Du Grand Paris à Paris en grand
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Rapport de Roland Castro de 2018 sur le Grand Paris

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Publié le 26 septembre 2018
Nombre de lectures 243
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Lettre de mission du Président de la République,Emmanuel Macron,à Roland Castro12/06/2018Lettre de Roland Castroau président de la République, Emmanuel Macron31/07/2018PréambulePartie 1Le Grand Paris aujourd’hui1.1.De Paris au Grand Paris1.1.1. La tentative du Front populaire et le plan Prost de 19341.1.2. Devant le silence des intellectuels, ème la catastrophe urbaine du XX siècle 1.1.3. La renaissance du Grand Paris à partir des années 1980 1.1.4. Inscrire le Grand Paris dans un récit national éveillé 1.2.Photographie sociale et économique1.3.Pourquoi relancer le Grand Paris maintenant ?1.3.1. Une urgence climatique et environnementale 1.3.2. Une urgence sociale (misère, exilés) 1.3.3. Une urgence sociétale : le Dataïsme 1.3.4. Des opportunités infrastructurelles : Grand Paris Express 1.3.5. Des initiatives innovantes : les concours « Réinventer » 1.3.6. Des opportunités événementielles : Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 1.3.7. Des opportunités économiques : Brexit Partie 2Vers un Paris en grand 2.1.Le récit de Paris en grand2.2.À la recherche du beau2.2.1.Le discours muet de la ville2.2.2.Remodeler2.2.3.Dézoner2.2.4.De l’edžigeŶĐe de faiƌe du ďeau, d’eŵďelliƌ2.2.5.Le traitement de la nuit2.2.6.UŶ dƌoit à l’uƌďaŶité pouƌ tous
Partie 3Paris en grand un nouveau modèle de métropole mondiale 3.1.Un Paris en grand oasis et soutenable3.2.Un Paris en grand polycentrique et attractif3.3.Un Paris en grand hospitalier3.4.Un Paris en grand doux et circulable3.5.Un Paris en grand intelligent et innovant3.6.Un Paris en grand rayonnantPartie 4Une métropole à construire en commun 4.1Ce Ƌue l’État doit faiƌe4.2Ce que les maires et groupements de maires doivent faire4.3Ce que la société civile peut faire ou pousser à fairePartie 5 - La fabrique de Paris en grand 5.1.Le réveil des intellectuels5.2.Inventer un nouveau statut de scénariste urbain5.3.Réinventer un aménageur multi-sites,chirurgien, acupuncteur, kinésithérapeute, randonneur5.4.CƌéatioŶ d’uŶe ÉĐole ŵoŶdiale de l’UƌďaŶité-Laboratoires des innovations5.5.Nouveau plan ProstPartie 6 - Des actions à deux ans, pour les JO et à 15 ans 6.1.D’iĐi deudž aŶs6.2.D’iĐi l’aĐĐueil des Jeudž OlLJŵpiques et Paralympiques 20246.3.D’iĐi 15 aŶsConclusion
Contributions «Le Grand Paris est aussi une affaire de liberté»,Par Dominique Alba «Vers une scénarisation du Grand Parispour un projet permanent», Par Delphine Baldé «L’uƌgeŶĐe d’agiƌ eŶseŵďle», Par Julien Beller «Éléments de réflexion pour un Paris ville-monde», Par Michel Cantal-Dupart «Valoriser le déjà-là et créer une synergieentre tous les projets en cours et À venir.Paris en grand: ͚iĐi je suis ailleuƌs͛»,Par Silva Casi «Aux arbres citoyens!», Par Alexandre Chemetoff «GƌaŶd Paƌis Edžpƌess, de l’efficacitéd’uŶe gouveƌŶaŶĐe