Crise agricole et pénurie de devises en Afrique - article ; n°3 ; vol.4, pg 3-30
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Revue française d'économie - Année 1989 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 3-30
Cet article analyse l'une des causes la crise économique dans région : l'effondrement de l'agriculture commerciale suite à des de politique économique, qui provoqué une pénurie de manufacturés dans les zones rurales. Dans ce cas l'effet d'une hausse prix agricoles sur la production a caractère incertain, seul l'approvisionnement en biens permet d'accroître cette production. Les programmes de stabilisation risquent d'aggraver encore la crise réduisant les importations. Il donc concevoir des adaptés avec des importations supplémentaires réservées aux rurales pour relancer les commerciales et les exportations.
This paper analyses one of the causes of economic crisis in this part of the world : a cash crop slump due to political economic errors generating a shortage of manufactured goods in rural areas. In this case, the impact of an increase in agricultural product prices on output is unpredictable ; the only way of increasing output is to supply manufactured goods. Stabilisation programmes tend to aggravate the situation even more by reducing imports. Appropriate programmes which include supplementary imports directed towards rural areas in order to promote the growing of cash crops and exports must then be drawn up.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Claude Barthélémy
Christian Morrisson
Crise agricole et pénurie de devises en Afrique
In: Revue française d'économie. Volume 4 N°3, 1989. pp. 3-30.
Résumé
Cet article analyse l'une des causes la crise économique dans région : l'effondrement de l'agriculture commerciale suite à des de
politique économique, qui provoqué une pénurie de manufacturés dans les zones rurales. Dans ce cas l'effet d'une hausse prix
agricoles sur la production a caractère incertain, seul l'approvisionnement en biens permet d'accroître cette production. Les
programmes de stabilisation risquent d'aggraver encore la crise réduisant les importations. Il donc concevoir des adaptés avec
des importations supplémentaires réservées aux rurales pour relancer les commerciales et les exportations.
Abstract
This paper analyses one of the causes of economic crisis in this part of the world : a cash crop slump due to political economic
errors generating a shortage of manufactured goods in rural areas. In this case, the impact of an increase in agricultural product
prices on output is unpredictable ; the only way of increasing output is to supply manufactured goods. Stabilisation programmes
tend to aggravate the situation even more by reducing imports. Appropriate programmes which include supplementary imports
directed towards rural areas in order to promote the growing of cash crops and exports must then be drawn up.
Citer ce document / Cite this document :
Barthélémy Jean-Claude, Morrisson Christian. Crise agricole et pénurie de devises en Afrique. In: Revue française d'économie.
Volume 4 N°3, 1989. pp. 3-30.
doi : 10.3406/rfeco.1989.1222
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1989_num_4_3_1222Jean-Claude
BERTHELEMY
Christian
MORRISSON
Crise agricole
et pénurie
de devises
en Afrique
epuis le plan Baker, pré
senté à la conférence de la Banque mondiale et du Fonds
monétaire international de l'automne 1985, il existe un 4 Jean-Claude Berthélémy - Christian Morrisson
assez large consensus pour affirmer que la crise financière
des pays du tiers monde fortement endettés ne pourra pas
être résolue par des plans d'ajustements qui conduisent à
comprimer très fortement l'activité économique et le
niveau de vie dans ces pays. La nécessité impérieuse de
parvenir à une solution qui combine une croissance éc
onomique renouvelée et une modification des politiques
économiques, dans le sens d'une plus grande libéralisa
tion, apparaît chaque jour plus évidente même si des solu
tions originales pour y parvenir restent à concevoir et à
mettre en place. L'initiative Brady va tout à fait dans ce
sens. Cependant, ce discours réaliste est appliqué pour
l'essentiel uniquement au groupe des principaux pays
endettés, les 15 pays du plan Baker, qui sont des pays à
revenus intermédiaires. Qu'en est-il des pays à faible
revenu, notamment africains ?
Pour ces pays, la crise financière semble imposs
ible à résoudre autrement que par une annulation pure
et simple de tout ou partie de la dette. Autant le discours
qui est tenu en ce qui concerne les principaux pays
endettés relève pour l'essentiel de l'analyse économique,
autant a-t-on l'impression que, pour les pays africains à
faible revenu, les arguments économiques passent au
second plan, pour faire place à des considérations poli
tiques ou humanitaires. Sans nier l'importance de ces der
niers aspects, nous voudrions dans cet article attirer l'a
ttention sur le fait que, d'un point de vue économique, les
problèmes financiers auxquels font face ces pays ne sont
pas fondamentalement différents de ceux que rencontrent
les pays plus avancés, même s'ils revêtent des formes dif
férentes : ces problèmes ne seront pas résolus sans une
certaine forme de croissance économique, ni sans
réformes.
