
tant était un véritable sor cier ou une véritable sor -
cièr e, et tous pouvaient tisser des enchantements ou
jeter des sorts. On étudiait la magie à l’école dans de
vieux grimoir es, on apprenait à dr esser des dragons,
on achetait ses fioles au mar ché suspendu de l’île aux
Mille Lanter nes et on sculptait sa pr opr e baguette
magique, celle qui nous suivrait toute notr e vie, lors
d’un rituel très codifié. Ici, chaque êtr e humain avait
des pouvoirs magiques.
Ou pr esque.
Car la magie se déclarait chez l’enfant vers sept ou
huit ans à peu près. Plus jeune, il fallait fair e preuve
de patience et se nourrir de la magie de la terr e avant
d’appr endre à la manipuler .
Au grand désespoir de Miette qui, du haut de
ses cinq ans et demi (elle avait l’âge où le demi est
très important), désespérait d’avoir enfin des pou-
voirs ! Elle cesserait ainsi de se fair e embêter par
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tr ois méchantes fillettes de son village de l’âge de sa
grande sœur .
Elle pourrait également prépar er le petit déjeuner
de ses par ents un peu plus vite.
Dans la cuisine, les ustensiles bougeaient tout
seuls, répondant aux commandes d’Harmonie, qui
agitait sa baguette au milieu de la pièce.
— Lokibou ! lança-t-elle.
Et une casser ole se remplissait d’eau avant de se
poser sur le poêle. Harmonie n’aurait plus qu’à y lan-
cer un peu de thé pour le fair e infuser . Mais pas plus
de cinq minutes dans une eau à quatr e-vingts degrés !
Sa maman était très pointilleuse sur le goût du thé.
Harmonie attrapa ensuite le gr os pain de cam-
pagne que le boulanger avait déposé à l’aube sur
le perr on et que Norbert, le balai major dome, avait
rapporté quelques instants plus tôt. Elle en coupa
quelques belles tranches, r espirant avec gourmandise
le parfum chaud de la mie encor e fumante. Miette,
elle, aimait le son de la cr oûte qui craque.
— Pingriyé ! Pinbeuré ! r enché

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