Acquisition et concurrence oligopolistique mondiale. Le cas des groupes industriels français. - article ; n°2 ; vol.8, pg 177-208
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Revue française d'économie - Année 1993 - Volume 8 - Numéro 2 - Pages 177-208
Cet article situe les stratégies d'acquisition des groupes industriels français dans la concurrence oligopolistique mondiale, afin d'analyser nature des effets de dimension mis œuvre et leur rôle en tant qu'avantages compétitifs et barrières à l'entrée. La recherche d'une taille critique dans les fonctions que sont la R-D, la publicité et marketing, pousse à des concentrations sectorielles à l'échelle avec une spécialisation des groupes. L'élévation des tailles critiques s'analyser comme un des barrières à l'entrée mais témoigne, pour le moment, d'une intensification de la concurrence.
In this paper merger and acquisition strategies of large French companies are analyzed within the context of global oligopolistic competition. It aims at a better understanding of the dimension effects involved : their nature and their role as competitive advantages and barriers to entry. The search of critical sizes in strategic functions, such as R-D, advertising and marketing, leads to sectorial concentrations at a global scale, with a specialization of firms. The growth of critical sizes tends to strengthen barriers to entry but, at the time being, it is an indication of fierce international competition between firms.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Pottier
Acquisition et concurrence oligopolistique mondiale. Le cas des
groupes industriels français.
In: Revue française d'économie. Volume 8 N°2, 1993. pp. 177-208.
Résumé
Cet article situe les stratégies d'acquisition des groupes industriels français dans la concurrence oligopolistique mondiale, afin
d'analyser nature des effets de dimension mis œuvre et leur rôle en tant qu'avantages compétitifs et barrières à l'entrée. La
recherche d'une taille critique dans les fonctions que sont la R-D, la publicité et marketing, pousse à des concentrations
sectorielles à l'échelle avec une spécialisation des groupes. L'élévation des tailles critiques s'analyser comme un des barrières à
l'entrée mais témoigne, pour le moment, d'une intensification de la concurrence.
Abstract
In this paper merger and acquisition strategies of large French companies are analyzed within the context of global oligopolistic
competition. It aims at a better understanding of the dimension effects involved : their nature and their role as competitive
advantages and barriers to entry. The search of critical sizes in strategic functions, such as R-D, advertising and marketing, leads
to sectorial concentrations at a global scale, with a specialization of firms. The growth of critical sizes tends to strengthen barriers
to entry but, at the time being, it is an indication of fierce international competition between firms.
Citer ce document / Cite this document :
Pottier Claude. Acquisition et concurrence oligopolistique mondiale. Le cas des groupes industriels français. In: Revue française
d'économie. Volume 8 N°2, 1993. pp. 177-208.
doi : 10.3406/rfeco.1993.932
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1993_num_8_2_932Claude
POTTIER
Acquisitions et
concurrence oligo-
polistique mondiale
Le cas des groupes
industriels français
a vague de fusions-acquisi
tions des années quatre-vingt peut d'abord s'analyser
comme une nouvelle manifestation d'un mouvement de
concentration des entreprises (ou de centralisation du
capital) déjà apparu à différentes périodes de l'histoire 178 Claude Pottier
économique. L'une des caractéristiques propres de cette
vague est l'importance des opérations internationales
(Prot et de Rosen [1990]). En outre, les acquisitions
s'accompagnent de nombreuses cessions et souvent d'un
recentrage des grands groupes.
Ces faits suggèrent l'existence d'un processus de
centralisation internationale du capital dans de nom
breux secteurs, sans que ce processus soit nécessairement
global. En même temps, ils incitent à revoir l'analyse du
fonctionnement de la concurrence entre les grandes
firmes. Doit-on considérer la poussée des acquisitions
internationales comme le signe d'un renforcement des
oligopoles internationaux, alors que certains auteurs les
voient plutôt s'affaiblir et que d'autres nient même leur
existence ? Que doit-on penser des analyses concluant à
un déclin des économies d'échelle et de gamme ? D'autres
effets de dimension jouent-ils un rôle croissant?
