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Publié le 03 mai 2012
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Extrait

Directeur de lap builacitno: E y dwenPlJeeli udaM 3wwwidem.apairrt.f
p. 27Face à la stigmatisation, la colère des associations  de musulmans PAR ELLEN SALVI p. 30Toute une éducation à refaire PAR ANTOINE PERRAUD  p. 30bilan du débat? «Allez, 50/50... je veux pas laLe  bagarre avec les copains!» PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART p. 31Le discours anti-journalistes de Sarkozy survolte  les militants PAR MARINE TURCHI p. 33pitoyable en dit long sur les liensUn fait divers  entre pouvoir et affaires PAR LAURENT MAUDUIT p. 36groupe Alstom : retour sur uneLe sauvetage du  supercherie fondatrice du sarkozysme PAR PHILIPPE RIÈS p. 37: Sarkozy a sondé à tout-vaOpposition, vie privée  aux frais du contribuable PAR MATHILDE MATHIEU ET MICHAËL HAJDENBERG p. 40En Picardie, le FN prospère et «les gens  s’ennuient terriblement» PAR LÉNAÏG BREDOUX p. 42Sébastien Vignon : «Les mondes ruraux  concentrent les problèmes sociaux» PAR VALENTINE OBERTI p. 45Cinq livres à lire pour la gauche 2/5 :  Déconstruire la dette PAR JOSEPH CONFAVREUX
Baghdadi Ali al-Mahmoudi était le secrétaire général du Comité populaire général, soit le chef du gouvernement libyen, dont les
Sommaire 50 millions pour Sarkozy: l'ancien premier ministre libyen confirme LE JEUDI 3 MAI 2012 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE p. 4Les lourds secrets d'un ministre de Kadhafi  trouvé mort dans le Danube PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART p. 6Thierry Gaubert, l’ami de Sarkozy, est  (légèrement) condamné PAR MICHEL DELÉAN p. 7Tariq Ramadan : «Les responsables politiques  s’enfoncent dans la gestion des peurs» PAR ANTOINE PERRAUD p. 8La Parisienne Libérée : «La boule puante» PAR LA PARISIENNE LIBEREE  p. 9Hollande bouscule Sarkozy sur son bilan  PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART p. 13Chez Mélenchon, haro sur Sarko  PAR STÉPHANE ALLIÈS p. 14Mensonges et approximations à la chaîne PAR CARINE FOUTEAU, MATHIEU MAGNAUDEIX ET MARTINE  ORANGE p. 20Hollande soigne Sarkozy PAR ANTOINE PERRAUD  p. 21Mediapart porte plainte contre Sarkozy pour  dénonciation calomnieuse PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART p. 26A Tripoli, le président du CNT est démenti  PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART p. 26Les Etats-Unis entament leur “désintérêt”  d'Afghanistan PAR THOMAS CANTALOUBE
50 millions pour Sarkozy: l'ancien premier ministre libyen confirme LE JEUDI 3 MAI 2012 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
« Je confirme qu’il existe bien un document signé par Moussa Koussa et qu’un financement a bien été reçu par M. Sarkozy. » L’homme qui parle est celui qui a validé en 2006 le principe d’un financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye.
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M. Baghdadi© Reuters Aujourd’hui détenu en Tunisie, M. Baghdadi a confirmé, mercredi 2 mai au soir, à Mediapart, par l’intermédiaire de l’un de ses avocats, MeBéchir Essid, tant l’existence de la note signée par Moussa Koussa, ancien chef des services secrets libyens, que le montant de 50 millions d’euros débloqués en 2007 par le régime Kadhafi pour l’actuel chef de l’État français. Depuis la révélation, samedi 28 avril, de ce document explosif, l’Élysée a fait feu de tout bois contre Mediapart. Dénonçant une « infamie » et un« montage », le président de la République a déposé plainte pour« faux et usage de faux », « recel de ces délits »et« publication de fausses nouvelles »lundi et obtenu, dans l’heure qui a suivi, l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris. De son côté, Mediapart a déposé à son encontre, mercredi, plainte pour« dénonciation calomnieuse » (c'est à lire ici). Dès dimanche, l’Elysée s’est efforcé d’éteindre l’incendie auprès des acteurs de l’ancien régimesur lesquels il a gardé prise. Bachir Saleh, le destinataire de la note, présent à Paris bien que recherché par Interpol, et Moussa Koussa, son signataire, réfugié au Qatar, ont démenti sous couvert de leurs avocats l’existence d’un tel document, évoquant, pour le premier, des« réserves »sur son authenticité et, pour le second, des« histoires falsifiées ». Quant au chef du Conseil national de transition (CNT), Mustapha Abdeljalil, qui doit son poste à la France, il a assuré n’avoir« retrouvé aucune référence à cette lettre dans les archives libyennes ». Maisle directeur administratif du CNT a immédiatement mis en doute ces affirmations(notre article à lire ici). Le témoignage qu’apporte aujourd’hui l’ancien premier ministre libyen, Baghdadi Ali al-Mahmoudi, à Mediapart, à travers son avocat, pulvérise les contre-feux présidentiels français.« Nous
M. Baghdadi © Reuters Actuellement incarcéré à Tunis, dans l’attente d’une éventuelle extradition vers la Libye, Baghdadi Ali al-Mahmoudi, qui fut premier ministre de 2006 jusqu’à la chute du régime Kadhafi, ne cache pas son incompréhension devant l’engagement de Nicolas Sarkozy dans la guerre, déclenchée au printemps 2011.« Il ne comprend pas la rancune de M. Sarkozy et son acharnement à être l’un des principaux artisans de l attaque du pays qui l’a financé, soutenu et aidé pour sa campagne à hauteur de 50 millions d’euros », insiste l’avocat.« M. Sarkozy a été l’un des plus haineux contre M. Kadhafi et son régime », ajoute-t-il encore. L’avocat, ancien bâtonnier de Tunis qui fut emprisonné sous les régimes de Bourguiba et Ben Ali, a fait savoir à Mediapart qu’il envisageait de tenir, jeudi 3 mai, en fin de matinée à son cabinet, une conférence de presse afin de préciser encore les déclarations explosives de son client. Arrivé au mois d’août dernier en Tunisie, où il a trouvé refuge pendant la chute de Tripoli, l’ancien chef du gouvernement libyen a été arrêté et condamné pour« entrée illégale »dans le pays, le 22 septembre, avant d’être finalement relaxé par la cour d’appel de Tozeur. Il reste cependant placé sous écrou extraditionnel à la demande de la Libye.