paƌ pƌojet», Par Thierry Dallard «Les grands ensembles, un levier prioritairepour construire le Grand Paris», Par Sophie Denissof «Roŵpƌe l’isoleŵeŶt», Par Didier Fusillier «La grande géographie métropolitaine», Par Manuelle Gautrand «Parcs et jardins métropolitains», Par Antoine Grumbach «Extension-réhabilitation durable des anciennes copropriétés», Par Tewfik Guerroudj «Paris, lesoft powerurbain et lasmart city»,Par Jean Haëntjens «Paris en grand: pour une nouvelle bohème», Par Serge Hureau «Paris en grand: une culture participativeƋui lie l’avaŶt-garde au festif», Par Olivier Hussenet «Un nouveau modèle de métropole mondiale», Par Philippe Journo «La nuit en partage», Par Yann Kersalé«Le Grand Paris de la réussite pour tous», Par Olivier Klein «Rêves de fabrique, fabriques de rêve», Par Thierry Lajoie «L’Atelieƌ iŶteƌŶatioŶal du GƌaŶd Paƌis, oul’iŶtelligeŶĐe étouffée par», Par Jean-Pierre Le Dantec «L’EMU : uŶe stƌuĐtuƌe iŶtégatƌiĐe à voĐatioŶ de « laďoƌatoiƌe » de la Métƌopole», Par François Leclercq «La transition énergétique du Grand Paris», Par Catherine Lescure «Les Grands Boulevards de la métropole», Par Christian de Portzamparc «Affirmer une French Bizz TouchdaŶs l’espaĐe puďliĐ et au ŵoŶde», Par Natasha Pouget «L’espaĐe puďliĐ du GƌaŶd Paƌis,un enjeu civilisationnel», Par Pierre-Alain Trévelo «Ouvrir les shakras des campus», Par Jean-François Clerc RemerciementsSigles et abréviationsDocumentation
Monsieur le Président,
Merci de cette confiance que vous avez témoignée à un artiste égaré en politique urbaine en l͛iŶteƌƌogeaŶt suƌ le GƌaŶd Paƌis Ƌu͛il a iŵŵĠdiateŵeŶt ƌeďaptisĠ Paƌis eŶ gƌaŶd.
“uƌ Đet espaĐe, Đapital à tous Ġgaƌds, il Ŷ͛LJ a ƌieŶ eu de pensé de sérieux depuis le Front populaire, sauf un nouveau métro.
Mais l͛iŶeƌtie de Paƌis, soŶ ƌaLJoŶŶeŵeŶt, soŶ auƌa de ǀille-monde se sont maintenus et développés. Venise aussi, la première ville-monde, a mis trois siècles à décliner en ville touristique, bien après que la route du poivre a pris la mer.
Les désastres successifs et superposés nous ont laissé une feuille blanche raturée, hachée, disparate, mais Đ͛est uŶe feuille ďlaŶĐhe… Ƌue j͛ai teŶtĠe de gƌiffeƌ.Le voyage dans Paris en grand, vif et bref,ŵ͛a ŵoŶtƌĠ uŶ gƌaŶd dĠsiƌ, des haďitaŶts, des Ġlus, des entrepreneurs pour le dessin de ce grand dessein. Le ĐoŶstat Ƌui ŵ͛a tƌauŵatisĠ et guidĠ ŵa ƌĠfledžioŶ est le suiǀaŶt: plus de la moitié de ceux qui y vivent et LJ tƌaǀailleŶt soŶgeŶt et ƌġǀeŶt d͛eŶ partir. Les dĠfis les plus iŵpoƌtaŶts Ƌue ǀous ŵ͛aǀez souŵis soŶt le dĠfi ĐliŵatiƋue et le dĠfi soĐial.
Les deudž dĠfis soŶt ŶouĠs, Đ͛est Đe Ƌue j͛ai teŶtĠ de ŵoŶtƌeƌ: on peut fabriquer une oasis métropolitaine, aǀeĐ pouƌ tous le souĐi d͛uŶe ďoŶŶe uƌďaŶitĠ.
Le geŶƌe huŵaiŶ et le Đliŵat ŵaƌĐheŶt eŶseŵďle, Đ͛est la ďoŶŶe Ŷouǀelle Ƌue j͛essaLJe de ǀous doŶŶeƌ.
L͛autƌe ďoŶŶe Ŷouǀelle, Đ͛est Ƌue Đe Ƌue je pƌopose Ŷe Đoûte pas et pƌoďaďleŵeŶt ƌappoƌte, ŵais il faut libérer les énergies et casser leurs hiérarchies.
Puisse ce Paris en grand porter un message au monde conforme à notre singulière histoire.
