ETUDE AUDIMAT AUPRES DES CITADINS MARGINALISES DE LA COMMUNE DE  KISENSO A KINSHASA
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’ Etude audimat dans la Commune de Kisenso à Kinshasa Note des Auteurs – Cet article présente les résultats d’une étude Audimat à Kisenso, réalisée par le Projet Fonds Social Urbain (FSU) de la Coopération Technique Belge (CTB). Cette étude avait pour objectif d’identifier les types et canaux d’information des populations de Kisenso afin de mieux communiquer avec elles. Elle a découvert les préférences des Kisensois pour la radio Sango Malamu, l’Antenne A, le journal Le Potentiel, le musicien frère Patrice, le ‘théâtre Muyombe Gauche’ et le lingala comme langue de communications. Ces résultats ne seront pas généralisés sur l’ensemble de la ville de Kinshasa parce qu’ils concernent une seule commune; néanmoins, ils peuvent orienter les candidats aux futurs scrutins sur les types des canaux des communications à utiliser pour atteindre les populations de Kisenso pendant les campagnes 1électorales. ( ) 1. Kisenso : une commune dortoir et pauvre Kisenso est l’une des 24 communes de Kinshasa. Elle est ‘perchée’ sur les collines accidentées du Sud-Est de la ville à 400 m d’altitude. Elle s’étend sur 16,6 km² avec environ 270.000 habitants, soit une densité de plus de 16 000 habitants/km². La population se repartit inégalement sur la colline. Les densités varient d’un quartier à l’autre et d’un versant à l’autre. Les 1 Les auteurs remercient sincèrement le Père Léon de ...

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   Etude audimat dans la Commune de Kisenso  à Kinshasa  Note des Auteurs  – Cet article présente les résultats d’une étude Audimat à Kisenso, réalisée par le Projet Fonds Social Urbain (FSU) de la Coopération Technique Belge (CTB). Cette étude avait pour objectif d’identifier les types et canaux d’information des populations de Kisenso afin de mieux communiquer avec elles. Elle a découvert les préférences des Kisensois pour la radio Sango Malamu , l’ Antenne  A , le journal Le Potentiel , le musicien frère Patrice, le ‘ théâtre Muyombe Gauche’ et le lingala comme langue de communications. Ces résultats ne seront pas généralisés sur l’ensemble de la ville de Kinshasa parce qu’ils concernent une seule commune; néanmoins, ils peuvent orienter les candidats aux futurs scrutins sur les types des canaux des communications à utiliser pour atteindre les populations de Kisenso pendant les campagnes électorales. ( 1 )      1. Kisenso : une commune dortoir et pauvre  Kisenso est l’une des 24 communes de Kinshasa. Elle est ‘perchée’ sur les collines accidentées du Sud-Est de la ville à 400 m d’altitude. Elle s’étend sur 16,6 km² avec environ 270.000 habitants, soit une densité de plus de 16 000 habitants/km². La population se repartit inégalement sur la colline. Les densités varient d’un quartier à l’autre et d’un versant à l’autre. Les                                                           1  Les auteurs remercient sincèrement le Père Léon de Saint Moulin qui a accepté de lire le manuscrit et d’y apporter des critiques constructives.   
 
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quartiers les plus récents sont faiblement occupés, mais sont en train d’être occupés, sans normes urbanistiques ni infrastructures, soit sur les zones inondables, soit sur les versants très raides dont les pentes varient entre 4 et 22%. La colline est occupée de la façon suivante. .(cfr. carte en annexe) Le plateau central surplombe le sommet. Il est bien loti. Il est marqué par la présence de la petite route goudronnée, la maison communale, l’Eglise Saint Etienne, les écoles, le marché, la maternité, le dispensaire d’Etat, etc. Il abrite les quartiers Mission, Regideso et Kumbu. Le Versant de Riflaert à l’Est est accessible par taxi-bus et train. Son dynamisme socio-économique est dû à la présence des espaces maraîchers dans les vallées de la rivière Ndjili, de son marché de Kisenso Gare, du parking routier sur l’avenue de la Paix, du chemin de fer et de sa gare, etc. Il abrite les quartiers Kabila, Bikanga, Kisenso-Gare dangereusement érodés par les ravins qui ensablent au pied de la colline le chemin de fer, la rivière Ndjili, l’avenue de la Paix ainsi que les quartiers marécageux de Nsola et Dingi-Dingi . Le Versant du Cimetière de l’Université de Kinshasa au Sud-Ouest est marqué aussi par le développement des grands ravins qui ont détruit le cimetière et quelques infrastructures socio-culturelles. Ses quartiers Libération, Amba et Mbuku sont enclavés et mal cadastrés. Le Versant de Matete au Nord a des érosions qui ont causé beaucoup de dégâts dans la commune de Matete, située au pied de la colline, en lui déversant d’importantes quantités de sable qui ensablent régulièrement la rivière Matete et un tronçon du chemin de fer. Il abrite les quartiers Kitomesa, La Paix, Révolution, etc. Le Versant de Lemba à l’Ouest a des ravins qui ensablent aussi la rivière Matete, provoque des éboulements, glissements et détruit la végétation. Il abrite les quartiers Mujinga, Ngomba, 17 Mai, etc. Le site topographique et les contraintes environnementales rendent la colline presque inaccessible aux véhicules. Cet enclavement constitue un goulot d’étranglement pour le développement local de la commune qui souffre de manque d’infrastructures. Les rares équipements existants étaient délabrés.
