La prospective du sport - Cahier foot de haut niveau 2030
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LES CAHIERS DE PROSPECTIVE DU FONDS PROMESSE L’AVENIR DU SPORT « CONVERTIO HUMANUM EST » Grandeur (et) ou décadence du football des années 2030 Vincent Chaudel 1 SOMMAIRE Pages Préfacepar Philippe Diallo 3 Prologuepar Vincent Chaudel 5 Scénario 1: L’Euro league –Scénario « INSTANCES EUROPEENNES »10par Jullian Jappert et Lilia Douihech Scénario 2 : Bienvenue à la « BEIN SPORTS LEAGUE »  Scénario médiapar Erik Bielderman 21 Scénario 3 : Le contre pouvoir de la WMLS (World Major League Soccer)–Molèle MBApar Franck Pons 31 Scénario 4 : Les « marquee player » au pouvoir  scénario team38par Lionel Maltèse Epiloguepar François Klein 46 Les auteurs 49 2/55 PREFACE Par Philippe DialloDirecteur Général de l’UCPF (Union de Clubs Professionnels de Football) Estce que les jeunes étudiants anglais du milieu du 19ème siècle avaient imaginé que leur loisir allait devenir le jeu favori de la planète ? Jules Rimet et Henri Delaunay pensaientils en inventant la coupe du Monde que celleci serait l'évènement le plus populaire dans le monde ? Certainement que non. Comment l'auraitil pu lorsqu'on voit l'essor fantastique de ce sport depuis un siècle et demi. Le football, c'est d'abord un jeu pour des millions d'individus à qui il apporte plaisir et émotion. C’est un jeu qui éduque, apprend une discipline et transmet des valeurs.

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Publié le 19 mars 2015
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Langue Français
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LES CAHIERS DE PROSPECTIVE DU FONDS PROMESSE L’AVENIR DU SPORT
« CONVERTIO HUMANUM EST » Grandeur (et) ou décadence du football des années 2030 Vincent Chaudel
1
SOMMAIRE  Pages Préfacepar Philippe Diallo 3Prologuepar Vincent Chaudel 5Scénario 1: L’Euro league –Scénario « INSTANCES EUROPEENNES »10par Jullian Jappert et Lilia Douihech Scénario 2 : Bienvenue à la « BEIN SPORTS LEAGUE »  Scénario médiapar Erik Bielderman 21 Scénario 3 : Le contre pouvoir de la WMLS (World Major League Soccer)Molèle MBApar Franck Pons 31Scénario 4 : Les « marquee player » au pouvoir  scénario team38par Lionel Maltèse Epiloguepar François Klein 46 Les auteurs 49
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PREFACE Par Philippe DialloDirecteur Général de l’UCPF (Union de Clubs Professionnels de Football) Estce que les jeunes étudiants anglais du milieu du 19ème siècle avaient imaginé que leur loisir allait devenir le jeu favori de la planète ? Jules Rimet et Henri Delaunay pensaientils en inventant la coupe du Monde que celleci serait l'évènement le plus populaire dans le monde ? Certainement que non. Comment l'auraitil pu lorsqu'on voit l'essor fantastique de ce sport depuis un siècle et demi. Le football, c'est d'abord un jeu pour des millions d'individus à qui il apporte plaisir et émotion. C’est un jeu qui éduque, apprend une discipline et transmet des valeurs. Mais, c'est un jeu qui est aussi devenu une industrie. Si sa simplicité explique en grande partie sa popularité, il la doit largement au fait que son histoire a épousé les grandes transformations de la société. Né dans les Publics schools anglaises, il s'étend à la faveur de la révolution industrielle de l'époque victorienne à la classe ouvrière à qui on trouve un moyen d'occuper ses jours de repos et bientôt une rémunération avec les prémices du professionnalisme. L'expansion européenne du début du 20ème siècle facilite l'implantation du football à mesure que les puissances dominantes européennes s'approprient de nouveaux territoires en Amérique du Sud, en Afrique ou encore en Inde. Dans les années 30, fascisme et nazisme marquent le football de leur triste empreinte : en 1934, l'Italie de Benito Mussolini s'empare à domicile de la 2ème coupe du Monde alors