Le président de la fédération départementale cible de l’Association de chasse maritime du Calaisis
L’Association de chasse mari time du Calaisis (ACMC) mène la fronde contre les res ponsables nationaux et dépar tementaux de la chasse. Sa colère s’est exprimée lors de son assemblée générale, à la salle du stade à Marck ven dredi soir. Un point a aussi été fait sur la reconstruction des huttes et les gendarmes ont appelé les chasseurs à les aider dans leurs enquêtes sur les dégradations commises sur les huttes.
Les oreilles de Philippe Bettig, pré sident de la fédération départe mentale des chasseurs et de l’As sociation nationale des chasseurs de gibier d’eau, ont dû siffler, ven dredi soir, lors de l’assemblée gé nérale à laquelle, invité, il n’a lo giquement pas participé. Ce n’est un secret pour personne : ses rela tions avec l’Association de chasse maritime du Calaisis et, plus largement, les associations de chasseurs côtiers du nord de la France sont exécrables. Appuyé vendredi soir par Louis SaintGhislain, président des
Les chasseurs au gibier d’eau du Calaisis, très mobilisés pour leur assemblée générale.
chasseurs côtiers du littoral nord et administrateur de l’UNACOM (Union nationale des associa tions de chasseurs d’oiseaux mi grateurs), par Nicolas Lottin, pré sident du puissant groupement des chasseurs de la baie de Somme, mais aussi par des mem bres du conseil d’administration
de la fédération départementale, le viceprésident JeanMichel Tac coen en tête, Dominique Gavelle, président de l’ACMC, a rappelé les griefs de ses troupes à l’encon tre de Philippe Bettig. Les chas seurs de gibier d’eau n’ont pas di géré les décisions validées lors des tables rondes sur la chasse :
«La base en a marre et ne peut plus s’identifier à ces représen tants qui n’hésitent pas à passer des accords aux conséquences dé sastreuses, qui, de compromis en abandon, de communiqués en dé clarations ont mené la chasse fran çaise aux soins palliatifs et rui nent encore un peu plus un mode de chasse déjà bien mal en point»,
a martelé Dominique Gavelle. Des tirs à balles réelles relayés dans la salle par quelques sifflets et appels à la démission de la ci ble en question. Minoritaire au sein de la fédération du Pasde Calais, JeanMichel Taccoen a ap pelé les membres de l’ACMC à uti liser leur droit de vote pour faire changer les choses. Dans le collimateur des chas seurs côtiers, encore, les prises de position des responsables natio naux sur la manifestation de Va lenciennes, les annonces faites par Philippe Bettig sur la recons truction des huttes déplacées du platier d’Oye (lire cidessous)… Au niveau national, Louis Saint Ghislain et Nicolas Lottin ont fait le point sur les recours engagés contre la directive «oiseaux » européenne restreignant les pé riodes de chasse. Un recours a été engagé devant la cour euro péenne des Droits de l’homme, qui ne s’est pas encore exprimée sur la recevabilité de la plainte. Le représentant des chasseurs de la baie de Somme a vertement rappelé qu’il n’abandonnerait pas le combat. ANNICK MICHAUD Dominique Gavelle, Roger Catez et Ni colas Croquelois ont été réélus au conseil d’administration.
Dégradations : les gendarmes veulent enquêter
Fait inhabituel dans une as semblée générale d’associa tion, la gendarmerie s’est adressée directement aux chasseurs. Elle les a appelés à coopérer pour mettre fin aux dégradations sur les huttes. Situées dans des zones forcément à l’écart de tout lieu de vie, les huttes de chasse sont une cible fa cile pour qui veut voler ou vanda liser. Depuis le début de l’année, les huttes de l’ACMC font l’objet de dégradations. Si les gendarmes sont intervenus lors de l’assemblée générale des
chasseurs de gibier d’eau du Ca laisis, c’est parce que leurs enquê tes n’aboutissent pas faute d’in formations. «Notre difficulté est qu’il y a rétention d’informa tions», a souligné l’adjudant Cotte, responsable de la brigade de gendarmerie de Marck, accom pagné d’un de ses collègues calai siens, luimême chasseur. «Vos huttes sont une priorité pour moi. Je veux découvrir les auteurs de ces dégradations, mais j’ai besoin de vous. Vous êtes victimes, vous pouvez déposer plainte», les atil exhortés. «Je sais que certains ont des informations. La balle est dans votre camp», a insisté son collègue.