« instructions »mentionnées en toutes lettres dans la note sont du 10 décembre 2006révélée par Mediapart(lire sous l'onglet Prolonger).
avons participé à la réussite de M. Sarkozy et au financement de sa campagne présidentielle de 2007 », a fait savoir l’ancien chef de gouvernement par la voix de MeBéchir Essid, qui a rencontré son client en prison pendant plusieurs heures mercredi 2 mai. « Le montant de 50 millions d’euros est juste » « Ce financement par M. Kadhafi et la Libye est attesté par un document officiel signé par Moussa Koussa à travers la valise de financement africain », a confirmé M. Baghdadi. Le Libyan African Portfolio (LAP), fonds libyen des investissements africains, présidé par Bachir Saleh, était effectivement le destinataire de l’ordre de paiement pour la campagne de M. Sarkozy dans le document du 10 décembre 2006. Le LAP était considéré comme l’une des caisses noires du régime. « Le montant de 50 millions d’euros est juste », d’après les déclarations de M. Baghdadi à son avocat, MeBéchir Essid. Ce dernier précise à Mediapart :« Il m’a parlé du financement, du document et du montant ; et le financement a bien été fait de Kadhafi vers Sarkozy. »
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tunisiennes ont également appelé à« ne pas remettre Baghdadi aux autorités libyennes vu l’instabilité de la situation sécuritaire dans le pays ». -------------------Avec Caroline Donati et Rachida El-Azzouzi
L’association Amnesty International a estimé que le retour en Libye de M. Baghdadi l’exposerait« à de réels risques de graves violations des droits de l’homme, notamment la torture, une exécution extrajudiciaire et un procès injuste ».Des ONG
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Les lourds secrets d'un ministre de Kadhafi trouvé mort dans le Danube PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART LE JEUDI 3 MAI 2012 Une enquête de Francis Hovette, à Vienne (Autriche) D’inquiétantes zones d’ombre entourent les circonstances du décès, dimanche 29 avril en Autriche, de l’ancien ministre du pétrole de Mouammar Kadhafi. Le corps de Choukri Ghanem, 69 ans, a été découvert dimanche matin à Vienne, flottant dans les eaux du Danube. C’est un passant qui a fait la découverte macabre, vers 8 h 40. Choukri Ghanem avait été également le premier ministre libyen de 2003 à 2006, prédécesseur de Baghdadi Ali al-Mahmoudi, l'ancien premier ministre qui vient de confirmer la note de décembre 2006 publiée par Mediapart et faisant état de la décision du régime Kadhafi de financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros. Ce décès suspect d’un des hommes forts du régime Kadhafi survient alors que plusieurs enquêtes sensibles visent les ventes d’armes et de pétrole entre l’Europe et la Libye, et au lendemain des révélations de Mediapart.
Choukri Ghanem © Reuters L’affaire est très étrange. Première curiosité, un ami de la famille, Amer al-Bayati, a d’abord déclaré que Choukri Ghanem était mort d'une crise cardiaque à son domicile. La première dépêche d’agence est tombée le dimanche à 17 h 55. Moins d'une heure plus tard, la police démentait cette information : elle affirmait que le corps avait été retrouvé dans le Danube.
Par ailleurs, Choukri Ghanem avait l'impression d'être suivi ces derniers temps, et l’avait confié à son entourage. D’autre part, cet homme ne savait pas nager, et il était de surcroît handicapé d'un bras. A Vienne, plusieurs de ses amis doutent qu'il se soit promené seul au bord du Danube un dimanche matin à l'aube, pour flâner. Ils le décrivent plutôt en noctambule qui se levait tard. Surtout, ils ne croient ni à la thèse de l'accident, ni à celle du suicide et soupçonnent un meurtre. La police, qui a ouvert une enquête sur les causes de la mort, n'exclut pas un assassinat. Dans les milieux du renseignement, on souligne que Choukri Ghanem«savait beaucoup de choses » les relations sur entre l’Europe et la Libye, actuellement au cœur de plusieurs enquêtes sensibles. Selon la police autrichienne, Choukri Ghanem était en contact avec un journaliste étranger. Ce journaliste l’aurait appelé depuis la Libye, peu de temps avant sa mort. La police refuse toutefois de considérer qu’il s’agit là d’une«piste privilégiée». Selon le journal autrichien Kurier, un banquier interrogé à Tripoli, Abdel Hamid al-Jadi, a expliqué que Ghanem s'occupait des affaires libyennes avec l'Europe, des« intrigues louches ». « Il avait beaucoup de partenaires qui l'aidaient, des gouvernements aussi ; peut-être qu'ils voulaient la lui boucler », ajoute ce banquier cité parKurier. Le corps de l’ancien ministre du pétrole de Kadhafi a été retrouvé à Copa Cagnana, l'endroit où les jeunes font la fête à Vienne le samedi soir. Selon les premiers résultats de l’autopsie, le corps – qui ne comportait aucune trace de violence – n’aurait séjourné que quelques heures dans l’eau. Or, il serait étonnant qu'il soit tombé dans le Danube, à cet endroit-là, avant 3 heures du matin, sans que personne s'en rende compte : les lieux sont bondés tous les samedis soir, et particulièrement ce samedi, où il faisait, pour la première fois depuis longtemps, un temps magnifique.