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Roland Castro, 31 juillet 2018
Préambule
Je ŵe souǀieŶs d͛uŶe ďelle usiŶe ϱ/ϴ à HaussoŶǀille ;ouǀeƌte jouƌ et Ŷuit doŶĐ!) et il y avait des rampes de ŵaƋuillage pouƌ les ouǀƌiğƌes. C͛Ġtait le plus faiďle taudž d͛aďseŶtĠisŵe de FƌaŶĐe…
JeĐoŶŶais uŶe histoiƌe de ƌeŵodelage Ƌui a tƌaŶsfoƌŵĠ uŶ ďâtiŵeŶt tƌğs ŵoĐhe, l͛a eŵďelli. Il Ŷ͛LJ a pas eu de tag pendant 20 ans.
1 Je ĐoŶŶais uŶe histoiƌe de Đollğge eŶ zoŶe d͛ĠduĐatioŶ pƌioƌitaiƌe(ZEP) à la Rose-des-Vents à Aulnay-sous-Bois qui ressemble à un collège en briques pleines avec une cour et un peu de gravité. Il est sorti de la ZEP.
Je ŵe souǀieŶs du patƌoŶ d͛Heƌŵğs, JeaŶ-Louis Duŵas, ŵ͛edžpliƋuaŶt aǀeĐ passioŶ l͛atteŶtioŶ poƌtĠe au cadre de ses usines en France, fier et heureux car tout le monde travaillait mieux.
Le beau respecte.
Le beau pacifie.
Le beau rapporte.
Plus Đ͛est ŵoĐhe, ŵoiŶs oŶ ǀote.
Plus Đ͛est ŵoĐhe, ŵoiŶs oŶ Ġtudie.
Plus Đ͛est ŵoĐhe, ŵoiŶs oŶ ďosse.
La ďeautĠ et l͛uƌďaŶitĠ foŶt ďoŶ ŵĠŶage aǀeĐ la soĐiĠtĠ, ils foŶt soĐiĠtĠ.
1. Les zones d'éducation prioritaires désignent un dispositif mis en place dans le cadre des politiƋues d͛ĠduĐatioŶ ŶatioŶale eŶ ϭϵϴϭ. DaŶs Đes zones, les établissements scolaires (écoles ou collèges) sont dotés de moyens supplémentaires et d'une plus grande autonomie pour faire face à des difficultés d'ordre scolaire, disciplinaire ou et social, rompant ainsi avec l'égalitarisme traditionnel du système éducatif français. Les ZEP n'existent plus sous ce nom depuis 2006-2007, d'autres dispositifs les ayant remplacées. Depuis 2014, on ne parle plus de ZEP mais de REP (Réseau d'éducation prioritaire).
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1.1.
Partie 1Le Grand Paris aujourd’hui
De Paris au Grand Paris
Le diagnostic
La beauté de Paris est le produit du despotisme et de la guerre. Paƌis est eŶ effet le pƌoduit d͛uŶe suĐĐessioŶ d͚aĐtioŶs uƌďaiŶes ǀoloŶtaiƌes ou spoŶtaŶĠes, Ƌui oŶt à chaque fois été tenues dans un corset. Après la construction et la démolition de six enceintes et murs successifs, le ministre Adolphe Thiers fait ériger la dernière entre 1841 et 1844, englobant alors Paris (limité au mur des Fermiers généraux) mais également un anneau de communes autour. En 1859, le ďaƌoŶ HaussŵaŶŶ, pƌĠfet de Paƌis sous NapolĠoŶ III, dĠĐide d͛aŶŶedžeƌ les ďouƌgs atteŶaŶts tels Ƌu͛Auteuil, La Villette, Belleǀille.À paƌtiƌ de ϭϵϭϵ et jusƋu͛eŶ ϭϵϯϬ, les ĐoŶstƌuĐtioŶs pƌoǀisoiƌes ĠdifiĠes suƌ lazonenon aedificandide ces fortifications, appelée la « zone », sont démolies, ce qui a permis la construction de nombreux bâtiments publics et de la ceinturedes HaďitatioŶs à BoŶ MaƌĐhĠ ;HBMͿ, Ƌui ƌeste aujouƌd͛hui uŶe tƌaĐe de ce double produit.
