Dans un discours d'une rare franchise, le 9 juillet 2003, l'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Brian Dean Curran, en fin de mission, dénonce la
tolérance de la société haïtienne à l'égard du trafic de drogue. "Les trafiquants sont bien connus. Ils s'approvisionnent dans vos magasins ; vous leur vendez des
maisons ou leur en construisez de nouvelles ; vous prenez leurs dépôts ; vous éduquez leurs enfants", lance-t-il aux membres, pétrifiés, de la chambre de
commerce américaine d'Haïti, l'élite économique du pays. "En Haïti, les trafiquants n'avaient pas besoin de se cacher. Tout le monde savait", confirme un