Autre bizarrerie : la police a repoussé la publication des résultats des analyses toxicologiques du défunt à la semaine prochaine. Or, il faut habituellement entre 24 et 48 heures pour les effectuer, et la famille de Choukri Ghanem avait émis le souhait de rapatrier le corps dès jeudi en Libye. En arrière-plan : les milliards du pétrole Selon le journal conservateur autrichien Die Presse, Tripoli avait émis un mandat d'arrêt contre Choukri Ghanem dans les jours qui ont précédé sa mort. La police autrichienne précise, pour sa part, que sa femme et une de ses trois filles ont quitté Vienne un jour après l'annonce de la mort, direction Tripoli. Il s'agirait d'un voyage prévu de longue date. Sa seconde fille est encore à Vienne, elle est interrogée par la police. Ghanem a également un fils, que la police autrichienne dit ne pas avoir interrogé pour l'instant. Ses filles ont la nationalité autrichienne, et il vivait avec l'une d'entre elles dans le même appartement depuis un an. Lui-même possédait un passeport italien. Abritant le siège de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Vienne est une ville que fréquentent beaucoup les dignitaires des États pétroliers. Un proche de Choukri Ghanem, qui s’était lui aussi réfugié à Vienne, Moustafa Zarti, ancien homme-lige de Saïf al-Islam, le fils aîné de Mouammar Kadhafi, est pour sa part injoignable depuis dimanche. En fait, l'Autriche protégeait Ghanem. Elle lui a permis de rester sur le territoire dans le plus grand secret et lui a même fourni, selon une source policière, une protection rapprochée pendant les premiers mois de son séjour. Son adresse officielle était enregistrée à Vienne. Au moment de sa mort, cette protection venait – curieusement – de cesser. Rares étaient ceux qui connaissaient sa présence en Autriche et aujourd'hui, il semble étonnant que l'Autriche n'ait pas fait plus de zèle pour demander que le nom de Choukri Ghanem soit placé sur la
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C. Ghanem et J. Chirac, avril 2004 © Reuters Mais Ghanem fut surtout l’un des acteurs clés de la diplomatie menée pour réconcilier le régime libyen avec l’Europe, et en particulier avec la France. À partir de 2003, il engage« une politique de libéralisation de l'économie et la privatisation partielle du secteur public », comme l’expliqueun rapport de l’Assemblée nationale, signé par le député UMP Jacques Remiller et enregistré en juillet 2005« au nom de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi, adopté par le Sénat, autorisant l'approbation de l'accord entre le gouvernement de la République française et la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements ».
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le fils aîné du colonel Kadhafi ».« Il n'a rien fait pour aider la révolution. Il est parti du pays avec l'argent qu'il avait volé. J'aurais aimé qu'il paye sa dette avant de subir une mort aussi horrible », a ainsi affirmé un homme interrogé par la radio française. Chef du gouvernement libyen de 2003 à 2006, Choukri Ghanem a fait partie du cercle le plus proche des Kadhafi durant plusieurs années. En 2006, il est nommé ministre du pétrole, ainsi que président de la National Oil Corporation (NOC), la société d'État pétrolière qu’il dirige jusqu’en 2011. Évincé en août 2009 de la NOC, il est réintégré quelques semaines plus tard, sans autre explication.
Réfugié à Vienne depuis mai 2011, Choukri Ghanem était consultant, il avait monté une société de conseil en export de pétrole avec Issam Chalabi, l'ancien ministre irakien de l'industrie. SelonRFI, Ghanem était également« à la tête de plusieurs compagnies opaques, à son nom ». Il venait de fonder, en avril, une société au capital de seulement 35.000 euros dans une rue chic du centre-ville, la Petrofin GmbH. L'ex-ministre du pétrole libyen connaissait bien la capitale autrichienne pour y avoir résidé à maintes reprises à l'occasion des réunions de l'Opep. Il résidait dans un quartier situé près du siège de l'Organisation des Nations Unies (ONU) à Vienne, sur les bords du Danube, non loin du lieu de sa noyade. C'est là qu'il avait finalement atterri au printemps 2011, quatre mois après le début de la révolte libyenne. Quelques semaines après la défection de l’ex-chef de la diplomatie Moussa Koussa, aujourd’huiau cœur des révélations de Mediapart, l’homme avait à son tour rompu brusquement avec le régime Kadhafi. Le 17 mai, une source proche du gouvernement tunisien avait indiqué à l’AFPqu'il se trouvait en Tunisie,« dans un hôtel à Djerba et (qu’)il n’(avait) pas essayé de contacter les autorités tunisiennes ». Un symbole de la corruption à grande échelle Début juin, peu après avoir fait défection, l’ex-ministre libyen avait transité par Rome car« il faut bien s'arrêter quelque part ». Là-bas,il avait expliqué à la presse avoir« quitté son pays (...) pour embrasser la cause des jeunes Libyens de combattre pour un État démocratique ».« J'ai travaillé en Libye pendant de nombreuses années, en pensant pouvoir faire des réformes de l'intérieur. Mais ce n'est pas possible, surtout maintenant que le sang a été versé », avait-il alors déclaré. Des propos qui n’avaient guère convaincu les Tripolitains qui, selonRFI,« le considèrent comme un symbole de la corruption à grande échelle, car il était notamment l'homme lige de Saïf al-Islam,
liste des sanctions économiques de l'UE (alors qu’il a figuré un temps sur celle des États-Unis). Selon un ancien chef des renseignements autrichiens, le pays s'est fait une spécialité de tout savoir sur « qui fait quoi » dans la sphère Europe-CEI-Monde arabe et Iran, et sait s’en servir. Très rapidement, dès la nouvelle de son décès, l'Autriche a attiré l'attention des médias vers Tripoli. Un diplomate en poste dans la capitale libyenne a expliqué à un journal que Choukri Ghanem avait «beaucoup d'ennemis» en Libye : ni les nouvelles autorités ni ses anciens amis ne le portent dans leur cœur, et il aurait en outre transféré des milliards d'euros vers Vienne avant de faire défection…
Choukri Ghanem © Reuters Économiste et expert pétrolier formé à Boston et Londres, Choukri Ghanem avait émergé, au milieu des années 1990, comme l’une des voix prônant la libéralisation économique de la Libye, rapportait en 2008 l'hebdomadaireJeune Afrique. Selon Saïd Haddad, chercheur auCNRS, sa nomination au poste de premier ministre en 2003,« s’interprète comme un signal adressé aux États-Unis, à l’Union européenne et aux institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) ou l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ». Un temps administrateur de l'Opep, c'est précisément dans la capitale autrichienne qu'il a rencontré Saïf al-Islam à la fin des années 1990, quand ce dernier y étudiait. Celui-ci l'avait alors présenté à son père. Une fois ministre, Ghanem aurait laissé Saïf se servir dans l'argent du pétrole, sans que Mouammar Kadhafi soit, semble-t-il, au courant.