DESSOUS SANS DENTELLES Un socialiste, un UMP, une seule paire de ciseaux Si la chasse divise ses adeptes et les défenseurs de l’écologie, elle ré concilie en revanche des adversaires politiques. Gilles Cocquempot, député socialiste calaisien, a d’ores et déjà invité son homologue de la Somme, Jérôme Bignon, carté à l’UMP, à inaugurer les futures huttes déplacées vers Marck et Calais. C’est de bonne guerre, les deux parle mentaires ont travaillé de concert sur le dossier. Le platier d’Oye rendu à la nature Avec le déplacement des huttes, le platier d’Oye redevient une zone tout entière dévolue à la nature. Au côté des chasseurs depuis le dé but de leur combat, le député Gilles Cocquempot n’en envisage pas moins le futur du platier. Il y verrait bien un centre permanent d’ini tiation à l’environnement. Pas de problème pour le maire de Oye Plage Olivier Majewicz, qui imagine bien volontiers un Marquenterre bis dans sa commune. A. M.
Visiblement, nombre de chas seurs craignent des représailles, même si certains, dans la salle, ont exposé des faits dont ils ont été victimes : voiture dégradée à plusieurs reprises, vol d’appe lants. Invitant les chasseurs à passer éventuellement par leur prési dent, l’adjudant Cotte a indiqué qu’un dispositif de surveillance des huttes allait être mis en place. Des rondes sont déjà effec tuées sur le domaine public mari time, vaste et pas toujours acces sible facilement.A. M. Brigade de gendarmerie de Marck : ✆03 21 96 74 17.
Les gendarmes en ont appelé aux chasseurs pour retrouver les auteurs des dégradations sur leurs huttes.
Reconstruction des huttes : des échéances
La reconstruction des treize huttes déplacées du platier d’Oye vers Marck et Calais reste le sujet d’actualité pour l’ACMC. L’heure est au bou clage du tour de table finan cier.
Voilà un mois, l’Association de chasse maritime du Calaisis rece vait la bonne nouvelle : l’État va financer un tiers de la reconstruc tion des treize huttes en déblo quant 190000€. Vendredi soir, Dominique Gavelle a an noncé que son association allait de son côté mettre 50000€. La fédération départementale des
chasseurs doit apporter la même somme. «JeanLouis Borloo, mi nistre de l’Écologie, a téléphoné à Daniel Percheron», a indiqué le député Gilles Cocquempot, qui dé fend de longue date le dossier auprès du ministère. Une déci sion officielle du président de Ré gion est attendue, de même que la position du conseil général, qui doit discuter du dossier dans les prochains jours. Olivier Ma jewicz, conseiller général et maire de OyePlage, où étaient historiquement implantées les huttes litigieuses, a assuré les chasseurs qu’il allait faire en sorte de convaincre ses collègues conseillers généraux socialistes
d’accorder une subvention pour le transfert des huttes. Pour les chasseurs, le temps presse s’ils veulent retrouver les treize huttes au plus tôt pour la prochaine saison de chasse. Sur le plan administratif, il s’agit aussi de rester dans les délais de v a l i d i t éd e sp e r m i sd e construire :«Nous avons eu peur, mais grâce au plan de re lance de l’économie, ils sont recon duits d’un an», a indiqué Gilles Cocquempot (NDLR : ce qui re pousse l’échéance au printemps 2010). Les chasseurs attendent désormais les avis de subventions pour pouvoir commencer les tra vaux.A. M.