qu'un an avant en Allemagne la nazification de la fédération allemande conduit à l'expulsion des juifs et des marxistes. L'aprèsguerre est marqué par la naissance de la construction européenne et la décolonisation. Le football s'inscrit dans ces grands mouvements en créant la coupe d'Europe des clubs champions en 1955, deux ans avant la signature du Traité de Rome. Mais le football, c'est aussi durant les années cinquante et soixante un lieu d'émancipation. C'est là que les immigrés trouvent sur le sol national un des plus forts outils d'intégration comme l'illustre le parcours d'un Raymond Kopa. C'est au football dans la Makana Football Association que joue Jacob Zuma, futur président de l'Afrique du Sud, sur l'île de Robben Island dans la prison où il est détenu pour sa lutte antiapartheid. Le football se veut alors résistance. Tout comme lorsque le FLN le dresse en symbole en incitant les 13 et 14 avril 1958 une douzaine de joueurs professionnels dont Rachid Mekhloufi et Mustapha Zitouni à quitter leurs clubs hexagonaux pour rejoindre "l'équipe de l'indépendance".
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Plus près de nous et dans une nouvelle étape de son développement, le football a été acteur, contributeur et bénéficiaire de la révolution des médias et de la mondialisation. Avec les médias, il a tissé des liens étroits au fil des progrès technologiques Tous les diffuseurs, pour assurer le développement de leurs innovations et leur croissance, ont compris que ce jeu était le contenu le plus attractif pour les spectateurs/téléspectateurs/abonnés du monde entier. A coup de contrats mirifiques, ils ont non seulement offert une exposition exceptionnelle au jeu renforçant ainsi sa popularité mais largement contribué à sa structuration et à sa croissance. S'agissant de la mondialisation, il suffit de suivre les lieux d'organisation de la coupe du Monde pour que le phénomène saute aux yeux. Alors que traditionnellement, celleci se jouait entre l'Europe et l'Amérique du Sud, elle est allée aux USA en 1994, au Japon et en Corée du Sud en 2002. En 2010, l'Afrique du Sud accueillait la compétition pour la première fois sur le sol africain. Et bientôt ce sera le tour de la Russie (2018) avant que le monde arabe reçoive la coupe pour la première fois au Qatar en 2022. A la vue d'une telle liste, qui pourrait contester que la coupe du monde et bien la coupe du...Monde? 200 millions de pratiquants, des centaines de millions de fans, une présence sur tous les continents, une organisation mondiale ayant rang de quasiEtat, des contrats en milliards de dollars, une telle puissance ne peut que susciter une interrogation sur son devenir : où va le football du 21ème siècle ? Le Pouvoir sportif pourratil en garder le contrôle face à la montée des enjeux économiques et financiers ou seratil supplanté par de nouveaux acteurs ? L'Europe sauratelle préserver son modèle de compétition ouverte ou voudratelle s'américaniser en créant des ligues fermées ? Face à l'émergence de nouvelles demandes (autorisation par la FIFA du voile pour les joueuses) et de nouvelles puissances, le centre du pouvoir du football, aujourd’hui encore essentiellement européen, vatil se déplacer ? Sauraton préserver le jeu face aux dangers qui le menacent (corruption, blanchiment, dopage...) ? Les nouvelles technologies biologiques comme numériques aurontelles un impact sur le jeu en transformant le corps du sportif, en faisant de l'arbitre un simple lecteur d'écran vidéo ? Les clubs, diversifiés, mondialisés, filialisés deviendrontils des majors du divertissement ? Voilà quelques unes des questions qui interpellent tous ceux qui s'interrogent sur le futur du football. Rien n'est aujourd'hui fixé. L'avenir reste ouvert. Mais des réponses apportées dépendra le rêve de millions d'individus. Et on ne joue pas sans conséquences avec le rêve des gens.