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Dans son rapport, M. Remiller évoque un«programme de réformes ambitieux», participant à la volonté d’ouvrir la voie « à une nouvelle phase dans les relations franco-libyennes». En 2004, plusieurs accords (portant sur les domaines de la culture, des sciences ou encore du tourisme) sont ainsi signés entre les deux pays. En mars de la même année, François Loos, alors ministre délégué au commerce extérieur, se rend en Libye accompagné de plus de soixante-dix chefs d'entreprises françaises. Si l’on en croit le rapport du député UMP, cette visite avait« permis de manifester le soutien de la France aux réformes politiques et économiques menées par le premier ministre libyen, M. Ghanem ». Quelques semaines plus tard, ce dernier effectuait à son tour une visite officielle en France,« la première dans un pays occidental », précise encore le rapport parlementaire, pour signer les différents accords franco-libyens. Le quotidien autrichienKurier, qui consacrait le 3 mai sa une à la mort de Choukri Ghanem, évoque d'ailleurs les liens qu'entretenait l'ex-premier ministre libyen avec des« partenaires »ne.sorép ue Aujourd'hui, les autorités libyennes et américaines enquêtent sur les liens entre le régime Kadhafi et plusieurs compagnies pétrolières occidentales, dont Total. Thierry Gaubert, l’ami de Sarkozy, est (légèrement) condamné PAR MICHEL DELÉAN LE JEUDI 3 MAI 2012 Condamné, mais soulagé. Reconnu coupable d’« abus de biens sociaux » et d’« abus de confiance » dans l’affaire du 1% logement des Hauts-de-Seine, Thierry Gaubert n’a écopé que d’une peine de dix mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende, ce jeudi 3 mai au tribunal correctionnel de Nanterre. «Vous êtes déçu ? », demande-t-il au journaliste de Mediapart, en s’avançant avec un petit sourire, quelques minutes après le prononcé du jugement.
Selon toute vraisemblance, l’ami de Nicolas Sarkozy ne fera pas appel de cette décision judiciaire, qui a été rendue trois jours avant le second tour de l'élection présidentielle. L'avocat de Thierry Gaubert, François Esclatine, ne souhaite pas s’exprimer immédiatement sur la question, mais semble lui aussi satisfait. Il faut dire que le jugement du tribunal, dont les principaux extraits ont été lus et expliqués pendant plus de deux heures par la présidente de la XVe chambre correctionnelle, Fabienne Siredey-Garnier, est assez clément pour Thierry Gaubert. La plupart desfaits pour lesquels il était renvoyéont en effet été écartés par le tribunal, soit parce qu’ils étaient prescrits, soit parce que l’infraction n’était pas caractérisée. Au passage, les failles et les lenteurs de l'instruction ont aussi été égratignées.
Thierry Gaubert Initialement jugé pour une longue série de malversations et d’acrobaties financières, Thierry Gaubert s’en tire plutôt bien. Il n'est reconnu coupable que d’un petit abus de biens sociaux et d’un modeste abus de confiance : des dons effectués par l’organisme collecteur du 1% logement qu’il présidait à une organisation communautaire et à une association politique (le club des Cordelières). Au bout du compte, le préjudice n'est plus que de 58 000 euros. Selon la présidente du tribunal, l’implication de Thierry Gaubert est « moindre » celle de son ami que Philippe Smadja, riche homme d’affaires qui jonglait avec plusieurs sociétés et associations dans le secteur du logement,
et a écopé pour sa part d’une peine de 15 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. Gaubert et Smadja devront, en outre, verser 58 689 euros de dommages et intérêts aux sociétés Procilia et Codelog, qui sont parties civiles. « Le droit et la morale coïncident parfois » Avant de prononcer ces peines légères, la présidente a tenu à expliquer que les faits délictueux retenus par le tribunal sont « limités au regard de l'ampleur de la prévention initiale », qu’ils sont« par ailleurs anciens » (entre 1993 et 1997), que ce« considérable décalage »temporel « n est pas imputable aux prévenus eux-mêmes », et qu’ils n’ont jamais été condamnés. Toutefois, ajoute-t-elle, il faut prendre en compte« l’ampleur »des malversations et des détournements,« leur nature », et« la propension naturellement répréhensible » des prévenus« à confondre leurs intérêts privés et ceux des organismes dont ils avaient la responsabilité ». Pour la magistrate,« cette attitude est d’autant plus condamnable qu'elle s'est exercée au détriment d'organismes ayant non seulement pour objet de répondre aux demandes des salariés dans le domaine du logement, secteur traditionnellement très sensible et préoccupation persistante des pouvoirs publics, mais devant également (...) sans cesse justifier de leur légitimité auprès des dits pouvoirs publics et l'ensemble des partenaires sociaux ». Enfin, lit la présidente,« les dépenses correpondant aux abus condamnés sont, au moins pour certaines d'entre elles, inconciliables avec l'obligation de neutralité et de désintéressement qui doit régir ces organismes, financés pour grande partie par une taxe para-fiscale ». Pour marquer sa réprobation, ou pour compenser la mansuétude du tribunal, la magistrate ajoute encore ces quelques mots :« Le droit et la morale coïncident parfois, mais nulle considération morale ne doit entraver la décision de justice. »
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Ramadan,pour en faire un soutien forcément gênant de François Hollande. Le bobard fut démenti par l'un (Ramadan) comme par l'autre (Hollande). Tariq Ramadan estdiabolisé. Certains observateurs lui dénient la qualité d'intellectuel, avec cette indécrottable certitude occidentale – des rudiments d'histoire suffiraient pourtant à la pulvériser – qu'“intellectuel musulman” ne peut être qu'un antonyme. D'autres commentateurs lui accordent systématiquement une sorte d'épithète homérique :« Intellectuel controversé ». Tariq Ramadan a pourtant des choses à nous dire. Ce n'est pas parce qu'il pourrait, sait-on jamais, se satisfaire d'une forme de théocratie qui sacrifierait la démocratie sur l'autel de l'islam, si une telle occurrence se présentait, ce n'est donc pas parce qu'il suscite une forme entretenue de soupçon quant à un avenir incertain, qu'il faudrait refuser de l'entendre à propos de notre présent si pesant... Mediapart avait déjàdonné la parole à Tariq Ramadan dernier. Il est l'an persona non gratadans les médias. Il est unanimement décrié sans que personne ait pris la peine, par exemple, de lire son dernier essai paru en novembre :L'Islam et le réveil arabe du Châtelet). (Presses Il a pris le parti d'en rire en publiant sur son site unetribune ironique appelant, pour le compromettre, à voter Sarkozy. Mais l'heure n'est sans doute pas au sourire distancié, alors que la France se refuse, une fois de plus, à souffrir en son sein une religion minoritaire et vivace, sans qu'aucune leçon du passé ait été tirée – à propos des persécutions contre juifs et protestants... Nous redonnons donc la parole à Tariq Ramadan.