Le but de cette contribution est de situer les
stratégies d'acquisition des groupes français dans la
concurrence oligopolistique mondiale afin de mieux
comprendre la nature des effets de dimension mis en
œuvre et leur rôle en tant qu'avantages compétitifs et
barrières à l'entrée. Ces développements s'appuieront sur
les résultats d'une recherche concernant les opérations
d'acquisition des dix plus grands groupes industriels
français de 1983 à 1991 (Pottier [1992]). Après avoir posé
quelques hypothèses sur le rôle des fusions-acquisitions
dans la concurrence oligopolistique mondiale, on exami
nera dans quelle mesure la stratégie des groupes français
s'insère dans cette concurrence, puis on donnera quelques
éléments d'évaluation de l'efficacité de leurs acquisitions
et on essaiera de préciser les implications théoriques de
la notion de taille critique. Claude Pottier 179
Quelques hypothèses sur le rôle
des fusions-^acquisitions dans la
concurrence oligopolistíque mondiale
Les acquisitions comme éléments
de la concurrence
Dans leur étude très complète des fusions-acquisitions
aux États-Unis, Ravenscraft et Scherer [1987] regrou
pent les explications traditionnelles concernant les
fusions-acquisitions en quatre types de théories :
— celles centrées sur l'efficacité : mise en œuvre d'éco
nomies d'échelle et d'effets de synergie, répartition des
risques, mise à l'écart de gestionnaires insuffisamment
efficaces ;
— celles qui mettent en avant des motivations de
contrôle des marchés, d'acquisition de positions de
monopole ;
— les théories soulignant la sous-évaluation des actifs
acquis et les différences d'anticipation de leur rende
ment;
— enfin les explications mettant en évidence les diver
gences d'intérêt entre actionnaires et gestionnaires, ces
derniers recherchant le pouvoir et le prestige en
«construisant des empires».
Chacune de ces approches rend sans doute compte
d'une partie de la réalité mais, d'une part, elles sont très
centrées sur des mécanismes de marché et, d'autre part,
elles ne s'intègrent pas dans une dynamique historique
pouvant expliquer les vagues de fusions-acquisitions.
La valorisation des mécanismes de marché s 'ex- 180 Claude Pottier
plique d'abord par l'importance des marchés financiers
aux États-Unis et en Grande-Bretagne et par le pouvoir
relativement important des actionnaires par rapport à
celui des gestionnaires. Mais de nombreux développe
ments théoriques ne considèrent pas seulement le rôle des
marchés financiers, ils identifient aussi un «marché du
contrôle des entreprises» dont le fonctionnement, nous
dit-on, explique de nombreuses fusions-acquisitions
(Manne [1965]). Celles-ci sont considérées comme «un
mécanisme par lequel le marché remplace les gestion
naires incompétents» (Mandelker [1974]). Indépendam
ment de la valeur que l'on peut attribuer à cette
explication, il est clair que les marchés financiers n'ont
pas la même importance dans l'Europe continentale. En
outre, sur les dix groupes français qui constituent notre
champ d'observation cinq étaient, à l'époque, contrôlés
par l'État.
Sans présenter les fusions-acquisitions comme une
issue au conflit d'intérêts opposant les actionnaires
mandants aux gestionnaires mandataires, on pourrait du
moins tenter d'expliquer de nombreuses acquisitions, à la
manière d'une des théories précitées, par les tendances
mégalomanes des dirigeants d'entreprises à vouloir
«construire des empires». Et, s'agissant du cas français,
on soulignerait le goût de l'élite dirigeante, aussi bien
dans l'administration que dans les grandes entreprises,
pour les vastes constructions rationnelles, goût qui n'a
d'égal que le peu d'intérêt porté à la réalisation concrète
de ces projets.
Ce point de vue a cependant deux limites :
— d'une part, les vérifications empiriques sont difficiles.
En tout cas elles nécessitent des analyses psycho-sociolo- Claude Pottier 181
giques qui dépassent nettement les compétences des
économistes ;
— d'autre part, l'autonomie des gestionnaires est loin
d'être totale.
A propos de cette dernière remarque, la focalisa
tion des analyses sur la relation entre les actionnaires et
les gestionnaires paraît trop réductrice. Passant de
l'optique du marché à celle de l'organisation on préférera
considérer l'entreprise non comme un ensemble d'actifs
recomposés de façon continue par le marché financier,
mais comme un ensemble de compétences spécifiques
(Dosi, Teece et Winter [1990]) qui imprègnent l'action
des dirigeants.
Dès lors il faut envisager aussi l'intérêt commun
des gestionnaires et des actionnaires pour la mise en
œuvre d'une stratégie adaptée à l'évolution de l'enviro
nnement de l'entreprise. Sur le plan théorique cela revient
à situer l'explication des vagues d'acquisition dans une
dynamique macro-économique. Deux éléments peuvent
être consid&

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