Ce phénomène est principalement issu de la Monarchie (notamment de Louis XIV)et de l͛Eŵpiƌe. Pendant cette période, le despotisme édicte des règles, y compris les règles architecturales (chez Haussmann, balcons aux deuxième et cinquième étages par exemple).
ème République est quant à elle visible à Paris au travers de nombreuses institutionsempreinte de la III publiques, notamment les écoles, collèges, lycées, postes, bain douches, qui étaient magnifiés, imposants ème et ƌepƌĠseŶtatifs de l͛autoƌitĠ et de l͛idĠe d͛iŶstƌuiƌe. La III‘ĠpuďliƋue Ƌui s͛est ďattue loŶgteŵps ĐoŶtƌe la ŵoŶaƌĐhie, s͛est iŶstallĠe et s͛est iŶĐaƌŶĠe aussi gƌâĐe à l͛aƌĐhiteĐtuƌe de ses ďâtiŵeŶts puďliĐs.Plus taƌd, eŶ ϭϵϳϯ, uŶe Ŷouǀelle ƌoĐade est ĐƌĠĠe suƌ l͛aŶĐieŶŶe «zone » des fortifications, présentée Đoŵŵe l͛uŶ des aŶŶeaudž iŶteƌŵĠdiaiƌes eŶtƌe les aƌƌoŶdisseŵeŶts de Paƌis et la pƌoĐhe ďaŶlieue : le boulevard périphérique. Un corset nouveau.
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1.1.1 La tentative du Front populaire et le plan Prost de 1934
La mention de « Grand Paris» appaƌaît pouƌ la pƌeŵiğƌe fois eŶ ϭϵϭϯ daŶs l͛aǀaŶt-projet novateur d͛edžteŶsioŶ de Paƌis poƌtĠ paƌ l͛aƌĐhiteĐte Louis BoŶŶieƌ et l͛histoƌieŶ MaƌĐel Poëte. Ces deƌŶieƌs proposent une extension du Grand Paris selon trois piliers qui sont les prémisses du développement durable : le développement des réseaux de transports en commun, la préservation des espaces non-ĐoŶstƌuits et la lutte ĐoŶtƌe l͛ĠtaleŵeŶt uƌďaiŶ eŶ pƌoposaŶt uŶe deŶsifiĐatioŶ douĐe.Cette période est marquée par un accroissement considérable de la population de la région parisienne, où les lotissements pavillonnaires se développent de manière anarchique.
«‘ieŶ d͛iŶtelligeŶt depuis le FƌoŶt Populaiƌe»
C͛est eŶ ϭϵϯϰ Ƌu͛est Ġtaďli le pƌeŵieƌ ǀĠƌitaďle plaŶ d͛aŵĠŶageŵeŶt de la ƌĠgioŶ paƌisieŶŶe, par l͛aƌĐhiteĐte uƌďaŶiste HeŶƌi Pƌost. Ce plaŶ a pouƌ ďut de lieƌ Paƌis et le teƌƌitoiƌe uƌďaiŶ l͛eŶtouƌaŶt. Il définit la région parisienne dans un rayon de 35 kilomètres autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris et LJ ajoute ĐiŶƋ ĐaŶtoŶs du sud de l͛Oise. Le plaŶ pƌopose d͛aŵĠlioƌeƌ la ĐiƌĐulatioŶ aǀeĐ la ĐƌĠatioŶ de cinq infrastructures routières nouvelles au départ de Paris qui préfigurent les autoroutes permettant d͛aĐĐĠdeƌ ƌapideŵeŶt audž gƌaŶdes ƌoutes ŶatioŶales saŶs tƌaǀeƌseƌ la ďaŶlieue. Paƌŵices cinq routes appaƌaît la ǀoie tƌioŵphale à l͛Ouest Ƌui ĐoŶduiƌa ďieŶ plus taƌd au Ƌuaƌtieƌ d͛affaiƌes de La DĠfeŶse. Il préconise de limiter les extensions urbaines avec un règlement imposant un zonage en quatre secteurs et des densités de constructionaiŶsi Ƌue le Ŷoŵďƌe d͛haďitaŶts ŵadžiŵuŵ paƌ ĐoŵŵuŶe. Il pƌopose des ŵesuƌes d͛aŵĠlioƌatioŶ de l͛hLJgiğŶe paƌ l͛assaiŶisseŵeŶt, et eŶfiŶ la pƌoteĐtioŶ de sites et de l͛esthĠtiƋue de l͛aggloŵĠƌatioŶ. Ce plaŶ a le ŵĠƌite de peŶseƌ Paƌis daŶs soŶ aggloŵĠƌatioŶ,d͛aďoƌdeƌ les thĠŵatiƋues tƌğs aĐtuelles des ŵoďilitĠs, de l͛edžteŶsioŶ liŵitĠe, de la deŶsitĠ, de la ŵidžitĠ et des lieŶs entre la ville et la nature. Il tend également à inscrire le devenir de cette agglomération dans une armature territoriale pouvant accueillir les évolutions futures.