Qu’est-ce qui vous semble à l’œuvre dans nos sociétés ?
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Les problèmes sont si complexes, la crise économique et sociale si profonde, que pour éviter le sujet nous assistons à la production et à l’instrumentalisation d’un nouveau racisme marqué par l’islamophobie. C’est un phénomène profond, qui tient d’une vaste surdité collective touchant certains milieux européens : en Suisse, où j’habite, avec l’UDC de Christoph Blocher, mais aussi en Allemagne ou en Espagne, se diffuse un populisme dangereux, fondé sur une crise d’identité. L’UMP et le PS m’apparaissent comme deux partis qui démissionnent face aux fureurs populistes, tout comme face aux préoccupations sociales. Les mettez-vous dans le même sac ? Tous deux cèdent à cette diversion stratégique qui se développe sous nos yeux. Le PS ne pose pas de questions frontales, n'évite pas toujours la surenchère, s’avère certes un peu moins populiste que l’UMP, mais cherche aussi à gagner les voix de l’extrême droite. Il a, lui aussi, déserté la politique proprement dite, au profit de cette politique émotionnelle qui impose aujourd’hui sa tension. Comment analysez-vous une telle sidération ? Il s’agit d’une peur alimentée par des contradictions que seule une “France forte”, comme dirait notre ami, pourrait dépasser. Mais la France est fragile et accumule les contradictions au lieu de les assumer. La crise économique révèle
P. Smadja Ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly et dans plusieurs ministères, Thierry Gaubert est également un des protagonistes de l’affaire Takieddine, où il est mis en examen avec Nicolas Bazire et Renaud Donnedieu de Vabres, et où apparaissent également Jean-François Copé et de Brice Hortefeux. Interceptant en juillet 2011 une conversation téléphonique entre la fille de Thierry Gaubert et son ami, les policiers avaient relevé cette expression : «Ah là je crois que si Sarko il passe pas, ils sont morts »… Tariq Ramadan : «Les responsables politiques s’enfoncent dans la gestion des peurs» PAR ANTOINE PERRAUD LE JEUDI 3 MAI 2012 En courant après le Front national, avec une violence redoublée à partir des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy confirme son tropisme islamophobe. Il a utilisé son bouc émissaire de prédilection, Tariq
Le jugement rendu ce 3 mai est finalement plus clément quele réquisitoire qui avait été prononcé 16 février dernier. La le représentante du parquet de Nanterre avait alors demandé une peine d'un an avec sursis et 50 000 euros d’amende contre Thierry Gaubert, et deux ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende contre Philippe Smadja.
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chaque jour à quel point la France est instable par rapport à ses prétentions, incapable de prendre part aux mutations en cours, semée par l’Allemagne, bientôt cantonnée, nous annonce-t-on, aux destins espagnols et grecs. Ce n’est évidemment pas sans conséquence sur la perception de soi. Marine Le Pen joue sur le besoin de se recentrer qu’éprouvent beaucoup de Français, avec un discours qui fait mouche : nous nous sommes perdus dans l’euro, nous nous retrouverons dans le franc… Votre prisme semble terriblement économique ! Attendez ! Les contradictions se conjuguent sur trois axes. Le deuxième touche aux discours incantatoires mais désormais inaudibles et inopérants de la France sur les Lumières, sur l’ouverture, sur la démocratie. Il y a un fossé phénoménal entre cette célébration rhétorique et la frilosité, la peur, le repli, le refus de l’immigration, le rêve de frontières interdisant l’accueil de l’autre et du différent. Voilà de quoi est faite la réalité. Quant à la laïcité à la française, espace de neutralité accueillante dans sa philosophie originelle, elle est aujourd’hui devenue un espace de fermeté qui exclut… Or, et c’est la troisième contradiction, la France qui prétend entrer en résistance contre les cultures étrangères connaît la nécessité de leur présence. Sans jeunesse provenant de l'étranger, la France ne survivrait pas. Elle ne saurait se sauver en se fermant comme une huître et le sait bien, au fond d’elle-même… Confrontés à une telle situation, les responsables politiques, au lieu de faire face, s’enfoncent dans la gestion des peurs. Votre propos ressemble au diagnostic naguère posé par l’Occident sur les nations arabo-musulmanes, complexées d’avoir manqué le train de l’histoire… Il y a des symptômes identiques, entre divers pays, au nord comme au sud, englués dans des contradictions qui signalent une crise de civilisation. Mais le populisme occidental, non seulement en Europe mais en Amérique du Nord voire
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Quand la presse lui pose des questions auxquelles il ne veut pas répondre, le président parle de “boule puante”. Opération retour à l'envoyeur ! LA BOULE PUANTE Paroles et musique :la Parisienne Libérée [citation N. Sarkozy] « Comme toujours avant la présidentielle il y a un certain nombre de boules puantes » [citation F. Fillon] « C’est le moment où toutes ces boules puantes sortent d’une façon qui est parfaitement scandaleuse » [citations N. Sarkozy] « De se boucher le nez… » « Le petit jeu qui consiste à se pincer le nez… » « Ils se bouchent le nez… » « On se bouche le nez… » Au rayon farces et attrapes Un méchant diable à ressort Soudain rejailli de sa boîte Pétant de tricolore Voudrait qu’on mette au balcon Nos drapeaux d’identité En l’honneur de la Nation Et d’un glorieux passé Quand on entend ce qu’il dit