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C’est une commune à la fois dortoir et pauvre non seulement parce que 68,9 % des Kisensois travaillent en dehors de leur commune ; mais aussi parce que 50,4% des ménages mangent un seul repas par jour et vivent avec moins d’1$ US par habitant par jour. ( 2 )  2. Le Projet Fonds Social urbain à Kisenso  Le Projet FSU de la CTB est opérationnel à Kisenso depuis 2002. Il a pour objectif global de contribuer à la diminution de l’incidence de la pauvreté en améliorant le mode et les moyens d’existence de la population de Kisenso. Plus spécifiquement, il construit et réhabilite les infrastructures communautaires, finance les activités génératrices de revenus et dynamise le capital social en utilisant la méthode à Haute Intensité de Main-d’œuvre (HIMO) afin de renforcer le pouvoir d’achat des plus pauvres. Les micro-projets sont sélectionnés et exécutés par les habitants eux-mêmes sur financement et accompagnement du FSU. En finalité, le FSU vise à consolider la protection sociale en augmentant le pouvoir d’achat avec le système de ‘money-for-work’ . Le FSU accompagne la population à mieux identifier ses problèmes et à hiérarchiser les interventions selon ses priorités. Cette approche façonne la prise de conscience de la population pour sa propre prise en charge et rapproche l’administration communale de la société civile par le biais des 17 Comités Consultatifs Locaux des Quartiers (CCLQ)( 3 ). Lors des ateliers organisés par le FSU en mars 2002 dans les 17 quartiers au début de son implantation, les habitants de Kisenso avaient hiérarchisé comme le montre le tableau ci-après.  Tableau n°1 : Hiérarchisation des besoins de la population
                                                          ( 2 ) Lelo Nzuzi et al. (2004) Etude sur la situation socio-économique des travailleurs navetteurs de la commune de Kisenso, in Afrique et Développement n°19 ‘Vivre et survivre à Kinshasa : problématique du développement humain’, pp 253-288. ( 3 ) Ce sont des Comités Locaux de Développement qui rassemblent les représentants de la société civile élus par la population du quartier pour un mandat de deux ans renouvelable. Kisenso compte 17 quartiers, donc 17 CCLQ.  3
                       QUARTIER      SECTEUR 1. SANTE 2 3 2 2 3 2 2 3 3 1 1 2 3 3 4 2 3 2,4 2  2. EDUCATION 3 4 4 3 4 4 4 4 4 5 4 3 4 2 2 3 4 3,6 3  3. DRAINAGEE 1 1 1 1 1 1 11 1 2 5 1 1 1 1 1 1 1,3 1 ET VOIRI  4. EAU ET SANITAIRE 7 2 3 4 5 3 3 2 2 4 6 5 2 6 3 5 2 3,8 4  5. ACTIVITE S GENERA- 5 7 5 - 7 7 7 5 6 7 3 - - 5 6 6 7 5,9 7 TRICES DES REVENUS 6. RAEGRICULTU6 5 6 5 2 5 5 6 5 3 - - 6 - - 7 5 5,1 5   7. GROUPES VULNE- 4 6 7 6 6 6 6 7 7 6 2 4 5 4 5 4 6 5,3 6 RABLES 8. AUTRES 8 8 8 7 8 8 8 8 8 8 7 6 7 7 7 8 8 7,6 8  Source : FSU (2002) : Rapport des ateliers de quartiers de la commune de Kisenso en vue de l’élaboration du plan communal de développement, 56 p.  Le tableau n°2 montre que leur besoins était hiérarchisé de la manière suivante : drainage et voirie (1 ère  priorité), santé (2 ème   priorité), éducation (3 ème  priorité), eau et sanitaire (4 ème  priorité), agriculture (5 ème  priorité), groupes vulnérables (6 ème  priorité) et enfin activités génératrices de revenus (7 ème  priorité). Le premier choix porté au secteur de la voirie et du drainage s’expliquait par le fait que non seulement les 562 avenues et rues de la commune ne sont pas dotées d’un système d’évacuation des eaux pluviales qui provoquent beaucoup d’érosions et inondations dans les quartiers, mais aussi parce que la commune est totalement
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enclavée et que les petites routes et les habitations étaient en train d’être détruites par plus de 52 têtes d’érosions. La santé avait occupé la deuxième position parce que la commune n’avait ni polyclinique, ni hôpital viable et ne comptait que 54 dispensaires de fortune qui fonctionnaient sans équipements ni médicaments pour une population de près de 270 000 habitants, soit environ 1 centre de santé pour 5000 habitants. L’éducation était la troisième priorité parce que le nombre d’écoles était insuffisant. Les 98 écoles primaires et 38 secondaires opérationnelles étaient