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PROLOGUE : Par Vincent Chaudel
L'histoire est un éternel recommencement. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Un esprit sain dans un corps sain. Autant de pensées ou de poncifs que l'on pourrait aisément appliquer au monde du sport. Certes, le Baron Pierre de Coubertin a su faire renaître de leurs cendres les Jeux olympiques antiques pour fonder bien plus que des activités récréatives : un secteur industriel voire une philosophie de vie. Avec 270.000 emplois directs, dans l'Education nationale, les collectivités, le secteur associatif, l'univers de la santé, le commerce ou l'industrie, le sport français vient d'obtenir (tardivement) une forme de lettres de noblesse en devenant un secteur d'activité aux yeux du MEDEF. Audelà de l'anecdote, la création, au cœur de l'union des entrepreneurs, d'un Comité sport en 2009 marqua un virage que l'on souhaite irréversible dans la perception de l'utilité du sport tant la France a accumulé du retard par rapport à ses voisins. Entre l'utilisation originelle pédagogique du rugby et la tradition multicentenaire des Oxford vs Cambridge en aviron, les britanniques nous donnent une leçon en matière de sport, levier éducatif. Que dire des scandinaves et de l'effet en termes de santé publique de leurs pratiques sportives régulières ? De la rivalité fratricide Adidas vs Puma, naîtra en Allemagne le marketing du sport (cf. la création de la société ISL) et plus largement une certaine vision de la relation sport et entreprise que l'on peut aisément considérer comme une des forces du "modèle germanique". Quant à l'Espagne et l'Italie, la ferveur (voire le chauvinisme) et l'ancrage populaire du sport (avec les socios) ne sont plus à démontrer et ont de toute évidence, un impact sur la capacité de leurs sportifs à se sublimer.
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Certes, nous n’avons nulle obligation de copier tel ou tel modèle. Pourquoi la France n'auraitelle pas son propre modèle, sa propre vision, sa propre organisation ? Rassuronsnous, c'est bien le cas. Le modèle du sport français se caractérise par une forte implication de la sphère publique, tant dans sa gouvernance que dans son financement. Malheureusement, la situation de nos finances publiques, que ce soit au niveau de l'État ou des collectivités locales, impose aujourd’hui au sport français de trouver d'autres sources de subsides. Même le football, sport hégémonique et mondialisé par essence, n'échappe pas à ce constat. L'économie des clubs est passée d'une dépendance philanthropique à une dépendance municipale puis cathodique (et cryptée) pour être désormais suspendue au bon vouloir du fait d'un Prince (de l'Emir ou de l'oligarque en l'occurrence). Doiton s'en émouvoir, le regretter, le combattre ou l'accepter ? Qu'on le veuille ou non, le sport n'est qu'une activité humaine, certes avec son histoire, son mode d'organisation spécifique et des valeurs.
Imaginons un voyage dans le temps, telle Madame Christiane Kerner le 7 octobre 1989 à Berlin Est (dans le film Goodbye Lenin de Wolfgang Becker  2003). Qui pouvait savoir que le mur de Berlin tomberait deux mois plus tard ? C'était alors l'époque des deux Allemagnes (RDA et RFA), de l'URSS et non de la myriade d'Etats baltes, de la Yougoslavie et non de la BosnieHerzégovine, de la Croatie, de la Macédoine, du Monténégro, de la Serbie et de la Slovénie, de la Tchécoslovaquie et non des Républiques Slovaque et Tchèque ...