en Australie, procède d’une spécificité qui lui est propre : la stupeur de constater la fin – au profit de l’Asie – d’un pouvoir unilatéral. Et c’est au moment où s’impose la réciprocité dans les rapports internationaux que l’Occident détecte la désintégration du mythe de son homogénéité culturelle : une telle perception a un siècle de retard et ne tient plus. En France, il faut enfin admettre que l’unité de la République ne saurait se fonder sur l’uniformité culturelle, mais bien sur la diversité de et dans la nation. Et à ce stade, pendant que Nicolas Sarkozy court après un Front national qu’il a remis en selle à coup de débat funeste sur “l’identité nationale”, le Parti socialiste se montre dans l’incapacité de proposer la moindre alternative. Vous faites un constat de la démocratie assez accablant… Ce n’est pas la démocratie que j’accable, mais les élites politiques incapables d’être à la hauteur des aspirations des peuples dont elles sont les mandataires. Je suis un démocrate, je défends les principes de la démocratie, mais pas le processus à l’œuvre sous nos yeux. Les responsables occidentaux ne connaissent pas les peuples qu’ils sont censés administrer. Ceux-ci se sont diversifiés à un point que ceux-là n’imaginent pas. Il faudrait donc que l’élite politique commence, elle aussi, à se bigarrer pour commencer à comprendre de quoi il retourne... Enfin et surtout, les classes dirigeantes ne peuvent pas chanter sur tous les tons qu’il faut séparer le politique du religieux (ce qui me semble juste), tout en subissant de plein fouet, sans un commentaire indigné, la non-séparation du politique et de l’économique ! C’est ainsi que les peuples se retrouvent gouvernés par des technocrates, au plus grand mépris des structures démocratiques escamotées. Et on ne devrait pas être choqué par un tel mouvement, anti-démocratique par excellence…
En un tel contexte, quel discours adressez-vous aux acteurs des « printemps arabes » ? Le réveil arabe a soulevé une espérance qui mérite d’être ainsi encouragée : l’Occident a raison sur les principes mais tort sur les modèles ; à vous, donc, de trouver votre propre voie démocratique. La Parisienne Libérée : La « boule puante» PAR LA PARISIENNE LIBEREE LE JEUDI 3 MAI 2012 Vidéo disponible sur mediapart.fr
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Quand on entend ce qu’il dit – Sur la France La boule puante c’est lui – Qui la lance Quand on entend ce qu’il dit – Sur la France… (bis) -------------Les précédentes chroniques : Le sens du vent Sa concorde est en carton Demain est un autre jour L'Hirondelle du scrutin Huit morts de trop Le rouge est de retour Financement campagne Je ne descends pas de mon drakkar Quand on fait 2 % Toc toc toc Travailleur élastique A©TA, un monde sous copyright Y'a pas que les fadettes... Les investisseurs La TVA, j'aime ça ! Votez pour moi ! Les bonnes résolutions PPP Le subconscient de la gauche (duo avec Emmanuel Todd) Un président sur deux Mamie Taxie L'usine à bébés Kayak à Fukushima La gabelle du diabolo Les banques vont bien Le plan de lutte «Si je coule, tu coules...» Hollande bouscule Sarkozy sur son bilan PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART LE JEUDI 3 MAI 2012 « Je vais l’exploser », avait promis Nicolas Sarkozy, avant son entrée en campagne. « Je vais le débusquer, le faire sortir du bois ! »;« les Français veulent le match. Je peux vous garantir qu’ils vont l’avoir et ils ne vont pas être déçus », pronostiquait-il encore le 23 avril, devant des élus réunis à son QG de campagne. Mercredi soir, lors du débat d’entre-deux tours, le chef de
– Sur la France La boule puante c’est lui – Qui la lance (bis) Pas loin du coussin péteur Les nostalgies impériales Cadastrent des rancœurs Au nom de la morale : Volonté de puissance Vapeurs d’espace vital, C’est moins une renaissance Qu’un attentat nasal ! Quand on entend ce qu’il dit – Sur la France La boule puante c’est lui – Qui la lance (bis) [citation France Inter ] « Calomnies, rumeurs et boules puantes » [citations France Info] « On appelle ça les boules puantes et chaque campagne en a son lot » « Ambiance boules puantes à six jours du second tour » Idées pouacres et putrides Allocutions méphitiques Au cœur d’une pensée fétide Exhalaisons tyranniques Longs manteaux de cathédrales Radicules de chrétienté Rage antisyndicale Ça commence à empester Quand on entend ce qu’il dit – Sur la France La boule puante c’est lui – Qui la lance (bis) Il faut qu’il perde les élections Avant qu’on tombe évanouis Dans le vent nauséabond Des haines empuanties Il faut qu’il range sa boîte à Meuh Et son bousin politique Ses lieutenants nidoreux Flatulents pathétiques [citation E. Raoult / F. Bonnet] « (…) autant de sang sur le mains que Mediapart peut avoir de caca sur les mains (…) Très franchement on dit que c’est un journal Mediapart… – C’est un journal, c’est un journal. – ... c’est un office merdique »
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l’Etat sortant n’est pourtant pas parvenu à avoir le dessus dans ce« un contre un » qu’il attendait impatiemment. Loin de là. Il est vite apparu sur la défensive, quand François Hollande a réussi à imposer les deux grands axes de sa stratégie pour structurer le débat : sur chacun des thèmes, d'abord démonter le bilan du sortant ; puis dérouler ses propositions. « Vous à partir de votre bilan, moi à partir de mes propositions », a lancé le candidat socialiste. D'entrée de jeu, ce cadre contraint a privé Nicolas Sarkozy de son arme préférée : sauter d'un sujet à l'autre, jongler avec les thèmes et les registres différents.