Apƌğs uŶe eŶƋuġte puďliƋue de ĐiŶƋ aŶs, Đe plaŶ est appƌouǀĠ et dĠĐlaƌĠ d͛utilitĠ puďliƋue paƌ dĠĐƌet du ϮϮ juiŶ ϭϵϯϵ. Il seƌa ƌepƌis paƌ le ƌĠgiŵe de ViĐhLJ sous le Ŷoŵ de PlaŶ d͛AŵĠŶageŵeŶt de la ‘ĠgioŶ Parisienne (PARP) mais Ŷ͛eŶtƌeƌa jaŵais eŶ ǀigueuƌ.
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Le plaŶ d͛aŵĠŶageŵeŶt de la ƌĠgioŶparisienne (PARP) ou plan Prost. La loi du 14 mai 1932 accorde à Henri Prost un dĠlai d͛uŶ aŶ pouƌ ƌĠaliseƌ le plaŶ d͛aŵĠŶageŵeŶt de la ƌĠgioŶ paƌisieŶŶe. Toutefois, des diffiĐultĠs d͛oƌdƌe fiŶaŶĐieƌ et teĐhŶiƋue alloŶgeŶt Đe dĠlai d͛uŶe aŶŶĠe supplĠŵeŶtaiƌe. Le MiŶistğƌe de l͛IŶtĠƌieuƌ Ŷe disposaŶt pas de service organisé pour effectuer ce travail fait appel à la Ville de Paris et reçoit le soutien du service gĠogƌaphiƋue de l͛aƌŵĠe Ƌui fouƌŶit uŶe Đaƌte de la région parisienne. Les grandes orientations du plan : -Densifier le centre et mettre fin au développement anarchique des lotissements pavillonnaires. -Déconcentrer les industries qui sont au centre pour des ƋuestioŶs d͛« hygiène physique et morale ». La loi fixe la liste des 657 communes concernées par le plan. Elles sont situées dans un périmètre de 35 km autour de Notre-Dame. Le pƌojet d͛aŵĠŶageŵeŶt détermine pour chaque commune la limite du territoire à urbaniser, fixe les sites remarquables à protéger et pƌĠǀoit des ƌĠseƌǀes foŶĐiğƌes pouƌ l͛aǀeŶiƌ. Le pƌojet dĠfiŶit uŶ pƌogƌaŵŵe d͛opĠƌatioŶs ƌoutiğƌes d͛eŶǀeƌguƌe, la ĐƌĠatioŶd͛espaĐes liďƌes destiŶĠs à la promenade, au jeu et aux implantations publiques. Ce projet est remis en 1934 au gouvernement pour être soumis à enquête publique dans les communes concernées. Suite à leurs demandes incessantes pour apporter des modificatioŶs, le pƌojet s͛eŶlise. Le gouvernement est amené à prendre des mesures réglementaires pour mettre fin à cette situation en 1939. Il est finalement approuvé par décret le 22 juin 1939. La guerre met fin à ce grand projet. Source : DREIF, septembre 2008 COTTOUR, Claude, la plaŶifiĐatioŶ à l’ĠĐhelle de la ƌĠgioŶ parisienne, 1934-ϭϵϯϵ le plaŶ d’aŵĠŶageŵeŶt de la ƌĠgioŶ parisienne ou plan Prost.