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L'UEFA, alors présidée par le français Jacques Georges, comptait 30 fédérations membres et organisait principalement quatre compétitions : le Championnat d'Europe des Nations (tournoi final de 8 équipes nationales), la Coupe des clubs champions dite de C1 (formule "coupe" commençant par les 16e de finale, réunissant uniquement les clubs vainqueurs des championnats nationaux), la Coupe des clubs vainqueurs de Coupe dite de C2 (formule "coupe" commençant par les 16e de finale, réunissant uniquement les vainqueurs des coupes des fédérations et non des ligues), sans oublier la Coupe de l'UEFA dite de C3 (formule "coupe" commençant par les 32e de finale, réunissant plusieurs clubs de chaque nation selon son classement européen). A cette époque, Michel Platini n'était plus joueur et pas encore sélectionneur d'une équipe de France qui ne se qualifiera pas pour la Coupe du Monde en Italie de 1990. Bernard Tapie n'était plus chanteur ou animateur d'une émission sur TF1 et pas encore Ministre de la République française, ni président d'Adidas mais propriétaire de l'Olympique de Marseille racheté en 1986. A grands renforts de millions de francs, il façonna un OM de stars principalement françaises (règle des quotas de 3 joueurs étrangers oblige), pour dominer la France puis l'Europe. Au niveau hexagonal, la concurrence peinait à remettre en cause la supériorité sportive et financière des phocéens, la fin de cycle s'annonçait pour les Girondins de Claude Bez et les Parisiens de Luc Borelli. C'est le moment choisi par l'industriel JeanLuc Lagardère pour se lancer dans l'aventure du ballon rond, faisant du poussiéreux Racing Club de Paris une alternative à l'OM et surtout au PSG : le MatraRacing. Pour suivre les exploits de votre équipe de cœur en 1989,vous deviez être abonné à Canal + (chaîne payante et cryptée qui diffuse le championnat de France depuis sa création, le 4 novembre 1984) car vous n'aviez pas de site Internet (apparition du world widget web au début des années 1990), il n’y avait pas de chaîne detélévision spécialisée en sport et encore moins de smartphone, tout au plus un GSM. Au mieux, vous pouviez obtenir les résultats de la dernière journée de championnat via le fleuron de la technologie démocratisée made in France : le Minitel. Pensez donc si Madame Kerner s'était réveillée non pas à Berlin en 1990 mais à Paris en 2003, quel choc psychologique auraitelle subi ? Elle se serait endormie avec le Franc, le Deutsch Mark et le Mark estallemand pour s’éveiller avec des Euros. L'Union Européenne serait passée de 15 à 25 pays membres. L'URSS aurait laissé la place à une nuée d'états désolidarisés du grand frère russe, luimême dirigé par un néocapitaliste. Le peuple français viendrait d'élire son président pour un premier quinquennat. Plus de service militaire ... Bref, un véritable bingbang auquel le football n'y aurait pas échappé. L'implosion politique et populaire de feu le bloc de l'Est a eu pour conséquence l'explosion du nombre de membres de l'UEFA.
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Selon le principe une nation, une fédération, un membre, une voix, il a fallu repenser les formats des compétitions pour 53 fédérations nationales, à commencer par le championnat d'Europe des Nations désormais nommé Euro. En 2003, le Portugal s'apprêtait à accueillir les 15 autres sélections nationales, dont la France tenante du titre, emmenée par le flamboyant Zinédine Zidane. Comment expliquer alors à Madame Kerner que le galactique du Real Madrid gagnait en un mois (et en euros) ce que gagnait Michel Platini (en francs) alors ballon d'or à la Juventus de Turin en une année? Comment lui expliquer l'arrêt Bosman et la dérégulation qui s'ensuivit ? Comment lui expliquer que la libre circulation des citoyens européens dans les textes se traduise