insuffisantes pour accueillir les 58.653 enfants scolarisés, ce qui représentait 1 classe pour 431 élèves. Les bâtiments scolaires existants étaient dans un état de délabrement très avancé et représentaient un danger pour les enfants. C’est la raison pour laquelle certains parents scolarisaient leurs enfants dans les communes avoisinantes de Matete et de Lemba. L’eau et le sanitaire étaient la 4 ème  priorité parce que sur les 26.731 parcelles de la commune, à peine 2.887 (près de 11%) étaient desservies en eau potable de la Regideso et elles ne l’étaient qu’irrégulièrement avec un faible débit. A l’époque, l’ONG OXFAM et quelques ONG locales essayaient de pallier à cette carence en installant des pompes manuelles. L’agriculture était la 5 ème  priorité parce qu’elle constitue l’activité principale dans les vallées humides avoisinantes. Les groupes vulnérables sont les femmes, les enfants, les vieillards et les handicapés qui sont les plus frappés par la crise et la population avait émis le vœu de voir le FSU les appuyer par le financement des activités génératrices de revenus. Sur le terrain, le « dynamisme » de la société civile, la « débrouillardise » de la population est un facteur positif à Kisenso. Il est la résultante du désengagement de l’Etat. C’est cette dynamique communautaire que le FSU s’était engagé à accompagner en utilisant une approche participative de développement urbain local. Depuis 2002, les communautés de base de Kisenso ont réussi à réaliser 161 micro-projets ( 4 ) avec l’appui financier et technique du FSU, dont les plus importants sont résumés dans le tableau ci-après.                                                           ( 4 ) Dans les secteurs de l’éducation, santé, drainage et voirie, eau et assainissement, activités génératrices de revenus, agriculture et élevage, soutien aux groupes vulnérables, infrastructures publiques, infrastructures économiques, etc.  5
Eau
 Tableau n°3 Les micro-projets financés par le FSU  Secteur Réalisations Education réhabilitation et construction de 30 écoles Santé Construction de 4 centres de santé + salle de radiologie +  petite chirurgie + écographie + anesthésie Adduction de 11 km avec 52 bornes fontaines + mini -réseau pour 20 000 habitants  Lutte anti-érosive et anti- Traitement de 34 érosions +   inondation construction de 4 km de digues anti-inondations Drainage et voirie Construction de 2 ponts et 2 passerelles, réhabilitation de 100 mètres de l’avenue de la Savane Acticités Génératrices des Financement de 34 micro-Revenus projets Infrastructures publiques et Construction de 17 bureaux des économiques quartiers + 2 marchés municipaux, réhabilitation du bâtiment municipal Agriculture et Elevage Construction de canal d’irrigation, construction de quatre porcheries, fournitures d’intrants, élevage parcellaire, etc Source : FSU (2005 ) rapport du troisième trimestre 2005      L’expérimentation de l’approche participative utilisée par le FSU pour la mise en œuvre de ce projet de développement communautaire à Kisenso est une manière efficace de produire des infrastructures. Elle permet de standardiser les interventions et de réaliser l’économie d’échelle. L’approche HIMO valorise les 6
compétences locales. L’approche prend aussi en compte les besoins des femmes exprimés dans des micro-projets ayant trait aux Activités génératrices des revenus. Le dynamisme de la population s’est concrétisé dès l’implantation du FSU. En effet, le nombre des Organisations Non Gouvernementales (ONG) est passé d’une douzaine à plus d’une centaine en quête de financement.  3. Les difficultés du FSU pour faire circuler l’information  L’une des difficultés qu’a éprouvée le FSU dans la mise en œuvre de ses activités était la circulation de l’information dans cette cité dortoir qui se vide le jour d’une grande partie de ses adultes valides pour ne se remplir que le soir. Le matin, la population quitte Kisenso pour aller travailler en dehors de la commune et le soir ; elle ramène, en nature, dans des « sachets » ce qu’elle a pu gagner pendant la journée de travail. C’est la raison pour laquelle, le FSU avait difficile à joindre toutes les communautés de base et surtout l’intelligentsia de Kisenso