Note sur les cités-jardins La cité-jardin a été conçue par Howard dansTomorrow : a Peaceful Path to Real ReformpuďliĠ eŶ ϭϴϵϴ. Il s͛agit de la ĐƌĠatioŶ edž Ŷihilo d͛uŶ sLJstğŵe uƌďaiŶ ĐolleĐtif de jaƌdiŶs et d͛aǀeŶues plaŶtĠes, ĐeŶtƌĠ autouƌ d͛uŶ ŶoLJau d͛ĠdifiĐes puďliĐs, eŶtouƌĠ de ĐoŵŵeƌĐes et de logements. La trame urbaine est en outre relativement élaborée, puisƋu͛elle doŶŶe lieu à uŶ sLJstğŵe d͛iŵpasses, de ďouĐles et de ǀeŶels piĠtoŶŶiğƌes. C͛est uŶ ŵodğle gloďal d͛uƌďaŶisatioŶ spatiale et ĠĐoŶoŵiƋue, ce qui la différencie des cités ouvrières de la même ĠpoƋue. L͛oďjeĐtif Ġtait de ƌĠpoŶdƌe audž ďesoiŶs de l͛haďitat huŵaiŶ à l͛ğƌe iŶdustƌielle eŶ appoƌtaŶt uŶe harmonie entre les différentes fonctions de la vie sociale. Cette impulsion a été déclinée à des échelles diverses dans des contextes différents en Europe et même aux États-Unis avant la Première Guerre mondiale. La France a accusé un certain retard en la matière. Il a fallu atteŶdƌe l͛aĐtioŶ dĠĐisiǀe d͛HeŶƌi “ellieƌ, à la tġte de l͛offiĐe HBM de la Seine, puis secrétaire général de la fédération ŶatioŶale des offiĐes d͛H.B.M, pouƌ Ƌue les ďaŶlieues françaises deǀieŶŶeŶt uŶ espaĐe d͛uƌďaŶisatioŶ expérimentale. Sous son autorité directe 17 cités-jardins sont nées entre 1920 et 1939. En tout 34 cités-jardins ont été construites, représentant à peu près 22 000 logeŵeŶts. D͛autƌes oŶt ĠtĠ ƌĠalisĠes sous la houlette d͛opĠƌateuƌs pƌiǀĠs. UŶe tƌeŶtaiŶe suďsiste aujouƌd͛hui.Sources : IAU, Ile-de-France, les Cahiers 15 avril 2013. CHOAY, Françoise, Cité jardin.
« Doukipudonktan, se demanda Gabriel excédé. Pas possible, ils se nettoient jamais. Dans le journal,oŶ dit Ƌu͛il LJ a pas oŶze pouƌ ĐeŶt des appartements à Paris qui ont des salles de bains, ça ŵ͛ĠtoŶŶe pas, ŵais oŶ peut se laveƌ saŶs.»
Raymond Queneau- Zazie dans le métro
Paƌ ailleuƌs, l͛idĠologie jauƌessieŶŶe, poƌtĠe paƌ HeŶƌi “ellieƌ, à l͛oƌigiŶe de la ĐƌĠatioŶ et adŵiŶistƌateuƌ dĠlĠguĠ de l͛OffiĐe PuďliĐ HBM du dĠpaƌteŵeŶt de la “eiŶe, assğŶe Ƌu͛il Ŷe faut pas atteŶdƌe le GƌaŶd soir et qu͛il faut logeƌ digŶeŵeŶt les Đlasses populaiƌes et ŵoLJeŶŶes. Ce deƌŶieƌ pƌoduit eŶtƌe la Pƌeŵiğƌe et la Seconde guerre mondiale les HBM dans Paris et 17 « cités-jardins » dans le département de la Seine, Ƌu͛il appelle «et qui demeurebanlieues-jardins », Ŷt aujouƌd͛hui des edžeŵples de gƌaŶds eŶseŵďles réussis, incomparables à ceux qui seront faits plus tard dans les années 60. Les HBM construits sur la partie située entre les boulevards des Maréchaux et la limite extrême de la « zone » sont encore aujouƌd͛hui l͛uŶe des plus ďelles foƌŵes de logeŵeŶt soĐial ƌĠalisĠes daŶs Paƌis.
