Economie de l entreprise : mais où est donc passé l entrepreneur ? Un bilan critique des développements récents de la théorie de la firme - article ; n°3 ; vol.10, pg 81-110
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Description

Revue française d'économie - Année 1995 - Volume 10 - Numéro 3 - Pages 81-110
L'analyse économique traditionnelle aborde la production au travers de l'outil firme. Celle-ci, construite autour d'une fonction de production et d'un critère de décision, correspond parfaitement aux objectifs analytiques et au cadre de travail, mais ressemble peu à l'unité réelle. De nombreuses critiques furent dès lors faites, proposant de modifier les hypothèses fondamentales (notamment celle de maximisation), afin de mieux coller à la réalité sans trop affecter les résultats et le modèle allocatif de référence. S'est également développé un appareillage analytique conséquent, articulé autour des droits de propriété et des coûts de transaction, avec comme objectif de mieux comprendre les fondements existentiels de l'organisation firme face à la performance vantée du mécanisme d'échange du marché. Ce mouvement d'intégration des remarques par la théorie générale dominante, a occulté le développement d'approches alternatives plus axées sur les fondements mêmes de l'acte productif et ses racines entrepreneuriales (travaux de Leibenstein et de Casson), quand bien même les voies suggérées étaient de nature à apporter beaucoup à la compréhension de l'acte productif tout en assurant une forte correspondance avec la réalité de cet acte.
Traditional economic analysis considers firm and production quite similarly. The firm is a production function with a decision critérium. This approach is convenient with the analytical frame but not with the reality. Some critics have been made and some assumptions were modify (first of all them maximization rule) in order to join reality without improving basic changes in the reference model. New tools (property rights and transaction costs) have been developped for a better understanding of firm's organization and a higher efficiency than the market transactional process. This integration of so many remarks by the General Neoclassical theory has occulted the development of the promisive and renewing alternative approachs of H. Leibenstein and M. Casson which are focalized on productive activity itself and enterpreneurial activity.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eric Wanscoor
Economie de l'entreprise : mais où est donc passé
l'entrepreneur ? Un bilan critique des développements récents
de la théorie de la firme
In: Revue française d'économie. Volume 10 N°3, 1995. pp. 81-110.
Résumé
L'analyse économique traditionnelle aborde la production au travers de l'outil firme. Celle-ci, construite autour d'une fonction de
production et d'un critère de décision, correspond parfaitement aux objectifs analytiques et au cadre de travail, mais ressemble
peu à l'unité réelle. De nombreuses critiques furent dès lors faites, proposant de modifier les hypothèses fondamentales
(notamment celle de maximisation), afin de mieux coller à la réalité sans trop affecter les résultats et le modèle allocatif de
référence. S'est également développé un appareillage analytique conséquent, articulé autour des droits de propriété et des coûts
de transaction, avec comme objectif de mieux comprendre les fondements existentiels de l'organisation firme face à la
performance vantée du mécanisme d'échange du marché. Ce mouvement d'intégration des remarques par la théorie générale
dominante, a occulté le développement d'approches alternatives plus axées sur les fondements mêmes de l'acte productif et ses
racines entrepreneuriales (travaux de Leibenstein et de Casson), quand bien même les voies suggérées étaient de nature à
apporter beaucoup à la compréhension de l'acte productif tout en assurant une forte correspondance avec la réalité de cet acte.
Abstract
Traditional economic analysis considers firm and production quite similarly. The firm is a production function with a decision
critérium. This approach is convenient with the analytical frame but not with the reality. Some critics have been made and some
assumptions were modify (first of all them maximization rule) in order to join reality without improving basic changes in the
reference model. New tools (property rights and transaction costs) have been developped for a better understanding of firm's
organization and a higher efficiency than the market transactional process. This integration of so many remarks by the General
Neoclassical theory has occulted the development of the promisive and renewing alternative approachs of H. Leibenstein and M.
Casson which are focalized on productive activity itself and enterpreneurial activity.
Citer ce document / Cite this document :
Wanscoor Eric. Economie de l'entreprise : mais où est donc passé l'entrepreneur ? Un bilan critique des développements
récents de la théorie de la firme. In: Revue française d'économie. Volume 10 N°3, 1995. pp. 81-110.
doi : 10.3406/rfeco.1995.985
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1995_num_10_3_985Eric
WANSCOOR ■■■■■■■■■■■■■I
Economie de l'entreprise:
mais où est donc passé
l'entrepreneur?
Un bilan critique des développements
récents de la théorie de la firme
'il y a accord sur le contenu et le
caractère fondamental de l'entreprise dans l'analyse écono
mique, son appréhension théorique est loin d'être parfaite.