sur le terrain par une forme d'assimilation (sportive) pour des joueurs noneuropéens (conséquence de l'accord de Cotonou) ? Comment lui expliquer que désormais, le 3ème du championnat d'Allemagne, d'Angleterre, d'Espagne, de France ou d'Italie peut gagner la C1 désormais dénommée Champions League, sans même être champion nationalement ? Comment lui expliquer la disparition de la C2 pour renforcer une C3 devenue Ligue Europa ? En 1989, le PAF (paysage audiovisuel français) était constitué de six chaînes hertziennes, dont une cryptée. En 2003, le bouquet Satellite TPS (groupe TF1) challengeait ardemment CanalSat (groupe Canal+) pour la diffusion des matches de la LNF (qui deviendra LFP la même année), le groupe France Télécom se contentant de prendre des positions sur les droits UMTS. Dans nos salons, le Minitel avait cédé la place aux ordinateurs portables. La presse écrite cherchait déjà une réponse à l'érosion de ses ventes au profit d'une information galopante (et gratuite) sur le net. Facebook et les réseaux sociaux n'existaient pas encore, mais face à de tels changements, les médecins nous auraient peutêtre conseillé de laisser dormir Madame Christiane Kerner. Nous sommes aujourd'hui en 2014, quelques mois après la Coupe du Monde au Brésil. L'Union européenne compte désormais 28 Etats membres. Malgré des attaques violentes postcrise des subprimes, l'Euro, toujours (trop pour certains) plus fort que le dollar est la monnaie de référence sur le marché mondial des transferts de joueurs. David Beckham vient d'annoncer le lancementd’un club de football à Miami, sous forme de franchise de la MLS. La plupart des grands clubs européens est détenue par des milliardaires américains, émiratis, italiens, qataris, russes. La corrélation entre le pouvoir économique d'un club et sa performance sportive n'est plus à démontrer. Pourtant, Le Portugal a dépassé la France au classement UEFA. Cependant, l'organisation de l'Euro 2016 en ligne de mire et le nouveau deal de droits TV (748,5 millions d'euros par an pour la période 20162020, fruit d'une concurrence exacerbée entre Canal+ et beIN sports) redonnent à notre football hexagonal l'ambition de renverser cette hiérarchie, par définition temporaire. Que ce soit technologique (Google glas pour les arbitres, virtualisation ou réalité augmentée pour les différents acteurs), réglementaire (fairplay financier), fonctionnel (projet de Ligue des Nations) et dans bien d'autres domaines, l'avenir nous réserve des surprises.
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En 2030, Michel Platini devrait, en tant que président de la FIFA, déclarer officiellement ouverte la Xe Coupe du Monde de football. Sauf innovation médicale, Cristiano Ronaldo (45 ans) et Lionel Messi (43 ans) y participeront en tant que consultant pour de riches groupes de médias pour l'un et en tant que sélectionneur pour l'autre ou au travers de la coupe du monde sur Internet organisée en même temps avec leur avatar ?. Mais estce que le concept d'équipe nationale sera toujours en vigueur ou estce que le football subira une transformation structurelle comparable au cyclisme dans les années 60 ? Le football seratil toujours gouverné par les instances historiques ou par les diffuseurs, les joueurs via leurs agents, des milliardaires en quête d'émotion ou d'intégration ? Les championnats nationaux serontils toujours qualificatifs pour les compétitions continentales ? Audelà du football, l'Union européenne auratelle évolué vers un fédéralisme ou seratelle restée une belle utopie ? Vladimir Poutine auratil su reformer l'URSS ? ...
Le sport n'est finalement que le reflet de la société dans laquelle nous vivons. Alors lisez attentivement ce qui suit, vous y trouverez différentes approches prospectives du football et de son organisation, illustrant différents choix de société. Faites vos jeux !