Images extraites du débat télévisé du 2 mai© Thomas Haley Le président sortant était convaincu qu’il parviendrait à démontrer devant les millions de téléspectateurs que son adversaire est« flou »telle« l’anguille » que le chef de l’UMP, Jean-François Copé, promettait de pêcher peu avant le débat.« Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup », répétait ces derniers jours le candidat de droite, en référenceaux mots de Martine Aubrylors de la primaire socialiste. Dès les premières minutes, Sarkozy a d’ailleurs souhaité que le débat soit un« moment d’authenticité » de et« sincérité », loin « du classique » des et« propos déjà entendus ». Mais Hollande s’y était manifestement préparé et il est apparu bien plus offensif qu’attendu par son adversaire, interrompant jusque dans sa conclusion Nicolas Sarkozy. Il l’a très vite accusé de« mensonges », et attaqué sur ses responsabilités :« Avec vous, c’est très simple, ce n’est jamais de votre faute »; « Vous aurez du mal à passer pour une victime », a lancé le socialiste. Seul vrai moment de cafouillage pour Hollande sur un sujet pourtant hautement prévisible :
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Cela a été sa force et son habileté. Car du même coup, le téléspectateur était invité à prêter une oreille accommodante aux propositions de réforme du candidat socialiste – même si en vérité elles prêtent parfois à débat ou à la critique –, d’abord parce le réquisitoire de la présidence Sarkozy était implacable. Dans cet exercice de style balancé – parler mezzo vocedes réformes à venir, et tonner contre la présidence Sarkozy –, c’est sur le dossier de la fiscalité, l’un de ceux qu’il connaît le mieux, que François Hollande a excellé. Egrenant ses propositions de réforme – un alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail ; un plafonnement des niches fiscales ; un relèvement du barème de l’impôt sur le revenu ou encore un rétablissement de l’Impôt de solidarité sur la fortune… –, François Hollande a ainsi très vite dévié pour mettre en cause Nicolas Sarkozy pour son bilan. Pour les cadeaux faits à ses riches amis. Et, à chaque fois, Nicolas Sarkozy, peinant à cacher son agacement, a mordu à l’hameçon. Quels riches amis, a-t-il demandé ? Aux Bettencourt, s’est fait un malin de plaisir de répondre François Hollande. Et Nicolas Sarkozy étant venu sur le terrain qu’il souhaitait, François Hollande a pu alors porter l’estocade. « Vous voulez moins de riches, moi je veux moins de pauvres », a lancé Nicolas Sarkozy. Faux, lui a rétorqué François Hollande :« Avec vous, on a eu des riches plus riches… et plus de pauvres ! » Et le même scénario s’est répété ainsi à plusieurs reprises, François Hollande présentant succinctement ses propositions de réforme et s’attardant longuement sur le bilan de son contradicteur… qui est tombé presque à chaque fois dans le piège. À preuve, le pouvoir d’achat : même si François Hollande a tardé à se convertir à la nécessité d’un coup de pouce en faveur du Smic, il est arrivé à mettre le président sur la défensive. À preuve encore, la dette et les déficits publics : même si le candidat socialiste a parfois été critiqué à gauche pour son alignement sur une politique de rigueur, c’est lui qui s’est montré le plus
Le socialiste l’a sans doute le mieux illustré dans la présentation de ce que serait sa présidence,« pour ne pas être président de tout et responsable de rien »: à près de dix reprises, Hollande a commencé sa phrase par« moi président de la République, je »pour promettre qu’il ne serait pas le chef de la majorité, qu’il « ne traiterait pas(son)premier ministre de collaborateur », que la justice serait indépendante, qu’il ne nommerait pas les présidents de l’audiovisuel public, qu’il réformerait le statut pénal du chef de l’État ou que le gouvernement serait paritaire. Autant de piques implicites – les affaires n'ont jamais été directement évoquées, sauf au détour de l'évocation du bouclier fiscal de Bettencourt ou des donateurs du Premier cercle – au sortant qui, au sortir de la charge, a marqué un temps d’arrêt. K.-O. ? Sur mediapart.fr, une vidéo est disponible à cet endroit. Les questions économiques et sociales C’est d’abord la forme du débat qui a donné cette impression.« Mensonge » ; « imposture » usant d’un vocabulaire : souvent véhément, Nicolas Sarkozy a fréquemment montré un visage agressif ou vindicatif de lui-même. Plus moqueur ou détaché, mais ne laissant passer aucune critique, François Hollande a parlé, lui, avec plus d’autorité, mettant en difficulté son vis-à-vis à chaque fois que l’occasion lui en était donnée. Mais c’est surtout sur le fond que François Hollande a poussé son avantage, dès la première partie de l’émission, celle qui était consacrée aux questions économiques. Non pas tant parce qu’il a défendu ses propositions pour l’avenir, même s’il s’y est appliqué autant qu’il l’a pu. Mais d’abord, parce qu’il a su, à chaque fois qu’il l’a pu, dresser le bilan socialement désastreux des cinq dernières années. Cela a d’abord été cela la force de François Hollande : évoquer, certes, ses propositions de réforme mais d’abord, pour en justifier la nécessité, dresser le réquisitoire des années Sarkozy, des inégalités qu’elles ont générées, des souffrances qu’elles ont suscitées.
le débat sur l’immigration, quand Sarkozy a cité la lettre de son concurrent à l’association France Terre d’Asile (lire notre article de l’époque) à propos des centres de rétention. Mais, pour le reste et sur le fond, pas de révélation ni de surprise. Les deux candidats ont déroulé ce qu’ils avaient maintes fois répété lors de leurs meetings (voir leurs discours avec nos décryptages). D’un côté, Sarkozy a adapté ses tirades de campagne sur« l’outrance » le et« mensonge » la de gauche – allant jusqu’à traiter Hollande de « petit calomniateur–, il a remis sur la» table l’affaire DSK (« Je ne prendrai pas de leçon d'un parti politique qui a voulu se rassembler derrière Dominique Strauss-Kahn ») et accusé les socialistes d’avoir « voté non à tout », et de vouloir« tout démolir ». À plusieurs reprises, il a tenté de se présenter comme le président de« l’ouverture », jurant qu’il n’était« pas l'homme d'un parti », qu’il souhaitait« parler à tous, y compris, ceux qui n'ont pas vos idées ».« Je veux m’adresser à ceux qui n'ont pas voté pour moi », a-t-il répété en conclusion, en s’adressant tout spécifiquement aux électeurs du Front national :« Moi, je ne donne pas de leçons de morale », quand François Hollande« se bouche le nez », a-t-il redit. Quelques clins d’œil appuyés ont également été faits« aux électeurs de François Bayrou », avec de longs passages sur le désendettement. En face, François Hollande s’est une nouvelle fois présenté comme le« président du redressement », celui qui met à la fois la relance de l’économie et la lutte contre les déficits au cœur de son programme, mais avec« justice »pour que revienne la« confiance ». Le tout pour être le« président du rassemblement »quand Sarkozy est accusé d’avoir divisé » « les Français.« La France a souffert », selon Hollande. Autant de mots-clés élaborés par le candidat depuis des mois (à lireici ou). Dans sa conclusion, Hollande a également de nouveau avancé l’alternative qu’il veut poser aux Français :« continuer une politique qui n’a pas marché(...) ou changer ».
