Les enseignements de l’étude conduite à Toulouse surla mémoire colonialeEn 2003, pour mener une étude sur l’état de l’opinion en France concernantles indices et la réalité de la « fracture coloniale », nous avons choisi une ville etsa périphérie – Toulouse – a priori « neutre » par rapport aux questions qui oc-cupent le cœur de cet ouvrage : dans la ville rose, l’histoire coloniale n’a été niomniprésente (à la différence de villes comme Bordeaux ou Marseille), ni absente(présence de troupes coloniales pendant les deux guerres mondiales et des ra-patriés). De plus, après la Seconde Guerre mondiale, les origines des migrantsqui s’y sont établis ont été relativement équilibrées entre migrations intra-européennes et extra-européennes. La ville est ainsi riche du croisement desdifférentes histoires de l’immigration dans le siècle et la répartition de la popula-tion entre Français, étrangers et Français d’origine étrangère est proche des1données nationales .L’étude a été initialement scindée en deux parties distinctes : la première estune enquête par questionnaire, réalisée en ville (centre ville et arrondissementspériphériques) et en périphérie de Toulouse (villages, quartiers, zones rurales…)auprès de plus de quatre cents personnes réparties selon la méthode des quo-tas ; la seconde partie s’est appuyée sur soixante-huit entretiens individuels, ces« personnes ressources » ayant été sélectionnées par la constitution de « profils2types » sur la base des ...
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