pendant la journée et les jours ouvrables. Malgré les fréquents ateliers de restitution, les séances publiques de sélection des micro-projets, les publications des bulletins mensuels d’informations (Kisenso Info), les multiples séminaires de formations, etc. pour communiquer avec les Kisensois et rendre visibles les interventions, le FSU avait remarqué que la petite minorité qui arrivait à avoir l’information avait tendance à faire de la rétention, c'est-à-dire à la monopoliser pour en tirer profit au dépens des autres. Or, on sait que l’un des piliers d’un programme de développement communautaire est ‘la communication’. Et, la mauvaise circulation de l’information a des conséquences néfastes sur le bon déroulement d’un tel type de projet de développement local urbain qui fonde son approche sur la participation populaire. En effet, la rétention ou la mauvaise circulation de l’information entraîne la suspicion, la méfiance, l’ignorance, la désinformation et alimente les rumeurs appelées communément à Kinshasa la « radio trottoir ». ou les ‘on dit’. Le manque de transparence favorise la rumeur, la désinformation, la méfiance, le repli sur soi et la démobilisation. Les rumeurs peuvent constituer un goulot d’étranglement et empêcher le projet d’atteindre ses objectifs.  
 
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C’est pour mieux faire circuler l’information auprès des communautés de base que le FSU avait organisé cette étude des mesures de l’audience des médias ( 5 ), au mois de juin 2004, auprès de 340 ménages, à raison de 20 ménages environ par quartier. Tenant compte des réalités de cette cité dortoir, les enquêtes se sont déroulées le dimanche pour mieux trouver les gens chez eux à domicile et disposer d’assez de temps pour l’interview.  4. Etude quantitative sur la fréquentation des médias par les habitants de la Commune de Kisenso  Kinshasa compte aujourd’hui une trentaine de chaînes de télévision dont 17 ‘religieuses’ et 14 ‘commerciales’. Il y a aussi près d’une vingtaine de stations de radios communautaires religieuses et commerciales et une centaine de titres de journaux dont une vingtaine seulement paraît régulièrement. Le décret-loi n°96/002 du mois de juin 1996 qui a libéralisé les médias est à la base de la prolifération de la presse écrite et audio-visuelle. Le nombre élevé de chaînes de télévision (1 chaîne de télévision pour près de 200 000 hab.) et de radios à Kinshasa étonne plus d’un observateur averti. Il se demande comment ces ‘radio -télés’, qui en principe devraient vivre des spots publicitaires, arrivent sans ce support à fonctionner dans cette ville frappée de plein fouet par une crise économique post-conflit ? Ils se posent les mêmes questions pour ce qui est de la prolifération des titres de journaux où le pouvoir d’achat des populations est très faible. C’est ce qui expliquerait la ‘courte espérance de vie’ de certains journaux ?        4.1. La radio est plus répandue que la télévision                                                           ( 5 ) Les enquêteurs étaient des étudiants de l’Université de Kinshasa, des Facultés Catholiques de Kinshasa et de l’ Université Protestante du Congo. 8
 Les enquêtes indiquent que 86,8% des ménages sont branchés à l’électricité de façon formelle ou informelle. La connexion à l’électricité présente un atout majeur pour les ménages: avoir accès à l’information par la radio (73% en possèdent) et la télévision (67% en possèdent). Le manque d’électricité constitue un handicap pour certains ménages pauvres qui vivent avec moins de 1$ US par jour par personne (Luzolele et De Herdt 1999 ; Lelo Nzuzi et al. 2003) et qui ne peuvent pas se donner le luxe d’acheter régulièrement les piles radio. Cela représenterait un certain coût dans le budget ménager. Les ménages qui n’ont pas ces appareils s’informent régulièrement chez le voisin : 26,5% via la radio contre 20,3 % via la télévision. La densité de l’habitat dans ces quartiers populaires permet un tel comportement. La radio, que la population a l’habitude de faire fonctionner très fort, diffuse à volonté pour tous les voisins. Il est même fréquent de voir dans ces quartiers populaires plusieurs ménages d’une parcelle assis sous un arbre autour d’un poste téléviseur. Cette ambiance crée une certaine convivialité dans le voisinage, mais le FSU ne comprend pas pourquoi dans une telle ‘promiscuité’ l’information ne circule pas suffisamment. L’information est considérée comme de l’argent (donc le pouvoir) par la population ; c’est ce qui justifie ce comportement de rétention de l’information par ceux qui en détiendraient. Les enquêtés ont déclaré ne pas suivre les informations à la radio ni à la télévision pour plusieurs raisons.         