« Avant de construire il faut déconstruire »
ème 1.1.2. Devant le silence des intellectuels, la catastrophe urbaine du XX siècle
L͛Ġtat des lieudž du GƌaŶd Paƌis eŶ ϭϵϲϬ est aiŶsi àpeu près circonscrit au département de la Seine. Il est pƌiŶĐipaleŵeŶt ĐoŶstituĠ d͛uŶ tissu fauďouƌieŶ ĐoŶtiŶu, ŵĠlaŶgeaŶt de façoŶ tƌğs Ġtƌoite Đhâteaudž de l͛iŶdustƌie et logeŵeŶts. L͛edžeŵple le plus fƌappaŶt Ġtait la plaĐe NatioŶale à BoulogŶe, où la ǀille collait à l͛usiŶe, pleiŶe de ďistƌots, ǀiǀaďle et tƌğs agƌĠaďle.Une rupture apparaît à partir de 1960 entraînant la région parisienne vers une catastrophe urbaine dont les sources ont trois origines :
« La pensée totalitaire qui a produit de la dépression »
1)L͛idĠologie du ŵouǀeŵeŶt ŵodeƌŶe. La peŶsĠe uƌďaiŶe de la Chaƌte d͛AthğŶes, ĠlaďoƌĠe eŶ ϭϵϯϯ loƌs du CoŶgƌğs iŶteƌŶatioŶal d͛aƌĐhiteĐtuƌe ŵodeƌŶe, et puďliĠe eŶ ϭϵϰϮ paƌ Le Coƌďusieƌ, a ĠtĠ laƌgeŵeŶt plĠďisĐitĠe et appliƋuĠe à Đette ĠpoƋue. L͛uŶde ses concepts principaux, le zonage, qui permet de répartir les espaces urbains selon quatre fonctions, haďiteƌ/tƌaǀailleƌ/ƌĠĐƌĠeƌ/ĐiƌĐuleƌ, a ĠtĠ à l͛oƌigiŶe de la ĐoŶstƌuĐtioŶ de gƌaŶds eŶseŵďles, de zoŶes iŶdustƌielles, de ďases de loisiƌs, d͛autoƌoutes. Ces territoires sont construits et peŶsĠs saŶs auĐuŶ ƌappoƌt à la gĠogƌaphie, audž aŵĠŶitĠs Ŷatuƌelles, à l͛histoiƌe des ǀilles et des routes. Conçues comme des barres et des tours ensoleillées et espacées, entourées de nature et reliées par des voies rapides au reste de la ville, ces grands ensembles étaient
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initialement très prisés pour leur confort moderne. En réalité déconnectés de la ville, ne pƌoposaŶt auĐuŶe ƌaisoŶ de s͛LJ ƌeŶdƌe et ĐoŶsidĠƌaŶt les haďitaŶts Đoŵŵe des ŶuŵĠƌos anonymes où chacunpeut ǀoiƌ Đe Ƌue l͛autƌe fait, la ŵisğƌe ǀa fiŶiƌ paƌ LJ tƌouǀeƌ soŶ dĠĐoƌ. La pensée ultra rationaliste de Le Corbusier, de type totalitaire, va provoquer un éclatement du tissu continu faubourien.