Il nous semble qu'une annulation inconditionn
elle des dettes ne permettra pas de sortir ces pays de la Jean-Claude Berthélémy - Christian Morrisson 5
situation d'assisté qui est la leur. Encore faut-il que l'aide
financière supplémentaire que les pays occidentaux leur
accorderont éventuellement dans l'avenir serve effectiv
ement à restaurer leur activité économique. Pour une part
ie d'entre eux, l'économie de ces pays a été totalement
sinistrée par la crise financière et les erreurs de politique
économique qui ont été commises, ce qui crée des obs
tacles insurmontables pour l'avenir en l'absence d'actions
correctrices volontaristes.
Le principal de ces obstacles, auquel nous allons
consacrer cet article, correspond à l'effondrement de
l'agriculture commerciale, qui est un secteur d'activité
véritablement stratégique dans la mesure où il fournit l'es
sentiel, sinon la totalité, des ressources en devises de ces
pays : ce secteur contribue également largement dans cer
tains cas à l'alimentation des citadins, faute de quoi on
est obligé d'utiliser une partie des faibles ressources en
devises pour les nourrir. Notre thèse est que l'agriculture
commerciale a été dans ces pays gravement affectée par
le pénurie de biens manufacturés, elle-même liée pour une
large part à la pénurie de devises, qui constitue la con
séquence la plus évidente de la crise financière. Il y a ainsi
un cercle vicieux de la crise dans ces économies, que seule
une action volontariste pourrait permettre de rompre.
Notre point de vue est d'ailleurs déjà partagé par
une partie des décideurs. Les interventions récentes de la
Caisse centrale de coopération économique au Mozamb
ique méritent, en particulier, d'être signalées, car elle
vont tout à fait dans notre sens. Cet organisme a accordé
successivement trois prêts de 100 millions de francs en
1984, 1985 et 1986 à ce pays pour financer l'importation
de biens manufacturés destinés aux zones rurales. Cette
opération vise à améliorer la balance des paiements, mais,
et c'est là son originalité, il ne s'agit pas d'un prêt d'aju
stement structurel classique. Ce prêt sert à approvisionner Jean-Claude Berthélémy - Christian Morrisson 6
en biens manufacturés certaines régions pour y relancer
les cultures d'exportation, le gouvernement mozambicain
et la C.C. CE. considérant que l'absence de biens de
consommation de base dans ces régions est la cause pre
mière de la chute des cultures commerciales.
Une telle décision permet aussi d'apporter un
début de solution à l'une des trois principales causes de
l'échec actuel des économies africaines. Si l'on énumère
les cas d'échec, trois raisons paraissent s'imposer, les deux
premières ne relevant pas en principe de la compétence
des économistes. Il s'agit soit des guerres civiles ou d'une
quasi-absence d'Etat et d'administration, soit dans les
pays du Sahel de la détérioration des conditions clima
tiques et de l'environnement. Ces deux facteurs expli
quent la stagnation ou le recul d'une douzaine d'écono
mies, comme l'illustrent l'Ouganda dans un cas ou le
Niger dans l'autre. Mais le troisième facteur de sous-déve
loppement, les erreurs de politique économique, concerne
en premier chef les économistes. Or ce facteur est aussi
pour partie responsable de nombreux échecs, en Guinée,
au Ghana comme à Madagascar, en Tanzanie ou au
Mozambique, notamment en ce qui concerne le secteur
qui nous intéresse : l'agriculture.
La crise
Dans tous ces pays, les mêmes politiques ont entraîné
successivement une crise de l'agriculture, puis une crise
générale de l'économie. Ces politiques comportent tou
jours un contrôle strict du commerce extérieur et des
cultures d'exportation et une tentative de contrôle des
marchés agricoles locaux. L'Etat nationalise le commerce
d'import-export, impose aux paysans un faible prix pour Jean-Claude Berthélémy - Christian Morrisson 7
leurs cultures commerciales et planifie l'ensemble des
importations. L'objectif est de prélever une large part du
revenu des cultures d'exportation et d'importer en prio
rité des biens d'équipement aux dépens des Siens de
consommation. Cette politique est cohérente : comme les
paysans perdent une par

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