Tableau n°4 : Les raisons pour ne pas suivre la radio ni la télévision Raisons % N° Raisons % 1 Pas d’électricité 34% 7 Info.non intéressantes 0,6% 2 Pas de radio 9% 8 dPéoliticiens 0,6%  magogues  9
3 Pas de TV 8% 9 Convictions 0,3% religieuses 4 Pas d’argent 5% 10 Trop de publicités 0,3% 5 Pas de temps 5% 11   6 Info. censurées 0,9%   Le tableau n°4 montre que les raisons sont nombreuses : manque d'électricité (33,5%), le manque de radio (8,8%), le manque de TV (7,9%), le manque de moyens (5%), le manque de temps (4,7%), le manque de vérité (0,9%). D’autres raisons ont été aussi avancées comme par exemple le manque d'informations intéressantes (0,6%), la démagogie des politiciens (0,6%), les convictions religieuses (0,3%), l’invasion des spots publicitaires (0,3%), le mauvais accoutrement des musiciens et de leurs danseuses, etc. Comme il a été décrit plus haut, l’absence d’électricité constitue un frein majeur dans l’accès à l’information. En effet, depuis 1990, la Société Nationale d’Electricité (SNEL) n’a plus investi dans le branchement des quartiers périphériques en électricité. C’est la raison pour laquelle les quartiers obscurs se connectent frauduleusement avec tous les risques qui s’en suivent : incendie, électrocution et mort d’homme. L’essentiel, pour les ménages, est d’avoir dans l’immédiat une ampoule, une radio et une télévision allumée dans l’habitation. Dans l’imaginaire populaire, l’éclairage électrique représente la modernité, la ‘civilisation’ et l’habitation qui n’est pas électrifiée est celle d’un habitant ‘musenzi’( 6 ). C’est la raison pour laquelle, certains ménages courent ces risques de se brancher clandestinement pour mieux ‘paraître’.  4.2 Les chaînes de télévision ‘Antenne A’ et ‘Raga’ sont les plus regardées  Tableau n°5 : Les chaînes de télévision les plus regardées N ° Chaînes % N° Chaînes % 1 Antenne A 29% 7 Studio Sango Malamu 2% 2 Raga 28% 8 RTNC 2 2%                                                           ( 6 ) Vient du mot arabe ‘sinj’ qui signifie ‘noir’, ‘singe’ et en langues congolaises ‘villageois’, non civilisé’ 10
3 RTNC 12% 9 RTP 4 TKM 8% 10 RTAE 5 TROPICANA 4% 11 RTGA 6 TV 5 4% Etc. 30% 29% 28% 25% 20% 15%12% 10% 8% 4% 4% 5% 2% 2% 2% 1% 1% 0%
2% 1% 1%  
  Toutes les autres chaînes ont obtenu moins de 1%. Il s’agit de Canal Kin , RATELKI , Amen TV , CCTV , Horizon 33 , RTDV , RTK , RTMV , RTVA , RT BRAZZA , TKM , CMB , etc. Avec la libéralisation de la presse, la RTNC (la Radio et Télévision Nationale Congolaise) s’est faite détrôner par les chaînes privées commerciales et mêmes religieuses. Les chaînes de télévision comme Antenne A, légèrement en avance sur Raga, est la plus regardée à Kisenso probablement grâce à l’apport de l’émission musicale ‘Feu Vert’ de Zacharie Bababaswe et du théâtre populaire de Muyombe Gauche. Ce sont ces deux émissions qui crèvent aussi l’audimat dans d’autres communes. Est-ce que la démission récente de Zacharie Bababaswe de l’Antenne A pour la chaîne Horizon 33 aura un impact sur la première chaîne citée ? Les chaînes Antenne A  et Raga  ont remporté la palme parce qu’elles sont perçues à Kisenso comme des chaînes de proximité qui informent sur la vie quotidienne des populations. Les téléspectateurs Kisensois se retrouvent et se sentent très proches de ces chaînes qui s’occupent et parlent d’eux objectivement sans censure et non en différé. Les Kisensois disent qu’ils suivent souvent Antenne A pour les théâtres et Raga pour les informations. Une autre raison de la ‘montée’ de Raga est qu’elle est en train d’implanter progressivement ses antennes radio et télévision à travers le territoire  11
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