Ainsi, après s'être fondue, pour les besoins de l'analyse 82 Eric Wanscoor
allocative, dans l'image pieuse du producteur, la firme du
modèle néoclassique a été critiquée tant pour ses hypothèses
que pour ses résultats. L'approfondissement des idées sur la
firme alors impulsé a abouti au développement progressif d'une
mainmise de la « General neoclassical theory » (G.N.T.), droits
de propriété et coûts de transaction, sur ce champ d'analyse,
laissant dans l'ombre l'ouverture sur l'analyse micro-micro
économique (Leibenstein, [1966], [1979]) ou sur le fondement
entrepreneurial de la firme (Casson, [1982]).
Dans ce contexte une mise en relation de ces deux
types d'approches du même objet firme semble opportune.
Elle souligne les difficultés de l'analyse à gérer son héritage
néoclassique et à rapprocher le concept du modèle allocatif
avec l'institution économique effective. Face à ces difficultés,
et malgré les efforts correctifs de "ГО.Р.А. intellectuelle"
engagée par la « General neoclassical theory », la richesse de
l'abord micro-micro-économique de la firme offre un contraste
particulièrement net, et souligne l'importance de la prise en
compte de l'action entrepreneuriale (et intrapreneuriale) dans
l'analyse de l'activité productive. Afin de faire apparaître ce
manque, nous procéderons à un examen de l'état actuel de
la théorie standard de la firme, avant de présenter comment
l'introduction du facteur entreprise est réalisé par certains
auteurs, en l'occurence H. Leibenstein et M. Casson.
Le modèle standard de la firme
ou l'échange fait roi
Le construit théorique firme du modèle néo-classique
d'allocation optimale de ressources rares à usages alternatifs
est placé au cœur de l'économie d'échange walrassienne où
on confronte fonctions de production et de consommation
par leurs représentations simplifiées et distinctes : le producteur
(ou firme) et le consommateur (ou ménage), l'un réalisant Eric Wanscoor 83
l'acte productif pendant que l'autre consomme l. La firme
constitue un simple point à la rencontre des courbes d'offre et
de demande, et la seule problématique se ramène à la décision
technico-économique des quantités à produire dans un but
d'optimum d'agents unanimes, en fonction des contraintes de
coûts.
Plus outil que description, le fonctionnement de l'unité
est imposé par la construction. Il se réduit à un formulaire
décisionnel appliqué à la fonction de production 2. La firme
est une construction hypothétique, croisement d'une procédure
de choix avec une aptitude à obtenir de l'information de
l'environnement marché, sans place pour l'organisation interne
ou externe, l'activité de production consistant en des arbitrages
permanents entre marchés, d'outputs et d'inputs, aux prix
fluctuants: la tâche du producteur est de choisir un plan de
production appartenant à un ensemble donné représentant
essentiellement des connaissances limitées, et consistant en un
point de l'ensemble des marchandises (Debreu, [1959]).
La simplicité et la transparence du construit firme néo
classique ne deviennent en fait gênants que lorsque l'étude
glisse du domaine allocatif à celui du fonctionnement interne
de l'unité. Le rôle du construit n'étant pas de fournir un instr
ument d'étude des comportements effectifs de l'unité réelle, mais
d'offrir un concept cohérent avec l'ensemble analytique que
constitue la théorie allocative de l'équilibre général. Le décalage
entre l'outil et les problèmes abordés souligne pleinement
les limites et l'inadaptation d'une conception qui s'interdît
néanmoins de reconnaître sa fatuité (Cooper, [1949]). La voie
est ainsi ouverte à des tentatives d'arrangement du modèle pour
le recoller à la réalité, sans pour autant porter atteinte au cadre
conceptuel général dans lequel il s'insère. Une première vague
d'aménagements du modèle va ainsi conduire à des tentatives
de modification des hypothèses, et tout particulièrement
l'hypothèse comportementale de maximisation du profit qui
subit trois grandes attaques: élargissement du sujet opérateur,
de l'acte et de l'objet maximisé. 84 Eric Wanscoor
L'approche comportementale de la firme s'efforce ainsi
de prendre en compte dans l'analyse des processus internes les
objectifs, règles et critères de décision, propres et souvent
opposés, des membres de l'organisation (Cyert et March,
[1963]; March et Simon, [1971]) 3. Les managers, non-
propriétaires donc non concernés par le profit de la firme, font
alors leur entrée dans les décisions du fait de l'introduction de
leurs objectifs dans la fonction objective (maximisée ou non)
de l'unité (Williamson, [1963], [1967]; Simon, [1962]). Les
comportements allocatifs subissent alors les effets de la prise en
compte d'autres facteurs d'utilité, liés à leur structure propre
de préférence (Caves, [1980]), non nécessairement autonome
vis-à-vis de l'entrepr

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