« La misère va finir par trouver son décor »
2) Le compromis politique. La suppression du département de la Seine, votée en 1964, et qui er entre en vigueur le 1 janvier 1968, divise la solidarité existante entre Paris et sa banlieue pour casser la ceinture rouge. Le territoire se partage alors entre des départemen ts gaullistes, Paris et les Hauts-de-Seine, et des départements communistes, Val-de-Marne ème et Seine-Saint-Denis. Cette divisionest le leg de l͛histoiƌe de la VRépublique. Les villes nouvelles (Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines, Marne-la-Vallée, Sénart et Évry) sont fabriquées sur la même base de cette pensée zoneuse, peu liée à la géographie et au ème territoire. Le leg de l͛histoiƌe de la VRépublique est catastrophique pour la construction du Grand Paris. 3) La pensée technique voire technocratique. Le développement de la région parisienne a 2 souffeƌt d͛uŶe peŶsĠe tƌop teĐhŶoĐƌatiƋue, puisƋue daŶs les aŶŶĠes ϭϵϲϬ, Paul Delouǀƌieƌdécide de la construction de cinq villes nouvelles, après que le général de Gaulle survolant la région parisienne en hélicoptère a commandé à son grand commis : « Mettez-ŵoi de l͛oƌdƌedans ce bordel ! » Pour illustrer ce propos, la seule chose Ƌu͛oŶ Ŷe tƌouǀe pas à MaƌŶe-la-VallĠe, Đ͛est la ǀallĠe de la MaƌŶe. Pouƌ illustƌeƌ Đe goût pouƌ la siŵpliĐitĠ adŵiŶistƌatiǀe, ÉvrLJ est posĠ dos à la “eiŶe suƌ uŶe paƌĐelle d͛uŶ seul teŶaŶt appaƌteŶaŶt à M. PastƌĠ (pratique !). Aucun auteur de ville ne participe à la réflexion qui est seulement technocratique et administrative.
2.OŶ a le dƌoit d͛adŵiƌeƌ Paul Delouǀƌieƌ Đoŵŵe iŵŵeŶse Đoŵŵis de l͛État et de ĐoŶstateƌ eŶ ŵġŵe teŵps Ƌue Đe Ŷ͛est pas uŶ poğte.
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Note sur Les Grands ensembles Il Ŷ͛edžiste pas de dĠfiŶitioŶ offiĐielle des grands ensembles. Ce terme, serait apparu pour la première fois en 1935 sous la plume de Maurice Rotival pour désigner la ĐoŶstƌuĐtioŶ d͛uŶe uŶitĠ uƌďaiŶe de logeŵeŶts standardisés dans des grandes tours de béton à la cité de la Muette à Drancy. Il fut ensuite largement employé pour qualifier des projets urbains similaires qui ont été planifiés, à compter des années 1950, par le Ministère de la reconstruction et ses successeurs en charge du logement ou des institutions publiques locales comme le Service d͛AŵĠŶageŵeŶt de la ƌĠgioŶ paƌisieŶŶe ;“A‘PͿ.Ces constructions avaient pour avantage de proposer tout le confort du logement moderne, à un coût ƌelatiǀeŵeŶt faiďle eŶ ƌaisoŶ des ĠĐoŶoŵies d͛ĠĐhelles et daŶs des dĠlais ƌapides et ĐoŶtiŶus d͛edžĠĐutioŶ.Il s͛agit le plus souǀeŶt d͛uŶe ŵasse ĐolleĐtiǀe de plusieuƌs centaines, voire de milliers de logements sous forme des tours ou de barres, constituant des unités de conceptions. Ces logeŵeŶts se diffĠƌeŶĐiaieŶt des foƌŵes d͛haďitat staŶdaƌdisĠes ŵodeƌŶes d͛aǀant-guerre comme les cités-jardins ou encore les cités-ouvrières du XIXème siğĐle, puisƋu͛il s͛agissaitd͛appliƋuer les principes ŵodeƌŶistes de la Chaƌte d͛AthğŶesde 1933. PaƌadodžaleŵeŶt l͛eŵploi offiĐiel du teƌŵe de «grand ensemble » dut attendre la publication de la circulaire du 21 mars 1973 du ministrede l͛ÉƋuipeŵeŶt, du LogeŵeŶt et des Transports Guichard, quiŵit fiŶ à l͛eŵploi de Đe tLJpe d͛aŵĠŶageŵeŶts pouƌ ƌĠpoŶdƌe audž ďesoiŶs de logements des Trente glorieuses. BERTHO, Raphaëlle, Etudes photographiques Les grands eŶseŵďles CiŶƋuaŶte aŶs d’une politique-fiction française, 20 mars 2014. FOURCAUT, Annie, Les grands ensembles ont-ils été conçus comme des villes nouvelles ? Société française d'histoire urbaine « Histoire urbaine » 2006/3 MENGIN, Christine, La solution des grands ensembles Vingtième siğĐle Revue d’histoire, 1999. ,
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