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L’EURO LEAGUE: SCENARIO INSTANCES EUROPEENNES Par Julian Jappert et Lilia DouihechSport et citoyenneté
ère 15 mai 2031:Enfin nous y sommes ! Ce soir s’est tenue la 1 édition de la Final Cup des EtatsUnis d’Europe (EUE). A travers tous les Etats fédérés, les citoyens européens scandent à l’unisson le nom de leur champion. L’Olympique Lyonnais est le premier club de l’histoire à détenir le titre de champion de l’EUE, àl’issue d’un match d’une rare intensité contre le Panathinaikos. Les deux concurrents ont chacun décrochéin extremisleur place en Final Cup, à la suite de combats acharnés lors de la phase finale de la Ligue des EtatsUnis d’Europe. Notre champion représentera les couleurs de l’EUE lors de la prochaine Ligue des Champions, qui pour la première fois, entendra retentir l’hymne européen. Nous sommes bien loin des sempiternelles finales de l’ancienne Ligue des Champions, opposant inlassablement les mêmes clubs « riches » des pays du « Big 5», tels qu’ils étaient surnommés dans les années 2010 : parmi les plus célèbres vainqueurs du tournoi, le Réal de Madrid, le FC Barcelone, le Bayern Munich ou encore Chelsea. A cette époque  pourtant pas si lointaine  le football que nous connaissons aujourd’hui paraissait utopique. Mais comment en sommesnous arrivés là ? Par quel miracle aton réussi à sauvegarder le sacrosaint modèle européen du sport ? Des clubs de football compétitifs et économiquement pérennes, évoluant dans le cadre de compétitions ouvertes et équitables ; des sélections nationales aux blasons redorés ; une pratique du football amateur largement développée et synonyme de cohésion sociale. En somme, un football renvoyant aux citoyens l’image d’une société européenne du bienêtre social, florissante et solidaire ? Impossible n’est pas européen! Et ce, grâce à une politique sportive menée d’une main de maître par l’Union européenne (UE) et l’ensemble des acteurs du footballfédérations sportives nationales et internationales, Etats européens, ligues, clubs, joueurs et syndicats.
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Retour en arrière…. Le bouleversement du football européen trouve son origine dans la conjonction de deux principaux facteurs: la crise de l’Union européenne et la crise du football professionnel vers la fin des années 2010. ______________ LA CRISE DE L’UNION EUROPEENNELes origines de la crise politique 2030. Onze années ont passé depuis les élections européennes qui ont changé l’histoire du continent et de ses habitants. Onze années, depuis la mise en musique du concert démocratique européen. Il y a onze ans pourtant, la situation actuelle semblait impossible voire impensable. Jusqu’aux élections européennes de 2019, la finalité du projet européen n’avait pas été véritablement définie. De la déclaration Schuman de 1950 au Traité de Lisbonne de 2009, on ne parvenait pas à affiner le trait de ce vaste projet européen. A quoi devait servir l’Europe ? Avant les élections européennes de 2019, cette question devait se contenter de réponses vagues et insuffisantes. Mais ces élections, avec la victoire écrasante des extrémismes et des populismes européens, bien aidés par les effets de la crise économique de 2008 et par le plus grand parti européenl’abstention –ont permis de donner l’électrochoc dont les européens avaient besoin.Nous y sommes. L’Europe est au bord de l’éclatementet sa remise en question est à son apogée. Le spectre des conflits armés continentaux refait surface. L’Histoire est toutefois porteuse de sens et de pédagogie. L’historiographie européenne est riche mais converge vers un idéal de paix: celui d’un territoire commun dénué de tout conflit humain. Les nouvelles menaces sur l’intégrité des territoires nationaux font reprendre conscience aux peuples d’Europedel’importance de l’unité. Leur rappellent que plus de 70% des lois nationales viennent de directives européennes. Leur remémorent les grandes idées d’Altierno Spinelli, de PaulHenri Spaak ou encore les discours de Joschka Fischer : «Les partisans de l’intégration européenne doivent abandonner les demimesures et les faux compromis pragmatiques et apprendre à nouveau ce qui importe vraiment. La crise a montré que les visionnaires européens étaient les véritables visionnaires». Intrigués par cette Europe menacée de l’intérieur et de l’extérieur, les peuples d’Europe adhèrent à ce qui était l’essence de l’Europe des pères fondateuruns : espace de paix, de partage, de mise en commun des ressources et ultimement d’intégration politique. Cette fois: la demimesure etci le message est clair l’immobilisme appartiennent aux livres d’Histoire. L’Europe sera fédérale ou ne sera pas. Les élections de 2023 voient la victoire des partis fédéralistes et constituent le point de départ des mouvements les plus forts de la construction européenne et les plus poussés en matière d’intégration politique.
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