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d'environ 180 000, à comparer aux 100 000 auxquels s'est engagé le président sortant pour attirer l'électorat du FN. François Hollande a ensuite déplié son programme, droitisé au cours de la campagne présidentielle, en citant la réduction des entrées de travailleurs en période de croissance faible » « ainsi que l’acceptation des conditions de revenus et de logement dans le cadre du regroupement familial mises en place par… Nicolas Sarkozy. Tout en déclarant que la France est un pays« ouvert », Nicolas Sarkozy a répété ce qu’il avait dit sur RMC et BFM TV la veille. Il y a trop d’étrangers en France, a-t-il déclaré, alors que la question, devenue un gimmick en cette fin de campagne, ne lui a pas été posée cette fois-ci.« Nous avons accueilli trop de monde », a-t-il estimé. C’est après avoir évoqué la« tentation des prestations sociales » a confondu entrée et qu’il sortie du territoire. Reprochant à tort à François Hollande de vouloir fermer les centres de rétention administrative (CRA), où sont enfermés les sans-papiers en instance d’expulsion, il a parlé de ces lieux comme s’ils intervenaient dans le parcours des migrants lorsqu’ils entrent en France, après avoir franchi la frontière, alors qu’ils sanctionnent en réalité le séjour irrégulier de personnes ayant pour la plupart vécu depuis des années en France. Le candidat PS lui a fait remarquer qu’il se trompait. « Vous n’étiez pas du tout dans le sujet », a-t-il insisté. Sur mediapart.fr, une vidéo est disponible à cet endroit. C’est alors que François Hollande s’est lui-même dédit. Alors qu’il avait promis, au cours de la campagne, d’empêcher que les enfants ne se retrouvent enfermés dans des centres de rétention, il a répété cette intention, avant d’affirmer qu’il faudrait créer des CRA spécifiques « qui accueillent les familles ». Ce qui existe déjà comme Nicolas Sarkozy s’est fait un plaisir de le lui rappeler. De même sur les régularisations d'étrangers en situation irrégulière, alors que le candidat socialiste se refusait jusqu'alors à donner un chiffre ou même un ordre de grandeur
de la zone euro… Rien qui ressemble à un véritable “gouvernement”. À Bruxelles, cela ne satisfait en tout cas personne. On notera enfin que l'Espagne a définitivement remplacé la Grèce dans le rôle du mouton noir de l'Europe. L'échec du socialiste Zapatero face à la crise, confirmé en novembre dans les urnes par une lourde défaite du PSOE, fut l'un des fils rouges du débat sur les questions économiques, chacun des deux candidats reprochant à l'autre, à tour de rôle, sa proximité ou son admiration passées pour le dirigeant espagnol (lire notre dernier article sur l'urgence de la crise espagnole). Les thèmes de sociétés... concernent les étrangers Droit de vote des étrangers, immigration légale, centre de rétention, asile, communautarisme, horaires spécifiques des piscines, menus halal à la cantine : les quelques grands thèmes dits de société ayant à voir de près ou de loin avec la situation des étrangers et des immigrés ont été l’occasion pour les deux candidats de marquer leurs différences, mais, allégrement mélangés, ils ont été exprimés dans une telle confusion qu’ils n’ont permis d’éviter ni les amalgames ni les erreurs factuelles. Dès l’introduction du débat, François Hollande a reproché à Nicolas Sarkozy d’avoir« divisé » Français et d'avoir les « opposé les uns aux autres ». « Les Français, a-t-il insisté,ont eu le sentiment d’être soumis à des séparations et des clivages. » Quand les journalistes ont introduit la thématique de l’immigration, vers 22 h 30, le candidat socialiste a commencé par noter que son opposant, aux affaires sur ces questions depuis dix ans, puisqu’il a été ministre de l’intérieur à deux reprises avant d’être président de la République, n’avait pas réduit les niveaux moyens d’immigration légale, autour de 200 000 arrivées par an, et qu’il n’était pas parvenu à mettre en place l’immigration « choisie », supposée attractive à l’égard des salariés. Lui a avancé un volume
offensif en dressant le bilan des années Sarkozy, pointant les« 600 milliards de creusement de la dette depuis 2007 et même 900 milliards depuis 2002 », et mettant en cause« les largesses fiscales » en partie à l’origine de ces dérives. En bref, François Hollande a amené Nicolas Sarkozy en grande partie là où il le voulait. Pour établir le bilan calamiteux de la présidence Sarkozy. Rien de neuf sur l'Europe Sur le front européen, pas de surprise. Chacun est resté dans son rôle. D'un côté, François Hollande voulant renégocier le pacte budgétaire, pour y intégrer une« dimension de croissance ». De l'autre, Nicolas Sarkozy, dans le costume de l'homme d'État expérimenté, alimentant le procès en incompétence de son adversaire, et rappelant qu'il est parvenu à éviter l'implosion de la zone euro… Avec, au passage, quelques perles :« Nous avons évité la disparition de la Grèce », ou encore« Mais c'est quoi, l'UE, si ce n'est la France et l'Allemagne ? » Comme prévu, le socialiste a décliné les quatre leviers de croissance qu'il compte défendre à Bruxelles en cas d'élection – taxe sur les transactions financières, euro-obligations, mobilisation des fonds structurels et renforcement de la Banque européenne d'investissement. Autant de propositions déjà en chantier à Bruxelles, s'est empressé de rappeler le candidat de l'UMP, qui a raison sur ce point. L'échange s'est musclé lorsque le socialiste a estimé que Nicolas Sarkozy n'avait rien obtenu de Berlin pendant les deux ans de gestion de crise. Le président français a manqué de s'étrangler sur le plateau, rappelant qu'il avait convaincu Angela Merkel, par exemple, de la nécessité d'un “gouvernement économique” de la zone euro, vieille obsession française. C'est vrai d'un point de vue formel – c'est même écrit dans le fameux pacte budgétaire en cours de ratification. Mais dans les faits, ce nouveau gouvernement se résume à une réunion, une fois tous les six mois, des chefs d'État et de gouvernement
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